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Le commerce électronique en Algérie : défis et perspectives

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par Benchohra KARA
Institut National de la Planification et de la Statistique - ingénieur -analyse de la conjoncture économique et technique de prospective 2008
  

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3.1.8 L'évolution du secteur bancaire :

Avant la mise en oeuvre des réformes, le secteur bancaire algérien était constitué, outre la Banque centrale, de cinq banques publiques issues de la nationalisation des banques françaises en 1986, d'une banque d'investissement et d'une caisse d'épargne. Les banques étaient spécialisées par secteur d'activité et développaient des instruments financiers favorisant la mise en oeuvre des orientations de l'Etat. La crise des années 1980 a renforcé les contraintes budgétaires et mis en évidence la confusion des rôles, conduisant l'Etat à entamer son désengagement du financement de l'économie. L'objectif était de sortir de la crise du financement par l'endettement et de rétablir les grands équilibres macro-économiques.
Dans le secteur bancaire, les premiers effets significatifs de cette nouvelle politique se sont manifestés par la transformation des banques publiques, dès 1989, en sociétés par actions, soumises aux règles du code du commerce. Mais c'est la loi de 1990 sur la monnaie et le crédit qui va constituer le fondement de nouveau système financier algérien et annoncer le début d'un processus de déréglementation très profond.

Les transformations ont été appuyées, dès 1991, par la mise en oeuvre d'un programme global d'assainissement et de restructuration du secteur industriel public, qui s'est traduit par l'assainissement des portefeuilles des banques.

Le programme d'ajustements structurels réalisé en 1994 et 1995 avec la Banque mondiale a lui aussi donné de bons résultats : inflation très faible, dégagement d'excédents budgétaires, accroissement considérable des réserves de change, stabilisation des taux de change, taux de réescompte ramené de 15 % à 6 % en quelques années, passage du ratio de service de la dette sous la barre des 20 %.

A partir de 1996 a été mis en place le cadre institutionnel nécessaire à la mise en place d'un marché de capitaux. La bourse des valeurs mobilières, bien qu'embryonnaire, est opérationnelle depuis septembre 1999.

Cette bourse ne peut connaître une dynamique sérieuse qu'avec l'accélération du processus de privatisation des entreprises publiques et l'entrée en bourse, déjà annoncée, de quelques entreprises privées majeures

Aujourd'hui, le système algérien compte 20 banques commerciales aux côtés de la Banque centrale, trois bureaux de représentation de grandes banques internationales, une bourse des valeurs, une société de clearing chargée des fonctions de dépositaires, trois caisses d'assurance-crédit, une société de refinancement hypothécaire.
Le secteur bancaire est engagé dans une mutation qui devrait se traduire par une bancarisation plus importante et par des opérations plus rapides. La modernisation peut s'accélérer par la mise en oeuvre de partenariats avec les institutions bancaires et financières internationales. Le plan de relance de l'économie et de privatisation offre en outre d'autres opportunités.

Le secteur public dispose aujourd'hui d'un réseau important, de la connaissance des métiers classiques de banque, d'un personnel formé. Les banques étrangères qui souhaiteraient investir en Algérie et apporter une technologie moderne pourraient sans doute trouver des opportunités de partenariat avec les banques publiques algériennes.

Après tout ce qu'a été dit, on constate que le passage à l'économie numérique est devenu primordiale, sachant que ça peut constituer un moteur effectif vers la croissance économique, et offre une réelle opportunité aux entreprises algériennes dans le cadre concurrentiel au niveau international. Vu le niveau du retard algérien sur l'Internet et le commerce électronique, et les conséquences que peut procurer un tel retard, l'entrée de l'Algérie dans la société d'information est plus que jamais nécessaire et indispensable.

Dans ce qui suivra, nous ferons le point sur la situation des technologies d'information et de communication puis nous verrons la conjoncture des activités commerciales en Algérie et puis nous essayons de montrer ce que pourrait apporter le passage au commerce électronique : les avantages de ce nouveau mode de transactions commerciales.

3.2 Les TIC en Algérie :

L'Algérie en tant que pays en voie de développement est à ses débuts en matière de l'économie de marché. Le secteur des TIC quand à lui ne diffère pas. A l'image de la situation économique, la pénétration des TIC dans l'économie nationale reste médiocre.

Le secteur des hydrocarbures privilégié :

Le secteur des hydrocarbures se trouve doté de façon particulière sur le plan technologique. La SONATRACH qui dispose d'un système propre dans le domaine à la fois de la formation et de la recherche à tous les niveaux, assure elle-même la formation de son personnel en fonction de ses besoins. Il suffit de consulter son site, pour constater à quel point elle constitue dans le domaine des TIC, comme en d'autres domaines, le secteur avancé par excellence par rapport à l'ensemble du pays, avec sa fonction à base minéro-exportatrice.

La politique en matière de numérique

Elle se présente sous forme de dispositions notamment réglementaires et d'une programmation.

Les dispositions législatives et réglementaires :

Dans ce type de dispositions, on peut constater la faiblesse à l'origine du ciblage des PME/PMI en rapport avec cette question des TIC, à la différence d'autres secteurs.
Certes, la loi d'Orientation et de programmation quinquennale de 1998, relative à la recherche scientifique et au développement technologique, consacre les TIC comme facteur déterminant du développement économique et social. En fait, elle ne mentionne l'entreprise algérienne qu'à la suite d'autres secteurs, l'éducation, la santé et l'administration.
De même le cadre législatif et réglementaire mis en place par la loi du 5 août 2000 sur les télécommunications. Ce dernier constituera un tournant dans l'histoire des Technologies de l'information et de la communication dans le pays. Ceci en ayant entrepris la démocratisation de l'accès à l'information. Tout ça en vue de permettre l'accès pour tous en favorisant l'instauration de coûts abordables grâce à cette concurrence et à différentes mesures comme :

ü l'encouragement de l'investissement public et privé dans le secteur des postes et télécommunications

ü  la création d'une autorité de régulation indépendante pour la poste et les télécommunications.

D'autre part, un cadre juridique relatif au commerce électronique était en cours d'élaboration, en ce qui concerne la protection des transactions commerciales à travers le réseau Internet. Les aspects liés à la propriété intellectuelle et industrielle ainsi qu'aux droits d'auteur et droits voisins devant être intégrés dans ce processus.

La programmation :

Il y a eu dans l'esprit de cette loi (citée si dessus), en vue d'une action globale de promotion d'une société de l'information, la constitution le 9 mai 2001 d'un Comité de pilotage composé de représentants des ministères et des organismes publics et privés, de membres de cabinets ministériels, d'enseignants, de fournisseurs d'internet. Il rédigea un rapport définissant succinctement l'offre en matière de TIC et analysant les carences et les insuffisances réglementaires, bancaires, fiscales et économiques qui entravent l'émergence de la dite société de l'information. Il proposa une stratégie d'édification de celle-ci consistant notamment à :

  Baisser ou supprimer les droits et taxes pour une acquisition plus facile des équipements essentiels (produits multimédia, terminaux, micro-ordinateurs...) ;
  Restructurer le secteur financier et bancaire, avec notamment la création d'instruments de prêt adaptés aux nouvelles technologies ;
  Introduire une généralisation des TIC dans l'enseignement


  Inciter les administrations et le gouvernement à être des utilisateurs modèles des TIC.

Il proposa de confirmer le Comité de pilotage en tant que Commission nationale, avec des groupes de travail spécialisés dans le domaine des TIC pour différents secteurs dont ceux de l'industrie et services, la fourniture de services en ligne, le développement des activités des PME/PMI et les infrastructures de connectivité.

L'adaptation de l'environnement économique au commerce électronique par :

Une approche sélective des différentes formes de commerce électronique, auprès de pays à situation comparable. L'établissement d'un état des lieux et des perspectives de développement pour des plates-formes logistiques adaptées. L'encouragement et la multiplication du projet monétique interbancaire.

Plus concrètement, il y a l'action du ministère des PME et de l'artisanat, avec notamment la création sous son égide en 2005 de l'Agence Nationale de Développement de la PME. L'AND-PME a pour mission entre autre de promouvoir, en relation avec les institutions et organismes concernés, l'innovation technologique et l'usage par les PME des NTIC. Ainsi de l'appel

d`offres lancé pour la fourniture de logiciels spécifiques pour la gestion des PME. De même que le plan de mise à niveau dont elle a la charge devra faire ressortir de manière claire les besoins en Investissements immatériels ayant trait y compris à la recherche de partenariats techniques, commerciaux et financiers. Ce qui aboutit en définitive à lier ainsi l'accès aux TIC.
Enfin, il y a le rôle que devrait assumer le Conseil national des PME.

Les projets réalisés en matière de TIC :

C'est le cas de certains de mise à niveau sur le plan national et de relation à l'extérieur. Il y avait eu d'abord :

· La numérisation totale du réseau national de commutation ;
  la réalisation d'un support à fibre optique reliant Alger à Palma pour le trafic international ;
  la numérisation du réseau domestique de communication par satellite ;
  la réalisation de la plate-forme Internet*, accessible à partir de tout le territoire national, de 100.000 abonnés avec 10 000 accès simultanés.

Les opérations de désenclavement des localités encore isolées, tant sur le plan des télécommunications que du service postal, se poursuivent. Elles bénéficient de toute la priorité de l'Etat, qui se traduit par l'allocation de budgets importants. Ainsi, du programme de relance et surtout des deux lignes budgétaires dont l'exécution est placée sous la responsabilité du ministère de la poste et des TIC :

  93 millions de Dollars US sont consacrés au programme d'expansion de la connectivité téléphonique dans les localités rurales. Cette mesure illustre bien la volonté de réduire totalement la disparité sur ce plan à l'intérieur du pays, entre zones urbaines et zones rurales.
  83 millions de Dollars US ont été octroyés pour l'extension et le développement des services postaux à travers tout le pays. Des terminaux d'accès au réseau Internet seront progressivement mis en place dans les 3300 établissements postaux.
Enfin dans le cadre des financements en cours, le domaine des TIC devrait bénéficier de certaines mesures. Sur les 60 milliards de dollars d'investissements prévus dans le cadre du Plan complémentaire de soutien à la croissance pour la période 2005-2009, environ 1,2% , soit plus de 500 millions, reviendrait aux nouvelles technologies de la communication.

*Voir l'annexe n° : 01

Le cyberpark de sidi-Abdellah

En Algérie, avec les 2 lignes budgétaires du programme de relance, il y avait aussi celle bien plus conséquente avec un montant de 130 millions de dollars US, pour la création de ce parc technologique. Il s'agit d'une initiative qui occupe une place centrale dans la stratégie d'introduction des TIC dans le pays. A la différence d'autres initiatives dans ce domaine, cette réalisation placée sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, concerne les entreprises, plutôt que la seule diffusion générale de cette technologie. Ce parc devant notamment promouvoir un pôle de formation et de recherche, une industrie nationale dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, ainsi que la création de nouvelles activités économiques du fait d'une utilisation plus accrue de ces technologies par les entreprises, les administrations et les citoyens.

Dans la mesure où il serait envisagé ainsi de promouvoir une industrie dans ce secteur des TIC dans le cadre de ce projet de parc, il s'agirait de celle d'ordinateurs et autres équipements informatiques, ainsi que d'appareils de la téléphonie. Ce qui dans ce cas, créerait une interaction féconde, entre cette industrie des TIC et les autres activités dans ce domaine, dont celles de production de logiciels et de services. Des activités dont le parc doit être doté.

D'une façon générale, en Algérie et dans une certaine mesure dans les deux autres pays du Maghreb central, se trouvent menées deux actions distinctes, lesquelles pourraient néanmoins, être présentées comme complémentaires. Celle d'une part qui, avec le rêve d'un passage quasi-général à une société du numérique, se veut globale puisque devant couvrir presque tout le territoire. Et celle d'autre part, qui, avec l'installation d'un parc, consiste en une concentration particulière en un seul point du territoire pour ainsi dire du centre du pays, dans une région où comme nous l'avons vu plus haut pour l'Algérie et pour le Maroc, se concentre déjà près de la moitié des projets d'investissements. Une double démarche susceptible surtout de contribuer au renforcement de cette concentration, dans la mesure où elle serait contraire, sinon exclusive, par rapport à la réalisation d'impacts disséminés en différents points du territoire compte tenu de potentialités qu'ils peuvent recéler, dans la perspective de promouvoir plusieurs pôles. Ce qui correspondrait plus au processus déconcentré par lequel les TIC se sont généralement généralisés jusqu'ici dans les pays avancés, à savoir ni de façon égale à l'échelle de tout

leur territoire, ni à partir d'un seul pôle fusse t-il fortement doté comme c'est le cas du Cyberpark de Sidi-Abdellah.

L'évolution de l'utilisation de l'Internet en Algérie :

La connexion au réseau Internet est en pleine expansion en Algérie. Comme le montre le graphique suivant le nombre d'internautes est passé de près de 120 000 en l'an 2000 à plus 2 500 000 en 2007.

Figure5 : Evolution des utilisateurs Internet en Algérie

Source : ARPT(3), décembre 2005.

La situation de l'Internet en Algérie :

L'accès à Internet s'est démocratisé en Algérie depuis le passage des principaux fournisseurs d'accès à Internet à la formule ADSL. En plus des accès libre par voie RTC le client résidentiel peut parfaitement se connecter à Internet par ADSL, alors que le client professionnel (Administration, Organismes d'Etats, Entreprises) a le choix entre plusieurs formules de connexions : ADSL, Lignes spécialisées câblées ou VSAT. En 2005 le nombre d'internautes qui se connectaient de leurs foyers, des cybercafés des entreprises et des administrations. Cette avancée technologique, et notamment l'ADSL accompagnée des nouvelles offres de téléphonie VoIP (double play : ADSL + Téléphone IP), est renforcée par le projet Ousratic (un PC par foyer) devra permettre la connexion de plus de 5 millions de foyer d'ici 2010.

(3)ARPT : Autorité de régulation de la poste et des télécommunications.

En Algérie le haut débit se résume en ADSL. L'ADSL a vue le jour en Algérie en 2003 avec l'offre Assila de EEPAD et Algérie Télécom a en suite proposé le service Fawri en Février 2005.

Le haut débit :

Du point de vue couverture les deux opérateurs avancent de manière continue suivant l'avancement de l'interconnexion en fibre optique d'Algérie Télécom.

Ainsi d'une couverture de deux wilayas en 2003, EEPAD(4) est passé à 35 wilayas en fin 2005 et aujourd'hui on en est à presque la totalité du territoire national.

Le nombre de clients ADSL avoisine les 195 000 abonnés en fin 2005, avec plus de 85% de types résidentiels. On en aujourd'hui (premier trimestre 2008) à 225 000 abonnés. EEPAD comptabilise déjà 190 000 abonnés et Algérie Télécom approche des 35 000 abonnés en fin 2007. EEPAD détient déjà 87% de part de marché de l'ADSL contre 13% pour Algérie Télécom.

L'accès à Internet reste difficile en Algérie :

Tout indique que l'Algérie est en train de se brancher aux autoroutes de l'information. La vitesse de pénétration d'Internet ne cesse d'augmenter. Sur un total de 30 millions d'habitants, l'Algérie compte pour l'année 2001 seulement 200 000 utilisateurs disposant de leurs propres moyens d'accès à Internet.

Mais le nombre d'internautes algériens est beaucoup plus important que le nombre des foyers connectés, l'écrasante majorité des connexions s'effectue depuis les entreprises ou des cybercafés. Si l'on en croit les estimations de différents cabinets d'études, le nombre d'internautes drainés par ces cyberespaces est supérieur à 300 000, ce qui porte à environ 500 000 le nombre d'utilisateurs réguliers en Algérie (rapport trimestriel ARPT, 2003).

Ces chiffres paraissent dérisoires par rapport aux pays occidentaux mais si l'on tient compte de la progression de l'Internet en Afrique, on s'aperçoit que l'Algérie fait de grand progrès et se situe juste derrière ses voisins maghrébins, la Tunisie et le Maroc. Le réseau est maintenant présent dans la plupart des régions du pays. Toutes les grandes villes mais également les établissements publics, les réseaux universitaires, les grandes écoles et les

(4)EEPAD : Start up créée en 1995, elle offre des services ADSL depuis 2003

centres hospitalo-universitaires sont désormais raccordés. De nombreux établissements d'enseignement secondaire bénéficient aussi d'accès.

Un millier d'écoles primaires sur les 20 000 existantes sont également connectées au réseau.

Mais si on a pu mesurer les progrès accomplis dans le domaine éducatif, le raccordement des entreprises accuse un certain retard. Une réalité qui ne changera pas de si tôt. C'est tout le problème de l'Internet en Algérie : les entrepreneurs algériens en parlent beaucoup mais le pratiquent peu. Pour que les entreprises algériennes ne ratent pas le virage d'Internet, le gouvernement a mis en place un programme d'action baptisé « PM Échange » pour aider les entreprises à disposer de leur propre site web et réseau intranet.

3.3 Le commerce électronique en Algérie :

Si tout le monde n'est pas d'accord sur le niveau du  « retard algérien » sur l'Internet et le commerce électronique, il existe un consensus sur les conséquences qu'aurait, à terme, un tel retard. Outre la marginalisation de l'Algérie dans les activités liées aux technologies de l'information un trop grand attentisme pénaliserait les entreprises algériennes. A commencer bien sûr par les entreprises commerciales.

Le passage au commerce électronique constitue un vrai moteur de relance pour l'économie algérienne. Son introduction va permettre aux entreprises nationales de s'engager dans la jungle internationale.

3.3.1 Le modèle actuel des échanges commerciaux :

L'Algérie est un pays rentier par sa nature économie. Les hydrocarbures constituent prés de la moitié du PIB global soit 44%, comme nous l'avons déjà signalé si avant. Le secteur commercial en revanche, ne représente que 13 % du PIB national. Plusieurs facteurs sont derrière cette situation parmi lesquels nous allons citer:

Ø Le manque d'investissement dans les secteurs porteurs de l'économie soit : l'industrie légère surtout (agroalimentaire et textile) et le secteur agricole ;

Ø Le manque d'entreprises capables de rivaliser sur le marché mondial ;

Ø La qualité de la production nationale reste loin des normes internationales ;

La fréquentation des commerces parmi lesquels en fonction des besoins, des revenus et des habitudes des consommateurs algériens, il est globalement possible de distinguer quatre groupes(5):

· Les commerces fréquentés par pratiquement par tout le monde (99% de la population) sont :

ü Les épiceries,

ü Les boulangeries-pâtisseries,

ü Les librairies, journaux, disques,

ü Les cafés-tabacs ;

· Les commerces fréquentés par les deux tiers de la population environ (65%) :  

ü La restauration rapide,

ü Les stations-service ;

ü Les pharmacies.

· Les commerces fréquentés par un individu sur deux (51% des répondants) :

ü Les supermarchés, supérettes,

ü Les hypermarchés,

ü Les grands magasins ;

· Les commerces fréquentés par moins de la moitié de la population (41%) :

ü Réparation, entretien,

ü Alimentations spécialisées.

Les espèces constituent le moyen de paiement prédominant pour tous les commerces (dépassant 80%).

Les échanges commerciaux en Algérie se font toujours d'une manière tout à fait traditionnelle, le consommateur ou le demandeur est toujours contraint à se déplacer jusqu'au lieu du commerce (de la vente) pour pouvoir faire une commande ou acheter une marchandise et c'est le cas sur tous les niveaux commerciaux : grand public et interentreprises. Ce mode de transactions a souvent constitué un obstacle aux déroulements des transactions commerciales interentreprises (B to B). Ces freins sont généralement dus aux retards qui peuvent avoir lieu pendant le transport de la marchandise ou bien pour des raisons de factures non réglées ou

(5) H. Salma «l'évolution du commerce en Algérie » thèse de magistère, école supérieure du commerce ,2000

d'une mauvaise gestion de stock...

Le passage au commerce électronique constitue une véritable chance pour nos entreprises pour s'intégrer dans le marché mondial et de pouvoir rivaliser avec les grandes entreprises et les marques internationales.

Il faut ajouter aussi que ça constitue un atout majeur pour l'Algérie dans sa quête pour l'adhésion à l'OMC. Dans le point suivant nous allons voir quels sont les avantages du commerce électronique pour les entreprises algériennes et pour l'économie nationale d'une façon générale.

Tableau4 : Taux de fréquentation des commerces

Commerce

Fréquentation %

hypermarché

51

Boulangerie-Pâtisserie

99

Epicerie

65

Restauration rapide

65

Pharmacie

51

Alimentation spécialisée

45

Source : enquête sur les petits commerces, 1999

3.3.2 L'Intérêt du passage au commerce électronique pour l'économie algérienne :

L'économie algérienne est en pleine reconstruction. Le produit intérieur brut ne cesse pas de croitre, dans les sept dernières le taux de croissance était aux alentours de 5%. Mais la part du commerce reste relativement faible (12% de PIB, 2006). Le passage à l'économie numérique peut être l'élément qui manquait pour relancer l'activité commerciale en Algérie.

Voici à présent les avantages du commerce électronique :

a) Pour les entreprises :

Il s'agit en premier lieu de faciliter l'accès des entreprises, en particulier les PME, aux informations sur les marchés étrangers.

En retour, un serveur pourrait, comme cela se passe avec succès au canada, faciliter l'accès à l'offre des entreprises exportatrices.

Aussi, une bonne exploitation de la toile pourrait permettre de créer une sorte de « guichet unique ». Cela permet aux entreprises d'effectuer en une fois, d'une manière partiellement automatisée et dématérialisée, la totalité des multiples démarches associées à l'exportation.

En grosso modo, on peut dire que le commerce électronique permet de renforcer la capacité exportatrice des entreprises algériennes et d'intégrer le marché international.

b) Pour les consommateurs :

Le commerce électronique répand aux mêmes principes que dans le commerce traditionnel : attirer le chaland pour le faire consommer ... . Il ya de bonnes raisons qui poussent le consommateur à acheter sur le Net :

1) La proximité :

Le commerce en ligne rapproche les marques et des points de vente. Le consommateur n'est pas contraint de se déplacer pour acheter. Il peut passer d'un commerce à l'autre selon son bon vouloir. Il peut acheter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

2) Le choix :

Le commerce électronique se présente comme un une sorte de centre commercial au stock quasi illimité, fédérant tous les besoins et toutes les attentes de la famille. Le choix le choix est une condition primordiale d'achat pour la majorité des consommateurs.

3) Le prix :

Les prix des produits présentés en ligne sont très motivants pour les acheteurs (en France 63% des acheteurs se disent très motivés par rapport aux prix, comme ils apprécient de pouvoir établir des comparaisons).

4) La convivialité :

Le commerce en ligne se présente d'une façon quasiment équivalente à celle qu'on connait dans les magasins habituels. Le commerçant en ligne présente aussi une véritable scénarisation du shopping virtuel. Ce dernier suggère un contexte d'achat très agréable.

5) La sécurité :

Les achats en ligne ne peuvent se conclurent que si les distributeurs de produits ou les prestataires de services ont confirmé la réception des commandes.

c) Pour l'économie algérienne d'une manière générale :

1) Une baisse des coûts et un accroissement de la concurrence :

En termes économiques, le commerce électronique peut être analysé comme une modification radicale de la structure de coût des entreprises.

Cette modification introduit un coût fixe d'entrée dans cette nouvelle activité, mais rend ensuite possible une baisse significative des coûts de production et de distribution. Le tout dans un environnement marqué par une concurrence accrue et par une relation plus individualisée.

L'informatisation des échanges d'information et la disparition partielle ou complète de s intermédiaires qui séparent le client final du producteur représentent est pour ce dernier l'occasion de réaliser des gains de productivité, mais contribue aussi à accroître la flexibilité de sa réaction aux modifications des conditions de production et aux fluctuations de la demande. Ainsi, Internet permet une adaptation instantanée des prix de vente.

Le passage à Internet modifie en outre radicalement les coûts d'investissement dans une nouvelle activité. Il implique aussi, la quasi-disparité des coûts d'entrée sur les marchés, car la présence sur Internet fait accéder d'emblée à un marché de taille nationale voire mondiale.

2) L'accroissement de la concurrence sur la tarification et la diversification des produits et services offerts aux clients :

En rendant transparent et accessible un volume considérable d'information sur les produits offerts par les entreprises, et en proposant des outils d'analyse de cette information (moteurs de recherche, « agent intelligents » permettant des comparaisons de prix), Internet accroît fortement la concurrence auprès des consommateurs. Ce phénomène sera renforcé en Algérie par la simultanéité du développement du commerce en ligne.

Cela conduit les entreprises à rechercher d'autres formes de différenciation. La plus significative concerne la personnalisation des produits et des services permise par la combinaison de l'interactivité avec les clients.

Enfin, la contrainte de différenciation et la nécessité de fidéliser la clientèle devraient conduire à des services additionnels aux clients impliquant une intervention humaine directe.

3) Une atteinte des besoins non satisfaits par les voies traditionnelles :

L'Internet rend possible l'agrégation à l'échelle nationale ou mondiale de besoins de clients trop dispersés pour pouvoir bénéficier de services assurés localement. De nouvelles activités peuvent ainsi être développées d'une manière économiquement viable.

Les exemples dans ce cas sont nombreux : offres d'informations professionnelles très ciblées, bourses de covoiturages entre les principales villes algériennes...

4) Un accès élargi aux marchés étrangers :

En abaissant le prix d'entrée sur les marchés étrangers (sur Internet, une entreprise peut pénétrer sur tous les marchés en même temps), le commerce électronique offre aux entreprises un moyen de disposer d'une vitrine dans tous les pays. Cette ouverture va en particulier amener les PME algériennes habituées à travailler sur le champ local ou national à s'ouvrir pour la première fois sur le marché international. Ce changement géographique devrait aussi stimuler l'activité des structures de conseil ou de services liés à l'exportation.

Comme pour toute activité relevant du commerce international, le positionnement des entreprises algériennes, donc la création d'emploi en Algérie, dépendront des avantages relatifs des produits et des entreprises algériennes présentes sur le marché mondial.

5) L'adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) :

Le passage à l'économie numérique et aux nouvelles méthodes de transactions commerciales en utilisant le Net, constitue un véritable coup de pousse pour les entreprises algériennes afin d'accéder aux marchés mondiaux et d'atteindre un nouveau stade de concurrence.

Cette nouvelle donne va permettre aussi de redresser la situation du commerce extérieur du pays, avec la création de nouvelles entreprises exerçant dans différents domaines économiques et la diversification des produits, l'Algérie aura franchi un pallier dans sa stratégie de substitution d'importations et l'équilibre sectoriel, autrement dit l'économie algérienne ne dépendra plus que des hydrocarbures dans les exportations.

Ainsi, l'Algérie aura de nouveaux arguments dans les négociations pour adhérer à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et elle aura saisi de nouvelles chances pour réalisé cet objectif tant attendu.

3.3.3 Les entraves au développement du commerce électronique en Algérie :

Dans les pays développés le commerce électronique est très avancé. Ceci grâce aux différentes politiques et actions engagées pour la promotion de ce nouveau mode de transactions commerciales.

Cependant si ce concept connaît un réel développement dans les pays avancés au point de constituer une nouvelle culture et un nouveau mode de vie du citoyen, sa présence en Algérie reste modeste.

a. Un système bancaire non-compatible :

Le système bancaire Algérien est l'un des secteurs les plus menacés par l'informel. Il est miné d'opérations de corruption et de fraudes. Ainsi que le fonctionnement des établissements financiers algériens se fait d'une manière tout à fait traditionnelle. Aujourd'hui les liquidités de secteur bancaire algérien sont évaluées à plus de 24 milliards de dollars et les réserves en devise étrangère à plus de 80 milliards de dollars.

Mais la majorité des établissements financiers reste rigides et inefficaces et les banques publiques gèrent environ 90% des avoirs et prêts bancaires en Algérie.

1) Les modalités de payement :

L'immense majorité des transactions est actuellement payée par un moyen tout à fait traditionnel dans la vente à distance. Le consommateur communique le numéro et la date d'expiration de sa carte bancaire au marchand qui les stocke dans un fichier et les transmet à sa banque pour

que le débit ait lieu. Pour envoyer ses références le consommateur doit remplir un formulaire proposé par le marchand et l'envoyer directement sur le Web.

En Algérie la carte bancaire reste encore rarement utilisée du fait qu'elle n'est pas disponible auprès de toutes les banques algériennes. Pour cause, elle requiert une réorganisation du système bancaire et informatique.

Cela est dû principalement à la rareté des commerçants acceptants le paiement à la carte (120 opérations de paiement à la carte au niveau de la capitale pendant le mois de Janvier 2008). Ces derniers (les commerçants) refusent ce système pour cause de fuite des impôts .

Ceci constitue un frein considérable au développement du commerce électronique.

Lorsque la carte bancaire deviendra un moyen de paiement régulier et ordinaire en Algérie, elle ne sera plus un obstacle au développement du e-commerce.

Mais il faudra prendre en compte les contraintes liées à ce mode de paiement et y remédier. Parmi les principaux inconvénients, qu'on peut trouver dans un environnement économique et culturel tel qu'il en Algérie, sont :

Ø Un vendeur indélicat peut débiter une somme supérieure à celle qui était prévue ;

Ø Les informations relatives à la carte peuvent être anticipées par un fraudeur ;

Ø Le vendeur ne dispose d'aucune garantie sur la solvabilité de l'acheteur ;

Ø La carte bancaire ne permet pas les transactions inférieurs à un certains montant.

Il est possible de trouvé une solution qui consiste dans le payement hors ligne par chèque ou en espèce, mais là encore, nous nous heurtons à deux autres problèmes :

· Le chèque n'est pas un mode de payement ancré la culture nationale, malgré les actions entreprises par les différentes banques algériennes à sa réhabilitation ;

· Le manque de confiance des acheteurs envers les vendeurs de peur que le vendeur ne prenne pas compte les commandes et les vendeurs envers les acheteurs de peur que la commande ne soit pas payée ou le chèque soit sans provision

2) Le retard dans la transmission :

Les transmissions des flux interbancaires font partie, elles aussi, des insuffisances de notre système bancaires, par leurs retard qui atteint par fois les 30 jours (transmissions interbancaires sur le niveau international).

Nous tenons à signaler aussi le fonctionnement en J+1. Les opérations de débitassions/créditassions sont toujours effectuées 24 heures après le virement ou le paiement. Cette lenteur d'exécution constitue un véritable casse-tête pour les porteurs de carte et les commerçants acceptants ce mode de payement. Il y a un autre facteur aussi à prendre en considération, c'est que la reprise des données concernant les transactions interbancaires se fait de façons manuelles. Alors que ce genre d'opérations doit être automatisé.

3) L'insécurité des transactions :

Le système bancaire algérien est l'un des systèmes les plus perturbés dans le monde. Cela est dû principalement aux opérations de fraude et de corruption et ce malgré les efforts des autorités butant pour l'assainissement bancaire notamment avec la loi du crédit et de la monnaie (1991). Les principales causes qui ont mené à cette situation sont :

ü L'absence d'un véritable contrôle ;

ü L'absence de spécialistes capables de métriser et mettre en sécurité les flux bancaires ;

ü L'utilisation de nouvelles techniques de gestion bancaire (logiciels, applications...) est très médiocre.

b. La réglementation et la législation :

Comme l'océan qui ne peut appartenir à aucun pays en propre, Internet est un espace international par nature. Sur Internet l'utilisateur évolue dans un espace vaste. Il peut visiter un site hébergé en Asie, un autre en Europe puis un troisième situé sur un bateau évoluant dans l'océan, en dehors de toute souveraineté étatique.

Sur Internet, il y aurait à la fois trop et pas assez de lois, il existe surtout une difficulté pratique d'appliquer les conventions internationales, qui permettent de protéger le droit d'auteur, et de faire appliquer les décisions de justice, prises dans d'autres pays.

En Algérie n'a toujours pas légiféré dans le domaine d'Internet. Ce vide juridique se fait de plus en plus ressentir et peut causer des dommages d'ordre économique, juridique et social...

Malgré ce frein, qui ne peut en aucun cas être pris à la légère, les internautes algériens se référent à des lois virtuelles. Ce seul obstacle atteint plusieurs domaines, nous citerons les plus importants :

1) Les transactions électroniques :

La vente sur Internet relève de la vente à distance, la détermination du moment et du lieu physique à l'acceptation du contrat peut poser des difficultés lorsque les parties ne se présentent pas physiquement.

En Algérie, l'absence totale de lois favorise l'anarchie, sans compter qu'il est impossible de parler de conditions générales de ventes, qui sont essentielles. Ces dernières rassemblent un certain nombre d'informations de nature contractuelle (prise de commande, délai de livraison, garantie...). Elles doivent être présentées aux consommateurs au moment de l'achat. La présentation des conditions générales de ventes doit être incontournables, à un aucun moment, un consommateur ne doit pouvoir commander un produit, sans voir apparaître la page Web correspondante.

2) La propriété intellectuelle :

Relève du droit d'auteur : toutes les oeuvres de l'esprit à caractère original. Les créations multimédias entrent dans cette définition, elles sont protégées au niveau international. Dans son application, la protection du droit d'auteur se heurte au caractère composite de l'oeuvre multimédia et à la nature à la fois mondiale et volatile de l'Internet.

Même si la plupart des pays utilisant le commerce électronique, ont signé des conventions internationales, garantissant la protection de la propriété intellectuelle, il n'en demeure pas moins qu'une action judiciaire reste difficile à mettre en oeuvre, parce qu'elle fait immédiatement intervenir une procédure internationale, toujours longue et laborieuse.

L'Algérie dans ce cas n'aura ni protection ni argument pour la défense de ses droits intellectuels. Cette cause serait perdue d'avance, et cela constitue un véritable frein au développement du net et du commerce électronique en particulier. A savoir aussi, qu'il n'existe pas une police de Net contrairement aux pays les plus branchés en matière de nouvelles technologies d'information et de communication.

3) Les mineurs :

La protection des mineurs constitue une obligation juridique, qui limite le doit d'expression, au même titre que le respect du droit d'auteur ou de la vie privée. Cette protection consiste à filtrer les services accessibles, grâce à

un système de mot de passe, dans le but de limiter le nombre des sites auxquels peut accéder l'utilisateur.

De cette façon, seuls les parents, qui disposent de ce mot de passe, peuvent accéder au réseau Internet dans son ensemble.

En matière de législation et de réglementation, on tient à signaler aussi, l'absence d'une assiette juridique qui concerne directement les transactions électroniques et qui protège les données échangées par la voie électronique.

Si on prend le journal national algérien de la loi relative aux conditions d'accès aux activités commerciales, on ne trouvera aucun article qui traite les échanges commerciaux par voie électronique.

c. Une économie dominée par l'informel :

En Algérie, le secteur informel est très influant, mis à part, le secteur des hydrocarbures. En ce qui concerne le commerce, l'informel représente 60 % du marché national, soit 1,8 millions de marchands clandestins contre 1,2 millions de commerçants régularisés. Cet état des lieux rend de plus en plus difficile, le lancement du commerce en ligne. Ce mode de transactions demande un maximum de sécurité et de contrôle.

d. Les lourdeurs du système envisagé et la difficile monté du Net:

Les utilisateurs sont le plus souvent connectés par des modems d'une vitesse moyenne. Les liaisons téléphoniques classiques sont peu limitées ainsi que les lignes numériques sont peu utilisées. Une majorité des serveurs est localisée aux Etats Unis d'Amérique, se qui entraîne un passage obligé par le goulot qu'est la liaison transatlantique.

L'accès à Internet reste quand même difficile en Algérie, et ce malgré les efforts de l'Etat. Cela est dû à plusieurs facteurs. Parmi ces difficultés on citera :

ü L'accès à l'Internet est relativement cher : un PC + en modem à 500 euros ;

ü La métrise de l'outil informatique est relativement faible en Algérie ;

ü La préférence d'autres moyens de communication, en Algérie le téléphone portable demeure comme le moyen le plus utilisé (28 millions d'abonnés, fin2007).

ü Un pouvoir d'achat bas, et priorité aux produits alimentaires. Pour un moyen salarié algérien (entre 20000 Da et 35000 Da)*, les dépenses sont classées comme suit :

· 51 % produits alimentaires ;

· 29 % loyer, électricité - gaz, l'eau et autres factures ;

· 17 % pour les vêtements et l'abiment ;

· Et les 3 % restants pour des produits secondaires.

e. Les habitudes des consommateurs :

Les habitudes du consommateur algérien constituent un sérieux obstacle au développement du commerce électronique. Elles caractérisées par :

1. L'usage du commerce à proximité et l'habitude de fréquenter un magasin et faire confiance au gérant ;

2. Des degrés d'autonomie : aide du commerçant ou contrôle des parents pour les jeunes ;

3. Les traditions sociotechniques telles que : relation à la modernité, aisance et confiance dans l'argent numérique notamment, sont quasiment inexistantes ;

4. Le degré d'acceptation du risque vis-à-vis de la perte ou du vol de la carte de payement électronique est très minime.

5. Le sentiment psychologique lié à l'argent

Un grand nombre de personnes en Algérie est encore attaché au ressenti psychologique de l'argent. Etre acteur, faire face à une situation d'achat semble être indispensable. Compter le rendu de monnaie, visualiser les billets et les pièces, leur valeur monétaire, comptabiliser ce que l'on détient dans son porte monnaie, tout cela fait parti des habitudes des Algériens et de leurs actes quotidiens. L'usage de la monnaie sonnante et trébuchante est chargé de symbole difficile à remplacer... preuve en est : donner un billet de 200 Da ou faire un cadeau d'une valeur similaire à son enfant est beaucoup plus représentatif de la valeur réelle de l'argent qu'une carte. L'éducation de l'enfant, dès son plus jeune âge, est faite par rapport à l'argent dans sa matérialité la plus forte.

*CREAD : Enquête sur les ménages, 2004

Actuellement, le taux d'équipement des Algériens en cartes bancaires est de l'ordre de 5 %, c'est un chiffre très bas et c'est l'une des raisons majeures qui laisse dire que le lancement du commerce électronique en Algérie est un projet loin d'être réalisable.

3.3.4 Les actions à entreprendre :

a. Les actions que doit entreprendre l'Etat :

Au des interventions se dessine le rôle de l'Etat. Un « Etat catalyseur réfléchi » qui fixe le cadre et contribue à donner des impulsions. L'Etat est d'abord prié d'agir sur lui-même, de se mettre en ligne pour gagner en efficacité, faire réaliser des économies aux entreprises et les inciter à échanger de manière électronique entre elles. Il aussi doit jouer un rôle de soutien d'initiatives : il peut mettre en relation, faire savoir, coordonner ...

Les principales actions que doit entreprendre l'Etat sont :

1) Faciliter la conclusion de contrats par voie électronique et sécuriser les transactions :

Comme toute activité naissante, le commerce électronique suscite logiquement des craintes qui sont d'autant plus fortes que les échanges sont transfrontaliers, étant donné l'absence d'un cadre juridique et réglementaire harmonisé. Ces préoccupations portent notamment sur l'identité et la solvabilité des fournisseurs, leurs emplacements physiques, l'intégrité de l'information, la protection des données à caractère personnel, l'exécution du contrat, la fiabilité des paiements, etc.

Les technologies sûres, telles que la signature électronique et les moyens de payement électronique, sont disponibles et commencent à être utilisées commercialement. Cependant, le cadre indispensable à l'usage de ces technologies reste imprécis.

Il est donc impératif d'adapter les règles commerciales à la réalité du commerce électronique. Sur ce point, les priorités concernent :

· La signature électronique :

La valeur preuve de documents numérisés suscite des interrogations.

Pour être pleinement exploitées, les potentialités du commerce électronique supposent donc que des solutions satisfaisantes soient

apportées, en matière d'authentification, de sécurité et de confidentialité des transactions.

Aussi, la définition rapide des critères techniques simples et rependant aux besoins réels du marché, auxquelles doivent répondre la signature numérique ainsi que les autorités de certification, constitue-elle-une priorité.

De plus, le recours systématique à la signature électronique pour les transactions commerciales impose une reconnaissance mutuelle des autorités de certifications.

· La protection du consommateur :

Certains aspects du droit de la consommation doivent être adaptés aux spécificités nouvelles su commerce électroniques. En la matière, deux principes sont intellectuellement envisageables :

ü droit du pays d'origine (où est située l'entreprise prestataire)

ü ou droit du pays d'accueil (où le consommateur a sa résidence).

En Algérie comme dans tout Etat tiers, il convient de retenir comme droit applicable celui où le consommateur possède sa résidence habituelle, lorsque cela est approprié, dans l'attente d'une harmonisation de haut niveau qu'il convient d'encourager fortement.

2) Garantir la clarté et la neutralité de l'environnement douanier et fiscal :

Les règles douanières : le principe doit être réaffirmé qu'aucun droit de douane supplémentaire ne sera appliqué lorsqu'un bien sera commandé par voie électronique. Il serait en outre souhaitable d'obtenir un consensus international sur le fait que les services fournis par voie électronique continueront de ne pas être soumis dans l'avenir à droits spécifique. Par ailleurs, au titre de facilitation du commerce, devront être examinés des simplifications des procédures douanières applicables ainsi que la définition de données minimales de dédouanement.

Les règles fiscales : la certitude juridique (clarté, transparence et prévisibilité des obligations fiscales) et la neutralité des régimes fiscaux (absence de charges supplémentaire sur les nouvelles formes du commerce par rapport à formes traditionnelles) sont indispensables au développement du commerce électronique.

Les taxes indirectes existantes, en particulier la TVA, s'appliquent manifestement aux échanges électroniques de biens et de services au même titre que pour le commerce traditionnel. Il est donc exclu d'introduire de nouveaux impôts tel qu'une taxe sur les bits.

La vitesse de l'anonymat potentiel qui caractérise les transactions électroniques offre de nouvelles possibilités de délocalisation de la matière imposable, voire la non-taxation de certaines transactions, qui résultent essentiellement de la difficulté pratique d'application du droit fiscal national sur un réseau mondial. Il convient donc de trouver des solutions à ces problèmes afin de protéger les intérêts des Etats en termes de recettes fiscales et de prévenir des distorsions de marché.

La nature des transactions considérées impliquera, dans certains cas, de s'aligné sur le régime TVA des prestations de services si l'on souhaite éviter à la fois la non-taxation et la double taxation.

3) Favoriser la création d'entreprise :

Le développement du commerce électronique ouvre un champ considérable aux initiatives des innovateurs d'entreprises il est essentiel qu'il s'accompagne de la démultiplication des nouvelles activités génératrices de savoir-faire et d'emplois. L'Algérie devra favoriser les initiatives (juridiques, financières, fiscales, pédagogiques...) favorables à la création d'entreprise, à l'acceptation et à la rémunération de la prise de risque.

4) La modernisation du système bancaire:

· Accélérer la circulation de l'information entre les différentes institutions financières et tous les organes administratifs par la création des réseaux intranet pour chaque secteur et des réseaux internes à chaque institution ;

· Encourager la formation des agents aux nouvelles techniques de collecte, de traitement et de diffusion de l'information les concernant.

Dans ce cadre, c à d la modernisation du système bancaire, les banques algériennes ainsi que les banques étrangères installées en Algérie se préparent à lancer un nouveau produit qui est en l'occurrence le e-banking

ou le passage à la phase des opérations bancaires par les moyens électroniques. Le e-banking qui sera généralisé au fur et à mesure du développement du la connexion Internet, n'est pas nouveau en Algérie puisqu'il avait été lancé par une des banques privées installée en Algérie, la Housing Bank, dans le sillage de l'introduction du phone banking, qui est la primitive de cette forme de relation banque-client.

5) La création d'une monnaie électronique :

Le concept de « monnaie électronique » repose sur celui de l'échange de la monnaie en s'appuyant sur une procédure hautement sécurisée de transfert de valeurs électroniques entre deux comptes bancaires. Cette opération ne serait réalisable que par la mise en oeuvre d'un module spécifique, le SAM (Security Application Module), qui assure un rôle sécuritaire incontournable.

6) Le développement des technologies de l'information, de la communication et du service Internet :

Le lancement du e-commerce nécessite une bonne plate forme en matière des TIC et du service Internet. Les principales actions que doit entreprendre l'Etat pour assurer cet élément, sont :

- Assurer la connexion de toutes les régions du pays au réseau de télécommunication ;

- Créer au moins un noeud Internet dans chaque ville et développer les communications locales ;

- Densifier le réseau des points d'accès Internet pour rapprocher ses services du citoyen ;

- Encourager la formation dans les techniques de production de serveurs d'informations de type Web, en communication en utilisant les technologies d'Internet et en sécurisant l'information ;

- Inciter les administrations et les institutions publiques à assurer les services d'informations aux citoyens par le biais d'Internet.

b. Les actions que doit entreprendre l'entreprise :

1) L'enrichissement et la diversification des gammes de produits :

Pour séduire l'internaute, il faut offrir de nombreuses références et livrer vite. Sur le Web, le consommateur s'attend à avoir un choix au moins aussi

large que dans un magasin traditionnel, c'est un des enseignements d'une étude de commerce électronique, réalisée par le cabinet ERNEST & Young(8).

Une offre abondante permet de se démarquer de la concurrence, l'autre recette payante sur le Net est d'offrir des produits spécifiques, mais attention, un catalogue étoffé nécessite un stock élevé si on veut livrer rapidement.

2) La préservation du contact humain :

La vente 100% en ligne est un mythe mort-né. Pour faire du commerce sur Internet, le contact humain demeure indispensable pour plusieurs raisons : la complexité des offres, les attentes des clients et leurs réticences à payer en ligne.

Les voyagistes par exemple, commercialisent sans difficulté des vols secs sur leurs sites. En revanche, pour les séjours, ils doivent développer un argumentaire. De la même manière, la vente aux entreprises se passe difficilement du contact personnalisé, l'obstacle majeur reste le payement en ligne, prudents, les clients utilisent encore souvent le téléphone.

On peut proposer un numéro d'appel gratuit (un numéro vert). Pour réduire le nombre de questions le plus fréquemment posées et ce via le site. Dans la mesure du possible, il serait bien d'inciter l'internaute à communiquer par mail, car le traitement des appels téléphoniques a un coût bien supérieur.

Jouer la transparence est une condition essentielle (primordiale) afin de lutter contre la peur de la fraude. Les entreprises doivent prendre des mesures pour protéger les données personnelles et les expliquer aux internautes afin de gagner leur confiance.

3) L'assurance du suivi de la commande :

Etre transparent sur l'état de ses stocks, respecter ses engagements de livraisons et permettre le suivi de la commande sont des éléments clés. Le premier des outils disponible sur le Net : le email, qui permet de confirmer la réception de la commande et de signaler le moment où celle-ci va être expédiée et ce en temps réel. Les clients peuvent se connecter et taper à tout moment leurs numéros de commande, pour connaître l'avancement de cette dernière.

(8) ERNEST & Young : Cabinet de conseil aux Entreprises (Auditeurs, Avocats, comptables.)

Malheureusement, la traçabilité est souvent moins bonne dès que le produit a quitté l'entrepôt du marchand. Pour ne pas laisser l'internaute dans la confusion, le temps du transport, le commerçant doit connecter son serveur informatique à celui de son transporteur. Un retard bien expliqué sera beaucoup plus facilement pardonné, si l'internaute est informé par courrier électronique, de chaque étape de la commande.

4) La fidélisation de la clientèle :

Ce qui coûte le plus cher dans le commerce électronique, grand public c'est l'acquisition des clients. L'entreprise est amenée à tout faire pour les fidéliser. Première mesure à prendre : récupérer l'adresse électronique des visiteurs, ensuite leur renvoyer régulièrement- avec leur accord- une lettre d'information.

L'idéal est d'envoyer automatiquement les relances adaptées au goût de chaque consommateur. La création d'un club, la proposition au meilleur client des services (promotions, bien sûr, mais aussi des cartes postales électroniques...) et récompenser le parrainage de nouveaux venus par des remises supplémentaires qui peuvent se révéler efficace.

Nous proposons aussi comme solution :

La création d'une entreprise dédiée spécialement au commerce électronique. Cette entreprise assure et le rôle du serveur d'authentification des clients et le contact entre les marchands web les cyberconsommateurs, ainsi que la liaison avec les serveurs d'autorisation des banques. Elle jouera le rôle d'intermédiaire entre ces différentes parties comme le montre le schéma si dessus. Ce genre d'entreprises a beaucoup pesé dans la promotion du e-commerce dans certains pays : MTC au Maroc et Globe Online en France, à titre d'exemple.

Le rôle de cette entreprise est, aussi, de mettre en place un système d'intermédiation destiné à s'assurer que toutes les transactions sont sécurisées et bien enregistrées.

Toutes les relations avec les établissements bancaires sont mises en oeuvre par le serveur de paiement de l'entreprise, qui vérifie à la fois l'authentification des correspondants ainsi que leurs validités.

Client

Banque/carte du client et du commerçant

Marchands Web

Entreprise S. commerce électronique

Banque de L'entreprise e-commerce

Acte d'achat (*) Paiement

Alimentation avoir

Création/ Paiement

Alimentation avoir Instruction de

Paiement(*)

Transaction

Alimentation-crédit

Schéma 1 : intermédiation e-commerce 

Remarque :

(*) Désigne les flux financier électronique.

Les autre flux financiers sont des flux ordinaires.

A présent, le commerce électronique en Algérie est un projet très réalisable. Avec un énorme potentiel : le taux de pénétration des NTIC* augmente d'année en année (Internet et téléphonie mobile notamment), le système bancaire s'est beaucoup développé avec l'introduction des nouvelles techniques et le niveau de qualification du personnel, le nombre de techniciens et ingénieurs spécialisé en informatiques est plus important qu'il y a 8 ans.

Le modèle qui est réputé actuellement dans les échanges commerciaux a montré beaucoup de limites, ça demande beaucoup de temps et les coûts sont très élevés. Le nouveau système de paiement via Internet peut très probablement relancer les entreprises algériennes et l'économie nationale dans le marché international.

Nous pensons qu'avec la mise en place d'une bonne plate-forme stratégique, une étude d'opportunité de la réalisation de ce projet et plus de conviction et de motivation de la part de tous les éléments concernés : les banques, les commerçants, les citoyens (consommateurs) et surtout l'Etat, le commerce électronique sera une réalité en Algérie.

*NTIC : Nouvelles technologies d'information et de communication.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry