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Communication via les médias à  base de réseaux

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par Marie-Josèphe Couturas
Université Paris 1 Sorbonne - DEA Sciences Politiques 2000
  

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VII. Communication, Médias à base de réseau(x) , Médecine et Recherche :

1. Médecine :

C'est un des domaines ou certaines des avancées sont les plus rapides et les plus spectaculaires.

En chirurgie, des gestes deviennent plus sûrs, dans le cas par exemple de certaines opérations du dos: sur 10 000, 2000 opérations doivent être recommencées ou reprises sans ces technologies. Grâce à l'image 3D, à l'ordinateur et aux capteurs, il est possible de pratiquer des opérations très délicates, sur les vertèbres cervicales notamment, en diminuant très fortement les risques. Les scolioses sont désormais opérées avec une grande précision.

1.1. Techniques : les différents types de télé médecine :

1.1.1 La télé consultation et le télédiagnostic :

La transmission numérique d'informations (radio, scanner, tests...) à un hôpital, qui se prononce sur les suites à donner, accélère le diagnostic et évite les transferts inutiles de patient.

1.1.2 La télé- expertise :

Permet à un médecin d'interroger un confrère plus spécialisé, en lui transmettant des résultats d'analyse des données sur le patient. Cette forme d'échange est très utilisée dans le traitement du cancer.

1.1.3 La télé- surveillance :

Permet à un patient équipé d'appareils de relevé de demeurer à domicile tout en restant suivi. On l'utilise par exemple pour les grossesse à risque, les maladies cardiaques, le diabète, les insuffisances respiratoires ou l'hypertension.

1.1.4 Les réseaux "ville/hôpital" :

Permettent au médecin généraliste, avec l'accord du patient, d'accéder aux données enregistrées sur le patient à l'hôpital.

1.1.5 La télé- formation :

Consiste, pour un professionnel de santé à accéder à distance à des bases de données, des services d'information et des cours.

1.1.6 La télé- chirurgie :

Permet à un chirurgien d'effectuer une simulation de chirurgie sur ordinateur, à l'aide de messages à trois dimensions, puis d'opérer à distance en étant assisté par des ordinateurs.

1.1.7 Des techniques et après ? :

L'association de ces différentes techniques devrait faire évoluer le rapport dans la relation médecin- malade. Aux Etats-Unis où elles sont déjà très en vogue, il semble bien que le patient "prenne le pouvoir" ? Quels sont ou peuvent être les dérives malheureuses d'un tel système, hors les problèmes de financement ? Le côté anonyme, détaché de contact humain, de reconnaissance prolongée du patient (historique personnalisé, antécédents familiaux) dans un style de société dont c'est précisément un des défauts les plus pertinents. Dans son livre "La Santé Parfaite", Lucien Sfez nous dit : "Il s'agit de restaurer la moralité en la rebranchant sur le corps. Le contrôle sur le corps n'est pas une affaire de technique, mais politique et morale. Elle est là l'utopie mobilisatrice de l'an 2000." Il est évident que les développements de la bioéthique, la formation des médecins et la sagesse de leur popularité devront contribuer à l'intégration et à la maîtrise de techniques par ailleurs très performantes et utiles mais dont la domination des risques de dérives mérite une attention toute particulière et réellement soutenue.

Lorsque, à l'échelle de la planète, des patients cherchent à s'entraider, de nouvelles formes de solidarité surgissent, susceptibles d'interpeller d'anciennes formes de pouvoir. Ainsi, un cancéreux anglais, en comparant son traitement à celui d'un compagnon d'infortune en Australie, en France ou aux Etats-Unis, trouve non seulement du soutien, mais aussi une autonomie accrue face à la structure médicale locale. Les notions d'expertise et d'autorité subissent de ce fait des déplacements susceptibles de faire pression sur les structures professionnelles. Le télédiagnostic transfrontière, l'achat à l'étranger de médicaments non homologués localement, que le cas du Viagra a mis en évidence, soulèvent des questions analogues en remettant en cause l'assise légale et territoriale des structures professionnelles. Ces transformations des pouvoirs menacent beaucoup d'acquis mais aussi de privilèges, et expliquent en partie certaines réactions négatives à l'égard des réseaux.

Colloques internationaux et congrès divers peuvent utiliser les réseaux pour faciliter leur préparation et ainsi accroître la portée de l'évènement. Signe des temps, un colloque italien sur la santé mentale par exemple, est présenté aussi en anglais, dans le but évident d'attirer des participants internationaux. Loin de se substituer aux communications face à face, les réseaux contribuent à intensifier les besoins pour mieux prolonger des discussions amorcées par le courrier électronique ou les forums.

Par l'articulation étroite et rapide qu'ils assurent entre la publication et la communication, les réseaux permettent à toutes sortes de groupes de rassembler, concentrer et organiser en quelque sorte, de l'information essentielle dans divers sites puis de les faire vivre et évoluer au fil de débats et discussions entretenus par des informations et des forums. Poser la question grave et douloureuse du sida donne la possibilité à des individus profondément menacés dans leur être et leur existence- même de chercher la meilleure information possible, de trouver les meilleures manières de traiter tel cas particulier de cette terrible maladie, voire d'exercer un regard critique sur le comportement de leurs médecins. Dans cette voie, le réseau au dire de certains malades eux-mêmes (exemple de l'automutilation ou cutting) , est devenu cet environnement merveilleux où ils peuvent s'entraider, échanger leurs histoires personnelles, trouver des conseils etc... sans condition de catégorie sociale. Communautés des malades. Collaboratoires des chercheurs. Encore une fois, concernant la médecine, on ne peut que souhaiter déboucher sur une plus grande humanité des soins et des traitements. Elle passe par la domination de techniques parfois surpuissantes, simples outils.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"