2. Recherche et communication
à base de réseaux via des médias :
2.2.1. Par les réseaux, les chercheurs entrent dans
l'ère du calcul partagé :
La question des "collaboratoires" se développe depuis
plusieurs années, autre manifestation de la montée de
l'intelligence distribuée. Parallèlement, un ensemble
d'universités américaines et canadiennes ont créé
entre elles un réseau à très haut débit,
dénommé Internet II.
Par ailleurs, les nouveaux méga- projets scientifiques, du
télescope Hubble, en orbite autour de la terre, il émet une
quantité impressionnante de données que tout astronome peut
ensuite consulter grâce au réseau, au génome humain, en
passant par la télé- détection, reposent sur la
transmission de quantités énormes de données.
Technologies de l'esprit, les réseaux permettent de
rêver de nouveaux besoins engendrant de nouveaux services, puis
technologies techniques ils ne font que se hausser au niveau de ces nouveaux
besoins. Le maillage toujours plus dense entre chercheurs transforme aussi mode
et signification des communications scientifiques.
L'édition électronique de recherche croît
rapidement. Des revues comme Surfaces (de l'Université de
Montréal), paraît depuis 1991 sous forme exclusivement
électronique mise à disposition via les réseaux. Les
revues numérisées, par leur évolution, peuvent aussi bien
libérer l'information savante que la limiter à de petites
élites scientifiques très riches, très select.
Côté technique pure, les besoins de traitement et de stockage de
données scientifiques connaissent une croissance exponentielle dans de
nombreuses disciplines comme la physique des particules, la biologie ou les
sciences de la Terre. Le CERN de Genève qui prépare la mise en
service en 2005 de Large Hadron Collider LHC est à l'initiative du
projet européen de grille de calcul DataGrid. Il vise à mettre en
synergie tous les ordinateurs de laboratoire afin d'utiliser leur potentiel
inexploité. Cet "Internet du calcul" pourrait être étendu
aux entreprises et aux particuliers. Les réseaux de transmissions
à très hauts débits existent déjà. Il reste
à concevoir des outils logiciels pour coordonner toutes les ressources
disponibles. Le partage des tâches entre une myriade de postes de
supercalculateurs constituent pour les chercheurs deux voies
complémentaires et doit faire naître des modes et des styles de
collaborations, de cybercollaborations. Ici naissent les
"collaboratoires". Les physiciens, les biologistes et les
spécialistes des sciences de la Terre, dont les besoins de traitement de
données explosent, misent sur l'interconnexion de milliers d'ordinateurs
professionnels ou personnels.
Mot d'ordre : "Processeurs de tous les pays, unissez-vous !
"
C'est le mot d'ordre que viennent de lancer des chercheurs de
l'université d'Oxford. Ils espèrent constituer une chaîne
d'un million d'ordinateurs dont chacun aura pour tâche d'analyser la
structure en trois dimensions d'une centaine de molécules susceptibles
d'agir contre le cancer. Ce sont ainsi 250 millions de molécules par an
qui pourraient être passées au crible. Pour participer à
cette première en matière de recherche médicale, il suffit
de télécharger un programme sur un site
(www.ud.com).
Cette forme d'internationalisation rejoint celle qui unit dans
une toute autre quête les trois millions de volontaires engagés
dans le programme SETI@home, avec l'espoir de décrypter sur
leur personal computer un signal extraterrestre (Le Monde 7 février
2001). Deux exemples qui illustrent la montée en puissance du
concept de calcul partagé dont le CERN (Organisation européenne
pour la recherche nucléaire) de Genève est l'un des plus fervents
promoteurs. Cet organisme où est déjà né, au
début des années quatre-vingt-dix, la Toile, pour les besoins de
communication des chercheurs, est aujourd'hui au coeur d'un nouvel et non moins
ambitieux projet de réseau : la Grille. Il s'agit cette fois de mettre
en commun les moyens de traitement et de stockage des données par le
truchement d'une grille de calcul ou DataGrid.
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