2. Matériels et
méthodes
2.1 Cadre de l'étude :
projet SAREDO
L'étude s'est déroulée dans le cadre du
projet pilote d'amélioration de la SAnté de la REproduction dans
les Districts sanitaires de l'Ouest du Burkina (SAREDO). Le projet avait pour
but la définition et l'évaluation d'un paquet minimum de soins au
cours de la grossesse, capable de réduire la mortalité et la
morbidité maternelle et néonatale avec la participation
communautaire. Le projet combine la mobilisation communautaire,
l'amélioration de la qualité des soins et l'évaluation de
l'efficacité d'un paquet minimum de soins. Il a été
conçu pour être exécuté en deux phases. La
première phase, qui s'est étalée du 1 septembre 1999 au 31
Août 2001, a été financée entièrement par la
Commission Européenne. Elle a permis de faire l'analyse de la situation
et la mise en place des stratégies d'amélioration de la
qualité des soins et de mobilisation communautaire. La deuxième
phase était initialement prévue du 1 septembre 2001 au 31
août 2004. Elle inclut l'essai communautaire et l'évaluation
finale du projet. L'essai communautaire devrait étudier
l'efficacité et le coût-efficacité d'un paquet minimum de
soins dans la réduction de la mortalité maternelle et
néonatale.
2.2 Site de l'étude :
district sanitaire de Houndé
C'est l'un des 3 districts ruraux de la région
sanitaire de Bobo-Dioulasso. Il couvre une superficie de 5063,1 Km² et est
centré sur la province du TUY entre les deux grandes villes du pays,
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (figure 1). La ville de Houndé, chef lieu
du district est traversée par la route nationale bitumée reliant
ces 2 villes et est située à 105 km de Bobo-Dioulasso. Le
district compte actuellement un centre médical avec une antenne
chirurgicale et 18 formations sanitaires périphériques dans
lesquelles la consultation prénatale et l'accouchement se pratiquent. En
2000, le personnel de santé était composé de 85 agents
dont 2 médecins (1 formé à la chirurgie d'urgence), 4
sages femmes, 16 accoucheuses auxiliaires et matrones, 2 infirmiers
anesthésistes et 2 infirmiers aides opérateurs. Durant la
même période, on dénombrait 91 accoucheuses villageoises et
44 accoucheuses traditionnelles dans le district. En 1999, le taux
d'utilisation des services de santé dans l'ensemble du district
était de 26%, le taux de couverture prénatale de 83%, la
couverture obstétricale de 53% et le taux de prévalence
contraceptive de 2,9% (6). En 1998, le déficit en couverture des besoins
obstétricaux était de 83%, le plus important de la région
sanitaire. Lors de l'analyse initiale au début du projet, les
connaissances et compétences du personnel et de la communauté en
matière de maternité à moindre risque ont
été jugées très limitées. Aucune formation
ne disposait de documents de politiques, normes et protocoles
thérapeutiques standards en santé maternelle et infantile.
L'équipement technique tel que 2 pinces d'accouchement et le
tensiomètre n'était disponible respectivement que dans 23,5% et
56,3% des formations sanitaires. Les moyens de communication entre les
formations étaient faibles (7). La prescription d'un supplément
en fer et acide folique ou de la prophylaxie du paludisme pendant la
consultation prénatale (CPN) se faisait dans 80% des formations
sanitaires. La prévalence des événements morbides chez les
femmes en CPN était de 63,1% pour l'anémie en
général et de 1,6% pour l'anémie sévère; de
20,8% pour l'existence au moins d'une parasitose intestinale; de 1,6% pour le
VIH; et de 0,6% pour la présence de Neisseria gonorrhoeae (8).
Des pratiques culturelles, certaines croyances populaires, les relations
"homme-femme", la distance, le manque de moyens financiers et le mauvais
accueil étaient des barrières à l'utilisation
adéquate des services de santé pendant la grossesse et
l'accouchement. Enfin, il existait de nombreuses organisations sociales de type
groupement de producteurs et de mutuelle de santé, mais très peu
prenaient en compte la gestion des urgences obstétricales (9).
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