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Communication via les médias à  base de réseaux

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par Marie-Josèphe Couturas
Université Paris 1 Sorbonne - DEA Sciences Politiques 2000
  

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2. CONF 2 : Internet et les nouvelles technologies, facteurs clés d'une croissance économique durable ?

La réorganisation des systèmes de production sous l'influence du développement de l'informatique et des réseaux a engendré depuis dix ans la baisse des coûts de production.

Comment la désintermédiation promise par le développement de l'Internet va-t-elle poursuivre cette réduction des coûts et des prix ? Quelles politiques d'investissement et de formation la France mène-t-elle pour soutenir l'innovation technologique ? De quels atouts le vieux continent dispose-t-il pour surfer sur la vague technologique et en particulier sur celle des services ?

animée par Florence PUYBAREAU, La Tribune; (FP)

avec :

Guy BERRUYER, Président Sage France, Directeur Général Sage Continental; (GB)

Pierre DANON, CEO, British Telecom Retail; (PD)

Cathy KOPP, Directeur Général, IBM France; (CK)

Cyrille du PELOUX, Directeur Général, Groupe Bull et Président, Integris; (CduP)

Jacques MAILLOT, Président-directeur Général, Nouvelles Frontières; (JM)

Henri de MAUBLANC, Aquarelle.com; (HdeM)

GB : éditeur de logiciels de gestion très réputés. L'arrivée d'un réseau comme Internet facilite le commerce en ligne. Internet doit être intégré comme de l'informatique, avec le "back-office", et ce jusqu'à la comptabilité-gestion, en passant par le système de livraison. Tout au long de la chaîne les enjeux influent sur la productivité.

CK : la productivité de l'entreprise n'est pas uniquement due au commerce en ligne; on peut faire du commerce en ligne, mais aussi du travail en ligne (employé), et du e-learning. Tout doit être intégré pour accroître le plus possible les gains de productivité.

Il existe une relation étroite entre les gains de productivité et l'investissement informatique (gains de production). Ces gains se sont faits beaucoup au travers des ERP, et actuellement au travers de la "relation-client".

Internet intervient mais seulement par rapport au tout.

HdeM : aujourd'hui l'informatique qu'on met en place augmente la compétitivité et crée des emplois. On ne justifie plus la mise en place de l'informatique par une baisse des coûts. On utilise les NTIC pour vendre plus et mieux.

GB : dans le cas d'une entreprise de cinq à dix salariés comment faire plus efficace avec le même nombre d'employés ?

Le recrutement supplémentaire (gain d'emplois) se fait essentiellement dans les sociétés de services. Des gains de productivité nouveaux sont développés à business équivalent. Exemple: sans augmenter les effectifs, il devient possible de gérer et mieux quinze à vingt pourcent de business en plus.

PD : exemple d'une PME en Cornouailles qui vend des steaks d'autruche, Internet leur donne un accès sur un territoire plus vaste de marché. Il y a création d'emplois au travers de l'accès à l'entreprise.

CK : Grâce à cela, l'entreprise va 'faire de la croissance'. Internet est alors un outil de croissance et l'entreprise va devoir créer d'autres outils de productivité. 4 % du PIB aux Etats-Unis va comme investissement à Internet, développement de services. 1,7 à 2 % du PIB en Europe où il y a donc un peu de retard.

CduP : il existe un ou deux domaines dans lesquels Internet a fait ses preuves comme la vente de billets en ligne. Le reste, 95 % c'est l'ensemble des transformations dans le monde High Tech.

HdeM : Internet montre l'intérêt du "mixage" entre les grands et les petits.

exemple : Interflora travaille avec et dans le monde entier. Tout le monde est habitué à acheter quelquechose sans le voir et à payer en plus à la livraison. Or il n'y a pas de contrôle sur un réseau de 200 000 ou 300 000 fleuristes dans le monde. Aquarel.com n'a pour sa part qu'un seul point de fabrication, en France. L'envoi est effectué par la poste. Il y a possibilité de contrôler la qualité du produit final, d'envoyer par e-mail une photo, de tracer le cheminement du produit jusqu'à sa livraison.

Cependant revient sans cesse le problème de l'avenir. Depuis les années quatre-vingt et pendant vingt ans, chaque année est problème d'avenir.

Depuis cinq ans la mentalité est devenue différente par remise en cause de l'existant, ce qui implique la création pour avoir un avenir.

Il est devenu nécessaire de repenser un peu l'entreprise. Le réseau a un peu "redoré" l'entreprise, qui par ailleurs est perçue en France différemment de ce qu'elle l'est dans les pays anglo-saxons.

Dans ces derniers elle est plus respectée, vue comme positive, ce qui n'est pas le cas en France.

Les français sont en retard car ils ont moins l'esprit et ils ont moins le sens du partage et de la diffusion de l'information.

CK : Grâce à Internet, désormais les petites entreprises peuvent défier les grandes entreprises. Ces dernières, concurrencées sur leurs marchés par les plus petites et/ou par des réseaux d'entreprises toutes structures très réactives, qui doivent se remettre en cause, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. Ce point est très important

Le client va vouloir se connecter 24 heures sur 24, avec une fenêtre technologique qui est ouverte sur l'entreprise et sa capacité à répondre.

Le "front-end" doit fonctionner mais aussi le "back-office", donc l'entreprise doit faire une réétude complète de sa capacité d'écoute, sa capacité à répondre. C'est un vrai travail, il faut analyser les processus, le processus de gestion, ...

exemple : une PME peut mettre six mois pour repenser son modèle.

Sinon il se passe la même chose que pour les start-up, on ouvre une fenêtre technologique et l'entreprise coule parce que la logistique ... ne suivent pas.

PD : La réalité des entreprises est telle qu'il est impossible de tout faire en même temps, process comptable, ressources humaines... etc.

Les PME sont à la recherche de systèmes qui savent se parler entre eux, échanger des données, mais qui ne sont pas forcément à mettre en place d'un seul coup, tout en même temps (modularité).

L'Eldorado, c'est plutôt la mise en place un par un de petits morceaux, avec l'adoption des standards qui se développent dans l'industrie tels XML ...

PD : Le concept BO-FO n'est pas bon, n'est pas à stabiliser.

CK : c'est pourquoi nous nous plaçons suivant la problématique de la refonte des processus donc on procède processus par processus puis on opère l'intégration de ces processus*.

*cette décomposition très 'mécanique' des activités de l'entreprise peut être rapproché de ce qui se passe avec l'intelligence artificielle et on peut imaginer qu'elle produit une certaine dose de surcode.

Les grands groupes ont les moyens financiers de développer des choses compliquées, éventuellement de les rater... Ce n'est pas le cas des PME.

Aquarel.com : l'investissement sur le net est de plusieurs dizaines de millions de francs.

CduP : Au niveau des PME il est impossible de maintenir à jour les compétences d'autant qu'elles se les font "piquer", surtout les informaticiens.

Quelque part Internet c'est le paradis des sociétés de services, notamment car Internet va pousser à la délocalisation...

GB : Il y a quelques années, on a créé le package puis on a connu l'industrie du package.

Besoins des grandes entreprises --> (arrivent des) SSII --> (qui créent des solutions) grandes entreprises et moyennes --> (SSII créent alors des plus "petites solos") --> pour les PME -----> PACKAGE(S) en fin de compte

C'est important.

CK : On va de plus en plus vers l'"informatique à la demande" comme pour l'électricité.

Fournir des applications, de l'informatique (ordinateurs, disques, logiciels etc.), à la demande des grandes entreprises et des PME voire des particuliers.

C'est le modèle de l'ASP.

C'est aux entreprises fabricants de matériels et de logiciels, de services etc... de savoir comment répondre et de mettre en place ce système.

PD : il faut aider à l'infrastructure des entreprises.

La Suède, la Finlande, Israël (aussi pour des raisons sécuritaires) sont très avancés en ce domaine.

En Angleterre il y a un ministre du e-business avec des moyens donc c'est très important, notamment pour Tony Blair.

En France, il y a plus de sénateurs qui sont impliqués dans cette révolution depuis cinq ans.

HdeM : Et il y a eu le discours du Premier ministre à Hourtin en 1999.

D'où, à l'étranger le développement du Backbone et du réseau.

En France, c'est cher. L'Europe devrait aider plus. La bataille de l'UMTS, avec ses prix faramineux, semble aller dans un très mauvais sens.

CduP : P. Hewitt est ministre de l'information, gère beaucoup, accélère la création des portails d'accès citoyens; il y a service rendu aux citoyens et dématérialisation des procédures.

Exemple : la TVA, passeport et carte d'identité, etc...

PD : aujourd'hui les américains sont très très en avance par rapport à nous.

CK : l'Europe est en avance pour tout ce qui est "mobile" (avec même l'image associée).

Point complémentaire : l'Education. Des choix de gestion notamment doivent être faits pour accroître le développement et l'usage des ntic.

IBM distribue des ordinateurs-prototypes dans les écoles, mais il existe encore un travail à faire en quantité extrêmement importante jusque dans les universités, les grandes écoles etc...

Journaliste : IBM ne va pas équiper toutes les écoles maternelles ???!!!...

CK : on pourrait. C'est une décision de gestion. On voit de plus en plus de présidents d'université qui "se débrouillent" pour s'équiper. Si on laisse les maîtres faire, cela ne va pas. CK ne peut envisager une généralisation rapide de ce genre d'investissement.

Aquarel.com : 1968, après le rapport Nora-Minc, le projet politique a été voté par le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing puis Paul Quilès a fait que 30 à 40 milliards ont été investis avec un pouvoir socioculturel très fort.

En Europe autour de Bruxelles les gouvernements n'osent pas prendre des décisions d'investissements massifs. Au-delà des mots, il faut accepter de mettre des sous...

Il faut bien que quelque part il y ait quelqu'un qui fasse cet investissement.

Exemple :le Premier ministre dit qu'il faut que tout le monde ait un accès à haut débit pour 100 francs maximum par mois MAIS ce n'est pas France Télécom qui peut réaliser cet investissement.

GB : ce qui compte c'est qu'il y aura des solutions qui seront économiquement viables et rentables pour tous.

Le Minitel : monopole, très rentable pour le fournisseur de services (France Télécom).

En définitive, le minitel a coulé; il n'est plus intéressant, mais a appris à avoir une vision "services" et non plus une vision technologique.

Minitel --> capacité à être redistribué massivement.

La question la plus pertinente et que tout le monde se pose : Quel business-modèle est le bon ?

PD : le bon modèle c'est déjà d'en avoir un, c'est-à-dire par exemple pour 'business' tel aquarel.com, qu'il faut savoir faire le travail de fleuriste, faire tourner une boutique etc... tous métiers indispensables et nécessaires.

CduP : sauf quand il y a une très grande audience style émission en prime-time où la publicité peut financer (financement direct).

CK (IBM) : Une mauvaise idée, c'est aussi une mauvaise idée sur le Net.

Un ballon carré, c'est mauvais.

balloncarré.com c'est très "c..n".

donc : il faut revenir aux processus de gestion des fournisseurs afin de pouvoir répondre aux clients, il faut des employés pour garder les clients, des fournisseurs pour les satisfaire etc...

Il faut que les médias arrêtent de penser qu'ils sont le centre de tout, car ils ne représentent finalement que peu.

Aquarel.com : L'Internet a rendu possible dans la tête de nos clients qu'on peut immédiatement répondre à leur demande spécifique.

C'est très coûteux pour répondre et c'est indispensable.

Au bout du compte l'important et l'intérêt c'est d'avoir des clients.

Les "anciens du Minitel" sont OK car ils ont l'expérience du service client.

En France et en Europe, on est en train d'apprendre que c'est le service client qui compte.

L'image de l'entreprise se fabrique avec les clients, mais aussi avec d'autres audiences telles les journalistes, les analystes financiers, les employés de l'entreprise etc...

donc,

avoir Internet ou Intranet d'information qui va faire des cercles d'informations assez larges à ces audiences-là.

C'est ici de la communication, c'est de l'information qui va très très loin.

GB : vous pouvez publier un catalogue produit, l'extraire, rajouter les tarifs, puis l'exposer (production tenue à jour automatiquement avec un lien back-office) sur un autre site par exemple.

Alors question: gratuit (style Napster où l'on peut télécharger du MP3) ou pas ?

Commentaire : il existe des produits digitaux pour lesquels on crée un média physique pour le distribuer (c'est le cas Napster). Maintenant on n'en a plus besoin. C'est cela la désintermédiation.

D'autres produits tels que les contrats d'assurances par exemple, peuvent être intéressés afin d'obtenir des gains de productivité importants.

A chacun de ces fournisseurs d'être créatif, de trouver des façons de facturer différemment ... il faut revoir le business modèle global pour le bénéfice économique.

GB : Dans le B to B on peut faire des enquêtes de marché auprès des entreprises (clientes de Sage), afin de vendre la même chose plus efficacement; par exemple, sur 7000 références et des ventes à 1000 détaillants en France. Pour cet ensemble de transactions on constate : pas de fax, pas de ressaisie de la commande.

Le Business to Consumer doit faire vendre plus efficacement aux clients que l'entreprise a et éventuellement vendre plus à ces clients.

CK : Préoccupation depuis 2 à 3 ans : les PME "traditionnelles", qui existent déjà, souhaitent aller vers le national voire l'international.

GB : Le thème de la conférence est là et il est réellement utile : les réseaux et notamment Internet sont-ils les facteurs-clés d'une croissance économique durable.

Il se trouve que dans le monde du B to B on peut passer commande avec un nombre de clients finis.

Dans le B to B on peut fédérer différents services et travaux.

- un très très grand nombre de clients en ligne peuvent passer leurs commandes en même temps sans se tromper

---> Le traitement se fait alors en Back-Office.

CK : Les ambitions par rapport à Internet sont corrélées à la pénétration dans les foyers; en France elle est de 12-14 % ce qui est très faible. En Angleterre elle est d'environ 30 %.

Question anonyme : Pour les petites entreprises, le e-commerce ne convient pas. Existe-t'il des systèmes de réseaux d'entreprises ?

Réponse : si une entreprise a très peu de clients, normalement ce n'est pas intéressant. Ce n'est a priori rentable que s'il y a beaucoup de clients.

CK : Quel que soit son marché, il faut que l'entreprise au moins se pose la question.

Il existe probablement des solutions qui peuvent lui donner accès au e-commerce,

et

il est nécessaire de rechercher/repenser en amont.

Il faut investir sur la partie achats, c'est très important,

voire employés

et

il est possible de s'associer avec d'autres entreprises pour faire des "Places de marché". Il faut donc de la réflexion : il y a un modèle d'organisation à avoir, il n'y en a pas d'idéal à ce jour.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984