5.2 Informationalisme,
industrialisme, capitalisme, étatisme. Modes de développement et
modes de production :
Il existent désormais des réseaux
économiques mondiaux.
La communication symbolique entre les humains, la relation entre
ceux-ci et la nature, sur la base de la production (avec son complément,
la consommation), l'expérience et le pouvoir se cristallisent en
histoire sur des territoires particuliers, engendrant ainsi cultures et
identités collectives.
Le fruit du processus de production est utilisé
socialement sous deux formes, la consommation et le surplus.
C'est l'interaction des structures sociales avec les processus de
production qui détermine les règles définissant
l'appropriation, la distribution et les utilisations de l'excédent. Ces
règles établissent les modes de production, lesquels
définissent les relations sociales de production, qui régissent
à leur tour l'existence de classes sociales, constituées en tant
que telles par leur pratique histoire.
Le traitement de l'information comme source de
productivité dans le cercle vertueux d'interaction entre les
connaissances qui se trouvent à la base de la technologie et
l'application de celle-ci afin d'améliorer la génération
du savoir et le traitement de l'information. On attribue l'appellation
"informationnel" en référence à ce nouveau mode de
développement né de l'émergence d'un paradigme
technologique neuf, fondé sur la technologie de l'information.
Chaque mode de développement dispose en outre d'un
principe d'efficacité structurellement déterminé autour
duquel s'organisent les processus techniques :
à l'industralisme correspond la croissance
économique, à l'informationnalisme est associé le
développement technologique (accumulation du savoir, complexité
croissante du traitement de l'information).
Les modes de développement influencent l'ensemble du
comportement social y compris la communication symbolique. De nouvelles formes
d'interaction, de contrôle et de changement sociaux apparaissent.
Il existe désormais un "Nouveau système techno-
économique qui peut être légitimement qualifié de
Capitalisme informationnel".
L'innovation technique et le changement organisationnel,
privilégiant la flexibilité et l'adaptabilité, contribuent
de façon essentielle à la rapidité et à
l'efficacité de la restructuration.
5.3 Le sujet dans la
société informationnelle :
Les nouvelles technologies de l'information intègrent le
monde de réseaux fonctionnels planétaires, et la communication
informatisée fait naître un vaste ensemble de communautés
virtuelles. Les sociétés informationnelles semblent d'abord poser
l'identité en principe organisateur.
L'identité c'est le processus selon lequel un acteur
social se reconnaît et donne un sens au réel, principalement sur
la base d'un symbole ou d'une série de symboles, à l'exclusion
d'une référence plus large à d'autres structures
sociales.
On constate un décalage croissant entre mondialisation et
identité, réseau et sujet.
Nous devrions être entrés dans un monde
véritablement multiculturel et interdépendant, qui ne peut
être compris et transformé qu'à partir d'une perspective
plurielle unissant l'identité culturelle, la mise en réseau
globale et des politiques multidimensionnelles.
Quelle révolution représente celle des technologies
de l'information ?
Les technologies de l'information sont un ensemble convergent des
technologies de la microélectronique, de l'informatique (machines et
logiciels), des télécommunications et de diffusion, et de
l'opto-électronique, ainsi que l'ingénierie
génétique.
Comme le souligne Nicholas Negroponte "le monde où
nous vivons est devenu numérique".
3 stades distincts peuvent être distingués dans
l'utilisation de ces technologies :
1. l'automatisation des tâches
2. la projection des applications
3. la réorganisation des applications.
Au cours des deux premières étapes, l'innovation
technologique a progressé au travers d'un apprentissage par
l'utilisation (Rosenberg). Dans la troisième, les utilisateurs ont
appris la technologie par l'action, aboutissant ainsi à restructurer les
réseaux et à découvrir de nouvelles applications.
Utilisateurs et acteurs peuvent désormais se confondre. Il
s'ensuit une étroite relation entre les processus sociaux de
création et de manipulation des symboles (la culture et la
société) et la capacité de produire et ed distribuer biens
et services (les forces de production). Pour la première fois dans
l'histoire, l'esprit humain est une force de production directe et pas
simplement un élément décisif du système de
production.
Ce que nous pensons et comment nous pensons s'exprime en
marchandises etc... en affichant une logique qui semble spécifique de
cette révolution technologique, l'application immédiate à
son propre développement des technologies qu'elle génère
reliant ainsi le monde par la technologie de l'information.
Les leçons de la révolution industrielle doivent
être tirées et reconnues.
Les historiens ont soigneusement disséqué les
conditions sociales et le déplacement géographique des
innovations techniques en s'attachant volontiers aux caractéristiques
des systèmes d'éducation et de recherche scientifique et à
l'institutionnalisation des droits de propriétés.
La coexistence active d'une multitude de petites unités
implique l'importance des foyers locaux d'innovation et la
nécessité de qualités accrues des milieux d'innovation.
"L'innovation technologique n'est jamais un
phénomène isolé".
Les élites apprennent en agissant, modifiant ainsi les
applications de la technologie tandis que la plupart des gens apprennent
à l'usage maintenus de la sorte hors du coeur de la technologie...
L'interactivité des systèmes et la
nécessité dans laquelle ils se trouvent de se ménager des
"milieux" où échanger idées, problèmes et solutions
restent primordiaux.
"Si les conditions sociales particulières stimulent
l'innovation technique, qui, à son tour nourrit le développement
économique et de nouvelles innovations, la reproduction de ces
conditions est culturelle et institutionnelle autant qu'économique et
technique."
L'essor de la société de l'information ne peut se
comprendre en-dehors de l'interaction entre ces deux tendances relativement
autonomes ; le développement de nouvelles technologies de l'information
et l'effort de la société pour se réorganiser en mettant
le pouvoir de la technologie au service de la technologie du pouvoir.
L'avènement du multimédia dans les années
1990 a créé un réseau de relations technologiques et
financières.
La concentration du savoir scientifique et technique,
d'institutions, d'entreprises et de main-d'oeuvre très qualifiée
forme le creuset de l'innovation à l'ère de l'information.
La technologie de l'information forme un nouveau paradigme car
d'une part les technologies agissent sur l'information, leurs effets sont
omniprésents, et la logique en réseau domine.
C'est d'ailleurs parce qu'ils partagent la même logique de
production de l'information que les différents domaines technologiques
convergent actuellement au sein du paradigme de l'information. Cette logique,
particulièrement manifeste dans le fonctionnement de l'ADN et
l'évolution naturelle, est de plus en plus reproduite dans les
systèmes d'information les plus avancés à mesure que
puces, ordinateurs et logiciels accroissent leur vitesse, leur capacité
de stockage et le traitement souple de l'information à partir de sources
multiples.
"La technique n'est ni bonne ni mauvaise pas plus qu'elle n'est
neutre." (première loi de Krantzberg).
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