I.1.1.4- Gérer
l'exploitation durable des ressources naturelles
Cet aspect a été évoqué
indirectement un eu plus haut : la montée des densités
rurales, dont la population continue d'augmenter, accentue les
prélèvements sur les ressources naturelles (parcours de
bétail, sols, ressources halieutiques, déforestation), qui ne
disposent plus du temps nécessaire à leur
régénération naturelle.
Les jachères ont quasiment disparu, les sols du bassin
arachidier sont en partie victime de remontées salines, tout comme les
terres situées de part et d'autre de la route nationale Saint Louis -
Matam dans la Vallée du Fleuve Sénégal sans compter
l'érosion, les pirogues rentrent au port de moins en moins pleines et
les conflits agriculteurs - éleveurs deviennent récurrents.
On le voit, la dégradation des ressources naturelles,
engendrée par la surexploitation, est bien réelle. Si l'on y
prend garde, l'abandon de l'activité agricole, déjà en
cours dans certaines régions, va prendre de l'ampleur, sans que
n'existent des solutions palliatives pour fournir une activité
économique à leurs habitants. A terme, sans changement des modes
de gestion, c'est bien l'ensemble des capacités productives du secteur
qui est menacé, durablement qui plus est.
I.1.1.5-
Générer des emplois
Nous l'avons abordé dans notre partie
introductive : les jeunes générations, qui accèdent
plus facilement qu'avant à l'école, ne veulent plus travailler
dans les mêmes conditions que leurs parents.
A ce constat vient s'ajouter le fait que les mentalités
évoluent également à la campagne, et qu'il est de plus en
plus difficile pour un jeune qui a accès aux médias de masse tels
que la télévision, d'accepter d'attendre un âge mûr
(autour de 40 ans) pour se voir enfin libre de décider de ses
décisions ; les anciens ont en effet toujours la haute main sur le
foncier, qu'il s'agisse de la ressource productive ou de la caution qu'elle
peut représenter pour accéder au financement de certains
investissements productifs.
Dans cette optique, l'école et le niveau
d'éducation qu'elle procure sont perçus comme le moyen
privilégié d'échapper à la condition
« ancestrale » du paysan ; de plus l'absence
d'enseignement des sciences du vivant (tout au moins une initiation) au
Primaire ne milite pas en faveur d'une connaissance plus objective du
métier de leurs parents.
Si l'on ajoute à tout ce qui précède un
développement plus que timide des métiers d'amont et d'aval de la
production, l'on ne s'étonnera guère de l'accentuation de l'exode
rural vers les villes et de l'émigration vers les pays du nord.
Déjà aujourd'hui, certaines petites régions naturelles
sont en proie à un déficit de main d'oeuvre au moment des pointes
de travaux agricoles.
En conclusion, nous sommes contraints de reconnaître que
le secteur agricole et rural assume de plus en plus difficilement les
principales missions qui lui sont dévolues.
|