1.4.2 Nouvelle maladie, vraie
dépendance aux nouvelles technologies :
Comme les drogues, les nouvelles technologies de l'information et
de la communication (ntic) renvoient des stimuli visuels et auditifs. Quand on
dépasse les limites d'une utilisation normale, il s'agit d'une conduite
addictive. La dépendance ne s'évalue pas au nombre d'heures
passées à utiliser les ntic. Les utilisateurs sont
dépendants quand ils n'arrivent plus à résister à
leurs impulsions. Ils passent de plus en plus de temps face à leur
écran ou au bout du fil jusqu'à se couper du monde réel.
Le monde virtuel s'y substitue alors parce qu'il apparaît plus facile
à vivre et à supporter que la réalité. Bien
sûr, ils ne s'en rendent pas compte et n'estiment pas être
dépendants. Cela cache une autre souffrance, solitude, vide affectif,
dépression, frustrations, troubles du comportement etc. ces personnes ne
parviennent pas à construire leur identité psychosociale et sont
à la recherche d'un échappatoire à la
réalité. Le remplacement du réel par le virtuel est, pour
elles, la seule manière de vivre. Dès qu'elles se sentent mal ou
seul, elles se plongent dans leur cadre virtuel, univers poli, protecteur,
rassurant.
A l'utilisation, ces outils peuvent donner un sentiment de
toute-puissance; Internet donne l'illusion de pouvoir connaître le monde
entier, d'être entendu par tous, d'être partout à la fois;
les jeux vidéo nous mettent aux commandes d'aventures incroyables
où l'on ne risque rien; le portable, avec certains forfaits, permet de
s'appeler des nuits et des week-ends entiers pour ne rien dire. Cela rassure
d'avoir le téléphone en main, de "communiquer". On a l'impression
d'être occupé, de contrôler son univers, qu'il est immense
et sa vie. La perte de contact avec le réel est alors le risque le plus
important. Aux Etats-Unis et au Canada, certains dépendants, qui ont
laissé de côté leurs responsabilités pour s'adonner
à leur drogue, ont perdu leur travail et leur famille. Pour
régler le problème, il faut que l'individu devienne un patient et
qu'il prenne conscience de sa souffrance afin de la traiter avec l'aide de
professionnels."
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