i) Le Cycle de vie du cluster1
Plusieurs auteurs ont réfuté l'approche
classique des clusters, jugée beaucoup trop figée et incapable de
refléter leur dynamique d'évolution et de structuration. Les
clusters ne sont pas des phénomènes statiques mais
évoluent constamment par le biais de mécanismes internes de
renforcement et de dynamiques internes de changement2. Malgré
des trajectoires de développement divers, les clusters paraient suivre
un cycle de développement commun. Ils ont des logiques de
développement inhérentes et identiques et passent
généralement par les mêmes phases
d'évolution3. Le développement des clusters semble
essentiellement dépendre d'un certain nombre d'indicateurs et de
déterminants4. Un certain nombre d'auteurs5
discernent ainsi quatre phases de développement en fonction des
processus d'émergence, de diffusion, de commercialisation et de
déclin d'une technologie et du cycle de développement de
l'industrie :
Phase embryonnaire
C'est la phase où l'agglomération et la
concentration physique d'activités similaires conduisent à la
formation d'un sous-groupe au sein de l'industrie locale6.
Cependant, dans ces clusters considérés comme potentiels ou
latents7, une absence de liens et d'interactions ainsi qu'une taille
insuffisante caractérisent cette phase. La création d'une
technologie sur laquelle va pouvoir s'appuyer le développement futur du
cluster représente généralement un élément
déclencheur. A ce stade, le futur cluster
1 FAVOREU, Christophe. Légitimité,
rôles et nature des politiques publiques en faveur des clusters.
Groupe ESC Toulouse, 2007. 34 p.
2 BROW, R. Cluster Dynamics in Theory and
Practice with Application to Scotland, Regional and Industrial Policy
Research Paper, 38, European Policy Research Center, University of Strathclyde.
2000.
3 ANDERSSON, T et al. The Cluster Policies
Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute. 2004.
4 Tels que les cycles d'innovation, l'essor
technologiques4 et des marchés, l'évolution de la
structure relationnelle interne, le nombre d'entreprises
spécialisées présentes sur le territoire. Ces
éléments apparaissent comme des facteurs clés du processus
d'évolution des clusters.
5 ROSENFELD, S. A. Expanding Opportunities:
Cluster Strategies that Reach More People and More Places, European
Planning Studies, 2003.
6 POUNDER, R. et ST. JOHN, CH. Hot Spots and Blind
Spots: Geographical Clusters of Firms and Innovation, Academy of
Management Review, 1996.
7 ROSENFELD, S.A. Bringing business clusters into
the Mainstream of Economic Development. European Planning Studies,
1997.
ne détient que deux des caractéristiques
clés des clusters établis à savoir la concentration et la
spécialisation. Au sein de ces clusters, les opportunités et les
synergies existent et sont importantes mais ne sont pas encore
exploitées.
Phase d'émergence du cluster
Elle est généralement synonyme à la
commercialisation de la technologie via des contrats externes. Le cluster prend
réellement forme lors de cette phase1. Un certain nombre de
firmes commencent à se développer autour d'une technologie
clé malgré un niveau d'emplois liés faible2. Le
manque de ressources, d'infrastructures et de compétences3 va
expliquer l'instauration progressive de liens horizontaux et verticaux,
endogènes et exogènes par un renforcement des relations de
coopération4 inter-firmes et avec les
institutions5 selon des logiques de partage de risques6.
Ce sont surtout des éléments externes - et notamment
l'entrée massive de nouvelles firmes - qui sont à l'origine de
l'enclenchement de la dynamique du réseau7.
Phase de développement et de
croissance
Elle est associée d'une part à
l'émergence et à l'implantation croissante de nouveaux acteurs
qui tissent entre eux un réseau de liens et d'interactions
denses8 et, d'autre part, à l'accroissement du taux de
productivité et d'innovation locales. Le cluster se caractérise
par l'apparition d'organismes de concertation et de gestion des interfaces
ainsi que l'émergence d'un label qui lui est propre. L'affirmation des
technologies et des marchés et le développement des
externalités expliquent l'afflux de nouvelles
1 SWANN, P. Clusters in the US Computing Indus
try. In P. SWANN, N (dir.). The dynamics of industrial clustering:
International Comparison in Computing and biotechnology, Oxford: Oxford
University Press, 1998.
2 ANDERSSON, T et al. The Cluster Policies
Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute. 2004.
3 Création d'un ensemble de fournisseurs
spécialisés et d'entreprises de service, et d'un marché de
travail spécialisé et de nouvelles organisations au service des
entreprises du cluster (les centres de compétences, les
établissements de formation spécialisés et les
organisations professionnelles).
4 D'après Sébastien BRUERE en
général, une coopération est réussie lorsque les
objectifs sont atteints. Etant donné le caractère
multidimensionnel des objectifs de beaucoup d'alliances, la performance est
difficile à évaluer à l'aide de résultats
financiers. Aussi, il paraît plus judicieux d'utiliser la notion de
satisfaction de chaque partie en s'appuyant sur une approche interactive qui
dépend des rôles inhérents à quatre facteurs : la
confiance, l'engagement, la communication et l'équité entre les
partenaires. [En ligne]
http://www.sebastienbruere.name/IMG/pdf/note
de synthèse.pdf (consulté le 02.07.2007).
5 Pouvoirs publics, écoles
d'ingénieurs, universités, centres de formation, centres de
R&D.
6 En effet, au niveau des ressources humaines par
exemple, il est question d'une mutualisation par la mise en commun à la
fois des compétences mais également des efforts en termes de
formation et de qualification. Cette mutualisation est accompagnée d'une
forte coopération avec les institutions de formation d'enseignement et
de recherche dans le souci de répondre aux besoins du cluster.
7 BRENNER, T. Local Industrial Clusters :
Existence, Emergence and Evolution, London and New York: Routledge,
2004.
8 Attraction d'entreprises de l'extérieur,
d'ouvriers qualifiés, et un terrain fertile pour de nouvelles
entreprises locales (développement des économies externes) et
création d'atouts relationnels non marchands qui favorisent la
circulation locale de l'information et des connaissances (coordination des
activités économiques à travers des collaborations
informelles, relations de confiance et de coopération entre personnes et
organisations coordonnées par des routines et des conventions et
favorisées par le contexte de proximité).
entreprises et le développement de comportements
entrepreneuriaux. L'intensification du phénomène de
spécialisation pousse les entreprises à développer des
liens verticaux1. A ce stade, les facteurs de croissance
endogènes prennent le dessus sur les facteurs exogènes et
enclenchent des processus d'autorenforcement et d'auto-développement du
cluster. Lors de cette phase, la définition d'objectifs collectifs et
d'activité coordonnées au sein du réseau peut contribuer
à faire passer celui-ci du statut de réseau régional
à celui de réseau stratégique2. L'existence
d'une image, d'une identité et d'une vision communes, ainsi que la
capacité à transformer celles-ci en actions et stratégies
collectives, caractérisent les clusters les plus
dynamiques3.
Phase de maturité et de
déclin
Cette étape est caractérisée par
l'atteinte d'une taille critique, aussi bien au niveau du nombre d'entreprises
qu'en termes de densité des relations et des interactions
sociales4. Cette situation apparemment confortable peut
dégénérer vu le caractère dynamique et incertain de
l'environnement. Certains facteurs explicatifs5, lorsqu'ils se
cumulent, entraînent le déclin rapide d'un cluster. La
régénération du cluster peut passer par une
spécialisation ou une différenciation et par la création
de nouveaux liens externes6. Cette ouverture et cette
spécialisation peuvent être sources de renouvellement des
ressources locales et d'enclenchement de nouvelles dynamiques
endogènes7. Lors d'une dernière phase traduite par une
transformation du cluster, ce dernier peut évoluer selon trois
scénarios différents : le fractionnement en plusieurs
sous-clusters spécialisés, le changement
d'activité ou la disparition.
1 GEMSER, G et al. The Dynamics of Inter-firms
Networks in the Course of the Indus try Life Cycle: The Role of
Appropriability, Technology Analysis & Strategic Management, 1996.
2 LAZERZON, M et LORENZONI, G. The Firms that
Feed Industrial Districts: a Return to Italian Source, Journal of
Industrial and Corporate Change, 1999.
3 COOKE, P. Knowledge Economies: Clusters,
Learning and Cooperative Advantage, London and New York: Routledge,
2002.
4 ANDERSSON, T et al. The Cluster Policies
Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute, 2004.
5 Le déclin de l'industrie ou de la
technologie dominante, une banalisation des «process« de production,
une concurrence de plus en plus axée sur le prix, la surexploitation et
la non régénération des ressources, collectives, des
problèmes de coordination et de congestion liés à la
taille, des compétences et des actifs trop spécialisés et
obsolètes, un fonctionnement trop endogène et un repli sur soi.
Des situations de blocage peuvent survenir si le cluster ne peut pas renouveler
son succès. Le déclin d'un cluster reflète souvent une
situation d'«enfermement« technologique, institutionnel,
socioculturel dans la vie des affaires. La force initial du cluster peut se
transformer en un obstacle définitif à l'innovation (main
d'oeuvre qualifiée, centre de compétences, coopération
interentreprises, soutien des institutions régionales) en tombant dans
le piège de la «spécialisation rigide«.
6 Avec d'autres régions, industries, autres
clusters.
7 ANDERSSON, T et al. The Cluster Policies
Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute, 2004.
À travers les études empiriques1,
les exigences et les facteurs nécessaires au développement du
cluster varient avec son degré de maturité. Ainsi lors des
premières étapes, les besoins matériels2
paraissent l'emporter. Lors des stades avancés notamment de
développement et de consolidation, les besoins sociaux et
relationnels3 semblent prévaloir. Certaines
réponses4 aux risques de stagnation et de déclin d'un
cluster arrivé à maturité, peuvent être salutaires
et permettent sa renaissance. Ainsi, il ne faut pas perdre de vue le rôle
des pouvoirs publics dont l'intervention en faveur des clusters s'avère
souvent décisif dans leur essor.
ii) Les différents courants des Politiques Publiques en
Faveur des Clusters (PPC) 5
Les PPC ont nourri une polémique que reflète
des travaux et des théories portant sur la dynamique des
clusters6. En effet, cette notion suscite des interrogations quant
à son efficacité, voire sa légitimité pour
certains. Ceci interpelle de facto un questionnement sur la dynamique des
réseaux et les déterminants du développement et de
l'évolution des clusters. Deux courants théoriques antagonistes
en prime d'un courant intermédiaire peuvent être
identifiés. La perspective évolutionniste, la perspective
constructiviste ou interventionniste, le troisième courant a lui
tendance à justifier une forme d'intervention publique dont
l'intensité dépend du stade d'évolution du cluster.
Les évolutionnistes
Les auteurs qui s'inscrivent dans le courant
évolutionniste estiment que toute
ingérence publique est
à la fois inopportune et préjudiciable au développement
des
clusters. Selon eux, les clusters doivent être conçus
davantage comme des
1 Etudes basées sur les «succes
stories« des districts italiens et de la Silicon Valley.
2 Infrastructures physiques, ressources humaines
qualifiées et moyens de financement.
3 Coopération inter-entreprises, R&D et
transfert des connaissances.
4 La création d'un réseau
d'interactions entre les différents partenaires, l'émergence
d'une identité et d'une vision collectives, l'ouverture
extérieure, l'innovation technologique et la différenciation,
apparaissent comme les éléments clés de la dynamique du
cluster lors de cette phase.
5 Cette sous section s'est largement
inspirée de l'étude réalisée en 2007 par FAVOREU
Christophe professeur au Groupe ESC Toulouse, sous le titre
«Légitimité, rôles et nature des politiques publiques
en faveur des clusters«.
6 BRENNER, T. Local Industrial Clusters.
Existence, Emergence and Evolution, London and New York: Routledge,
2004.
processus1. Le mécanisme qui conduit
à leur formation2 paraît difficile voir impossible
à reproduire de manière planifiée.
S'appuyant sur des résultats d'études
empiriques, les tenants de ce courant soutiennent que les clusters se
créent et se structurent sur la base de décisions
privées3 «bottom-up« de localisation et de
création de liens de partenariats et ne peuvent donc être la
résultante d'interventions publiques. L'expérience italienne des
districts industriels montre que pratiquement aucun cluster n'a
été créé à la suite d'un programme d'action
spécifique.
Selon certains auteurs4, tout cluster, et plus
généralement toute agglomération d'activités,
s'appuie sur la présence préalable d'un socle de ressources
clés5 sur lesquelles les autorités publiques n'ont que
peu de prise. L'activité entrepreneuriale, la création
d'entreprises, l'essaimage et l'effet d'entraînement des entrepreneurs
les plus dynamiques6 constituent les principaux facteurs de
développement des clusters. Seule des imperfections graves de
marché, ou leur incapacité à fournir les
éléments vitaux pour le développement des clusters,
pourraient justifier un début d'intervention publique. Cependant, cette
aide publique ne peut être que temporaire et limitée, au risque de
limiter la capacité du cluster à s'ajuster aux chocs
exogènes ou de se tromper de cluster d'autant plus que les clusters
potentiels ou en phase d'émergence s'avèrent
particulièrement difficiles à identifier7.
Les interventionnistes
À l'opposé, les partisans de l'approche
interventionniste avancent des exemples
concrets et des expériences
pratiques8 pour attester d'une part, qu'il est possible de
1 ROSENFELD, S. A. Backing into Clusters:
Retrofitting Public Policies, Integration Pressures: Lessons from Around the
World, John F. Kennedy Symposium, Harvard University, Organization for
Economic Cooperation and Development, 2001.
2 Notamment au niveau de la création de
relations partenariales, d'interactions et de liens de confiance entre les
acteurs privés mais aussi au niveau des flux de transfert de
savoir-faire et de connaissances.
3 La maximisation de leurs intérêts et
de leur logique de performance conduirait naturellement les entreprises
privées à se regrouper et à nouer des liens entre
elles.
4 ROSENFELD, S. A. Backing into Clusters:
Retrofitting Public Policies, Integration Pressures: Lessons from Around the
World, John F. Kennedy Symposium, Harvard University, Organization for
Economic Cooperation and Development, 2001.
5 Une main d'oeuvre spécialisée, des
opportunités locales de marché, une base technologique et
scientifique significative, une université ou un grand groupe
structurant (Cooke, 2002).
6 FELDMAN, M. P. The Entrepreneurial Event
Revisited : Firm Formation in a Regional Context, Industrial and corporate
Change, 2001.
7 Cette difficulté opérationnelle est
d'autant plus grande qu'un certain nombre d'auteurs soulignent la
difficulté persistante à définir et cerner
conceptuellement la notion de cluster (Martin et Sunley, 2003).
8 Ainsi certains auteurs citent l'exemple de la
Suède et les cas de la Medicon Valley (Oresund), du site d'IDEA
(Sormland) et du «Biotech Cluster« d'Umea comme des exemples d'une
démarche publique ascendante de création de cluster qui a
été couronnée de succès ; les institutions
publiques ayant joué un rôle déterminant dans la
constitution d'une image, d'une identité collective et d'une vision
commune. Ils soulignent l'influence
créer et dans des délais raisonnables un
cluster et d'autre part que les institutions publiques peuvent jouer un
rôle déterminant lors des phases de création et
d'institutionnalisation du cluster. Les théories constructivistes ou
interventionnistes se fondent largement sur la conception
«Porterienne« des réseaux. Les politiques publiques se
structurent autour de deux caractéristiques principales des
réseaux : (1) la proximité géographique et la
concentration d'une diversité d'organisations (firmes, centres de
recherche, universités, ...), et (2) les liens de coopération et
les interactions récurrentes entre ces acteurs.
Les interventions publiques visent dans un premier temps
à favoriser les rapprochements, les liens et les interactions entre les
différentes composantes locales. Et dans un deuxième temps, elles
ont pour objet de regrouper des activités et des organisations
similaires et/ou complémentaires1. Des investissements
publics de grande envergure ont enfin pour dessein d'imiter les
caractéristiques et les ressources clés2 des clusters
les plus performants et les plus dynamiques. Trois justifications sont
généralement suggérées pour légitimer
l'ingérence des institutions publiques dans le développement des
clusters : (1) les imperfections du marché3, (2) les
dysfonctionnements et imperfections en matière de fourniture de biens et
de services publics et (3) les dysfonctionnements systémiques qui
résultent d'une inadéquation entre les attentes et les
intérêts des institutions et acteurs locaux.
Le reengineering
Un troisième mouvement intermédiaire
qualifié de «reengineering«4, reconnaît qu'en
dépit du fait que le marché et les acteurs privés
constituent les principaux vecteurs d'émergence, de croissance et
d'organisation des clusters, les politiques publiques peuvent jouer un
rôle significatif d'appui, d'accompagnement et de soutien5.
Par
fortement positive des programmes publics de soutien à
la recherche sur le développement du cluster de biotechnologie de
Munich. La création de parcs scientifiques, des incitations fiscales et
financières, l'implantation de sites universitaires, l'aide au
financement de Start-up sont citées comme des exemples de politiques
publiques qui en Finlande, à Taiwan, en Allemagne en Inde et en Chine
auraient directement contribué à l'émergence de
clusters.
1 Par le biais du financement, d'aides à la
création de services spécialisés, de mise à
disposition d'infrastructures spécifiques.
2 Les infrastructures de R&D, les parcs
industriels, les infrastructures sociales, un bassin de main d'oeuvre
spécialisée, des services spécialisés de
support.
3 Le manque d'innovation des entreprises
privées, un bénéfice social issu de la R&D largement
supérieur au gain privé, la faiblesse du capital risque
liée à une forte aversion des entrepreneurs et des investisseurs
locaux, l'incapacité du marché à générer des
interactions entre les acteurs locaux.
4 ANDERSSON, T et al. The Cluster Policies
Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute, 2004.
5 ROSENFELD, S. A. Backing into Clusters:
Retrofitting Public Policies, Integration Pressures: Lessons from
Around the World, John F. Kennedy Symposium, Harvard University,
Organization for Economic Cooperation and Development, 2001.
conséquent, le rôle des acteurs publics devient
plus indirect et périphérique et consiste principalement à
: (1) animer des activités d'innovation au sein d'une industrie, (2)
organiser le dialogue entre les acteurs et plus généralement (3)
créer le cadre et les conditions nécessaires à
l'émergence d'un système d'action collectif et partenarial au
sein duquel les initiatives et le leadership privés restent dominants.
Pour ce faire, les différents intervenants publics ont pour principale
mission de créer une reconnaissance externe et de développer au
sein du milieu local une identité1 et un sentiment
d'appartenance devant se traduire par l'articulation d'une vision et d'une
stratégie collectives. Ces éléments apparaissent
aujourd'hui comme les principaux facteurs clés de succès des
clusters2.
Tableau 3. Les différentes approches concernant
le rôle des politiques publiques dans le
développement des
clusters
La différence entre cette approche et celle
interventionniste (voir tableau ci-dessus)
réside dans le fait que
les institutions publiques ne sont considérées que comme une
partie prenante parmi les autres dans le processus
d'organisation, de développement et de gouvernance des clusters. En
plus, L'efficacité de l'intervention publique repose plutôt sur
son appui aux phénomènes d'agglomération et de
«clusterisation« déjà engagés, ainsi qu'aux
trajectoires technologiques déjà établies1 que
sur l'action de favoriser l'émergence de nouveaux clusters.