1.5. Des Robots depuis notre
imaginaire à la réalité vraie :
Rappel des 4 hypothèses de la communication imaginaire
:
1. Les machines sont les vecteurs de l'imaginaire
2. Les machines produisent de l'imaginaire
3. Le roman (populaire) a été l'un des lieux de
transmission d'une nouvelle idéologie qui est celle de la
communication
4. Le roman populaire est sur- idéologique :
interrogation, curiosité soulevée.
La représentation de l'humain que porte l'intelligence
artificielle s'est-elle diffusée dans la culture, bien au-delà de
la communauté scientifique à l'intérieur de laquelle elle
a été formulée.
Lucien Sfez, 'La santé parfaite' nous raconte :
Quelque part au cours du XX ème siècle, le
récit scientifique a pris sa place et recompose l'Histoire. Ainsi est
née la fiction- science. La nouvelle réalité se constitue
désormais comme un entre-deux nature/artifice. Auparavant, la science et
la technique étaient des condiments ou des éléments de
fabrication pour le récit, point de départ ou point
d'arrivée entre lesquels la narration tissait sa toile avec personnages
et actions. Le conditionnel et la métaphore étaient de rigueur
pour décrire ce qui se passait ou pourrait bien se passer dans un temps
proche ou lointain. L'idée existait d'un moment où
l'étincelle de la création venait d'un extérieur
inconnaissable. Les auteurs étaient aussi bien ingénieurs
mathématiciens, physiciens ou chimistes, que littéraires. Seule
la narration faisait tenir l'ensemble, portant la vraisemblance et
entraînant l'adhésion du lecteur. D'autres mondes étaient
possibles... D'autres créatures aussi, empruntant souvent à
l'image de l'homme et bien plus encore à tous ses mythes.
Aujourd'hui le récit scientifique ayant pris la place, les
créatures sont bien réelles . Si elles n'envahissent pas notre
quotidien, c'est qu'elles sont en cours de construction ou à
l'état plus virtuel de projet à réaliser. Fruit du travail
des savants, elles font tout simplement partie de l'Histoire du monde. Et la
notion de savant elle-même se "vulgarise". Les ingénieurs
d'aujourd'hui sont les ouvriers de demain.
1.6. Des Robots ou "Comment nous
travaillerons demain" :
D'après Michel de Virville, "dans vingt-cinq ans
la fabrication des biens sera bien sûr encore un peu plus
automatisée et il y aura davantage de robots dans les usines. Mais la
vraie révolution viendra de l'amont. Nous quittons un système
dans lequel le producteur travaille dans le monde réel, l'homme ou le
robot tapent sur une tôle pour lui donner la forme voulue, pour entrer
dans un mode de production où l'essentiel se passera dans le virtuel.
Nous commençons en effet à disposer de représentations du
réel suffisamment complexes pour pouvoir multiplier les essais, les
"erreurs" sans conséquences, au bénéfice de la production
et du consommateur. A l'avenir, la machine va prendre en charge non seulement
la fabrication mais aussi une part croissante de la conception."
C'est bientôt toute la chaîne de production qui est
affectée. Les hommes qui surveillent les robots ont une qualification
très supérieure aux anciens ouvriers même les plus
spécialisés. Assisté par les robots l'ouvrier de
production actuel doit gérer la qualité, les stocks, les
approvisionnements, les coûts. La mutation qui s'opère
nécessitera plus d'ingénieurs et de commerciaux. Il s'agit de
devenir des concepteurs assembleurs. Dès aujourd'hui, les fournisseurs
extérieurs participent de plus en plus, en amont, à la
conception- même du produit. Les robots sont capables d'assurer les
différents montages. Commandés à distance, via les
réseaux, peut-être bientôt peupleront-ils à eux seuls
les usines. Les effets de cette évolution sont multiples. Tous les
processus de production vont s'accélérer. Managers et
salariés devront apprendre à réagir plus vite. A ce jour,
chez Renault par exemple, entre le moment où l'on décide de
fabriquer une nouvelle voiture répondant à tel cahier des charges
et la livraison du premier modèle, il s'écoule environ
vingt-quatre mois. Il y a dix ans ce délai était de six ou sept
ans. Le mouvement va s'accélérer. De même entre le moment
où le client commande et celui où il reçoit sa voiture.
D'autant que, demain, lorsqu'il aura pris l'habitude de commander via les
réseaux, le consommateur sera plus exigeant et imposera des
délais très raccourcis.
On voit bien ici la propagation du phénomène des
réseaux d'entreprise, associée au développement de la
robotisation...
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