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Education des enfants et société:relations complémentaires ou conflictuelles. Interroger la conscience de l'éducateur face à la société

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par Anne-Carole Boquillon
Université de Tournai - Graduat éducateur spécialisé 2008
  

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2.1.4 LA RECHERCHE DE LA NORMALITÉ

La société actuelle pousse vers un certain conformisme. Les citoyens se retrouvent confrontés au problème de la perte de leur propre identité. Nous pouvons constater, à l'heure actuelle, que les progrès de l'humanité ont conduit l'être humain vers une conception inconsciente (pour la plupart des gens) de la personne parfaite.

« La connaissance des capacités du bébé in utero, non seulement à entendre mais à reconnaître les voix et à mémoriser les phrases, dès le cinquième mois de grossesse, a conduit aux Etats-Unis, à la création « d'universités prénatales » dans lesquelles on favorise l'éveil à la musique ou à une langue étrangère. »4(*)

Edwige Antier nous parle, dans son livre, surtout des risques pour les neurones de cette diffusion des informations et des connections biologiques qui serait susceptible de perturber la construction du cerveau du bébé à naître.

Que dire de cette  incroyable découverte ? C'est une grande chance pour les parents, ils peuvent favoriser leur enfant avant même sa naissance. L'enfant aura la chance, d'une manière innée (puisque su avant de naître), d'avoir déjà les notions nécessaire à l'apprentissage d'une langue, par exemple. Il sera donc en avance par rapport à ses futurs petits camarades, et la fierté des parents n'en sera que décuplée.

Mais le choix de lui inculquer, presque de lui « perfuser », une langue étrangère est choisi délibérément par les parents. On conditionne l'enfant à parler telle langue, en plus de sa langue maternelle naturelle (pour ainsi dire).

Pourquoi ne pas imaginer qu'on lui « perfuse » aussi la connaissance du monde, ou des idées personnelles du « programmateur » pour en faire un « autre ». Car inculquer quelque connaissance que ce soit à l'enfant, n'est-ce pas troubler sa conception personnelle ? Le bébé construit son psychisme de part son environnement et son ressenti. Mais qu'adviendra-t-il si tout est conditionné à l'avance pour lui ? Comment pourrait-il construire sa propre personnalité si les bases de sa construction foetale ont été perturbées, voire inculquées, par une autre personne ? Sera-t-il lui-même ou alors sera-t-il une sorte de clone de la personne ayant transmis ses connaissances, ses goûts ? N'y-a-t-il pas une crainte que dans le futur (si ce n'est déjà fait) des spécialistes tentent de créer l'enfant parfait ?

Il y a une relativité entre le « normal » et le « pathologique » par rapport à la nosographie. Avoir un comportement pathologique, c'est avoir un comportement inadapté à la société. Nous sommes actuellement dans une société où l'on traque « l'anormalité ». Dès la naissance de l'enfant, celui-ci doit passer toute une série de test afin de vérifier qu'il est effectivement bien constitué, tant physiquement que mentalement. On recherche l'erreur, une éventuelle défectuosité qui pourrait lui nuire. Mais doit-on se demander à qui pourrait nuire cette « défectuosité » ? En effet, un enfant pourrait tout à fait se construire individuellement même s'il rencontre divers problèmes. Il possède naturellement une grande faculté d'adaptation, il apprend seul, par exemple, face à ses angoisses lors des premiers mois de sa vie, sa mère ne pouvant que lui apporter le réconfort et le soutien qu'il nécessite lors de cette période. Son psychisme lui permet de créer son propre Moi, sa propre perception des choses qui l'entourent.

Si l'on prend en compte que l'on traque le moindre défaut de l'enfant, ceci peut nous mener à penser que l'enfant sera étiqueté dans l'éventualité où les professionnels décèlent quelque chose de dérangeant (par rapport à la norme). En effet, cette prévention de l'anormalité amène à mettre l'enfant dans une case, de lui donner le statut d'enfant déficient par exemple. Nous cherchons à le comprendre, à savoir pourquoi et comment il est devenu comme il est, mais nous ne cherchons pas forcément à savoir ce que lui désire ou ressent de sa propre situation.

La seule chose qui semble retenir l'attention, tant des parents que des professionnels l'entourant, c'est qu'il faut que l'enfant soit le plus possible proche des normes décrétées par une société tout entière afin d'être reconnu comme un être à part entière. Ces normes, je le reconnais, permettre de pouvoir déceler une éventuelle maladie et si possible de la soigner, mais elles peuvent enfermer l'enfant dans une catégorie dont il se peut qu'il ne sortira jamais.

L'enfant risque d'être considéré toute sa vie comme un handicapé, un autiste, un déficient mental et aura beaucoup de difficultés à s'identifier autrement que ce qui lui a été donné comme statut. Il pourrait ne pas réussir à s'épanouir totalement, même si son « problème » pourrait quand même lui permettre d'exister tel qu'il est, comme une personne à part entière, sans empêcher son développement personnel, la construction de sa propre identité.

A travers l'histoire, la société nous a toujours montré une peur de l'étranger, de la différence. La construction et la prolifération d'institutions spécialisées nous en donne un bel exemple. Il est plus simple, et ce depuis la nuit des temps, de cataloguer et de « ranger » les personnes « anormales » dans divers instituts que de les regarder en face, d'accepter les différences entre les personnes, et de s'adapter non pas à elles, mais avec elles à une communauté.

Ceci se retrouve également, et pas seulement dans la prévention du nouveau-né, dans l'éducation des enfants au fur et à mesure de leur développement. Cette recherche de la normalité est également effective quand on éduque un enfant. Cette éducation est basée sur les règles de la société, dont nous dépendons, et sur les valeurs que les parents souhaitent transmettre à leur enfant. Il est nécessaire aux yeux des valeurs fondamentales qui nous entourent de faire le maximum pour que l'enfant puisse s'intégrer dans la société, en accepter les règles et, en quelque sorte, se fondre dans la foule. Dès que l'enfant déroge à ces règles, il est également visé par une « rééducation »

Nous vivons dans une société relativement critique. Comme si la nouvelle tendance était de toujours vérifier que son voisin est bien dans les « normes » !

Un enfant est continuellement sous le regard d'autrui. Que ce soit à la maison, à l'école, dans la rue, etc. Il doit se conduire « comme il faut » sinon il sera jugé, voir classifié comme « sale gosse ». Non seulement lui, mais également sa famille, ses parents en particulier, qui seront classifiés de « mauvais parents, mauvais éducateurs ».

L'être humain ne peut être tel qu'il est, il ne peut plus se ressembler à lui-même puisqu'il doit se conformer aux exigences sociales qui l'entourent.

Nous sommes également évalués par notre entourage par rapport aux vêtements que nous portons, à notre voiture, à l'aspect de notre maison, etc. Comme si le fait d'avoir une belle voiture ou une belle maison pouvait réellement dire qui est la personne, quelles sont ses valeurs morales et ainsi lui attribuer l'étiquette de bon ou mauvais citoyen.

Les exigences de réussite placées sur les épaules d'un adolescent par sa famille, l'école, la société créent de lourdes obligations. Certains parents veulent que leur enfant obtienne le « meilleur » niveau de réussite scolaire, ce qui à leur yeux constitue une assurance pour l'avenir et les soumettent à des pressions intenses. Parmi les professionnels rencontrés, beaucoup d'entre eux soulignent le rôle non négligeable de la pression mise conjointement, dans certains lieux, par la famille et le monde scolaire sur des jeunes fragiles. La crainte de ne pas réussir entraîne chez certains jeunes de la frustration et de la honte qui peuvent exploser dans des comportements violents.

Ces bouleversements familiaux et sociaux ont conduit la société a évolué avec eux, notamment en mettant en oeuvre des aides typiques selon les besoins qui se sont modifiés simultanément.

* 4 Edwige Antier, Vive l'éducation, page 14

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci