B- L'équilibre du
foyer.
La famille propre des délinquants pour avoir une
influence positive, doit non seulement exister, mais aussi présenter
certaines caractéristiques d'une famille équilibrée. Pour
mieux apprécier cela, plusieurs aspects peuvent être pris en
compte.
1- La nature de la famille
propre.
Tenir compte de la nature de la famille amène a
distinguer deux situations : d'abord le mariage et ensuite le
concubinage.
Les délinquants mariés dans notre
échantillon représentent une proportion de 21,5% soit 14 cas
tandis que le concubinage ne représente que 15,3% soit 10 cas. La forte
proportion des mariés remet un peu en cause ici l'effet stabilisateur du
mariage, mais peut encore dans une certaine mesure se justifier par la
situation économique et la nécessité de subvenir aux
besoins de la famille qui conduisent parfois à la délinquance.
Quant au concubinage qui est presqu'un prélude au
mariage, il peut s'expliquer soit par le désir manifeste des
délinquants de fonder une famille, ce qui n'est pas mauvais en soi, soit
par la volonté précoce de certains individus de jouir des
avantages du mariage sans pour autant être liés. Cette
dernière hypothèse peut être assez
révélatrice de certains troubles cachés de la
personnalité.
2- La dissociation
familiale.
Dans l'ensemble du groupe tel que nous l'avons
constaté, la dissociation familiale qu'elle soit de droit ou de fait ne
représente qu'une très faible proportion (4,6% soit 3 cas).
L'incarcération peut en partie expliquer cette situation, beaucoup
d'unions ne résistant pas à une séparation
carcérale de plusieurs années. Cette situation peut aussi
être due aux facteurs individuels inhérents à la
personnalité des délinquants qui contribuent à fragiliser
l'union. Mais en fin de compte, la dissociation familiale n'a pas encore une
ampleur assez inquiétante dans la formation de la personnalité
des délinquants à Dschang.
3- Le nombre
d'enfants.
Nous avons constaté que les délinquants de
notre groupe ont très peu d'enfant, qu'ils soient célibataires ou
mariés. Le nombres d'enfants au sein du groupe oscillait entre 1 et 5
enfants avec une moyenne de 2 enfants. Cette situation peut s'expliquer d'abord
par l'âge pas trop avancé des délinquants du groupe et par
le fait que la plupart d'entre eux étaient issus de familles
polygamiques avec de nombreux enfants, n'aimeraient sûrement pas vivre la
même expérience que leurs parents.
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