IV) La relation d'aide : un outil
important.
a) Qu'est-ce-que la relation
d'aide ?
« C'est une interaction entre deux personnes, le
patient et le soignant, tous deux contribuant personnellement à la
recherche et à la satisfaction et d'un besoin d'aide. Cela signifie que
l'intervenant adopte une façon d'être et de faire et la communique
de façon verbale et non verbale en fonctions des buts poursuivis. Ces
buts sont à la fois liés à la demande du patient et
à la compréhension que celui-ci à de ses
difficultés »*.
b) Le
rôle du soignant dans la relation d'aide.
Avant d'aller plus loin, je voudrais souligner le fait que cet
outil peut non seulement être utilisé par l'infirmière,
mais peut être également utile aux médecins,
kinésithérapeute, psychologue... . Le rôle du soignant est
d'aider le patient à avoir accès à ses processus internes
et à les utiliser afin de connaitre au mieux son environnement ainsi que
ses sentiments et ses besoins personnels. Cela signifie que l'infirmière
à pour but d(aider l'adolescente atteinte de troubles
caractériels à être beaucoup plus au clair avec
elle-même, l'éclairer dans la découverte de ses
émotions, de ses besoins, de manière à faire de bons choix
de vie. Mon rôle d'infirmière pour objectif d'aider et de soutenir
l'adolescente en difficulté.
c) Pourquoi se
servir de la relation d'aide ?
Pour plusieurs raisons, à savoir :
- Etablir un contact physique et affectif avec
l'adolescente.
- Instaurer la confiance, un soutien chaleureux, le
respect.
- Lui faire comprendre qu'elle est comprise et entendue.
- S'assurer que l'expérience relationnelle
réponds aux attentes de l'adolescentes et qu'elle à eu un impact
positif sur sa situation.
- Faire en sorte que l'expérience relationnelle
contribue aux effets thérapeutiques attendus.
- Servir de moyen thérapeutique
privilégié afin de mieux comprendre les relations traumatisantes
passées.
V) Comment utiliser la relation d'aide afin
qu'elle ait un impact positif sur l'adolescente ?
Pour répondre aux besoins de l'adolescente et ainsi
utiliser la relation d'aide à bon escient, l'infirmière doit
suivre des « étapes »bien
spécifiques :
a) Avoir une bonne attitude lors
des entretiens.
- Ne pas avoir de jugement de valeur : c'est-à
dire avoir une attitude inconditionnelle positive. Car, en ayant des jugements
de valeurs, l'infirmière risque de rendre l'adolescente furieuse et la
faire fuir.
- Pas d `interprétation ni d'interventionnisme.
- Avoir de la congruence dans les entretiens.
- Tenir compte du vécu de la jeune fille.
- Utiliser ses connaissances théoriques.
- Connaitre son rôle et se connaitre parfaitement.
- S'observer et observer les réactions du patient.
b) Permettre à
l'adolescente de s'exprimer et l'aider à prendre conscience de son
comportement.
Le fait d'exprimer ce qu'elle ressent permettra à
l'adolescente d'évacuer les tensions qu'elle a en elle. Elle pourra donc
se décharger d'un poids lourds « Parler, c'est se
soulager », mettre des mots sur ce qu'elle vit ou pense et pourra
également faire une clarification par rapport à elle-même.
C'est très important car, rappelons le, l'adolescente
caractérielle éprouve des difficultés à percevoir
son environnement, ainsi que sa propre personne ; En s'exprimant, elle
pourra être en contact avec ses processus psychologiques et apprendre
à se connaitre.
De plus, mon rôle en tant qu'infirmière est
d'aider la jeune fille à la recherche de compréhension. Je dois
l'amener au cours des entretiens à faire des liens entre son
problème et sa façon d'agir et de penser. Cela lui permettra
d'avoir un autre regard sur elle-même, et elle pourra comprendre pourquoi
elle pense et agit comme elle le fait à chaque situation difficile.
N'oublions pas les limites de l'infirmière : c'est une aidante et
une soutenante. Il faudra donc aider l'adolescente à une
prise de décision menant à une solution.
c) Utiliser les différentes
techniques de communication.
1- La communication verbale.
Communiquer avec l'adolescente n'est pas une chose facile.
Pendant l'entretien l'infirmière peut rencontrer divers obstacles (vus
ci-dessus). C'est la raison pour laquelle elle doit utiliser les
différentes techniques de communication. Parmi ces techniques,
l'infirmière peut utiliser les reflets.
Cela consiste à dire en d'autre termes, et de
manière plus explicite ce que l'adolescente vient d'exprimer. Pourquoi
les utiliser ?
Afin de montrer à l'adolescente qu'elle est comprise et
entendue, lui permettre e poser un autre regard sur elle-même, de
l'encourager à s'exprimer. Il existe parmi les reflets, la
réitération :
- Ex : l'ado :
« Ma mère veut toujours me dicter ce que je dois porter comme
vêtement, manger, à quelle heure je dois rentrer, j'en ai
marre !! ».
L'inf : « Tu aimerais que ta
mère te considère comme quelqu'un de
responsable ».
- La reformulation :
C'est refléter les sentiments et les émotions de
l'adolescente.
Ex :
l'ado : « Ca fait longtemps que je suis
tracassée par ce problème. Ma mère veut que je reste vivre
chez elle, mais elle est trop sur mon dos. J'ai envie de m'en aller, mais rien
qu'en pensant aux factures que je devrais payer, ça ma fait repousser
mes projets à plus tard ».
L'inf : « Ce que tu veux
dire, c'est que d'une part, tu n'as pas envie de vivre chez ta mère car
elle est envahissante, et que d'autre part tu es incapable de subvenir seule
à tes besoins, c'est bien cela ? ».
Il existe d'autres techniques de communications,
telles que :
- La synthèse, qui
a pour but de montrer à l'adolescente qu'elle est comprise et entendue,
de lui donner l'impression qu'il y a une progression dans l'exploration de ses
sentiments et de ses émotions, de remettre de l'ordre dans le contenu
qu'elle a exprimé.
- Les questions quant
à elles, permettent d'obtenir des précisions, d'explorer un
contenu jugé important, de faire répéter ce qui n'a pas
été compris et d'obtenir de nouvelles informations
(exemple : Qu'est ce qui ne va pas ?, Où veux-tu poursuivre ta
formation ?, Quels sont tes loisirs ?).
2) La communication non
verbale .
On peut communiquer avec des mots mais aussi avec des
gestes et des mimiques. La communication non verbale est très
importante, car sans qu'elle ne le veuille, l'infirmière transmettra des
« signaux » à l'adolescente qui décryptera
clairement ce qu'elle ressent ou même pense. Voici quelques types de
communication non verbale qui permettent à l'adolescente de se sentir en
confiance, soutenue, comprise, et entendue :
- Le regard :
l'infirmière doit regarder l'adolescente dans les yeux sans pour autant
la dévisager. Je trouve qu'il n'y a rien de plus irrespectueux et
blessant que de regarder ailleurs quand quelqu'un s'adresse à une
personne. Un regard fuyant peut aussi laisser croire à un sentiment de
faiblesse ou de peur.
- La distance :
l'infirmière doit se mettre au moins à un mètre cinquante.
L'adolescente se sentira alors proche d'elle et pourra lui ouvrir son coeur. Il
ne faut pas non plus être trop près d'elle, sinon elle pourrait
croire qu'il existe une certaine complicité entre elles et pourrait
oublier les limites (l'infirmière reste une professionnelle d'où
l'importance de la distance thérapeutique.).
- La position physique :
assise sur une chaise, bras non croisés, sinon l'adolescente pourrait
croire que l'infirmière est fermée à toute
communication.
- Le silence : est une
chose positive et peut être perçu comme une invitation à
poursuivre. Il ne doit tout de même pas être trop fréquent
de peur que l'adolescente ne croie que l'infirmière ne sait pas quoi
dire.
- Le toucher : lui
serrer la main pour lui dire bonjour est un moyen de lui montrer qu'elle a
droit à un certain soutien et peut aussi permettre un rapprochement.
Ainsi, en utilisant certaine techniques de communication,
l'infirmière peut faciliter ses entretiens, éviter certains
obstacles et l'adolescente peut se sentir à la fois comprise, entendue,
soutenue, et en confiance. Elle pourrait se laisser aller à la recherche
de ses émotions, apprendre à se connaître, et par la suite,
essayer de trouver la solution à son problème.
d) Les modes
d'écoutes.
Afin d'accueillir l'adolescente dans ce qu'elle est, et de le
lui montrer, l'infirmière divers modes d'écoutes :
Ex :
l'ado : « Je ne supporte
pas d'être dirigée par mes parents, je suis encore mineur, et je
ne peux pas m'en aller de chez eux, je ne sais pas quoi
faire. »
- l'accueil : c'est
présenter le problème, lui montrer qu'elle
est comprise et entendue mais aussi de s'assurer que ce qui
à été tiré des propos de l'adolescente est bien
juste.
Ex : « Tu
me semble être dans une impasse. Tu n'approuves pas que tes
parents aient l'autorité sur toi mais tu es incapable de partir de chez
toi car tu es sous leur responsabilité. »
- La sympathie : c'est
le fait que l'infirmière se rapproche de l'adolescente en lui confiant
qu'elle a aussi vécu quelque chose de ce genre.
Ex : « Moi
aussi quand j'avais ton âge, j'ai connu le même genre de situation.
Je sais à quel point cela peut être dur pour
toi. ».
- L'investigation :
c'est poser des questions pour mieux comprendre la situation et
avoir des nouvelles informations.
Ex : « Toi
et tes parents en avez-vous déjà discuté ? quand
pensent-ils ? ».
- Le soutien : c'est
rassurer le patient qu'on va l'aider à trouver une solution.
Ex : « Les
moments difficiles de la vie servent à en tirer des leçons et
à progresser. Ne te décourage pas, nous allons trouver une
solution. ».
-
L'interprétation : c'est donner son avis,
poser un diagnostic.
Ex : « Tu
vis une période de crise en ce moment, tout le monde passe
par-là, rassure toi. Et je pense que le problème vient de
la ».
- La solution : c'est
solutionner une partie du problème ;
Ex :
« Tu devrais en parler à tes parents et à un
psychologue ».
- La clarification :
c'est poser des questions pour mieux comprendre la solution et les propos de la
jeune fille.
Ex :
« Quand tu dis que tes parents te dirigent, que veux-tu dire
par-là ? ».
- L'aspect fonctionnel :
c'est favoriser la collaboration et apporter à l'adolescente une
certaine sérénité.
Ex : « On
peut en reparler si tu veux, saches que je reste à ta
disposition ».
Conclusion.
En tant qu'élève de 3eme année, je pense
que la relation d'aide est un outil que je peux utiliser pour faciliter mes
contacts avec les adolescentes en difficultés. J'ai appris avec mes
expériences qu'il ne suffit pas de choisir un outil de travail, mais
qu'il faut se renseigner sur la façon dont on peut se servir. Le
métier d'infirmière est très important et il ne faut pas
prendre à la légère la formation que l'on doit
acquérir. Je pense qu'il faut étudier en profondeur un outil afin
de s'en servir au mieux. Car, les personnes que l'on va soigner sont sous notre
responsabilité et ils attendent de nous de l'aide. De plus dans la
relation d'aide la communication non verbale tient une place indispensable et
j'ai constaté grâce aux stages que j'ai effectué en
psychiatrie, que les patients malgré leur maladie , savent se
rendre compte de ce qu'on ressens et qu'on pense, et ceci grâce aux
mimiques de notre visage, à notre attitude, à la distance que
l'on tient à leur égard etc..
Je conclurai en vous disant que lorsque j'ai utilisé
les différentes techniques de communication, les entretiens que je
réalisais ont été facilités et j'ai pu aider la
jeune fille à avoir accès à ses processus internes. Je
sais que tous mes entretiens ne seront pas positifs et qu'il existe beaucoup
d'embuches mais je pense sincèrement qu'avez les années, on
acquiert beaucoup plus d'expériences et que les entretiens sont
améliorés jours après jours. Afin d'étayer mes
propos je vous invite à me suivre dans la partie pratique de ce
mémoire...
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