PARTIE II : L E SORT DU MINEUR DANS LE CADRE
EXTRA-FAMILIAL
Bien que le milieu familial soit le milieu par
excellence de la bonne évolution et de la protection du mineur, tout ce
qui touche au mineur ne peut relever du milieu familial. Tout ce qui pourrait
constituer un obstacle au développement harmonieux et au bien être
du mineur ne peut s'inscrire dans le seul cadre familial. Il existe des
situations ou des phénomènes dont l'enfant peut être
victime et qui dépassent les possibilités des parents,
échappant ainsi à leur contrôle, à leur
maîtrise. Ceci, parce que, le mineur, bien que membre d'une famille est
membre à part entière de la société. C'est aussi
là une conséquence de sa personnalité juridique. Et en
tant que membre de la société, il n'échappe pas aux
vicissitudes de celles-ci et il pourra de ce fait être confronté
à des problèmes qui ne peuvent trouver leur solution dans le
simple cadre familial.
En effet, hors de sa famille, le mineur est
exposé à plusieurs phénomènes sociaux dont son
exploitation, l'exploitation de son travail. Il est vrai que les parents
peuvent parfois favoriser l'exploitation économique de leur enfant, et
dans ce cas le travail de l'enfant est surtout fait au profit de personnes
autres que les parents.
Constitutif d'un véritable obstacle à
son développement, la question de l'exploitation économique de
l'enfant notamment l'exploitation de sa force de travail a fait l'objet d'une
attention particulière des législateurs internationaux. Aussi,
va-t-il être décidé que l'enfant soit protégé
contre toute forme d'exploitation aux termes de l'article 15 de la Charte
africaine sur les droits et le bien-être de l'enfant et de l'article 32
de la convention sur les droits de l'enfant (chapitre I).
L'enfant, est jusque là,
présenté comme la victime de plusieurs maux sociaux à
cause de son extrême fragilité. Il peut arriver, mieux il arrive
que malgré cette fragilité, les mineurs se rendent coupables
d'actes répréhensibles pénalement. Or, la
société est organisée de sorte que nul ne soit au-dessus
ou en marge de la loi, même pas le mineur. Lorsque ce mineur enfreint la
loi, il subit la rigueur de celle-ci. Cependant, même dans ce cas, le
mineur ne peut être assimilé à un adulte et par
conséquent il ne peut être traité comme lui. Aussi, face
à cette rigueur de la loi, une protection toute aussi
particulière va lui être accordée (chapitre II).
CHAPITRE I : LA PROTECTION DU MINEUR
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