I.1.1.2- Fournir des
ressources en devises
Les ressources du secteur primaire exportées sont peu
nombreuses, il s'agit presque exclusivement, et dans un ordre
décroissant, de l'arachide, des produits halieutiques et du coton.
Pour ce dernier, la production n'a connu qu'une hausse de 10%
depuis 1993, pour se situer à environ 55 000 tonnes. La situation est
tendue du fait notamment du très haut niveau de subventions
pratiqué par les Etats-Unis.
Après une période de forte croissance, la
production halieutique connaît aujourd'hui au mieux une stagnation, du
fait de la pression trop forte sur la ressource.
Enfin, l'arachide est une filière en crise,
structurellement, en raison d'une désaffection importante des
consommateurs mondiaux, qui lui préfèrent d'autres huiles
d'origine végétale.
De un million de tonnes au début des années 60,
la production est tombée à moins de 400 000 tonnes au
début des années 2000.
En partie du fait de la mondialisation des échanges
commerciaux, qui induit une concurrence souvent inégale avec les
agricultures subventionnées des pays développés,
l'agriculture sénégalaise assume à l'évidence de
moins en moins cette mission qui, faut-il le rappeler, fut la première
assignée d'abord par le colonisateur, puis par le nouvel Etat
indépendant.
I.1.1.3- Permettre à
ses acteurs de vivre de leur travail dans des conditions décentes
En raison de la dégradation de la fertilité, du
morcellement croissant des unités de production à chaque
génération, de l'absence d'investissements structurels dans les
exploitations agricoles mais aussi en milieu rural de façon
générale (écoles, santé, approvisionnement en
énergie, réseaux de communications), la situation devient
critique.
Les dernières études conduites dans le cadre du
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
montrent que la pauvreté se concentre en milieu rural (à
près de 75 %) et rend particulièrement fragile cette
population.
Le métier d'agriculteur ou d'éleveur repousse
aujourd'hui plus qu'il n'attire, comme le résumait fort bien, lors de la
restitution du diagnostic que le Bureau Formation Professionnelle Agricole a
conduit avec l'appui méthodologique du CNEARC de Montpellier et du CESAG
de Dakar en mai 2004, le représentant régional du CNCR en
Casamance en affirmant que « pour rien au monde, aucun
Sénégalais ne voudrait que ses enfants deviennent
paysans », et il a défié quiconque parmi les 40
participants présents de lui affirmer le contraire : il n'a pas
été démenti !
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