3.1.8 L'évolution du secteur bancaire :
Avant la mise en oeuvre des réformes, le secteur
bancaire algérien était constitué, outre la Banque
centrale, de cinq banques publiques issues de la nationalisation des banques
françaises en 1986, d'une banque d'investissement et d'une caisse
d'épargne. Les banques étaient spécialisées par
secteur d'activité et développaient des instruments financiers
favorisant la mise en oeuvre des orientations de l'Etat. La crise des
années 1980 a renforcé les contraintes budgétaires et mis
en évidence la confusion des rôles, conduisant l'Etat à
entamer son désengagement du financement de l'économie.
L'objectif était de sortir de la crise du financement par l'endettement
et de rétablir les grands équilibres macro-économiques.
Dans le secteur bancaire, les premiers effets significatifs de cette
nouvelle politique se sont manifestés par la transformation des banques
publiques, dès 1989, en sociétés par actions, soumises aux
règles du code du commerce. Mais c'est la loi de 1990 sur la monnaie et
le crédit qui va constituer le fondement de nouveau système
financier algérien et annoncer le début d'un processus de
déréglementation très profond.
Les transformations ont été
appuyées, dès 1991, par la mise en oeuvre d'un programme global
d'assainissement et de restructuration du secteur industriel public, qui s'est
traduit par l'assainissement des portefeuilles des banques.
Le programme d'ajustements structurels
réalisé en 1994 et 1995 avec la Banque mondiale a lui aussi
donné de bons résultats : inflation très faible,
dégagement d'excédents budgétaires, accroissement
considérable des réserves de change, stabilisation des taux de
change, taux de réescompte ramené de 15 % à 6 %
en quelques années, passage du ratio de service de la dette sous la
barre des 20 %.
A partir de 1996 a été mis en place le
cadre institutionnel nécessaire à la mise en place d'un
marché de capitaux. La bourse des valeurs mobilières, bien
qu'embryonnaire, est opérationnelle depuis septembre 1999.
Cette bourse ne peut connaître une dynamique
sérieuse qu'avec l'accélération du processus de
privatisation des entreprises publiques et l'entrée en bourse,
déjà annoncée, de quelques entreprises privées
majeures
Aujourd'hui, le système algérien compte 20
banques commerciales aux côtés de la Banque centrale, trois
bureaux de représentation de grandes banques internationales, une bourse
des valeurs, une société de clearing chargée des fonctions
de dépositaires, trois caisses d'assurance-crédit, une
société de refinancement hypothécaire. Le secteur
bancaire est engagé dans une mutation qui devrait se traduire par une
bancarisation plus importante et par des opérations plus rapides. La
modernisation peut s'accélérer par la mise en oeuvre de
partenariats avec les institutions bancaires et financières
internationales. Le plan de relance de l'économie et de privatisation
offre en outre d'autres opportunités.
Le secteur public dispose aujourd'hui d'un réseau
important, de la connaissance des métiers classiques de banque, d'un
personnel formé. Les banques étrangères qui souhaiteraient
investir en Algérie et apporter une technologie moderne pourraient sans
doute trouver des opportunités de partenariat avec les banques publiques
algériennes.
Après tout ce qu'a été dit, on
constate que le passage à l'économie numérique est devenu
primordiale, sachant que ça peut constituer un moteur effectif vers la
croissance économique, et offre une réelle opportunité aux
entreprises algériennes dans le cadre concurrentiel au niveau
international. Vu le niveau du retard algérien sur l'Internet et le
commerce électronique, et les conséquences que peut procurer un
tel retard, l'entrée de l'Algérie dans la société
d'information est plus que jamais nécessaire et indispensable.
Dans ce qui suivra, nous ferons le point sur la situation
des technologies d'information et de communication puis nous verrons la
conjoncture des activités commerciales en Algérie et puis nous
essayons de montrer ce que pourrait apporter le passage au commerce
électronique : les avantages de ce nouveau mode de transactions
commerciales.
3.2 Les TIC en Algérie :
L'Algérie en tant que pays en voie
de développement est à ses débuts en matière de
l'économie de marché. Le secteur des TIC quand à lui ne
diffère pas. A l'image de la situation économique, la
pénétration des TIC dans l'économie nationale reste
médiocre.
Le secteur des hydrocarbures
privilégié :
Le secteur des hydrocarbures se trouve doté de
façon particulière sur le plan technologique. La
SONATRACH qui dispose d'un système propre dans
le domaine à la fois de la formation et de la recherche à tous
les niveaux, assure elle-même la formation de son personnel en fonction
de ses besoins. Il suffit de consulter son site, pour constater à quel
point elle constitue dans le domaine des TIC, comme en d'autres domaines, le
secteur avancé par excellence par rapport à l'ensemble du pays,
avec sa fonction à base minéro-exportatrice.
La politique en matière de numérique
Elle se présente sous forme de dispositions
notamment réglementaires et d'une programmation.
Les dispositions législatives et
réglementaires :
Dans ce type de dispositions, on peut constater la faiblesse
à l'origine du ciblage des PME/PMI en rapport avec cette question des
TIC, à la différence d'autres secteurs. Certes, la loi
d'Orientation et de programmation quinquennale de 1998, relative à la
recherche scientifique et au développement technologique, consacre les
TIC comme facteur déterminant du développement économique
et social. En fait, elle ne mentionne l'entreprise algérienne
qu'à la suite d'autres secteurs, l'éducation, la santé et
l'administration. De même le cadre législatif et
réglementaire mis en place par la loi du 5 août 2000 sur les
télécommunications. Ce dernier constituera un tournant dans
l'histoire des Technologies de l'information et de la communication dans le
pays. Ceci en ayant entrepris la démocratisation de l'accès
à l'information. Tout ça en vue de permettre l'accès pour
tous en favorisant l'instauration de coûts abordables grâce
à cette concurrence et à différentes mesures
comme :
ü l'encouragement de l'investissement public et
privé dans le secteur des postes et
télécommunications
ü la création d'une autorité de
régulation indépendante pour la poste et les
télécommunications.
D'autre part, un cadre juridique relatif au
commerce électronique était en cours d'élaboration, en ce
qui concerne la protection des transactions commerciales à travers le
réseau Internet. Les aspects liés à la
propriété intellectuelle et industrielle ainsi qu'aux droits
d'auteur et droits voisins devant être intégrés dans ce
processus.
La programmation :
Il y a eu dans l'esprit de cette loi (citée si
dessus), en vue d'une action globale de promotion d'une société
de l'information, la constitution le 9 mai 2001 d'un Comité de pilotage
composé de représentants des ministères et des organismes
publics et privés, de membres de cabinets ministériels,
d'enseignants, de fournisseurs d'internet. Il rédigea un rapport
définissant succinctement l'offre en matière de TIC et analysant
les carences et les insuffisances réglementaires, bancaires, fiscales et
économiques qui entravent l'émergence de la dite
société de l'information. Il proposa une stratégie
d'édification de celle-ci consistant notamment
à :
Baisser ou supprimer les droits et taxes pour une
acquisition plus facile des équipements essentiels (produits
multimédia, terminaux, micro-ordinateurs...) ; Restructurer le secteur financier et bancaire, avec
notamment la création d'instruments de prêt adaptés aux
nouvelles technologies ; Introduire une généralisation des TIC
dans l'enseignement
Inciter les administrations et le gouvernement
à être des utilisateurs modèles des TIC.
Il proposa de confirmer le Comité de pilotage
en tant que Commission nationale, avec des groupes de travail
spécialisés dans le domaine des TIC pour différents
secteurs dont ceux de l'industrie et services, la fourniture de services en
ligne, le développement des activités des PME/PMI et les
infrastructures de connectivité.
L'adaptation de l'environnement économique
au commerce électronique par :
Une
approche sélective des différentes formes de commerce
électronique, auprès de pays à situation comparable.
L'établissement d'un état des lieux et des perspectives de
développement pour des plates-formes logistiques adaptées.
L'encouragement et la multiplication du projet monétique interbancaire.
Plus concrètement, il y a l'action du
ministère des PME et de l'artisanat, avec notamment la création
sous son égide en 2005 de l'Agence Nationale de Développement de
la PME. L'AND-PME a pour mission entre autre de promouvoir, en relation avec
les institutions et organismes concernés, l'innovation technologique et
l'usage par les PME des NTIC. Ainsi de l'appel
d`offres lancé pour la fourniture de logiciels
spécifiques pour la gestion des PME. De même que le plan de mise
à niveau dont elle a la charge devra faire ressortir de manière
claire les besoins en Investissements immatériels ayant trait y
compris à la recherche de partenariats techniques, commerciaux et
financiers. Ce qui aboutit en définitive à lier ainsi
l'accès aux TIC. Enfin, il y a le rôle que devrait assumer
le Conseil national des PME.
Les projets réalisés en matière
de TIC :
C'est le cas de certains de mise à niveau sur le
plan national et de relation à l'extérieur. Il y avait eu
d'abord :
· La numérisation totale du réseau
national de commutation ; la réalisation d'un support à fibre optique
reliant Alger à Palma pour le trafic international ; la numérisation du réseau domestique de
communication par satellite ; la réalisation de la plate-forme Internet*,
accessible à partir de tout le territoire national, de 100.000
abonnés avec 10 000 accès simultanés.
Les opérations de désenclavement des
localités encore isolées, tant sur le plan des
télécommunications que du service postal, se poursuivent. Elles
bénéficient de toute la priorité de l'Etat, qui se traduit
par l'allocation de budgets importants. Ainsi, du programme de relance
et surtout des deux lignes budgétaires dont l'exécution est
placée sous la responsabilité du ministère de la poste et
des TIC :
93 millions de Dollars US sont consacrés au
programme d'expansion de la connectivité téléphonique dans
les localités rurales. Cette mesure illustre bien la volonté de
réduire totalement la disparité sur ce plan à
l'intérieur du pays, entre zones urbaines et zones
rurales. 83 millions de Dollars US ont été
octroyés pour l'extension et le développement des services
postaux à travers tout le pays. Des terminaux d'accès au
réseau Internet seront progressivement mis en place dans les 3300
établissements postaux. Enfin dans le cadre des financements en
cours, le domaine des TIC devrait bénéficier de certaines
mesures. Sur les 60 milliards de dollars d'investissements prévus dans
le cadre du Plan complémentaire de soutien à la croissance pour
la période 2005-2009, environ 1,2% , soit plus de 500 millions,
reviendrait aux nouvelles technologies de la communication.
*Voir l'annexe n° :
01
Le cyberpark de sidi-Abdellah
En Algérie, avec les 2 lignes
budgétaires du programme de relance, il y avait aussi celle bien plus
conséquente avec un montant de 130 millions de dollars US, pour la
création de ce parc technologique. Il s'agit d'une initiative qui occupe
une place centrale dans la stratégie d'introduction des TIC dans le
pays. A la différence d'autres initiatives dans ce domaine, cette
réalisation placée sous la tutelle du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, concerne les
entreprises, plutôt que la seule diffusion générale de
cette technologie. Ce parc devant notamment promouvoir un pôle de
formation et de recherche, une industrie nationale dans le secteur des
technologies de l'information et de la communication, ainsi que la
création de nouvelles activités économiques du fait d'une
utilisation plus accrue de ces technologies par les entreprises, les
administrations et les citoyens.
Dans la mesure où il serait envisagé ainsi
de promouvoir une industrie dans ce secteur des TIC dans le cadre de ce projet
de parc, il s'agirait de celle d'ordinateurs et autres équipements
informatiques, ainsi que d'appareils de la téléphonie. Ce qui
dans ce cas, créerait une interaction féconde, entre cette
industrie des TIC et les autres activités dans ce domaine, dont celles
de production de logiciels et de services. Des activités dont le parc
doit être doté.
D'une façon générale, en
Algérie et dans une certaine mesure dans les deux autres pays du Maghreb
central, se trouvent menées deux actions distinctes, lesquelles
pourraient néanmoins, être présentées comme
complémentaires. Celle d'une part qui, avec le rêve d'un passage
quasi-général à une société du
numérique, se veut globale puisque devant couvrir presque tout le
territoire. Et celle d'autre part, qui, avec l'installation d'un parc, consiste
en une concentration particulière en un seul point du territoire pour
ainsi dire du centre du pays, dans une région où comme nous
l'avons vu plus haut pour l'Algérie et pour le Maroc, se concentre
déjà près de la moitié des projets
d'investissements. Une double démarche susceptible surtout de contribuer
au renforcement de cette concentration, dans la mesure où elle serait
contraire, sinon exclusive, par rapport à la réalisation
d'impacts disséminés en différents points du territoire
compte tenu de potentialités qu'ils peuvent recéler, dans la
perspective de promouvoir plusieurs pôles. Ce qui correspondrait plus au
processus déconcentré par lequel les TIC se sont
généralement généralisés jusqu'ici dans les
pays avancés, à savoir ni de façon égale à
l'échelle de tout
leur territoire, ni à partir d'un seul pôle
fusse t-il fortement doté comme c'est le cas du Cyberpark de
Sidi-Abdellah.
L'évolution de l'utilisation de l'Internet en
Algérie :
La connexion au réseau Internet est en pleine
expansion en Algérie. Comme le montre le graphique suivant le nombre
d'internautes est passé de près de 120 000 en l'an 2000
à plus 2 500 000 en 2007.
Figure5 : Evolution des
utilisateurs Internet en Algérie
Source : ARPT(3),
décembre 2005.
La situation de l'Internet en
Algérie :
L'accès à Internet s'est
démocratisé en Algérie depuis le passage des principaux
fournisseurs d'accès à Internet à la formule ADSL. En plus
des accès libre par voie RTC le client résidentiel peut
parfaitement se connecter à Internet par ADSL, alors que le client
professionnel (Administration, Organismes d'Etats, Entreprises) a le choix
entre plusieurs formules de connexions : ADSL, Lignes
spécialisées câblées ou VSAT. En 2005 le nombre
d'internautes qui se connectaient de leurs foyers, des cybercafés des
entreprises et des administrations. Cette avancée technologique, et
notamment l'ADSL accompagnée des nouvelles offres de
téléphonie VoIP (double play : ADSL +
Téléphone IP), est renforcée par le projet Ousratic (un PC
par foyer) devra permettre la connexion de plus de 5 millions de foyer d'ici
2010.
(3)ARPT : Autorité de régulation de la
poste et des télécommunications.
En Algérie le haut débit se résume en
ADSL. L'ADSL a vue le jour en Algérie en 2003 avec
l'offre Assila de EEPAD et Algérie Télécom a en
suite proposé le service Fawri en Février 2005.
Le haut débit :
Du point de vue couverture les deux opérateurs
avancent de manière continue suivant l'avancement de l'interconnexion en
fibre optique d'Algérie Télécom.
Ainsi d'une couverture de deux wilayas en 2003,
EEPAD(4) est passé à 35 wilayas en fin 2005 et
aujourd'hui on en est à presque la totalité du territoire
national.
Le nombre de clients ADSL avoisine les 195 000
abonnés en fin 2005, avec plus de 85% de types résidentiels. On
en aujourd'hui (premier trimestre 2008) à 225 000 abonnés.
EEPAD comptabilise déjà 190 000 abonnés et
Algérie Télécom approche des 35 000 abonnés en
fin 2007. EEPAD détient déjà 87% de part de marché
de l'ADSL contre 13% pour Algérie Télécom.
L'accès à Internet reste difficile en
Algérie :
Tout indique que l'Algérie est en train de se
brancher aux autoroutes de l'information. La vitesse de
pénétration d'Internet ne cesse d'augmenter. Sur un total de 30
millions d'habitants, l'Algérie compte pour l'année 2001
seulement 200 000 utilisateurs disposant de leurs propres moyens d'accès
à Internet.
Mais le nombre d'internautes algériens est
beaucoup plus important que le nombre des foyers connectés,
l'écrasante majorité des connexions s'effectue depuis les
entreprises ou des cybercafés. Si l'on en croit les estimations de
différents cabinets d'études, le nombre d'internautes
drainés par ces cyberespaces est supérieur à 300 000, ce
qui porte à environ 500 000 le nombre d'utilisateurs réguliers en
Algérie (rapport trimestriel ARPT, 2003).
Ces chiffres paraissent dérisoires par rapport
aux pays occidentaux mais si l'on tient compte de la progression de l'Internet
en Afrique, on s'aperçoit que l'Algérie fait de grand
progrès et se situe juste derrière ses voisins maghrébins,
la Tunisie et le Maroc. Le réseau est maintenant présent dans la
plupart des régions du pays. Toutes les grandes villes mais
également les établissements publics, les réseaux
universitaires, les grandes écoles et les
(4)EEPAD : Start up créée en 1995, elle offre
des services ADSL depuis 2003
centres hospitalo-universitaires sont désormais
raccordés. De nombreux établissements d'enseignement secondaire
bénéficient aussi d'accès.
Un millier d'écoles primaires sur les 20 000
existantes sont également connectées au réseau.
Mais si on a pu mesurer les progrès accomplis dans
le domaine éducatif, le raccordement des entreprises accuse un certain
retard. Une réalité qui ne changera pas de si tôt. C'est
tout le problème de l'Internet en Algérie : les entrepreneurs
algériens en parlent beaucoup mais le pratiquent peu. Pour que les
entreprises algériennes ne ratent pas le virage d'Internet, le
gouvernement a mis en place un programme d'action baptisé « PM
Échange » pour aider les entreprises à disposer de leur
propre site web et réseau intranet.
3.3 Le commerce électronique en
Algérie :
Si tout le monde n'est pas d'accord sur le niveau
du « retard algérien » sur l'Internet et le
commerce électronique, il existe un consensus sur les
conséquences qu'aurait, à terme, un tel retard. Outre la
marginalisation de l'Algérie dans les activités liées aux
technologies de l'information un trop grand attentisme pénaliserait les
entreprises algériennes. A commencer bien sûr par les entreprises
commerciales.
Le passage au commerce électronique constitue un
vrai moteur de relance pour l'économie algérienne. Son
introduction va permettre aux entreprises nationales de s'engager dans la
jungle internationale.
3.3.1 Le modèle actuel des échanges
commerciaux :
L'Algérie est un pays rentier par sa nature
économie. Les hydrocarbures constituent prés de la moitié
du PIB global soit 44%, comme nous l'avons déjà signalé si
avant. Le secteur commercial en revanche, ne représente que 13 % du PIB
national. Plusieurs facteurs sont derrière cette situation parmi
lesquels nous allons citer:
Ø Le manque d'investissement dans les secteurs
porteurs de l'économie soit : l'industrie légère
surtout (agroalimentaire et textile) et le secteur agricole ;
Ø Le manque d'entreprises capables de rivaliser sur le
marché mondial ;
Ø La qualité de la production nationale reste
loin des normes internationales ;
La fréquentation des commerces parmi lesquels en
fonction des besoins, des revenus et des habitudes des consommateurs
algériens, il est globalement possible de distinguer quatre
groupes(5):
· Les commerces fréquentés par
pratiquement par tout le monde (99% de la population) sont :
ü Les épiceries,
ü Les boulangeries-pâtisseries,
ü Les librairies, journaux, disques,
ü Les cafés-tabacs ;
· Les commerces fréquentés par les deux
tiers de la population environ (65%) :
ü La restauration rapide,
ü Les stations-service ;
ü Les pharmacies.
· Les commerces fréquentés par un individu
sur deux (51% des répondants) :
ü Les supermarchés, supérettes,
ü Les hypermarchés,
ü Les grands magasins ;
· Les commerces fréquentés par moins de la
moitié de la population (41%) :
ü Réparation, entretien,
ü Alimentations spécialisées.
Les espèces constituent le moyen de paiement
prédominant pour tous les commerces (dépassant 80%).
Les échanges commerciaux en Algérie se
font toujours d'une manière tout à fait traditionnelle, le
consommateur ou le demandeur est toujours contraint à se déplacer
jusqu'au lieu du commerce (de la vente) pour pouvoir faire une commande ou
acheter une marchandise et c'est le cas sur tous les niveaux commerciaux :
grand public et interentreprises. Ce mode de transactions a souvent
constitué un obstacle aux déroulements des transactions
commerciales interentreprises (B to B). Ces freins sont
généralement dus aux retards qui peuvent avoir lieu pendant le
transport de la marchandise ou bien pour des raisons de factures non
réglées ou
(5) H. Salma «l'évolution du
commerce en Algérie » thèse de magistère,
école supérieure du commerce ,2000
d'une mauvaise gestion de stock...
Le passage au commerce électronique constitue une
véritable chance pour nos entreprises pour s'intégrer dans le
marché mondial et de pouvoir rivaliser avec les grandes entreprises et
les marques internationales.
Il faut ajouter aussi que ça constitue un atout
majeur pour l'Algérie dans sa quête pour l'adhésion
à l'OMC. Dans le point suivant nous allons voir quels sont les
avantages du commerce électronique pour les entreprises
algériennes et pour l'économie nationale d'une façon
générale.
Tableau4 : Taux de
fréquentation des commerces
Commerce
|
Fréquentation %
|
hypermarché
|
51
|
Boulangerie-Pâtisserie
|
99
|
Epicerie
|
65
|
Restauration rapide
|
65
|
Pharmacie
|
51
|
Alimentation
spécialisée
|
45
|
Source : enquête sur les petits commerces, 1999
3.3.2 L'Intérêt du passage au commerce
électronique pour l'économie algérienne
:
L'économie algérienne est
en pleine reconstruction. Le produit intérieur brut ne cesse pas de
croitre, dans les sept dernières le taux de croissance était aux
alentours de 5%. Mais la part du commerce reste relativement faible (12% de
PIB, 2006). Le passage à l'économie numérique peut
être l'élément qui manquait pour relancer l'activité
commerciale en Algérie.
Voici à présent les avantages du commerce
électronique :
a) Pour les entreprises :
Il s'agit en premier lieu de faciliter l'accès des
entreprises, en particulier les PME, aux informations sur les marchés
étrangers.
En retour, un serveur pourrait, comme cela se passe avec
succès au canada, faciliter l'accès à l'offre des
entreprises exportatrices.
Aussi, une bonne exploitation de la toile pourrait
permettre de créer une sorte de « guichet unique ».
Cela permet aux entreprises d'effectuer en une fois, d'une manière
partiellement automatisée et dématérialisée, la
totalité des multiples démarches associées à
l'exportation.
En grosso modo, on peut dire que le commerce
électronique permet de renforcer la capacité exportatrice des
entreprises algériennes et d'intégrer le marché
international.
b) Pour les consommateurs :
Le commerce électronique répand aux
mêmes principes que dans le commerce traditionnel : attirer le
chaland pour le faire consommer ... . Il ya de bonnes raisons qui poussent le
consommateur à acheter sur le Net :
1) La proximité :
Le commerce en ligne rapproche les marques et des
points de vente. Le consommateur n'est pas contraint de se déplacer pour
acheter. Il peut passer d'un commerce à l'autre selon son bon vouloir.
Il peut acheter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
2) Le choix :
Le commerce
électronique se présente comme un une sorte de centre commercial
au stock quasi illimité, fédérant tous les besoins et
toutes les attentes de la famille. Le choix le choix est une condition
primordiale d'achat pour la majorité des consommateurs.
3) Le prix :
Les prix des produits présentés en
ligne sont très motivants pour les acheteurs (en France 63% des
acheteurs se disent très motivés par rapport aux prix, comme ils
apprécient de pouvoir établir des comparaisons).
4) La convivialité :
Le commerce en ligne se présente d'une
façon quasiment équivalente à celle qu'on connait dans les
magasins habituels. Le commerçant en ligne présente aussi une
véritable scénarisation du shopping virtuel. Ce dernier
suggère un contexte d'achat très agréable.
5) La sécurité :
Les achats en ligne ne peuvent se conclurent que si
les distributeurs de produits ou les prestataires de services ont
confirmé la réception des commandes.
c) Pour l'économie algérienne d'une
manière générale :
1) Une baisse des coûts et un accroissement de
la concurrence :
En termes économiques, le commerce
électronique peut être analysé comme une modification
radicale de la structure de coût des entreprises.
Cette modification introduit un coût fixe
d'entrée dans cette nouvelle activité, mais rend ensuite possible
une baisse significative des coûts de production et de distribution. Le
tout dans un environnement marqué par une concurrence accrue et par une
relation plus individualisée.
L'informatisation des échanges d'information et la
disparition partielle ou complète de s intermédiaires qui
séparent le client final du producteur représentent est pour ce
dernier l'occasion de réaliser des gains de productivité, mais
contribue aussi à accroître la flexibilité de sa
réaction aux modifications des conditions de production et aux
fluctuations de la demande. Ainsi, Internet permet une adaptation
instantanée des prix de vente.
Le passage à Internet modifie en outre
radicalement les coûts d'investissement dans une nouvelle
activité. Il implique aussi, la quasi-disparité des coûts
d'entrée sur les marchés, car la présence sur Internet
fait accéder d'emblée à un marché de taille
nationale voire mondiale.
2) L'accroissement de la concurrence sur la
tarification et la diversification des produits et services offerts aux
clients :
En rendant transparent et accessible un volume
considérable d'information sur les produits offerts par les entreprises,
et en proposant des outils d'analyse de cette information (moteurs de
recherche, « agent intelligents » permettant des
comparaisons de prix), Internet accroît fortement la concurrence
auprès des consommateurs. Ce phénomène sera
renforcé en Algérie par la simultanéité du
développement du commerce en ligne.
Cela conduit les entreprises à rechercher d'autres
formes de différenciation. La plus significative concerne la
personnalisation des produits et des services permise par la combinaison de
l'interactivité avec les clients.
Enfin, la contrainte de différenciation et la
nécessité de fidéliser la clientèle devraient
conduire à des services additionnels aux clients impliquant une
intervention humaine directe.
3) Une atteinte des besoins non satisfaits par les
voies traditionnelles :
L'Internet rend possible
l'agrégation à l'échelle nationale ou mondiale de besoins
de clients trop dispersés pour pouvoir bénéficier de
services assurés localement. De nouvelles activités peuvent ainsi
être développées d'une manière économiquement
viable.
Les exemples dans ce cas sont nombreux : offres
d'informations professionnelles très ciblées, bourses de
covoiturages entre les principales villes algériennes...
4) Un accès élargi aux marchés
étrangers :
En abaissant le prix d'entrée sur
les marchés étrangers (sur Internet, une entreprise peut
pénétrer sur tous les marchés en même temps), le
commerce électronique offre aux entreprises un moyen de disposer d'une
vitrine dans tous les pays. Cette ouverture va en particulier amener les PME
algériennes habituées à travailler sur le champ local ou
national à s'ouvrir pour la première fois sur le marché
international. Ce changement géographique devrait aussi stimuler
l'activité des structures de conseil ou de services liés à
l'exportation.
Comme pour toute activité relevant du commerce
international, le positionnement des entreprises algériennes, donc la
création d'emploi en Algérie, dépendront des avantages
relatifs des produits et des entreprises algériennes présentes
sur le marché mondial.
5) L'adhésion à l'Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) :
Le passage à l'économie
numérique et aux nouvelles méthodes de transactions commerciales
en utilisant le Net, constitue un véritable coup de pousse pour les
entreprises algériennes afin d'accéder aux marchés
mondiaux et d'atteindre un nouveau stade de concurrence.
Cette nouvelle donne va permettre aussi de redresser la
situation du commerce extérieur du pays, avec la création de
nouvelles entreprises exerçant dans différents domaines
économiques et la diversification des produits, l'Algérie aura
franchi un pallier dans sa stratégie de substitution d'importations et
l'équilibre sectoriel, autrement dit l'économie algérienne
ne dépendra plus que des hydrocarbures dans les exportations.
Ainsi, l'Algérie aura de nouveaux arguments dans
les négociations pour adhérer à l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), et elle aura saisi de nouvelles chances pour
réalisé cet objectif tant attendu.
3.3.3 Les entraves au développement du commerce
électronique en Algérie :
Dans les pays développés le
commerce électronique est très avancé. Ceci grâce
aux différentes politiques et actions engagées pour la promotion
de ce nouveau mode de transactions commerciales.
Cependant si ce concept connaît un réel
développement dans les pays avancés au point de constituer une
nouvelle culture et un nouveau mode de vie du citoyen, sa présence en
Algérie reste modeste.
a. Un système
bancaire non-compatible :
Le système bancaire Algérien est l'un des
secteurs les plus menacés par l'informel. Il est miné
d'opérations de corruption et de fraudes. Ainsi que le fonctionnement
des établissements financiers algériens se fait d'une
manière tout à fait traditionnelle. Aujourd'hui les
liquidités de secteur bancaire algérien sont
évaluées à plus de 24 milliards de dollars et les
réserves en devise étrangère à plus de 80 milliards
de dollars.
Mais la majorité des établissements
financiers reste rigides et inefficaces et les banques publiques gèrent
environ 90% des avoirs et prêts bancaires en Algérie.
1) Les modalités de
payement :
L'immense majorité des transactions est
actuellement payée par un moyen tout à fait traditionnel dans la
vente à distance. Le consommateur communique le numéro et la date
d'expiration de sa carte bancaire au marchand qui les stocke dans un fichier et
les transmet à sa banque pour
que le débit ait lieu. Pour envoyer ses
références le consommateur doit remplir un formulaire
proposé par le marchand et l'envoyer directement sur le Web.
En Algérie la carte bancaire reste encore
rarement utilisée du fait qu'elle n'est pas disponible auprès de
toutes les banques algériennes. Pour cause, elle requiert une
réorganisation du système bancaire et informatique.
Cela est dû principalement à la
rareté des commerçants acceptants le paiement à la carte
(120 opérations de paiement à la carte au niveau de la capitale
pendant le mois de Janvier 2008). Ces derniers (les commerçants)
refusent ce système pour cause de fuite des impôts .
Ceci constitue un frein considérable au
développement du commerce électronique.
Lorsque la carte bancaire deviendra un moyen de
paiement régulier et ordinaire en Algérie, elle ne sera plus un
obstacle au développement du e-commerce.
Mais il faudra prendre en compte les contraintes
liées à ce mode de paiement et y remédier. Parmi les
principaux inconvénients, qu'on peut trouver dans un environnement
économique et culturel tel qu'il en Algérie, sont :
Ø Un vendeur indélicat peut
débiter une somme supérieure à celle qui était
prévue ;
Ø Les informations relatives à la carte
peuvent être anticipées par un fraudeur ;
Ø Le vendeur ne dispose d'aucune garantie sur
la solvabilité de l'acheteur ;
Ø La carte bancaire ne permet pas les
transactions inférieurs à un certains montant.
Il est possible de trouvé une solution qui
consiste dans le payement hors ligne par chèque ou en espèce,
mais là encore, nous nous heurtons à deux autres
problèmes :
· Le chèque n'est pas un mode de payement
ancré la culture nationale, malgré les actions entreprises par
les différentes banques algériennes à sa
réhabilitation ;
· Le manque de confiance des acheteurs envers les
vendeurs de peur que le vendeur ne prenne pas compte les commandes et les
vendeurs envers les acheteurs de peur que la commande ne soit pas payée
ou le chèque soit sans provision
2) Le retard dans la
transmission :
Les transmissions des flux
interbancaires font partie, elles aussi, des insuffisances de notre
système bancaires, par leurs retard qui atteint par fois les 30 jours
(transmissions interbancaires sur le niveau international).
Nous tenons à signaler aussi le fonctionnement
en J+1. Les opérations de débitassions/créditassions sont
toujours effectuées 24 heures après le virement ou le paiement.
Cette lenteur d'exécution constitue un véritable casse-tête
pour les porteurs de carte et les commerçants acceptants ce mode de
payement. Il y a un autre facteur aussi à prendre en
considération, c'est que la reprise des données concernant les
transactions interbancaires se fait de façons manuelles. Alors que ce
genre d'opérations doit être automatisé.
3) L'insécurité des
transactions :
Le système bancaire
algérien est l'un des systèmes les plus perturbés dans le
monde. Cela est dû principalement aux opérations de fraude et de
corruption et ce malgré les efforts des autorités butant pour
l'assainissement bancaire notamment avec la loi du crédit et de la
monnaie (1991). Les principales causes qui ont mené à cette
situation sont :
ü L'absence d'un véritable
contrôle ;
ü L'absence de spécialistes capables de
métriser et mettre en sécurité les flux
bancaires ;
ü L'utilisation de nouvelles techniques de gestion
bancaire (logiciels, applications...) est très
médiocre.
b. La réglementation et la
législation :
Comme l'océan qui ne peut appartenir à
aucun pays en propre, Internet est un espace international par nature. Sur
Internet l'utilisateur évolue dans un espace vaste. Il peut visiter un
site hébergé en Asie, un autre en Europe puis un troisième
situé sur un bateau évoluant dans l'océan, en dehors de
toute souveraineté étatique.
Sur Internet, il y aurait à la fois trop et pas
assez de lois, il existe surtout une difficulté pratique d'appliquer les
conventions internationales, qui permettent de protéger le droit
d'auteur, et de faire appliquer les décisions de justice, prises dans
d'autres pays.
En Algérie n'a toujours pas
légiféré dans le domaine d'Internet. Ce vide juridique se
fait de plus en plus ressentir et peut causer des dommages d'ordre
économique, juridique et social...
Malgré ce frein, qui ne peut en aucun cas
être pris à la légère, les internautes
algériens se référent à des lois virtuelles. Ce
seul obstacle atteint plusieurs domaines, nous citerons les plus
importants :
1) Les transactions
électroniques :
La vente sur Internet relève de la vente
à distance, la détermination du moment et du lieu physique
à l'acceptation du contrat peut poser des difficultés lorsque les
parties ne se présentent pas physiquement.
En Algérie, l'absence totale de lois favorise
l'anarchie, sans compter qu'il est impossible de parler de conditions
générales de ventes, qui sont essentielles. Ces dernières
rassemblent un certain nombre d'informations de nature contractuelle (prise de
commande, délai de livraison, garantie...). Elles doivent être
présentées aux consommateurs au moment de l'achat. La
présentation des conditions générales de ventes doit
être incontournables, à un aucun moment, un consommateur ne doit
pouvoir commander un produit, sans voir apparaître la page Web
correspondante.
2) La propriété
intellectuelle :
Relève du droit d'auteur : toutes les
oeuvres de l'esprit à caractère original. Les créations
multimédias entrent dans cette définition, elles sont
protégées au niveau international. Dans son application, la
protection du droit d'auteur se heurte au caractère composite de
l'oeuvre multimédia et à la nature à la fois mondiale et
volatile de l'Internet.
Même si la plupart des pays utilisant le commerce
électronique, ont signé des conventions internationales,
garantissant la protection de la propriété intellectuelle, il
n'en demeure pas moins qu'une action judiciaire reste difficile à mettre
en oeuvre, parce qu'elle fait immédiatement intervenir une
procédure internationale, toujours longue et laborieuse.
L'Algérie dans ce cas n'aura ni protection ni
argument pour la défense de ses droits intellectuels. Cette cause serait
perdue d'avance, et cela constitue un véritable frein au
développement du net et du commerce électronique en particulier.
A savoir aussi, qu'il n'existe pas une police de Net contrairement aux pays les
plus branchés en matière de nouvelles technologies d'information
et de communication.
3) Les
mineurs :
La protection des mineurs constitue une obligation
juridique, qui limite le doit d'expression, au même titre que le respect
du droit d'auteur ou de la vie privée. Cette protection consiste
à filtrer les services accessibles, grâce à
un système de mot de passe, dans le but de limiter le
nombre des sites auxquels peut accéder l'utilisateur.
De cette façon, seuls les parents, qui disposent
de ce mot de passe, peuvent accéder au réseau Internet dans son
ensemble.
En matière de législation et de
réglementation, on tient à signaler aussi, l'absence d'une
assiette juridique qui concerne directement les transactions
électroniques et qui protège les données
échangées par la voie électronique.
Si on prend le journal national algérien de la
loi relative aux conditions d'accès aux activités commerciales,
on ne trouvera aucun article qui traite les échanges commerciaux par
voie électronique.
c. Une économie dominée par
l'informel :
En Algérie, le secteur informel est très
influant, mis à part, le secteur des hydrocarbures. En ce qui concerne
le commerce, l'informel représente 60 % du marché national, soit
1,8 millions de marchands clandestins contre 1,2 millions de commerçants
régularisés. Cet état des lieux rend de plus en plus
difficile, le lancement du commerce en ligne. Ce mode de transactions demande
un maximum de sécurité et de contrôle.
d. Les lourdeurs du système envisagé et
la difficile monté du Net:
Les utilisateurs sont le plus souvent connectés par
des modems d'une vitesse moyenne. Les liaisons téléphoniques
classiques sont peu limitées ainsi que les lignes numériques sont
peu utilisées. Une majorité des serveurs est localisée aux
Etats Unis d'Amérique, se qui entraîne un passage obligé
par le goulot qu'est la liaison transatlantique.
L'accès à Internet reste quand même
difficile en Algérie, et ce malgré les efforts de l'Etat. Cela
est dû à plusieurs facteurs. Parmi ces difficultés on
citera :
ü L'accès à l'Internet est relativement
cher : un PC + en modem à 500 euros ;
ü La métrise de l'outil informatique est
relativement faible en Algérie ;
ü La préférence d'autres moyens de
communication, en Algérie le téléphone portable demeure
comme le moyen le plus utilisé (28 millions d'abonnés,
fin2007).
ü Un pouvoir d'achat bas, et priorité aux
produits alimentaires. Pour un moyen salarié algérien (entre
20000 Da et 35000 Da)*, les dépenses sont classées comme
suit :
· 51 % produits alimentaires ;
· 29 % loyer, électricité - gaz, l'eau et
autres factures ;
· 17 % pour les vêtements et
l'abiment ;
· Et les 3 % restants pour des produits secondaires.
e. Les habitudes des consommateurs :
Les habitudes du consommateur algérien constituent
un sérieux obstacle au développement du commerce
électronique. Elles caractérisées par :
1. L'usage du commerce à proximité et
l'habitude de fréquenter un magasin et faire confiance au
gérant ;
2. Des degrés d'autonomie : aide du
commerçant ou contrôle des parents pour les
jeunes ;
3. Les traditions sociotechniques telles que :
relation à la modernité, aisance et confiance dans l'argent
numérique notamment, sont quasiment inexistantes ;
4. Le degré d'acceptation du risque
vis-à-vis de la perte ou du vol de la carte de payement
électronique est très minime.
5. Le sentiment psychologique lié à
l'argent
Un grand nombre de personnes en Algérie est
encore attaché au ressenti psychologique de l'argent. Etre acteur, faire
face à une situation d'achat semble être indispensable. Compter le
rendu de monnaie, visualiser les billets et les pièces, leur valeur
monétaire, comptabiliser ce que l'on détient dans son porte
monnaie, tout cela fait parti des habitudes des Algériens et de leurs
actes quotidiens. L'usage de la monnaie sonnante et trébuchante est
chargé de symbole difficile à remplacer... preuve en est :
donner un billet de 200 Da ou faire un cadeau d'une valeur similaire à
son enfant est beaucoup plus représentatif de la valeur réelle
de l'argent qu'une carte. L'éducation de l'enfant, dès son plus
jeune âge, est faite par rapport à l'argent dans sa
matérialité la plus forte.
*CREAD : Enquête sur les ménages, 2004
Actuellement, le taux d'équipement des
Algériens en cartes bancaires est de l'ordre de 5 %, c'est un chiffre
très bas et c'est l'une des raisons majeures qui laisse dire que le
lancement du commerce électronique en Algérie est un projet loin
d'être réalisable.
3.3.4 Les actions à
entreprendre :
a. Les actions que doit entreprendre
l'Etat :
Au des interventions se dessine le rôle de l'Etat.
Un « Etat catalyseur réfléchi » qui fixe le
cadre et contribue à donner des impulsions. L'Etat est d'abord
prié d'agir sur lui-même, de se mettre en ligne pour gagner en
efficacité, faire réaliser des économies aux entreprises
et les inciter à échanger de manière électronique
entre elles. Il aussi doit jouer un rôle de soutien d'initiatives :
il peut mettre en relation, faire savoir, coordonner ...
Les principales actions que doit entreprendre l'Etat
sont :
1) Faciliter la conclusion de contrats par voie
électronique et sécuriser les
transactions :
Comme toute activité naissante, le commerce
électronique suscite logiquement des craintes qui sont d'autant plus
fortes que les échanges sont transfrontaliers, étant donné
l'absence d'un cadre juridique et réglementaire harmonisé. Ces
préoccupations portent notamment sur l'identité et la
solvabilité des fournisseurs, leurs emplacements physiques,
l'intégrité de l'information, la protection des données
à caractère personnel, l'exécution du contrat, la
fiabilité des paiements, etc.
Les technologies sûres, telles que la signature
électronique et les moyens de payement électronique, sont
disponibles et commencent à être utilisées commercialement.
Cependant, le cadre indispensable à l'usage de ces technologies reste
imprécis.
Il est donc impératif d'adapter les règles
commerciales à la réalité du commerce électronique.
Sur ce point, les priorités concernent :
· La signature
électronique :
La valeur preuve de documents
numérisés suscite des interrogations.
Pour être pleinement exploitées, les
potentialités du commerce électronique supposent donc que des
solutions satisfaisantes soient
apportées, en matière d'authentification, de
sécurité et de confidentialité des
transactions.
Aussi, la définition rapide des critères
techniques simples et rependant aux besoins réels du marché,
auxquelles doivent répondre la signature numérique ainsi que les
autorités de certification, constitue-elle-une priorité.
De plus, le recours systématique à la
signature électronique pour les transactions commerciales impose une
reconnaissance mutuelle des autorités de certifications.
· La protection du
consommateur :
Certains aspects du droit de la
consommation doivent être adaptés aux spécificités
nouvelles su commerce électroniques. En la matière, deux
principes sont intellectuellement envisageables :
ü droit du pays d'origine (où est située
l'entreprise prestataire)
ü ou droit du pays d'accueil (où le consommateur
a sa résidence).
En Algérie comme dans tout Etat
tiers, il convient de retenir comme droit applicable celui où le
consommateur possède sa résidence habituelle, lorsque cela est
approprié, dans l'attente d'une harmonisation de haut niveau qu'il
convient d'encourager fortement.
2) Garantir la clarté et la
neutralité de l'environnement douanier et
fiscal :
Les règles
douanières : le principe doit être
réaffirmé qu'aucun droit de douane supplémentaire ne sera
appliqué lorsqu'un bien sera commandé par voie
électronique. Il serait en outre souhaitable d'obtenir un consensus
international sur le fait que les services fournis par voie électronique
continueront de ne pas être soumis dans l'avenir à droits
spécifique. Par ailleurs, au titre de facilitation du commerce, devront
être examinés des simplifications des procédures
douanières applicables ainsi que la définition de données
minimales de dédouanement.
Les règles
fiscales : la certitude juridique (clarté,
transparence et prévisibilité des obligations fiscales) et la
neutralité des régimes fiscaux (absence de charges
supplémentaire sur les nouvelles formes du commerce par rapport à
formes traditionnelles) sont indispensables au développement du commerce
électronique.
Les taxes indirectes existantes, en particulier la
TVA, s'appliquent manifestement aux échanges électroniques de
biens et de services au même titre que pour le commerce traditionnel. Il
est donc exclu d'introduire de nouveaux impôts tel
qu'une taxe sur les bits.
La vitesse de l'anonymat
potentiel qui caractérise les transactions électroniques offre de
nouvelles possibilités de délocalisation de la matière
imposable, voire la non-taxation de certaines transactions, qui
résultent essentiellement de la difficulté pratique d'application
du droit fiscal national sur un réseau mondial. Il convient donc de
trouver des solutions à ces problèmes afin de protéger les
intérêts des Etats en termes de recettes fiscales et de
prévenir des distorsions de marché.
La nature des transactions considérées
impliquera, dans certains cas, de s'aligné sur le régime TVA des
prestations de services si l'on souhaite éviter à la fois la
non-taxation et la double taxation.
3) Favoriser la création
d'entreprise :
Le développement du commerce électronique
ouvre un champ considérable aux initiatives des innovateurs
d'entreprises il est essentiel qu'il s'accompagne de la démultiplication
des nouvelles activités génératrices de savoir-faire et
d'emplois. L'Algérie devra favoriser les initiatives (juridiques,
financières, fiscales, pédagogiques...) favorables à la
création d'entreprise, à l'acceptation et à la
rémunération de la prise de risque.
4) La modernisation du système
bancaire:
· Accélérer la circulation de
l'information entre les différentes institutions financières et
tous les organes administratifs par la création des réseaux
intranet pour chaque secteur et des réseaux internes à chaque
institution ;
· Encourager la formation des agents aux nouvelles
techniques de collecte, de traitement et de diffusion de l'information les
concernant.
Dans ce cadre, c à d la modernisation du
système bancaire, les banques algériennes ainsi que les banques
étrangères installées en Algérie se
préparent à lancer un nouveau produit qui est en l'occurrence le
e-banking
ou le passage à la phase des opérations
bancaires par les moyens électroniques. Le e-banking qui sera
généralisé au fur et à mesure du
développement du la connexion Internet, n'est pas nouveau en
Algérie puisqu'il avait été lancé par une des
banques privées installée en Algérie, la Housing Bank,
dans le sillage de l'introduction du phone banking, qui est la primitive de
cette forme de relation banque-client.
5) La création d'une monnaie
électronique :
Le concept de
« monnaie électronique » repose sur celui de
l'échange de la monnaie en s'appuyant sur une procédure
hautement sécurisée de transfert de valeurs électroniques
entre deux comptes bancaires. Cette opération ne serait
réalisable que par la mise en oeuvre d'un module spécifique, le
SAM (Security Application Module), qui assure un rôle sécuritaire
incontournable.
6) Le développement des technologies de
l'information, de la communication et du service
Internet :
Le lancement du e-commerce nécessite une bonne
plate forme en matière des TIC et du service Internet. Les principales
actions que doit entreprendre l'Etat pour assurer cet élément,
sont :
- Assurer la connexion de toutes les régions du pays
au réseau de télécommunication ;
- Créer au moins un noeud Internet dans chaque ville
et développer les communications locales ;
- Densifier le réseau des points d'accès
Internet pour rapprocher ses services du citoyen ;
- Encourager la formation dans les techniques de production
de serveurs d'informations de type Web, en communication en utilisant les
technologies d'Internet et en sécurisant l'information ;
- Inciter les administrations et les institutions publiques
à assurer les services d'informations aux citoyens par le biais
d'Internet.
b. Les actions que doit entreprendre
l'entreprise :
1) L'enrichissement et la diversification des
gammes de produits :
Pour séduire l'internaute, il faut offrir de
nombreuses références et livrer vite. Sur le Web, le consommateur
s'attend à avoir un choix au moins aussi
large que dans un magasin traditionnel, c'est un des
enseignements d'une étude de commerce électronique,
réalisée par le cabinet ERNEST &
Young(8).
Une offre abondante permet de se démarquer de la
concurrence, l'autre recette payante sur le Net est d'offrir des produits
spécifiques, mais attention, un catalogue étoffé
nécessite un stock élevé si on veut livrer
rapidement.
2) La préservation du contact humain :
La vente 100% en ligne est un
mythe mort-né. Pour faire du commerce sur Internet, le contact humain
demeure indispensable pour plusieurs raisons : la complexité des
offres, les attentes des clients et leurs réticences à payer en
ligne.
Les voyagistes par exemple, commercialisent sans
difficulté des vols secs sur leurs sites. En revanche, pour les
séjours, ils doivent développer un argumentaire. De la même
manière, la vente aux entreprises se passe difficilement du contact
personnalisé, l'obstacle majeur reste le payement en ligne, prudents,
les clients utilisent encore souvent le téléphone.
On peut proposer un numéro d'appel gratuit (un
numéro vert). Pour réduire le nombre de questions le plus
fréquemment posées et ce via le site. Dans la mesure du possible,
il serait bien d'inciter l'internaute à communiquer par mail, car le
traitement des appels téléphoniques a un coût bien
supérieur.
Jouer la transparence est une condition essentielle
(primordiale) afin de lutter contre la peur de la fraude. Les entreprises
doivent prendre des mesures pour protéger les données
personnelles et les expliquer aux internautes afin de gagner leur confiance.
3) L'assurance du suivi de la commande :
Etre transparent sur l'état de ses stocks,
respecter ses engagements de livraisons et permettre le suivi de la commande
sont des éléments clés. Le premier des outils disponible
sur le Net : le email, qui permet de confirmer la réception de la
commande et de signaler le moment où celle-ci va être
expédiée et ce en temps réel. Les clients peuvent se
connecter et taper à tout moment leurs numéros de commande, pour
connaître l'avancement de cette dernière.
(8) ERNEST & Young : Cabinet de conseil aux
Entreprises (Auditeurs, Avocats, comptables.)
Malheureusement, la traçabilité est
souvent moins bonne dès que le produit a quitté l'entrepôt
du marchand. Pour ne pas laisser l'internaute dans la confusion, le temps du
transport, le commerçant doit connecter son serveur informatique
à celui de son transporteur. Un retard bien expliqué sera
beaucoup plus facilement pardonné, si l'internaute est informé
par courrier électronique, de chaque étape de la
commande.
4) La fidélisation de la
clientèle :
Ce qui coûte le plus cher
dans le commerce électronique, grand public c'est l'acquisition des
clients. L'entreprise est amenée à tout faire pour les
fidéliser. Première mesure à prendre :
récupérer l'adresse électronique des visiteurs, ensuite
leur renvoyer régulièrement- avec leur accord- une lettre
d'information.
L'idéal est d'envoyer automatiquement les relances
adaptées au goût de chaque consommateur. La création d'un
club, la proposition au meilleur client des services (promotions, bien
sûr, mais aussi des cartes postales électroniques...) et
récompenser le parrainage de nouveaux venus par des remises
supplémentaires qui peuvent se révéler efficace.
Nous proposons aussi comme
solution :
La création d'une entreprise
dédiée spécialement au commerce
électronique. Cette entreprise assure et le rôle du
serveur d'authentification des clients et le contact entre les marchands web
les cyberconsommateurs, ainsi que la liaison avec les serveurs d'autorisation
des banques. Elle jouera le rôle d'intermédiaire entre ces
différentes parties comme le montre le schéma si dessus. Ce genre
d'entreprises a beaucoup pesé dans la promotion du e-commerce dans
certains pays : MTC au Maroc et Globe Online en France, à titre
d'exemple.
Le rôle de cette entreprise est, aussi, de mettre
en place un système d'intermédiation destiné à
s'assurer que toutes les transactions sont sécurisées et bien
enregistrées.
Toutes les relations avec les établissements
bancaires sont mises en oeuvre par le serveur de paiement de l'entreprise, qui
vérifie à la fois l'authentification des correspondants ainsi que
leurs validités.
Client
Banque/carte du client et du
commerçant
Marchands Web
Entreprise S. commerce électronique
Banque de L'entreprise e-commerce
Acte d'achat (*)
Paiement
Alimentation avoir
Création/
Paiement
Alimentation avoir
Instruction de
Paiement(*)
Transaction
Alimentation-crédit
Schéma 1 :
intermédiation e-commerce
Remarque :
(*) Désigne les flux
financier électronique.
Les autre flux financiers sont des flux ordinaires.
A présent, le commerce électronique en
Algérie est un projet très réalisable. Avec un
énorme potentiel : le taux de pénétration des NTIC*
augmente d'année en année (Internet et téléphonie
mobile notamment), le système bancaire s'est beaucoup
développé avec l'introduction des nouvelles techniques et le
niveau de qualification du personnel, le nombre de techniciens et
ingénieurs spécialisé en informatiques est plus important
qu'il y a 8 ans.
Le modèle qui est réputé
actuellement dans les échanges commerciaux a montré beaucoup de
limites, ça demande beaucoup de temps et les coûts sont
très élevés. Le nouveau système de paiement via
Internet peut très probablement relancer les entreprises
algériennes et l'économie nationale dans le marché
international.
Nous pensons qu'avec la mise en place d'une bonne
plate-forme stratégique, une étude d'opportunité de la
réalisation de ce projet et plus de conviction et de motivation de la
part de tous les éléments concernés : les banques,
les commerçants, les citoyens (consommateurs) et surtout l'Etat, le
commerce électronique sera une réalité en Algérie.
*NTIC : Nouvelles technologies d'information et
de communication.
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