6.2/- Les Faiblesses Du Dispositif
ALM
6.2.1/-
Le Comité ALM
- les membres composant ce comité sont rarement les
mêmes d'une réunion du comité à une autre.
Même si cela favorise la formation du personnel à l'ALM, cette
situation pourrait poser un problème de suivi et d'exécution des
recommandations du comité ;
- Cela pourrait également entamer la qualité des
travaux de ce comité si les nouveaux membres n'ont pas une bonne
perception de la situation de la Banque et de son environnement ;
- L'ALM semble trop centralisée au niveau du
Responsable de la Division de la Comptabilité des Prêts (DCP) qui
est en l'heure actuelle la seule personne qui en maîtrise
véritablement le processus. Même s'il est aidé dans sa
tâche par un analyste financier de la Division de Gestion des Risques
(DGR), cela pourrait poser un problème de compétence en cas
d'absence prolongée ou de démission de l'une de ces deux (2)
personnes qui constituent en fait la cellule de gestion actif/passif.
6.2.2/-
Le système d'information
Si le Comité se réunit
régulièrement chaque trimestre, ce qui est un
élément positif, il est à noter que ses conclusions sont
quelques peu coupées de la réalité financière et
économique de l'environnement et de la Banque. En effet :
- il n' y a pas de synchronisation parfaite dans le traitement
des informations entre celles provenant de la Comptabilité et celles
fournies par les services informatiques. Un retard dans le traitement
informatique fait que pour certains postes du bilan les encours peuvent
être différents selon que l'information provienne de la
Comptabilité ou des services informatiques qui alimentent
« l'Outil GAP » ;
- les anticipations de taux d'intérêt et de
change pour chaque trimestre sont malheureusement faites après que ce
dernier soit écoulé si bien que les informations entrées
pour les simulations ressemblent plus à des données
réelles mais qui ne se rapportent pas à la date
d'arrêté retenue pour les simulations. En effet les taux
d'intérêt et les cours de change ne sont pas fournis en temps
réel par la BCEAO ce qui biaise les simulations.
6.2.3/-
L'outil de simulation GAP
Comme toute simulation, les résultats qu'elle fournit
sont fortement dépendant des anticipations du risk manager. Il
y a donc de la subjectivité dont il faut tenir compte avant toute
conclusion hâtive.
6.2.4/-
Le risque de taux d'intérêt
- les résultats de la simulation mesurent l'impact de
ce risque seulement sur le PNB et sur les fonds propres effectifs. La mesure de
risque ne tient pas compte de son impact sur la valeur patrimoniale de la
Banque ce qui enlève à celle-ci un élément
essentiel d'analyse notamment en terme de prix de revente de certains
actifs ;
- la courbe des taux utilisée est en avance d'au moins
trois (3) mois sur la période pour laquelle les simulations sont faites.
Par exemple, pour la simulation de Juin 2005, nous avons utilisé les
taux d'Août et de Septembre 2005.
6.2.5/-
Le risque de taux de change
- subjectivité dans l'anticipation de
l'évolution des cours de change et donc résultats de la
simulation à analyser avec un peu plus de recul ;
- les cours de change utilisés ne correspondent pas
exactement aux taux effectifs de la date d'arrêté retenue pour les
simulations car ils sont communiqués en retard par la BCEAO.
- la mesure de ce risque ne tient pas compte de son impact sur
les fonds propres et sur la valeur patrimoniale de la banque ;
- la mesure ne fournit pas non plus les positions nettes par
devises, les variations et volatilités de celles-ci surtout en ce qui
concerne la devise dans laquelle la Banque est le plus exposée.
6.2.6/- Les seuils d'intervention
pour les actions de couverture des risques
Tels que fixés actuellement, ils n'ont jamais
été atteints encore moins dépassés. On en
déduit que leur niveau actuel, s'il n'est pas entaché
d'arbitraire, repose alors sur un calcul aujourd'hui caduque. Le seuil
d'intervention du risque de change (0.50%), par exemple, date de 1981. Il se
pourrait alors que ces seuils soient surévalués alors que leur
remise en cause n'est pas d'actualité à la BOAD.
6.2.7/-
La tarification
La BOAD ne dispose pas encore d'une comptabilité
analytique ou comptabilité de gestion et d'un contrôle de gestion
favorisant l'éclatement de la Banque en centres de
responsabilités. Cet éclatement notionnel permettrait de
distinguer un centre de « collecte », un centre de
« crédit » et un centre « ALM »
afin de mieux prendre en compte les taux de cessions internes dans la
tarification des prêts. Cela induirait par conséquent une
meilleure allocation des fonds propres. Signalons toutefois qu'un projet de
mise en place de la fonction contrôle de gestion est en cours
d'étude.
6.2.8/-
L'allocation des fonds propres
Elle ne tient pas compte des risques que chacune des deux
activités (Banque ou FDC) de prêts fait courir à la Banque.
Seule la part de l'activité aux financements effectués par la
BOAD est prise en compte dans l'allocation des fonds propres. Cela implique une
absorption inadéquate des pertes par ces fonds et leur mauvaise prise en
compte dans la tarification.
Le tableau synoptique de la page suivante reprend les forces
et faiblesses du dispositif de gestion des risques de taux
d'intérêt et de change. Au regard des forces et faiblesses du
dispositif Gestion Actif/Passif ci-dessus décrites, il ressort que l'ALM
à la BOAD présente de nombreuses forces malgré la mise en
place relativement récente de cette fonction. Au demeurant, force est de
constater que certaines faiblesses réduisent encore l'efficacité
de la fonction en tirant vers le bas ses performances. Si elles étaient
corrigées, la fonction ALM pourrait exploiter tout son potentiel
notamment en termes de techniques de mesure et d'analyse des risques.
|
Forces
|
Faiblesses
|
Le Comité ALM
|
- Intègre des personnes relevant d'une diversité de
fonctions
- Formation accrue du personnel à l'ALM en les faisant
participer aux réunions du Comité
- Réunions périodiques permettant un suivi
régulier des risques
|
- La composition du Comité n'est pas stable : cela
pourrait poser un problème de qualité des travaux du
comité ou de suivi et de maîtrise de l'ALM à moins de
répondre à un souci de formation d'autres membres du
personnel ;
- L'ALM centralisée sur la personne du Responsable de la
Division de la Comptabilité des Prêts (DCP)
|
Le système d'infor-
mation
|
|
Il ne fournit pas des données exploitables en temps
réel à la DGR. Les taux d'intérêt et de change
utilisés pour les simulations ne correspondent pas à ceux de la
période du fait du retard accusé dans leur mise à
disposition par la BCEAO.
|
L'outil GAP
|
Outil didactique et facile à utiliser
|
Le résultat des simulations dépend des
anticipations de taux du gestionnaire : forte subjectivité
|
Le risque de taux d'intérêt
|
- Gestion plus aisée : pas de taux variables à
gérer
- Simulations offrant plusieurs scénarii d'analyse
- Risque mesuré en volume (gap) et par son impact sur le
PNB et les fonds propres.
|
Impact sur la valeur patrimoniale de la Banque non
mesuré.
|
Le risque de change
|
- Panier réduit de devises d'emprunt et diversité
de techniques de couverture
- Transfert du risque aux emprunteurs
- Simulations offrant plusieurs scénarii d'analyse
- Risque mesuré par son impact sur la marge de change et
par les tombées en prêts et ressources en devises
|
- La mesure de son impact n'est limitée qu'à la
variation de la marge de change : l'incidence du risque sur la valeur
patrimoniale n'est pas prise en compte.
- La simulation ne fournit pas la position nette ouverte par
devises et les variations respectives de celles-ci de sorte à savoir la
devise dans laquelle la Banque est le plus exposée et la
volatilité de celle-ci.
|
Les seuils d'inter-vention
|
- Indicateurs pour le déclenchement des actions de
couverture à initier
- Gestion des risques plus souple avec la fixation de limites
|
-Pertinence des seuils fixés est sujette à
caution : ils n'ont jamais été dépassés.
Est-ce le signe d'une bonne gestion ou d'une mauvaise évaluation de ces
seuils?
- Seuils sensiblement élevés ce qui
renchérit les taux client
|
La tarifica-tion
|
Prend en compte tous les coûts impliqués et les
marges de couverture nécessaires
|
-Absence d'un contrôle de gestion efficace
-Pas d'éclatement notionnel de la Banque en centre de
« collecte », centre de
« crédit » et centre « ALM »
pour tenir compte des taux de cessions internes et d'une meilleure allocation
des fonds propres.
|
L'allo-cation des fonds propres
|
Selon la proportion des concours des activités Banque et
FDC aux financements effectués par la BOAD
|
Les risques effectivement encourus ne sont pas pris en compte de
façon explicite ce qui biaise la politique de tarification et
l'absorption des pertes conjoncturelles.
|
Tableau 8 :
Forces et faiblesses du dispositif ALM de la BOAD
|