La gestion des risques de taux d'intérêt et de change par l'approche ALM: Le cas de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)par Arouna Soro CESAG - Master en Banque et Finance 2006 |
2.1.3/- La démarche ALMPour réaliser l'équilibre risque/rentabilité, la démarche ALM peut se scinder en trois phases20(*) : - définition du champ de la gestion, c'est-à-dire ses attributions et relations avec les autres divisions de l'organisation, - identification et mesure des risques - gestion effective de ces risques en en précisant les objectifs, contraintes et actions de gestion Notons cependant que l'ALM ne se considère pas comme la panacée face à tous les risques que pourrait rencontrer une banque. Elle n'est impliquée que « dans la gestion des risques que son activité fait encourir à l'établissement. Mais elle n'a pas vocation à gérer l'ensemble des risques21(*) ». Reste alors que certaines situations exceptionnelles telles que les faillites d'autres banques sources de « run on bank », les catastrophes naturelles, les conflits ou guerres et autres émeutes sont difficilement prévisibles et se prêtent moins à une mesure quantitative. Tout au plus leurs effets peuvent faire l'objet d'estimation ou de simulations de « stress scenario22(*) ». 2.1.4/- Les clés du succès en matière d'ALMPour réussir, l'ALM requiert : - une forte implication des hautes instances de direction - la constitution d'un Comité de Gestion/Passif ou Comité ALM aux tâches et responsabilités bien définies et disposant de toutes les ressources humaines, matérielles ou financières pour mener à bien son activité - un système d'information performant et adéquat permettant une bonne remontée d'information ; c'est le principe du « Garbage In, Garbage Out » - des décisions et recommandations compréhensibles, claires, pertinentes, cohérentes et facile à mettre en oeuvre par l'organe opérationnel. - des indicateurs de gestion pertinents pour servir de tableau de bord. 2.2/- Généralités Sur Le Risque Et Nécessité De Sa GestionNous définirons ici la notion de risque, avant de traiter de la nécessité de la gestion du risque et de la problématique que pose cette gestion. 2.2.1/- Définition du risqueLorsque les flux de trésorerie escomptés à une date future ne peuvent être prévus avec certitude dans une décision financière, il y a risque du fait de cette incertitude23(*). Le risque inclut alors la survenance de mauvais résultats c'est-à-dire des rendements inférieurs à ceux escomptés tout comme il inclut celle de bons résultats à savoir des rendements supérieurs à ceux escomptés. Dans le premier cas on parle de risque négatif ou downside risk, c'est-à-dire le risque de voir les résultats tirés vers le bas. Dans le second cas, par contre, on parle de risque positif ou upside risk c'est-à-dire le risque d'avoir des résultats tirés vers le haut24(*). Cette situation met généralement le gestionnaire de risque, également appelé risk manager face une multitude d'éventualités. Il est, toutefois, entendu que ce qui inquiète le plus ce dernier n'est pas tant l'évolution positive de ses résultats mais plutôt le risque downside. Le risque étant défini, penchons-nous sur la nécessité de sa gestion. * 20 Michel Dubernet: « Gestion Actif/Passif et Tarification des Services Bancaires », Economica, Paris, 1997, p.14 * 21 Michel Dubernet, op. cité, p.15 * 22 Jean Dermine & Youssef F. Bissada: « Asset and Liability Management : A Guide to Value Creation and Risk Control », Prentice Hall, Pearson Education, Edinburgh Gate, Great Britain, 2002, p.99 * 23 Michel Levasseur & Aimable Quintart, op. cité, p.309 * 24 Aswath Damodaran, « Corporate Finance : Theory and Practice », 2nd Edition, Wiley, 2001, NJ, USA, p.150 |
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