3.2.2 LA VIOLENCE
La violence a un aspect indéfinissable car elle est
subjective, propre à chacun. La violence est la suite des
événements tributaires de tout l'environnement du jeune. Un
simple facteur déclenchant est susceptible d'engendrer une
réaction violente de la part de ce jeune.
La violence trouve ses sources dans la manière dont les
jeunes voient leurs perspectives d'avenir. Il est clair, dans l'esprit de la
majorité de la population, que l'avenir ne sera probablement pas
« rose ». En effet, face aux changements climatiques en
cours et annoncés, aux différents problèmes
économiques de nos sociétés, aux difficultés
relationnelles entres autres, nous ne pouvons prétendre à un
futur sans obstacles et difficultés.
Nous la retrouvons également dans les absences de
repères. Les jeunes ne trouvent plus le lien avec leur histoire, leur
empreinte dans leur société. Le déclin de
l'autorité et le manque de transmission des valeurs morales ne leurs
permettent pas de s'insérer tels des citoyens à part
entière. Ils se retrouvent confrontés à des raisons
universelles qu'ils ne comprennent pas, n'ayant pas reçu une
transmission complète de leur passé, de leur appartenance
à cette société.
Cette violence s'inscrit tout autant par l'image que la
société semble leur renvoyer à leur sujet. À partir
du moment où vous êtes un jeune, un adolescent, vous êtes
automatiquement étiqueté comme potentiellement délinquant.
Tout cela parce que l'adolescence est reconnue comme un stade où
l'enfant recherche sa place, tout en tentant d'imposer sa vision des choses.
Mais la société a une tendance à rejeter directement
l'opinion des jeunes, sous prétexte qu'ils sont justement trop jeunes et
trop immatures pour être capable de donner une opinion juste et
intéressante. Nous pourrions presque considérer que ce rejet de
la société par rapport aux jeunes se rapproche de
l'allégorie de la lèpre et de celle de peste. En effet,
physiquement, un adolescent se distingue avec les différentes
transformations physiques, ce qui permet à la société de
le catégoriser directement en un regard. Nous voyons un jeune avec un
visage encore enfantin et le début de la pilosité (moustache,
barbe), nous savons immédiatement plus ou moins son âge et son
stade de développement. Ce qui justifierait que la
société, de part cette identification, se permette de surveiller
constamment les jeunes, afin d'éviter toute dérive
potentielle.
Le comportement violent du jeune trouve, en partie, une source
par le fait que certains parents deviennent démissionnaires. Face
à leurs propres difficultés (économiques, sociales et
psychologiques), les parents se retrouvent désarmés face à
leur enfant en pleine recherche de son identité. Ils se trouvent
confrontés eux-mêmes à leurs problèmes qu'ils ont
des difficultés à résoudre, ne trouvent pas
forcément les solutions dont ils ont besoin, et se retrouvent alors
dépassés par les problèmes de leur enfant.
Le milieu socioculturel joue un rôle dans l'apparition
de la violence. Selon le lieu, l'environnement social et culturel, un jeune
n'aura pas les mêmes façons d'appréhender ses ressentis.
S'il vient d'un milieu défavorisé, ou violent, où le
règne de la débrouille prime, il sera plus vite enclin à
réagir immédiatement, de la façon la plus efficace qu'il
ait appris, c'est-à-dire en passant par son corps, seule chose dont il
est conscient de maîtriser totalement. Il aura appris ce style de
réponse face à la violence rencontrée pendant son enfance
dans son milieu de vie.
Suite à une mauvaise journée, des
problèmes familiaux, un énervement quelconque, un jeune peut,
comme n'importe quelle personne, réagir de manière
inadaptée. Quand la pression est trop forte et lorsqu'un
événement dérangeant se produit, la réponse est
souvent violente, que ce soit par la parole ou par les gestes.
Nous pourrions également considérer que la
violence vienne du fait que la société donne parfois le sentiment
que les jeunes sont les boucs émissaires de nos civilisations. Tous les
peuples choisissent un groupe plus réduit pour en faire un bouc
émissaire, lui faire porter la haine qu'ils ressentent. En mettant le
mauvais à l'extérieur, ceci permet de rassurer les citoyens par
le fait qu'ils ont réussi à évacuer tout ce qui peut
être potentiellement dangereux pour leur propre équilibre.
Cette violence que le jeune utilise peut également
venir d'une certaine maltraitance dont il a été victime.
|