CONCLUSION
1- QUELLE LECTURE DE L'IMPACT
DU RESOF ?
Le cadrage que nous proposons ne remet pas en cause les
nouvelles orientations telles que les plans « minimaux » de
formation des producteurs. Il offre au contraire l'opportunité de
valoriser la mise initiale : en proposant aux acteurs de s'accorder sur un
sens de plus long terme, et en conférant à cette initiative un
caractère expérimental, plus qu'un but quantitatif, ces plans de
formation pourront produire, au delà des résultats, des
indications précieuses pour alimenter le processus de pilotage de la FAR
dans la Vallée du Fleuve Sénégal.
L'approche systémique se prête bien au cas du
RESOF. S'il est malaisé de dire en quoi précisément il a
permis de contribuer à mieux réguler l'offre de formation
agricole et rurale, en revanche un constat simple doit retenir notre
attention : gourmand en temps de bénévolat, non
rémunérateur, à l'impact diffus, difficile à mettre
en évidence, le RESOF cumule de nombreux inconvénients pour les
individus qui le font vivre ; force est malgré tout de constater
que ses acteurs y sont restés fidèles, et que les
défections sont l'exception.
Sauf à supposer un élan de masochisme collectif
inexplicable, il faut bien envisager la possibilité d'un jeu à
somme positive.
Cette lecture doit également nous inciter à nous
souvenir de notre position d'observateur extérieur, doublement
extérieur en vérité : à la culture du
Réseau, mais aussi à la culture sénégalaise (sans
entrer dans la distinction pourtant fort utile entre Wolof, Peulh,
Sérère), à laquelle la Vallée du Fleuve apporte une
touche spécifique.
Nous prendrons donc garde de porter un jugement trop
hâtif et définitif sur ce système, tant il subsiste de
zones d'ombre dans notre perception de la structuration des échanges qui
s'y déroulent, comme dans le repérage des affinités et des
oppositions entre ses membres.
Il n'en demeure pas moins qu'au regard de quelques rares
cadres de concertation relevant plutôt du secteur de l'Education, le
RESOF apparaît comme le seul et unique cadre permanent de concertation
sur la problématique Formations rurales.
Le ciment qui a permis de sceller des alliances, tout comme
les écueils qu'il a pu rencontrer en les surmontant à sa
manière, sont autant d'atouts pour l'avenir ; la pugnacité
de son partenaire financier l'a rendu possible, à la différence
de l'approche traditionnelle de type projet, qui perdure encore malgré
ses réalisations éphémères et bien que ses travers
soient largement connus.
Nonobstant, il faudra bien tôt ou tard que les
principaux concernés prennent le relais, et prouvent leur appropriation
de l'outil en « payant leur écot » : ce
pourrait être les membres directement, ou via les instances par qui
transite l'impôt, si un bénéfice collectif paraît
être à portée.
En ce sens, la mise sur pied d'une instance de pilotage
régionale, dont la nécessité est relevée par
l'ensemble des acteurs sans exception, pourrait représenter un
début de solution.
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