111.2.2. Quelques résultats disponibles sur la
caractérisation physico-chimique d'effluents hospitaliers
En France, la caractérisation physico-chimique
d'effluents hospitaliers révèle de façon quasi-
systématique la présence de molécules chlorées en
concentrations élevées et de façon ponctuelle la
présence de métaux lourds en particulier le mercure et l'argent
(LEPRAT, 1998). Bien que les thermomètres de mercure ne soient plus en
usage dans les hôpitaux des pays industrialisés, l'utilisation
d'antiseptiques organomercuriels, facilite la présence de ce
métal dans les rejets liquides des laboratoires médicaux (CYR et
al, 2002). Des concentrations importantes en DCO ( 1 900 mg/L) et en
DBO5 ( 700 mg/L) ont été mesurées
(JEHANNIN, 1999). Des concentrations de glutaraldéhyde
allant de 0,50mg/L à 3,72mg/L sont mesurées dans les effluents
liquides des hôpitaux (JouBois et al., 2002).
Les effluents hospitaliers présentent des concentrations
en AOX très élevées. Des concentrations supérieures
à 10 mg/L ont été obtenues dans les effluents des
services
d'hospitalisation d'un CHU allemand (GARTISER
et ai, 1996). Les agents de contrastes iodés aux
rayons X présents dans les effluents hospitaliers contribuent à
l'existence des AOX dans le réseau d'assainissement (GARTISER
et ai, 1996; SPREHE et al., 1999 ;
STEGER-HARTMANN et al., 1999).
111.3. Caractérisation de la radioactivité
des effluents hospitaliers
111.3.1. Estimation de la
radioactivité
La radioactivité globale d'un échantillon est
celle calculée à partir du résultat du comptage de
l'échantillon et du rendement de mesure obtenu avec le
radionucléide de référence dans les mêmes conditions
opératoires (préparation, charge minérale, extrait sec,
comptage).
La radioactivité est généralement
différente de la somme des radioactivités effectives des
radionucléides présents puisque par convention le même
rendement de mesure leur est affecté.
En général, le radionucléide de
référence est pour :
- la radioactivité a globale, le plutonium 239,
- la radioactivité 13, le stronium 90 -- yttrium 90
à l'équilibre.
La radioactivité globale a et 13 est en
général déterminée à partir d'un
dépôt obtenu après évaporation . Il est important de
connaître la valeur de cet extrait sec car les problèmes d'auto-
absorption diminuent surtout le rendement a et il est souhaitable de limiter le
dépôt à 2 mg/cm2 de surface pour les mesures a,
c'est pourquoi il est préférable d'évaporer la
totalité des échantillons et de détruire la matière
organique avant de procéder au comptage (RoDIER, 1996).
Le tableau 4 donne la liste des normes prescrites pour
l'estimation de la radioactivité de l'eau ou des effluents.
Tableau 4 : Normes relatives à l'estimation de
la radioactivité
Mesure de la radioactivité
|
Norme
|
Prélèvement dans les écosystèmes
lacustres
|
ISO 5667-1
|
Prélèvement dans les cours d'eau
|
ISO 5667-2
|
Analyse granulométrique des sédiments
|
AFNOR X 31-107
|
Détermination de la capacité d'échange
cationique
|
AFNOR X 31-130
|
Mesure de l'activité alpha globale dans l'eau non
saline
|
ISO/DIS 9696
|
Mesure de l'activité bêta globale dans l'eau non
saline
|
ISO/DIS 9697
|
111.3.2. Les principaux radioisotopes utilisés en
médecine nucléaire
Généralement, les hôpitaux utilisent des
sources scellées et des sources non scellées. Les sources
scellées utilisées en radiothérapie ne produisent pas de
déchets. Par contre, les sources non scellées utilisées
dans la recherche biologique et médicale, pour le diagnostic et la
thérapeutique produisent des déchets radioactifs dont la nature
et l'activité sont très diverses et varient avec l'application
qui est fait des radioéléments (RoDIER, 1971). A l'exception, des
excrétions des patients qui sont actuellement exemptes de la
réglementation sur les déchets radioactifs, la plupart des
établissements de santé ne rejettent plus leurs
effluents radioactifs dans l'égout. Certaines institutions stockent
l'urine des patients à qui 1311 avait été
administré avant d'être rejeté à l'égout
sanitaire. L'objectif de ces techniques est de réduire la
radioactivité du médicament (ASHE, 1985). Le tableau 5 donne
certaines caractéristiques des principaux radioéléments
(MoRGAN, 1992) utilisés en médecine nucléaire.
Tableau 5 : 1/4 Dose Annuelle Admissible des
radioéléments utilisés en médecine
nucléaire
Radioisotope§
|
Demi-vie de
la radioactivité (jours)
|
Comportement dans H20
|
1/4 Dose Annuelle
Admissible (uCi)
|
Ingestion
|
Inhalation
|
Organe ciblé
|
Dose*
|
Organe ciblé
|
Dose*
|
3H
|
4.50x103
|
Soluble
|
Tissus du corps
|
6,4x103
|
Tissus du corps
|
3.1x103
|
14c
|
2,00x106
|
Soluble
|
Organes lipidiques
|
1,6x103
|
Organes lipidiques
|
2,2x103
|
32p
|
1,40x101
|
Soluble Insoluble
|
Os GI LLI
|
3,8x102 4,6x101
|
Os Poumons
|
4,4x101 4.9x101
|
35S
|
8,71x101
|
Soluble
|
|
1,3x102
|
|
1,7x102
|
45Ca
|
1.64x102
|
Soluble Insoluble
|
Os GI LLI
|
1,8x101 3,6x102
|
Os Poumons
|
2,0x101 7,5x101
|
51Cr
|
2.78x101
|
Soluble
|
GI LLI
|
3,2x103
|
GI LLI Corps entier
|
6,4x103 6,7x103
|
57Co
|
2.70x102
|
Soluble Insoluble
|
GI LLI GI LLI
|
1,1x103 7,6x102
|
GI LLI Poumons
|
2,2x103 1,0x102
|
60Co
|
1,90x103
|
Soluble Insoluble
|
GI LLI GI LLI
|
9,8x101 7,0x101
|
GI LLI Corps entier Poumons
|
2,0x103 2,2x102 5,5
|
87Ga
|
3.26
|
|
|
|
|
|
99Mo
|
2,79
|
Soluble Insoluble
|
Reins GI LLI GI LLI
|
3,6x102 4,8x102 7,8x101
|
Reins GI LLI
|
4,5x102 1,3x102
|
99mTc
|
2,50x101
|
Soluble Insoluble
|
GI ULI GI ULI
|
1,1x103 7,6x102
|
GI ULI GI ULI
|
2,2x103 1,0x102
|
111In
|
2,81
|
|
|
|
|
|
1231
|
5,54x104
|
|
|
|
|
|
1251
|
5,94
|
|
|
|
|
|
1311
|
8,00
|
Soluble Insoluble
|
Thyroïde GI LLI
|
4 1,3x102
|
Thyroïde GI LLI Poumons
|
5,3 2,0x102 2,0x102
|
133Xe
|
5,243
|
|
|
|
|
|
169Er
|
9,40
|
Soluble Insoluble
|
GI LLI GI LLI
|
1,9x102 1,9x102
|
GI LLI Poumons
|
3,8x103 2,4x102
|
169yb
|
3,203x101
|
|
|
|
|
|
198Au
|
2,7
|
Soluble Insoluble
|
GI LLI GI LLI
|
1,0x102 9,2x101
|
GI LLI GI LLI
|
2,0x102 1,5x102
|
2m-ri
|
|
Soluble Insoluble
|
GI LLI GI LLI
|
6,2x102 3,4x102
|
GI LLI GI LLI
|
1,2x103 5,5x102
|
§Radioisotopes utilisés en médecine
nucléaire (EPA, 1989a; DREMONT et HAWAII,
1997)
|
|