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Education des enfants et société:relations complémentaires ou conflictuelles. Interroger la conscience de l'éducateur face à la société

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par Anne-Carole Boquillon
Université de Tournai - Graduat éducateur spécialisé 2008
  

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3.2.3 LA MALTRAITANCE

On entend de plus en plus souvent des cas de maltraitance, comme si ils étaient plus nombreux aujourd'hui qu'autrefois. La violence fait actuellement partie intégrante de notre société, de notre culture, de notre histoire. Elle est devenue, au fil du temps, courante, dénoncée, exploitée. Sans uniquement parler des enfants, la violence est tout autour de nous au quotidien : il suffit de regarder les journaux, l'actualité pour se rendre compte de cette évidence.

Autrefois, le pater familias était tout puissant. Il était normal qu'un chef de famille batte sa femme ou ses enfants si l'un d'eux avait dérogé aux règles du domicile familial. C'était plus facilement celui ou celle qui avait manqué de respect au pater familias qui était montré du doigt tel un démoniaque. Rappelons-nous qu'auparavant, la personne qui pêchait était vue comme envahie par des démons ou par le diable, et pouvait même être brulée.

On ne parlait pas de maltraitance, mais de correction, de libération de la personne déviante. Les faits et gestes du chef de famille n'étaient en aucun cas jugé, chacun s'occupant de sa propre chaumière et faisant selon sa volonté. Evidement, dans un monde où il en a toujours été ainsi, de part la nature humaine, il y avait des familles où l'abus du père était manifeste, voir disproportionné.

Avec les années et les connaissances, on a voulu rétablir l'équilibre de ce pouvoir absolu. La société n'a plus voulu assumer les dérives, la dictature qui avait fait des ravages dans l'humanité. Alors toutes les mesures de sécurité que nous connaissons à l'heure actuelle ont vu le jour. On a voulu protéger l'enfant pour son développement personnel. Petit à petit, il s'est installé un climat de suspicion, de recherches sur toute personne usant d'un abus de pouvoir.

Nous en sommes arrivés, à l'heure actuelle, dans la période où chaque geste peut être vu comme maltraitant.

3.2.3.1 QUAND LA SOCIÉTÉ VEILLE

Nous avons pu constater ces dernières années une augmentation des systèmes de contrôle de la maltraitance. La plupart des campagnes de prévention sont basées sur les droits des enfants, mais elles oublient généralement que tous les parents, même non maltraitants, sont concernés par ces campagnes. A titre d'exemple, que dire de cette campagne de prévention qui montre (ou démontre) qu'il faut jouer avec l'enfant, faire des jeux de société, passer plus de temps avec lui. Il est vrai que c'est une chose importante, même indispensable pour l'enfant de pouvoir découvrir le monde avec ses parents. Mais que faire quand un travail, une vie sociale et des responsabilités vous en empêchent du point de vue emploi du temps ? Que faire si vous êtes occupé par des problèmes financiers, sociaux ? Avez-vous l'esprit au jeu et à la détente avec votre enfant ? La société actuelle nous fait perdre une partie, ou l'intégralité pour certains, de notre énergie à offrir à nos enfants, au partage de différentes joies avec eux. Le résultat est que les parents se sentent responsables et découragés dans leur quotidien avec leurs enfants et se sentent parfois coupables de maltraitance malgré le fait qu'ils n'ont jamais levé la main sur l'enfant.

D'un autre côté, quand on regarde du côté de la prévention et des campagnes d'informations sur les droits des enfants, on estime qu'il est absolument nécessaire que les enfants soient avertis de ce qu'ils peuvent faire s'ils estiment être maltraités. On leur explique ce qui est bien et ce qui n'est pas bien dans le comportement des adultes. En effet, ainsi en cas de problème, l'enfant aura une chance de savoir où trouver de l'aide, de s'en sortir ; il aura appris que s'il parle à quelqu'un de ses problèmes, on se doit de l'écouter et d'intervenir de la meilleure façon possible en fonction de la situation.

Il existe également une sorte de code dans la société qui dit que tout le monde surveille tout le monde : c'est ce que l'on peut apparenter à l'allégorie de la peste. Il est vrai que la loi stipule qu'une personne ayant connaissance d'un danger pour autrui est tenue d'en informer une personne ayant les compétences pour aider la personne en danger s'il ne peut l'aider lui-même. La société recherche actuellement à combattre toutes formes de souffrances, et la population est ainsi invitée, influencée à dénoncer tout fait lui semblant mettre un enfant en danger. Les campagnes de prévention justifient ces dénonciations par le fait que les parents ayants des difficultés et les enfants qui doivent être aidé doivent nécessairement être connus afin d'apporter l'aide adapté à leurs besoins.

« Sont-ils véritablement plus nombreux? Je ne sais pas. On parle en revanche beaucoup plus ouvertement des abus dont sont victimes les enfants et on les traque plus sévèrement. Heureusement.

Il arrive aussi que des parents qui avaient donné trop de pouvoir à l'enfant perdent complètement le contrôle de la situation et passent alors dans le registre de la violence. C'est une dérive que l'on rencontre. Un trop grand coeur peut aussi faire le lit de la violence. »16(*)

Une partie de la maltraitance peut être attribuée aux conditions sociales. En effet, les conditions de vie actuelles sont souvent difficiles pour de nombreuses personnes. On parle alors de violence sociale, de sentiments d'insécurité, ce qui est susceptible de mener les individus à ne plus avoir la force de se battre, à se sentir démunis face à la société et à leur faire perdre une partie de leur identité.

« À l'époque des « Misérables », Victor Hugo dénonçait la bêtise fondamentale de ceux qui ne savent pas voir l'injustice et qui ne reconnaissent que la punition. C'est sur cette pensée que la démocratie s'est développée. Or, aujourd'hui, par un incroyable retournement de l'histoire, notre époque assiste au corollaire obligé de l'ordre de la violence économique et de l'idéologie sécuritaire : le retour de la fatalité sociale. »17(*)

Toutes ses souffrances, ses difficultés poussent, à un moment ou à un autre, le jeune a utilisé la seule chose dont il est le seul maître : son corps. Mais, malheureusement, il a plis une tendance à le détruire plutôt qu'à « le muscler ».

* 16 Maurice Nanchen, psychothérapeute, «  Ce qui fait grandir l'enfant». Editions Saint-Augustin, 2002

* 17 Catherine Marneffe «  Malaise dans la protection de l'enfance : la violence des intervenants, page11

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery