4.3 Le grand massacre de la
propriété intellectuelle :
A partir du moment où un texte, un enregistrement, une
photo ou un film sont numérisés, la quasi-totalité des
droits de propriété intellectuelle qui leur sont rattachés
meurent. La copie et la diffusion des données numériques sont
incontrôlables et anonymes. Seule le droit d'être reconnu comme
l'auteur persiste, la qualité d'auteur se prouvant toujours par
l'antériorité matérialisée par une copie physique
déposée chez un notaire ou auprès d'une
société d'auteurs. C'est la possibilité pour des
détenteurs de droits de gagner de l'argent en tant
qu'intermédiaires obligés qui est bouleversée.
Numérique et réseaux permettent une telle recopie-
diffusion de masse que les lois sont devenues obsolètes et la
rémunération des artistes parait possiblement impossible à
assurer.
Le financement de la création artistique se fera toujours
mais par des méthodes nouvelles ou oubliées, comme le sponsorat
et le mécénat.
Aux Etats-Unis, où la pratique du lobbying est courante,
les "empereurs du contenu" constituent déjà un lobby très
puissant et réellement influent ; des lois pénales ont même
été adoptées qui renforcent la propriété
intellectuelle. Des solutions restent à trouver et à mettre en
application dans tous les autres pays, en accord avec les artistes qui en sont,
de leur côté, à se regrouper afin d'attirer l'attention des
pouvoirs politiques et de négocier avec eux sur ces sujets qui sont pour
eux fondamentaux. Fondamentaux, parce qu'ils posent une vraie question :
comment sera-t-on reconnu comme artiste demain ?
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