Chapitre 2 : GENERALITES
SUR L'ALM ET LES
RISQUES BANCAIRES
Trois (3) paragraphes composent ce
chapitre : nous présenterons de façon générale
l'ALM avant de nous pencher sur le risque et sa gestion pour
mieux cerner la typologie des risques bancaires.
2.1/-
Généralités Sur L'ALM
Nous aborderons dans ce paragraphe, la
définition de l'ALM, son objet, sa démarche et les clés du
succès en ALM.
2.1.1/- Définition l'ALM
La Gestion Actif/Passif ou Asset and Liability Management
(ALM) peut être définie comme une méthode globale
et coordonnée permettant à une entreprise, et notamment à
une banque, de gérer la composition et l'adéquation de l'ensemble
de ses actifs et passifs et de son hors-bilan13(*).
2.1.2/- Objet
Pour comprendre l'objet de l'ALM, il faut se souvenir
que « la gestion globale des risques consistait avant 1970 à
la gestion du passif. Puis elle s'est étendue à la gestion de
l'adéquation de variation de valeur du couple actif/passif jusqu'en
1980. Depuis, elle s'est intéressée au calcul du rendement des
fonds propres. Les travaux actuels portent maintenant sur le pilotage de ce
rendement »14(*).
C'est pourquoi l'ALM « vise à maîtriser
dans les meilleures conditions de rentabilité des fonds propres, les
conséquences négatives potentielles des risques
financiers15(*) ». En d'autres termes il s'agit d'optimiser
la rentabilité des fonds propres tout en préservant un niveau
acceptable de risque de taux, de change et de liquidité et en assurant
une allocation des fonds propres de manière à adapter le volume
et la structure des emplois et ressources et des activités à
l'évolution du marché et à l'environnement financier et
réglementaire, notamment aux ratios prudentiels. On parle alors
d'optimisation du couple risque/rentabilité.
La gestion financière offre plusieurs techniques de
réduction ou de gestion du risque qu'on peut regrouper entre adossement,
immunisation, diversification et couverture à terme16(*). Mais si le risque et sa
gestion ont toujours préoccupé les banques et
établissements financiers, le recours à l'ALM en tant
qu'outil de pilotage, en plein essor depuis les années 90, est le
fruit d'une volonté plus active de mieux cerner le risque. Ce dernier
n'est plus considéré comme un élément
« intangible » sujet seulement à une mesure
qualitative. Dans le cas particulier des risques financiers imputables aux
soubresauts des marchés financiers, les techniques et outils de l'ALM en
permettent une meilleure définition, une mesure quantitative, donc plus
précise, une planification plus élaborée mais
également une gestion plus adéquate. « La gestion
actif/passif apporte des informations déterminantes dans les choix
stratégiques, sur les marges réalisées par produits ou par
activité, et donc sur les performances économiques des
différents secteurs, sur la sensibilité de l'établissement
aux évolutions des marchés financiers... »17(*). La plupart des concepts
utilisés en ALM ne sont pas nouveaux, mais leur application dans un
cadre plus cohérent fait de l'ALM un puissant outil de création
de valeur pour l'actionnaire et de contrôle du risque18(*). C'est ainsi que l'ALM
« débouche sur des préconisations d'action, en termes
de financement, de placement, de couverture et de tarification19(*) ».
* 13 Ancien arrêté
du 11 février 1993 (J.O. du 28 février 1993), France.
* 14 Denis Dupré et
Mohamed El Babsiri, « ALM : Techniques pour la gestion
actif/passif », éd. ESKA, Col., Economie Contemporaine, Paris,
1997, p20
* 15
http://coursenligne.sciences-po.fr/2004-2005/risques_bancaires/fascicule1.pdf
* 16 Michel Levasseur &
Aimable Quintart : « Finance », Economica,
Paris, 1990, p.317
* 17 Michel Dubernet:
« Gestion Actif/Passif et Tarification des Services
Bancaires », Economica, Paris, 1997, p.278
* 18 Deloitte :
« Financial Services Update », April 2005, p.5
(www.deloitte.com)
* 19
http://coursenligne.sciences-po.fr/2004-2005/risques_bancaires/fascicule1.pdf
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