Education des enfants et société:relations complémentaires ou conflictuelles. Interroger la conscience de l'éducateur face à la société( Télécharger le fichier original )par Anne-Carole Boquillon Université de Tournai - Graduat éducateur spécialisé 2008 |
3.2.4 L'AUTODESTRUCTIONNous pouvons retrouver cette autodestruction dans le suicide, dans la consommation d'alcool, de drogues et de médicaments psychotropes, dans l'anorexie et la boulimie et également dans la mise en danger de leur propre corps lors de jeux. 3.2.4.1 LES TENTATIVES DE SUICIDE« Les tentatives de suicide chez les adolescents représentent un quart des tentatives effectuées dans l'ensemble de la population. Un tel geste ne peut évidemment être banalisé. « Un tiers des adolescents suicidants récidivent ». L'absence de prise en compte du premier geste par l'entourage du jeune constitue un facteur évident de récidive. Ce « raté » concerne en particulier les tentatives n'ayant pas mis en jeu le pronostic vital et qualifiées à tort de a minima. La banalisation du geste est donc un facteur de risque majeur de récidive souvent plus grave (escalade dans la prise de risque). La gravité du geste n'est pas en lien avec le degré de souffrance psychique ce qui signifie qu'une tentative de suicide sans gravité sur le plan somatique n'est jamais anodine. »18(*) Deuxième cause de mortalité chez les jeunes après les accidents de la route, le suicide est un acte qui traduit un malaise ; c'est un geste souvent incompréhensible. Ce geste, bien qu'individuel, bouleverse tout l'entourage du suicidé. Un acte inexplicable, qui touche de près aux questions existentielles. Difficile pour la société d'accepter que quelqu'un quitte ce monde parce qu'il ne s'y sent pas bien : ce qui fait d'autant plus peur que l'on vit actuellement dans une société où l'on maîtrise tout, où l'on a des solutions à tout. Ce n'est pas un désir de mort qui pousse une personne à passer à l'acte, mais le besoin d'apaisement. Ce n'est pas par choix, mais par absence de choix. Tout suicide traduit une souffrance, un mal-être auquel le suicidant veut mettre fin. Le suicide intervient rarement de façon brutale et irréfléchie. Mais il suffit d'un évènement supplémentaire pour que la goutte d'eau fasse déborder le vase, que l'angoisse devienne intenable. Différents signes peuvent servir de signaux d'alerte à l'entourage d'une personne suicidaire. · Parler de se tuer, comme s'il n'y a aucun espoir. · Des nouveaux amis ou plus de temps passé en compagnie d'amis. · Changements de comportements soudain. · Changements notables de l'appétit. · Insomnie ou excès de sommeil. · Difficultés scolaires. · Incapacité de se concentrer ou à tenir en place. · Pensées confuses, incapacité à raisonner correctement. · Pertes d'énergie sans raison apparente. · Augmentation de la consommation de drogues ou d'alcool. · Sentiments constants d'inutilité ou de haine de soi. · Prise de risques excessifs (imprudence au volant, alcool, relations sexuelles non protégées). · Rapports physiques et sexuels mal vécus. · Obsessions de la mort, de l'agonie, du suicide. · Dons d'objets personnels ou précieux. · Antécédents familiaux de dépression ou de suicide. Cette liste est assez vaste pour s'appliquer à tous les adolescents à un moment ou un autre. Il est difficile d'interpréter des termes comme « changement de comportement soudain ». Pour affronter les difficultés de la vie, les jeunes ont peut être trouvé une alternative au suicide, plus douce et plus amusante, mais qui les détruits également à petit feu : l'alcool. * 18 Pr Duverger, Dr Malka, Risques et conduites suicidaires de l'enfant et de l'adolescent. |
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