WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Conséquence de l'évolution du lien substantiel entre Etat du pavillon et navire au sein de la marine marchande Fr. et des équipages

( Télécharger le fichier original )
par Yann Collin
ESC Bretgane Brest - Master 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Du contrat de travail maritime à l'agence de manning

Aujourd'hui, seuls 1500 marins français (environ) bénéficient du contrat de travail maritime décrit ci-dessus, liant davantage le marin à l'entreprise maritime qu'au navire tel que cela était pratiqué dans le passé. Mais qu'en est-il des 1 227 000 marins, dont 72% provenant du tiers monde, navigant sur à peine plus de 40 000 navires (ces deux nombres varient considérablement en fonction des sources et des définitions) ?

70, 5% de la flotte mondiale est actuellement pavillonnée sous complaisance.

On observe, sur le marché du travail maritime, les restes d'une structure en voie de liquidation, car les droits des marins des nations maritimes anciennes sont soumis à la concurrence permanente du non-droit de ceux du reste du monde.

Les conditions extrêmes sont les plus connues, parce que médiatisées. Salaires impayés, navires abandonnés couverts de dettes, ou de rouille, ou des deux, marins surexploités et mal nourris, conditions sanitaires effroyables, intimidation et meurtres au besoin, sans voie de recours. Navires exténués, risques mortels pour les marins, mais pas pour le propriétaire généralement bien assuré. De la criminalité économique, on passe aisément à la criminalité tout court, sous l'impunité des mondes sans loi, facilitée par l'existence des nombreux outils juridiques abordé précédemment, rendant difficile quand ce n'est pas impossible l'identification des armateurs responsables et leur mise en demeure.

On s'approche de l'esclavage. Nombre d'armateurs, et surtout des marchands d'hommes travaillant pour leur compte, ont mis au point des moyens liberticides d'obtenir la docilité des marins. L'un de ceux-ci, très répandu, consiste à taxer le marin pour lui procurer un emploi, couramment d'un ou deux mois de salaire. N'ayant évidemment pas cette somme, le travailleur embarque endetté, ce qui crée -- en plus de la spoliation -- une sujétion. Une autre méthode réside dans le retard de paiement du salaire : quelles que soient les conditions de travail et de vie qu'on lui impose, le marin se refuse à quitter un navire qui est le seul gage de récupération des salaires impayés. Ici encore, spoliation et sujétion vont de pair, et d'une manière trop récurrente pour qu'on puisse l'attribuer à des difficultés économiques passagères. Les moyens directs d'intimidation sont pires, les listes noires, une pratique courante.

Il ne faut pas croire que la dégradation de la relation de travail se limite à une frange maudite d'armateurs-voyous, si large soit-elle. Jusque dans les armements les plus réputés, dans les trafics des grands porte-conteneurs modernes, la situation se tend : réduction des équipages, augmentation des rythmes de voyages et cadences de travail, réduction des couvertures sociales, pression sur les salaires. La pratique des équipages multinationaux se généralise (six ou sept nationalités, couramment, sur une vingtaine de personnes) et favorise la surexploitation, mais aussi le déclin des pratiques syndicales, ou tout simplement revendicatives. Tel est le cas dans l'ensemble des armements français tel Maersk Maritime, CMA CGM, La Morbihannaise, la compagnie des Iles du Ponant, et bien d'autres. N'échappent à cette situation que les compagnies restées sous pavillon National métropolitain tel la tristement célèbre SNCM, la CMN ou Sea France. Ne parlons pas de la Dreyfus, ancien fleuron de la flotte marchande française ayant dépavilloné en masse à l'orée des années 1980 et ne possédant plus aucun navire sous registre national si ce n'est les navires spécialisés tels les sismiques ou câbliers.

C'est donc dans l'ensemble de la marine marchande mondiale que le marché du travail est de plus en plus ouvertement débarrassé de ses contraintes et régulations. Cela s'est d'abord fait sous le couvert des pavillons de complaisance, puis des « pavillons-bis » sous le couvert desquels les nations maritimes cherchent à concurrencer les précédents (en France, les pavillons Kerguelen, TAAF, et Wallis et Futuna). Le chaos qui s'ensuit se restructure spontanément, sous le fort déterminisme d'une concurrence débridée, selon deux « attracteurs étranges », deux lignes de force générale : le marchandage et la discrimination.

LE RIF, nouveau registre français, créé dans le but d'attirer les navires français dépavillonés et les navires étrangers sous pavillon national n'est que l'expression de cette évolution. Car le texte du RIF fait un pas en avant en matière de recrutement international, introduisant dans le droit français et international la reconnaissance à la discrimination nationale et au marchandage. Évolution qui permet à ces pratiques de sortir de l'ombre et évoluer au grand jour.

Le texte accorde, en effet, aux « manning agencies » internationales, rebaptisées « entreprises de main-d'oeuvre maritime », un statut légalisant la pratique de marchandage de main- d'oeuvre que nous avons définie ci-dessus. C'est le seul point sur lequel on trouve une référence précise à une convention de l'OIT, en l'occurrence la convention n°179 sur le recrutement et le placement des gens de mer. Mais, en réalité, cette référence est fallacieuse car « recrutement et placement » signifient que le marin obtient un contrat de travail avec l'armateur, ce qui n'est pas le cas quand il y a, comme dans le RIF, « embauche et mise à

disposition ». Cette interprétation abusive risque néanmoins de faire école, créant ainsi une brèche sérieuse dans un domaine du droit international qui manque encore de jurisprudence.

Conditions pour un français navigant sous pavillon étranger :

Un officier ou un opérateur radio ne peut servir à bord d'un navire battant pavillon étranger que si son brevet a été " reconnu " par ce dernier pays. Ceci constitue une obligation au plan international.

Pour naviguer sous pavillon étranger, un marin français titulaire d'un titre STCW 95, devra s'adresser aux autorités compétentes du pays du pavillon sous lequel il souhaite embarquer. S'il y est autorisé, il sera alors soumis aux dispositions spéciales prévues dans le cadre du pavillonnement du navire ou du contrat passé avec son armateur/marchand d'hommes, dans les limites minimales du droit international.

COMPARAISON DES COÛTS D'E<PE OITATION DES NAVIRES:
TYPES ET PAVIE E ONS

5

000

000

4

000

000

hiffres en euros 3

000

000

par an 2

000

000

1

000

000

 
 

0

Pav. Pav. Pav.

Français Tiers Tiers

(TAAF) (I.E)

Pétrolier VE CC

Transporteur de produit pétroliers 7000 TPE

Vraquier Capesi@e

Roulier 22000 TPE

Source : armateurs de France, 2005.

Conditions pour un étranger navigant sous pavillon français :

Un officier détenteur d'un brevet étranger désirant naviguer sous pavillon français devra faire
reconnaître son brevet par la France. Lorsque le pays du marin figure sur la liste blanche50, on
peut entamer une procédure appelée : "visa de reconnaissance". Le marin dépose un dossier

50 Liste regroupant tous les États suivant les dispositions de la convention STCW 95 ; celle-ci est éditée et tenue à jour par l'O.M.I

auprès de son armateur qui dirigera son dossier vers les services des affaires maritimes. Il recevra en retour une attestation de dépôt (valable 3 mois) lui permettant de naviguer pendant que le service des affaires maritimes effectue les vérifications d'usage (authenticité du titre, expérience du marin...).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote