3.1.6 La modernisation du secteur public :
Le secteur public algérien se définit comme
l'ensemble des entreprises dont le capital est détenu directement ou
indirectement par l'Etat.
Il comporte 1 400 entreprises, affiliées
à 36 sociétés de gestion et de participation (hors secteur
des hydrocarbures).
En 1995, un nouveau dispositif à trois niveaux -
stratégique, institutionnel et opérationnel - est mis en
place. Les entreprises publiques sont désormais soumises sans
restriction aux dispositions du code de commerce. Le capital est cessible et
l'entreprise publique est susceptible de faillite.
Les difficultés financières des
entreprises s'aggravant en raison de la chute du dinar et de la hausse des taux
d'intérêt, les pouvoirs publics mettent en place en 1996 le
dispositif banques/entreprises, conçu comme l'ultime étape de
préparation des EPE(1) à la privatisation. Il s'agit
notamment de permettre aux banques d'intervenir plus activement dans
l'accompagnement des entreprises publiques et d'alléger les obstacles
majeurs qui freinaient l'activité des entreprises.
Cette situation, caractérisée par la
multiplication des intervenants et la confusion de leurs attributions dans le
processus de privatisation, conduit à la création, en 1999, d'un
ministère de la participation et de la Coordination des réformes
doté de larges attributions. L'ordonnance promulguée le 20
août est fondée sur les principes directeurs suivants :
Ø La mise en oeuvre d'un cadre législatif
unique pour la gestion de l'ensemble des privatisations ;
Ø La prise en charge par le Ministère de
toutes les opérations relatives à la privatisation ;
Ø La mise en oeuvre de l'intéressement des
salariés aux entreprises à privatiser.
La modernisation du secteur public a un coût, mais
les privatisations partielles ou totales constituent les moyens les plus
sûrs de la conduire.
3.1.7 Le développement du secteur
privé : Etat des lieux
Les PME(2) privées se
répartissent en cinq grands secteurs. Le transport et le
commerce ne représentent que 10 % des entreprises de plus de
10 personnes. Le secteur privé réalise un chiffre d'affaires
de 12 milliards de dollars. Sa contribution à la valeur
ajoutée atteint 55 % à la fin de l'année 2000.
Alors que le secteur public était dominant dans pratiquement tous les
secteurs jusqu'en 1989, il ne domine plus aujourd'hui que la sidérurgie
et la mécanique.
(1)EPE : Entreprises publiques
économique
(2) PME : Petites et Moyennes Entreprises
Le secteur privé connaît une
croissance de 6 % à 8 % depuis cinq à six ans, avec des
pics à 11 % pour l'agroalimentaire et à 20 % pour
l'électronique en 2000. Il va sans doute connaître un essor
considérable à la faveur du vaste programme de privatisation.
Cela dit, le secteur privé ne possède pas les capacités
suffisantes pour absorber seul les actifs du secteur public. Il éprouve
donc quelque inquiétude à la perspective de l'ouverture totale du
marché national.
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