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La cohésion sociale en France et au Maroc

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par Othman GAGA
Université Mohammed V Souissi - Licence en gestion, option: finance des entreprises 2008
  

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2.3.2. Espoir Banlieues :

Depuis 30 ans, la France a été la scène d'une multitude de « plans banlieues » qui n'ont été que des séries de mesures éparses, totalement incohérentes, et surtout sans traitement de fond des conditions qui sont à l'origine des problèmes des banlieues. Malgré l'ampleur des financements, la situation est telle que les résultats escomptés n'ont pas été au rendez-vous. Pis encore, la situation s'est au contraire aggravée.

Le plan « Espoir banlieues » se fixe deux principaux objectifs :

o Un contrat « donnant-donnant » qui épaule uniquement les habitants qui veulent s'en sortir. Les droits doivent aller de pair avec les devoirs. En cela, rien n'est faisable sans l'impulsion et la responsabilisation des personnes bénéficiaires des politiques publiques.

o La Réinsertion de tous les quartiers dans la République. En effet, la banlieue ne doit plus être un ghetto urbain, culturel ou mental, mais elle doit, au contraire, devenir comme le reste du territoire.

En effet, pour atteindre ces objectifs une série de démarches seront prévues. Le ministère de la ville n'est plus le seul tenu responsable des problèmes des banlieues. Désormais tous les ministères sont mobilisés, chacun dans son domaine aura un objectif à remplir pour réduire l'écart cumulé des « quartiers sensibles » par rapport au reste du territoire. En effet, les membres du gouvernement seront mobilisés jusqu'au 30 juin 2008 en faveur des quartiers sensibles. Chaque ministre présentera un programme de travail qui porte sur une durée de trois ans visant à réduire les écarts structurels entre les quartiers et le reste de la France.

2.3.2.1. Axes :

Le plan « Espoir Banlieues, une dynamique pour la France » dispose d'une grande mobilisation de la part du gouvernement. Ce qui va lui permettre de développer une série de mesures qui tente de satisfaire les différentes attentes des habitants des banlieues. Lesdites mesures peuvent s'articuler autour de cinq volets :

+ L'éducation

+ L'emploi

+ Le financement des initiatives locales + La sécurité

+ Le transport

2.3.2.1.1. L'éducation

L'éducation dans les banlieues reflète à bien des égards la situation lamentable de ces quartiers. L'éducation prioritaire [ZEP] instaurée dans ces zones n'a eu guère l'effet souhaité sur celles-ci. En effet, prenons quelques chiffres qui témoignent de cet échec : les familles qui disposent des ressources transfèrent leurs enfants vers d'autres établissements. A la fin, 90% d'élèves sont défavorisés et 80% d'élèves sont d'origine étrangère, c'est dire l'image dont pâtie les écoles faisant partie de l'éducation prioritaire « En France, après 25 années de politique d'éducation prioritaire, certains enfants cumulent encore tous les facteurs de réussite, et d'autres tous les facteurs d'échec. » Que prévoit donc le plan « Espoirs Banlieues » pour donner à l'éducation en banlieue ce qu'elle mérite ?

En premier lieu, 30 sites d'excellence seront créés dans les quartiers prioritaires. L'objet est de faire d'une pierre deux coups, en effet, d'une part l'amélioration des conditions d'enseignement et d'apprentissage et d'autre part redorer le blason des établissements scolaires. Ces établissements seront jumelés avec des établissements d'enseignement supérieur de renom ou des entreprises. Parmi les 30 sites figureront au moins six lycées professionnels qui seront labellisés « lycée des métiers ». Ces sites regrouperont des classes d'élites regroupant les élèves les plus brillants de chaque niveau et bénéficiant d'un enseignement d'excellence similaire à celui des meilleurs établissements. Ils pourront développer des filières à options prestigieuses (à titre d'exemple des filières bilingues et internationales) ou des enseignements à horaires aménagés favorisant les activités parascolaires telles que les pratiques sportives ou artistiques.

Afin de favoriser une vie scolaire de qualité, un renforcement de l'encadrement sera effectué dans ces établissements par la mise en place d'une équipe de soutien, ses missions principales seront la définition des démarches pédagogiques appropriées et assistance des équipes de direction dans l'élaboration de partenariats. En plus de cela, une banque de stages

sera mise en place et sera gérée par l'équipe éducative, en lien avec des entreprises partenaires. Ce dispositif évitera les discriminations de toute sorte susceptibles d'évincer les élèves du fait de leur adresse ou de leur origine.

Cependant, il faut noter que 150 000 élèves sortent de l'école chaque année. Pour cette catégorie de jeunes, les sites d'excellence ne lui seront pas d'une grande utilité. C'est pour cette raison que le nouveau plan tente de généraliser l'école de la deuxième chance. Cette dernière dispense une formation de remise à niveau dans les savoirs fondamentaux (s'exprimer en français, compter, outil informatique...), en alternance avec des stages en entreprise, sur une durée maximale de 48 mois. Elle propose à chaque jeune un parcours individualisé, le temps de construire un projet professionnel et d'acquérir les savoirs et les compétences nécessaires à sa réalisation. L'objectif étant de déboucher sur une intégration durable dans l'emploi, les deux tiers des jeunes qui y passent accèdent au bout d'un an à un emploi ou une formation.

Le succès des écoles de la deuxième chance peut donc apporter un appoint solide au plan « Espoir Banlieues ». En effet, le développement des écoles de la deuxième chance profitera en priorité aux quartiers les plus difficiles. L'objectif est d'accueillir 15 000 à 20 000 jeunes à l'horizon 2012, avec une école par région comportant au moins un site par département, et autant de places que nécessaire là où les besoins existent. En outre, en mettant en place un système d'intervention précoce à l'égard des jeunes en situation d'échec, Les Ecoles de la deuxième chance pourront accueillir des jeunes dès 16 ans, c'est-à-dire à l'âge où beaucoup d'entre eux décrochent et quittent le système scolaire.

Afin de pérenniser ce projet, il est nécessaire de sécuriser son financement. Pour cette raison, les ressources des écoles de la deuxième chance seront accrues par une extension de la possibilité faite aux entreprises de les financer par la taxe d'apprentissage, au titre de la « catégorie A » du « hors quota » (soit la part de la taxe d'apprentissage destinée habituellement à financer les formations correspondant au BEP, CAP et baccalauréat). Cette ressource consolidera de manière décisive le financement du dispositif.

Par ailleurs, Certains facteurs nuisent à la réussite scolaire des jeunes de banlieue, comme les difficultés dans leur vie familiale ou dans leurs conditions de logement (problèmes conjugaux des parents, familles monoparentales, appartement exigu...). Dans des situations

pénibles et invivables, ces enfants ou adolescents sont livrés à eux-mêmes et quittent, dans la plupart des cas, l'école. Et si tel n'est pas le cas, ils ne pourront guère développer leurs capacités pleinement. Le travail éducatif entrepris dans leur établissement est en grande partie perdu et leur milieu familial est impuissant à les aider. Pour lutter contre cette injustice, le plan de la cohésion sociale a crée les internats de réussite éducative proposant un cadre de vie et de travail adapté, rassurant et stable avec des conditions d'encadrement et de soutien optimales. Cependant, leur nombre et leur capacité d'accueil sont insatisfaisants. De plus, ils ne sont pas bien répartis sur le territoire français. Afin de rectifier le tir, le plan « Espoir banlieue » table sur 4 000 places créées au sein des internats de réussite éducative dans l'espace de trois ans en s'appuyant sur des établissements aussi bien publics que privés, en créant de nouvelles places dans des collèges en reconstruction et en transformant des places existantes au sein d'internats publics et privés en places d'internat de réussite éducative et en garantissant une bonne couverture du territoire par le rééquilibrage de l'offre vers le grandes villes.

L'échec de la politique de sectorisation et de la politique d'éducation prioritaire a entraîné la constitution de véritables « ghettos » scolaires, y compris dans les écoles primaires. L'école en banlieue manque cruellement de mixité sociale. Ainsi, « pour un trop grand nombre de ces enfants, l'école primaire représente leur première expérience de l'échec. » (Présidence de la république française, 2008) L'échec s'installe d'une façon précoce et crée un sentiment de « relégation ». Les chances de rattrapage d'une mauvaise scolarité au primaire sont très minimes. La moitié des élèves qui sortent du système éducatif sans qualification ont redoublé avant leur entrée au collège. Le haut conseil de l'éducation a d'ailleurs rappelé, dans son rapport de 2007 sur l'école primaire, que « les chances d'accomplir une scolarité sans heurt et conduisant à une qualification sont très fortement liées au niveau initial des compétences en cours préparatoire. »

L'école primaire constitue donc dans les quartiers défavorisés le socle qui peut faire perdurer ou non l'ensemble du système scolaire. La nécessité d'explorer de nouvelles pistes se manifeste avec acuité pour que les enfants soient mis sur le chemin de la réussite dès l'école primaire. Tous les chercheurs et experts se sont convenus à dire qu'une solution innovante et efficace dans ce domaine serait de disperser les élèves en difficulté dans

différents établissements, plutôt que de continuer à les regrouper ensemble comme le fait la politique d'éducation prioritaire depuis une période de 25 ans.

Dans ce sens, Le « busing » consiste à déplacer les élèves scolarisés dans un établissement caractérisé par un fort échec scolaire dans d'autres écoles de la même ville afin de leur donner la possibilité de découvrir un autre environnement social et scolaire. Chaque matin, le transport scolaire (« busing ») amène les enfants dans leur nouvelle école, et les ramène le soir. Le « busing » sera expérimenté pendant trois ans avec des élèves de CM 1 et CM2 provenant d'écoles primaires des quartiers prioritaires. Les enfants concernés ne seront plus captifs de leur environnement immédiat et la mixité sociale à l'école deviendra une réalité. Cette expérimentation s'inspirera notamment des regroupements pédagogiques intercommunaux existant dans les zones rurales, en particulier celle menée à l'école primaire de la Saulaie à Oullins (Rhône), depuis 2004 celle-ci envoie ses élèves, une fois leur année de CE1 achevée, vers d'autres établissements à proximité.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault