5.7.3 La culture de la
virtualité réelle :
Les cultures sont faites de processus de communication qui
prennent largement appui sur la réalité virtuelle pour donner des
expressions culturelles nouvelles. Interacteurs et interagis :l'interaction de
la plupart des expressions culturelles dans le système de communication
intégralement fondé sur la production fait naître l'espace
des flux et le temps intemporel. La culture de la virtualité
réelle est une culture dans laquelle le simulacre est la
réalité en gestation. L'écueil à éviter est
d'aboutir à une société du simulacre
généralisé.
L'Espace des flux : l'espace et le temps sont les dimensions
matérielles fondamentales de l'expérience humaine. Pour les
services avancés, par les flux d'informations et dans la cité
globale, il se produit une domination croissante de certains noeuds et la
prédominance de certains circuits nationaux et internationaux de
connexion. Le nouvel espace industriel fait une large part à la
recherche et développement, à l'innovation qui passe par le
développement et la fabrication de prototypes. La vie quotidienne dans
le pavillon électronique signifierait peut-être la fin des grandes
villes et la transformation de la forme urbaine ferait naître la
cité informationnelle.
5.7.4 Le temps flexible et
l'entreprise en réseau :
Le temps comme source de valeur, cette valeur deviendrait
primordiale pour le casino global comme le monde financier. Le temps comme
source de valeur devient présent jusque sur les places de marché
non-financières, celles qui servent par exemple à distribuer les
biens de consommation. Le temps de chacun ramené à une valeur
vitale plus précieuse que l'argent donnera-t-il le moyen de faire
circuler les biens de consommation courante de façon à assurer
enfin à tout un chacun le bien-être minimum et l'existence
légitime ...
"Le temps créé de l'argent".
L'annihilation et la manipulation du temps par les marchés
financiers globaux électroniquement gérés sont à
l'origine de nouvelles formes de crises économiques
dévastatrices, qui font planer une terrible menace sur le XXI
ème siècle. On assisterait à un
rétrécissement et à la distorsion de la vie active car
dans les sociétés modernes le temps de travail
rémunéré structure le temps social.Le cycle de vie semble
pouvoir se dissoudre allant vers une sorte d'arythmie sociale.
Manuel Castells, pour son raisonnement, pose comme
hypothèse que "la société en réseaux est
caractérisée par la rupture de toute rythmicité, qu'elle
soit biologique ou sociale, associée à l'idée de cycle
d'existence."
Le concept de temps change avec la notion de temps virtuel; la
simultanéité et l'intemporalité aboutissent au
règne d'une nouvelle catégorie dominante, les "maîtres de
l'information".Le mélange des temps dans le média permet en
définitive à l'information de circuler, d'être
échangée dans une intemporalité
indifférenciée, source de la spiritualité
économique.
Le temps intemporel, lui, appartient à l'espace des flux
qui est celui de nos sociétés segmentées.
Un réseau est un ensemble de noeuds interconnectés,
chaque portion de réseau appelle une implication spécifique de
leur part.
Concernant le travail, quels sont désormais les
propriétaires, qui sont les producteurs, qui sont les dirigeants et les
dirigés ? Si le processus de travail est unifié d'un bout
à l'autre des réseaux globaux, on assiste en même temps
à la différenciation du travail, à la segmentation des
employés et à la dégradation de la main-d'oeuvre à
l'échelle globale. Le statut des dirigeants est également en
mutation.
En définitive, la société en réseau
parait bien devoir s'installer, arriver sans que nous, simple mortel, ayons un
droit de regard ou tout simplement de ne pas y prendre une part active. La
mondialisation serait bien un phénomène inévitable,
entraînant à sa suite une globalisation de tous les concepts
traditionnels qui peuvent l'être. Les réseaux sont là comme
des outils, des technologies de l'esprit et des techniques support de ces
passages. Les nouveaux médias ne sont que des manifestations et des
supports de la communication. Anne Cauquelin écrit le réseau
comme le "lien invisible des lieux du corps visible", lien à la fois
interne et externe quand il s'agit du corps humain. "Indiquant le passage, le
réseau est effectivement un 'passe'", ce qui le réduit à
une technologie de l'esprit. Nous en resterons là : "le réseau
est un concept de passage". Actuellement, s'il est aussi visible, c'est que
nous procédons à son installation technique.
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