Section 2 : Un impact à relativiser.
69 MBODJI M., Le Sénégal entre
ruptures et mutations: citoyennetés en construction, in
Le Sénégal
contemporain, (sous la direction de) Momar Coumba DIOP,
Editions Karthala, Collection Hommes et Sociétés, Paris, 2002
p.597
70 Idem, p.597
71 MOUCHON J., La politique sous l'influence des
médias, L'Harmattan, collection communication et civilisation,
1998, p.12
S'il est indéniable que la médiatisation
contemporaine et l'essor fulgurant qui caractérise le secteur de
la communication influent sur les pratiques politiques et sur les
modalités de l'échange démocratique, il reste que les
questions sur les effets ne peuvent en être posées sans faire un
détour par le rappel de ce qui fonde la relation politique.
Il ne peut y avoir un trop grand écart entre les
décisions de l'Exécutif et les aspirations de la majorité
de la population sans que s'exprime la protestation politique.
L'ampleur des nombreux mouvements sociaux et la multiplication
des alternances politiques, constituent des signes clairs de la
volonté d'exister, d'être entendu et d'être
associé à la définition des orientations qui
régissent la vie commune.
Pris au piège de la formidable ouverture des
réseaux d'information pour un public de plus en plus averti, les
professionnels de la communication et la classe politique ont tardé
à prendre la mesure des exigences qui en découlent.
Au Sénégal, la communication des partis politiques
commence à se développer au moment où
le champ politique tend à se refermer sur
luimême, limité à un jeu d'acteurs connivents dans la
définition de leur pré carré et de leur
position dominante. Et si elle traduit la professionnalisation
croissante de la vie politique actuelle, leur efficacité n'est pas sans
faille et leur hégémonie reste relative.
Il va de soi qu'en terme de communication politique,
rien, n'est gagné d'avance et que les certitudes des
mécaniques d'une adhésion ou d'une sympathie automatique de
l'opinion, sont des attitudes à bannir. En reportant sans
discernement ses propres états d'âme sur ceux des
populations, en croyant que tout ce qu'il fait ou dit sera compris et
salué par tous, l'homme politique court toujours le risque de ne rien
comprendre des réactions opposées aux siennes. Les partis
politiques émettent un discours et proposent ainsi une offre ;
et à cette offre, les électeurs répondent de
façon positive ou négative : le choix leur revient !
L'effritement de cette efficacité et de cette
hégémonie s'envisagera à travers ce qui aura
laissé
apparaître un certain rejet du discours politique (A). Ce
qui traduit, assurément le 'malêtre' et
le 'malvivre' des partis politiques (B) confirmés
par les enquêtes menées sur le terrain.
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