2.3.2.1.2. L'emploi
200 000 jeunes de moins de 26 ans vivant dans les banlieues
sont en situation de chômage dont 80 000 seulement qui suivent les
circuits traditionnels de recrutement (ANPE). Il faut signaler que le boycott
de ces circuits est dû principalement aux discriminations à
l'embauche, le risque de marginalisation et d'éloignement durable du
monde du travail est très élevé. La résolution de
ce problème doit porter au-delà de la confrontation entre l'offre
et la demande ou des mesures d'accompagnement dites « classiques
».
C'est dans cette optique que le plan « Espoir Banlieues
» entend expérimenter un nouveau contrat dénommé
« Contrat d'autonomie ». Il sera proposé à 45 000
jeunes, durant trois ans, dans une soixantaine de départements qui se
caractérisent par des quartiers particulièrement marqués
par le chômage. Le public ciblé sera tous les jeunes ayant moins
de 26 ans sans emploi et domiciliés dans des quartiers difficiles,
qu'ils soient ou non inscrits à l'ANPE ou dans une mission locale, au
moins un tiers des jeunes pris en charge par les opérateurs devront
être sans aucune qualification.
L'Etat sélectionnera par le biais d'un appel d'offre
et selon des critères très rigoureux (rémunération
selon le résultat obtenu, respect du cahier de charge...) les meilleures
entreprises et organismes spécialisés dans le domaine de
l'insertion professionnelle. Avec lesquels les jeunes signeront lesdits
contrats comportant des droits et des devoirs afin de favoriser une insertion
rapide des jeunes, les devoirs consistent à respecter certaines clauses
du contrat comme l'assiduité, recherche active d'un emploi...
Les droits sont à la charge de l'entreprise
d'insertion. En effet, celle-ci doit fournir au jeune un accompagnement
personnalisé ainsi qu'un véritable coaching
durant une période d'un an. Si l'expérience porte
ses fruits, les « contrats d'autonomie » pourront être
généralisée.
2.3.2.1.3. Le financement des initiatives locales :
Le tissu économique des zones urbaines sensibles [ZUS]
(banlieues) est peu dense au regard du reste du territoire français.
Cependant, l'initiative en matière de création d'entreprises y
est très forte, 27% des habitants des ZUS ont l'intention de
créer une entreprise ou de se mettre à leur compte, contre 20%
pour l'ensemble de la population française11. Ce
résultat peut trouver une explication par le biais de deux facteurs :
d'un côté l'initiative est alimentée par la
difficulté à trouver un emploi salarié, et de l'autre par
dynamisme des jeunes habitants de ces quartiers. Malheureusement, cette
initiative est étouffée pour plusieurs raisons, on peut citer
à titre d'exemple le manque d'orientation, le faible accès aux
organismes de crédits...et la liste est longue.
Le plan « Espoir Banlieue » se propose
d'accompagner 20 000 jeunes créateurs d'entreprise issus des quartiers
difficiles pendant une période de quatre ans, et ce avant la
création et pendant les premières années de
développement de leurs entreprises. Les principaux résultats
à atteindre grâce à cet accompagnement sont :
o l'augmentation du taux d'entreprises pérennes trois ans
après leur création, de 50% à 80%.
o l'augmentation du nombre d'emplois créés par
chaque très petite entreprise.
o L'accroissement du niveau de revenu tiré de
l'activité du créateur / repreneur qui est aujourd'hui en moyenne
inférieur ou égal au RMI.
11 Sondage IFOP d'avril 2006.
Afin de mener à bon port ce projet, l'accompagnement
sera confié à un opérateur professionnel (Maison de la
création d'entreprise, CCI, collectivité, réseaux de
l'accompagnement, etc.), qui fera guise de « guichet unique de
l'accompagnement » et garantira un parcours complet d'accompagnement
caractérisé par une lisibilité et une facilité
d'accès. Les meilleurs opérateurs seront
sélectionnés sur la base d'un cahier des charges qui
définira les conditions d'exécution (compétences à
mobiliser, coûts, indicateurs de performance) ainsi que le contenu et
l'intensité (à adapter aux besoins spécifiques des
créateurs) de ses interventions au service des créateurs :
accueil, information, orientation, diagnostic des besoins, définition
d'un plan d'accompagnement, mobilisation et/ou financement des expertises et
actions de professionnalisation nécessaires, médiation bancaire,
suivi individualisé.
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