1.4 Internet et les
réseaux peuvent-ils rendre malade ?
1.4.1 L'avis des psychologues
:
Selon une enquête présentée par l'Association
américaine des psychologues, menée auprès de 18 000
internautes, 6% d'entre eux seraient dépendants au point de mettre leur
santé et leur vie sociale en péril... Un chiffre à prendre
avec mesure selon des spécialistes français qui estiment à
un ou deux pourcent le nombre de cyberdépendants. Ce qui signifierait
que 50 000 à 100 000 personnes en France seraient des "drogués"
du Net.
Pour le docteur Kimberly S. Young, la connexion abusive peut
être considérée comme une drogue, à l'instar des
jeux d'argent ou de hasard pour les joueurs pathologiques, et une personne qui
passe plus de quatre heures par jour à surfer ou à discuter sur
la Toile devrait consulter son médecin... ce devrait donc être le
cas de bien des apprentis hackers...
Mais passer de nombreuses heures sur le réseau n'est pas
forcément signe de dépendance. Ce qui est grave c'est de ne pas
savoir se déconnecter et de continuer à surfer au
détriment de sa vie sociale, des repas, du sommeil ...explique Dan
Véléda qui a travaillé sur le sujet avec le Docteur M.
Hautefeuille, directeur du service Enseignement Recherche en toxicomanie
à l'Hôpital Marmottan à Paris.
Il y a pathologie lorsque l'on est continuellement
préoccupé par le réseau, que la durée de connexion
a tendance à augmenter et que la personne est incapable de
résister ou de mettre un terme à sa conduite.
Il devient possible de parler de dépendance, sans drogue,
dès qu'une personne ressent un manque quand elle se trouve dans
l'impossibilité de pianoter sur son clavier. Une toxicomanie qui se
signalerait chez l'accro par une perte de la notion de temps et d'espace, un
état dépressif avec des crises d'angoisse ou encore une grosse
nervosité.
Les personnes susceptibles de se faire piéger ont
généralement des problèmes socio-affectifs, relationnels
et se présentent en marge de la vie réelle. Elles trouvent un
moyen de fuir le monde tout en se créant des relations via les groupes
de discussion qui permettent de communiquer anonymement ou non, d'effacer ses
complexes et de se forger, pourquoi pas une nouvelle identité.
Face aux millions d'informations qui sont offertes, le
réseau a la particularité de provoquer un sentiment de
fascination et de perte de contrôle voire d'impuissance chez
l'utilisateur. Ainsi celui qui surfe sans but précis pour fuir la
réalité ou simplement par curiosité aura tendance à
naviguer d'un site à l'autre de longues heures. Certaines études
montrent que la dépendance est souvent accompagnée de plusieurs
conduites dépendantes : les joueurs pathologiques ont tendance à
se retrouver dans des casinos virtuels, tandis que les acheteurs compulsifs
dépensent leur argent sans compter en se procurant tout ce qu'ils voient
d'intéressant. La vente en ligne dans ce cas, par son aspect virtuel
pousse à la consommation car elle donne l'impression qu'il suffit de
laisser son numéro de carte de crédit.
Les dépendants du sexe ("sexoliques") quant à eux
disposent d'un nombre incalculable de sites pornographiques, dont les menaces
policières et les avertissements médiatiques ne suffisent pas
à enrayer les développements.
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