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La publicité réalité

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par Zineb El Mejboud
Sup de pub - Master en finance et management 2008
  

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Sensible à l'éthique :

On peut se demander si l'actuelle prise de conscience des consommateurs, de plus en plus vigilants dans leurs achats, n'annonce pas le déclin de la publicité conventionnelle, ou en tout cas de la publicité telle que le RAP (Résistance contre l'agression publicitaire) la définit : une technique de manipulation, une entreprise de falsification des émotions. Mais il ne faut pas omettre que pour tous les observateurs du phénomène publicitaire, il n'y a pas de pire publicité que celle qui avance masquée et n'admet pas ce qu'elle est.

La marque est et restera ce qui permet au consommateur de choisir. Il ne s'agit donc pas de prôner une économie sans marque, mais au contraire de faire du désir d'éthique du consommateur un nouveau levier de développement et de différenciation pour les entreprises qui auront compris l'enjeu. En effet, rare aujourd'hui sont les entreprises qui ne communiquent pas sur la responsabilité éthique ou sociale.

Ainsi les consommateurs vont exiger de certaines marques plus d'éthique et moins de scandales (Total, Lu.) Les consommateurs s'avèrent, aussi, très sensibles à la communication éthique qui leur permet de concilier consommation et respect de l'autre. L'éthique devient alors une assurance de fiabilité. Certaines entreprises telles que EDF vont même mettre cet impératif au centre de leur communication via leur site internet. En effet, en 2OO2, celle-ci active son positionnement stratégique, en vue de la prochaine ouverture à la concurrence, dans le développement durable : trois axes de communication portent ce plan :

- Les valeurs de la marque EDF,

- Le modèle social du groupe

- L'innovation technologique.

Pour soutenir ce nouveau positionnement, coiffé sous l'étiquette de "performance responsable", EDF choisit le 15 avril de la même année de mettre en place un programme court télévisé, « Objectif Terre », en partenariat avec le photographe Yann Arthus Bertrand et France 2.

Ce programme, diffusé sous forme de films quotidiens de 1 minute 30, met en avant des lieux du monde entier à l'équilibre fragile. Les premiers post-tests sur cette campagne télévisée révéleront « des impacts en terme de notoriété et d'agrément de dix points supérieurs aux standards ». Ainsi trois mois plus tard l'agence CLM/BBDO en charge du budget EDF décide de créer un mini site Internet afin d'y décliner ce programme pour asseoir le nouveau territoire d'expression de la marque. Cela donna naissance à un mini site : « Objectif Terre » sur le portail -www.edf.fr - . Lorsqu'on y accède, on découvre la vidéothèque, la prise de parole interactive, où EDF détaille son engagement au sujet du développement durable. Dans un souci de proximité avec les internautes, il propose des e-cards et le téléchargement sur les portables du générique d'Objectif Terre. En quatre mois, le mini site a enregistré environ 8 000 visiteurs et plus de 500 téléchargements de sonneries.  « Mais l'objectif principal de ce premier mini site « Objectif Terre » ne se traduit pas en terme de trafic. EDF, qui agit en qualité de sponsor mécène sur le programme télévisé, compte pouvoir développer, via Internet, son propre discours sur le développement durable. Une volonté qui devrait se traduire, dès cette année, par une montée en puissance du volet online d'Objectif Terre. Alors qu'EDF prolonge pour une 2ème année le programme télévisé, l'équipe multimédia planche déjà sur la nouvelle version Internet de l'opération. Le mini site devrait à cette occasion devenir un site à part entière, avec une stratégie de référencement spécifique, où la présence d'EDF sera volontairement placée en filigrane. Le futur site d'Objectif Terre reprendra ainsi à son compte la démarche initiée par certaines marques de grande consommation avec leur portail conseil. Des portails où la marque est mise au second plan afin de tisser avec les internautes des liens de fidélisation et de confiance en apportant de façon neutre conseils, informations et interactivité. Tout ceci montre à quel point aujourd'hui l'éthique est devenue une priorité chez les consommateurs qui face aux dégradations climatiques et aux scandales alimentaires sont de plus en plus soucieux de leur avenir et de celui des générations futures » (Le Journal Du Net 3 avril 2003).

Si les Français souhaitent que leur environnement soit protégé des risques, il y a aussi, derrière cette attente, une aspiration plus large à une meilleure qualité de vie (qualité de l'air, amélioration des transports, meilleure articulation des temps sociaux, animation de la ville...), particulièrement vivace chez les jeunes, les urbains des classes moyennes et moyennes supérieures. Le label "safe" est plus que jamais d'actualité. Ainsi les consommateurs ont besoin être rassurés dans une société qualifiée par Christophe Lambert « comme étant celle de la peur ». De ce fait les consommateurs sont très sensibles à l'étiquette mais aussi aux valeurs véhiculées par la marque si elles rejoignent les leurs.
C'est une interpellation directe des entreprises et des pouvoirs publics. Vis à vis des marques cette demande de sécurité est claire et se caractérise par la méfiance vis à vis des produits dont l'origine et la traçabilité sont douteuses. On recherche la transparence dans les modes de production, la clarté dans toute la chaîne de distribution. Il ne s'agit plus d'un paramètre périphérique dans la démarche du consommateur. Cette exigence est devenue centrale.
Les consommateurs français montrent une sensibilité croissante aux attitudes " morales ". L'éthique de la marque est valorisée, la relation de confiance privilégiée. L'intérêt pour l'origine des produits, les conditions économiques qui ont participé à leur production constituent des vecteurs puissants d'image et d'attraction.
Cette exigence est conforme à un phénomène que nous constatons depuis plusieurs années dans l'évolution des valeurs des français. La demande d'ordre et de régulation est forte dans le domaine social. Les Français estiment " qu'il y a des choses à respecter " et expriment un fort besoin de civisme et d'éthique. C'est une exigence qui irrigue l'ensemble de la société.
Le consommateur n'est pas un gogo doublé d'un myope, l'oeil rivé sur le produit, sans libre arbitre tel le lapin pris dans les feux croisés d'une voiture. Les Français veulent connaître les coulisses du produit. La transparence que garantit une marque consolide la confiance des consommateurs.

Les consommateurs expriment une indignation très forte à l'égard des entreprises qui licencient alors qu'elles annoncent des bénéfices astronomiques. Cette pratique est absolument incomprise. Michelin ou Danone ont pu mesurer l'émoi provoqué par l'annonce de plans sociaux au moment où elles annonçaient des résultats à la hausse.

Ainsi les français jugent fiables les entreprises sensibles à l'éthique et blâment celles qui ne le sont pas : Total. (Voir les scandales en annexe)

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon