Les moyens de locomotion constituent un moyen de
communication avec le reste du territoire. Cependant, les zones urbaines
sensibles sont mal desservies par les transports en commun, sachant qu'un bon
nombre de ses habitants utilisent fréquemment ces derniers, des
statistiques montrent que 34% des habitants des zones urbaines sensibles (ZUS)
utilisent les transports en commun pour se rendre à leur travail ou
à leur lieu d'études, contre 20% pour ceux qui résident
dans les autres quartiers de l'agglomération.
Le manque des moyens de transports constitue ainsi une
entrave pour les habitants des banlieues qui les empêchent
d'accéder facilement aux zones d'activité économique ainsi
que les équipements publics.
A titre d'exemple, le département de la
Seine-Saint-Denis rencontre plusieurs difficultés pour relier certaines
communes aux centres d'activité économique ou de formation, tels
que l'aéroport de Roissy (pôle de 100 000 emplois) ou les grandes
universités (Villetaneuse, Saint-Denis) ce qui aboutit à une
situation paradoxale : certes, les entreprises sont nombreuses dans le
département, toutefois le niveau de chômage demeure
élevé, surtout dans les zones urbaines sensibles.
L'enclavement a donc une large contribution s'agissant du
renforcement de la fracture entre les banlieues et le reste de la ville, et
explique l'aversion des investisseurs pour certains quartiers, car la faiblesse
voire l'absence de moyens de transports collectifs desservant ces quartiers
apparaît comme une contrainte supplémentaire qui aboutit toujours
à éloigner les entreprises et les commerces de ces zones, et ce
de façon structurelle.
Malgré la décentralisation du secteur de
transport, l'Etat s'engagera financièrement dans le
désenclavement des quartiers en difficulté à hauteur de
500 millions d'euros, en leur réservant une partie des financements
prévus par le Grenelle de l'environnement pour des infrastructures de
transports.
La mobilisation du financement s'étalera sur cinq ans
et se fera sur la base d'un appel à projet lancé par le
ministère de l'Ecologie, du développement et de
l'aménagement durables et le ministère de la ville dans le
deuxième trimestre 2008 auprès des autorités
organisatrices de transport (AOT) locales.
Le financement des opérations donnera lieu à des
conventions spécifiques entre l'agence de financement des
infrastructures de transport (AFIT) et les AOT compétentes au cas par
cas. Compte tenu des particularités de l'Ile-de-France (rôle du
Syndicat des transports d'Ile-de-France qui est une AOT régionale), la
gestion sera différente pour cette région.
L'engagement de l'Etat vise à réaliser des projets
structurants et emblématiques de transports en site propre pour les
quartiers (tramway T4 à Clichy et Montfermeil ; réalisation
du barreau de Gonesse raccordant les Réseau Express
Régional (RER) B et D), mais également à financer
rapidement, d'ici la fin de l'année, des projets permettant des
améliorations visibles sur certains sites (sécurisation de gares,
création de voies de bus).