5.4 L'Economie
Informationnelle et le Processus de Globalisation :
Les nouvelles technologies de l'information, en transformant les
processus de traitement de l'information, sont à l'origine de
modifications en profondeur des processus de production, améliorent la
productivité et la compétitivité ainsi que la
réactivité.
Productivité, compétitivité et
économie informationnelle :
L'énigme de la productivité : la
productivité mène au progrès économique (notion
d'intrant).
La productivité fondée sur le savoir est-elle
spécifique à l'économie informationnelle ?
Un ralentissement de la hausse de la productivité se
produit à peu prés au moment où s'amorce la
révolution des technologies de l'information au début des
années 1970.
Informationnalisme et capitalisme, productivité et
rentabilité :
Les entreprises ne sont pas mues par la productivité mais
par le rentabilité. La compétitivité a des significations
différentes pour l'entreprise et l'économie nationale.
L'important ici est la position relative des économies nationales par
rapport aux autres pays.
Pilotage, coopération et concurrence sont des
maîtres- mots du développement.
La compétitivité est devenue l'une des
préoccupations premières des milieux d'affaires, des
gouvernements, des médias, des politologues et des
économistes.
Le repolitisation du capitalisme informationnel :
La justification se fait par le biais de l'Etat qui mène
une politique de la déréglementation de l'économie.
La spécificité historique de l'informationnalisme,
c'est l'utilisation comme force productive directe de ce qui fait la
singularité biologique de notre espèce, son aptitude
supérieure à manier les symboles.
L'économie informationnelle est globale, et
différente de l'économie mondiale.
La mondialisation des marchés n'est devenue possible
à la fin du XX ème siècle pour l'information, les hommes,
les marchandises et les services que grâce aux changements spectaculaires
intervenus dans les technologies des transports et des communications.
Le processus de production utilise désormais la toile des
réseaux de production transnationaux.
Cependant, la globalisation a ses limites. Bien que
l'économie informationnelle nouvelle se déploie sur une
échelle globale, l'économie internationale n'est pas encore
globale. Tout indique que les réglementations et les politiques des
gouvernements affectent les limites et la structure internationale de
l'économie globale.
La différenciation régionale de l'économie
globale, la segmentation de l'économie globale, la
compétitivité dans l'économie globale forme les concepts
à la base de l'offre d'une telle économie.
Elle permet d'avoir accès à un vaste marché
intégré et riche (exemple : l'Union Européenne), qui
nécessite l'optimisation entre les coûts de production sur le lieu
de production et les prix sur le marché de destination.é
politique des institutions nationales et supranationales à orienter la
stratégie de croissance des pays ou régions qu'elles
administrent.
La toute nouvelle division internationale du travail
:
L'économie globale issue de la production et de la
concurrence informationnelles se caractérise par son
interdépendance, son asymétrie, sa régionalisation, la
diversification croissante au sein de chaque région, son
intégration sélective, sa segmentation exclusive et,
résultat de toutes ses caractéristiques, une
géométrie historique et économique.
L'examen des structures en mouvement de la division
internationale du travail dans l'économie informationnelle et globale
montre la puissance de la triade, l'essor du Pacifique et la fin du Tiers Monde
:
réseau prépondérant "Etats-Unis / Japon /
Europe occidentale".
L'émergence du capitalisme à croissance rapide en
Extrême-Orient est l'un des changements structurels les plus importants,
il s'accompagne d'une polarisation de plus en plus importante des revenus; elle
se produit au niveau mondial.
Les causes de la croissance et de la stagnation dans la division
internationale du travail restent encore difficiles à cerner. Les
fortunes de l'Amérique Latine, par exemple, sont changeantes.
L'explication de la crise est plutôt recherchée au
niveau de l'économie globale.
Quelles sont les mesures prises et pourquoi ?
D'une part :
1. maîtrise de l'inflation
2. réduction des dépenses publiques
3. austérité fiscale
4. resserrement du crédit et de la passe
monétaire
5. diminution des salaires réels;
D'autre part :
1. privatisation de la plus grande partie possible du secteur
public (et surtout de ses entreprises les plus profitables) proposé aux
enchères au capital étranger.
Ceci débouche sur une notion importante, celle de valeur
ajoutée.
Au Chili par exemple, la classe moyenne a une importance
relativement plus grande.
En Amérique Latine, au-delà des singularités
qui caractérisent un continent aussi divers, est dans les années
1990 en cours d'intégration dans la nouvelle économie globale
bien que de nouveau dans une position de subordination.
Chaque pays ayant ses segments dynamiques propres, le prix de
cette intégration est très élevé. Une partie de la
population est exclue de façon très grave. Certaines gens, villes
et régions se reconnectent toutefois par le biais de l'économie
criminelle travaillant pour l'étranger.
La dynamique de l'exclusion de la nouvelle économie
globale : quel destin pour l'Afrique ?
La nouvelle économie globale touche la planète
entière par inclusion ou par exclusion dans les processus de production,
d'échange et de consommation, lesquels sont devenus simultanément
globalisés et informationnels.
Dans les économies de continents tels que l'Afrique, la
logique de la nouvelle économie globale marginalise la majorité
de la population notamment dans l'actuelle division du travail.
L'inadéquation structurelle du point de vue des systèmes est plus
dangereuse que l'indépendance.
La dernière frontière de l'économie globale
: quelques mots à propos de l'intégration segmentée de la
Russie et des républiques ex-soviétiques :
"Les pays de l'Europe de l'Est sont en train d'être
absorbés, par morceaux, dans l'aire d'influence de l'Union
Européenne, essentiellement par le biais des investissements et du
commerce allemands".
Les craintes et les espoirs occidentaux relatifs à
l'impact économique de la chute du communisme dans l'ex-Urss ne se sont
pas confirmés.
Un prédiction toutefois s'est réalisée,
c'est la rapide internationalisation de l'économie.
L'explication de cet apparent paradoxe (rapide
internationalisation de l'économie en dépit de la baisse des
échanges extérieurs et de la faiblesse des investissements
étrangers) n'est pas encore entièrement connue.
Comprendre la dynamique de la tradition russe vers
l'économie de marché y compris son rattachement à
l'économie globale permet d'en mesurer l'enjeu fondamental :
l'accumulation primitive de capital sur une échelle gigantesque.
Une fraction non-négligeable des nouveaux milieux
d'affaires a partie liée avec divers réseaux de l'économie
criminelle, probablement le secteur le plus internationalisé de
l'économie russe. Pour la plupart des russes le quotidien n'est que
combines de survie et menus bricolages. L'économie de kiosque quasiment
au noir, à laquelle se réduit largement le commerce et la culture
d'autosubsistance autour des datchas, tels sont les véritables moteurs
de la transition de la Russie vers l'économie de marché. Or "une
économie de marché ne fonctionne pas en dehors d'un certain
contexte institutionnel".
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