La gestion des risques de taux d'intérêt et de change par l'approche ALM: Le cas de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)par Arouna Soro CESAG - Master en Banque et Finance 2006 |
4.2/- La Gestion Du Risque De ChangeNous n'aborderons que les risques de change de transaction et de traduction dans la mesure où ils sont non seulement les plus fréquents mais aussi ceux qui concernent le plus la BOAD. Elle n'a pas de filiale à l'étranger c'est-à-dire hors de l'UEMOA et n'est donc pas concernée par la consolidation de comptes en devises. 4.2.1/- Le principePour se couvrir contre le risque de change, il convient d'annuler les positions de change (courte ou longue) dans chaque devise concernée. 4.2.2/-Les techniques de couvertureElles sont sensiblement les mêmes qu'il s'agisse d'un risque de traduction ou de transaction. Au demeurant, « le premier résultat des recherches en risque de change montre qu'une diversification est profitable et qu'il ne faut couvrir que partiellement un bilan. La partie à couvrir peut l'être relativement facilement en raison du développement des produits de couverture »89(*). 4.2.2.1/- La couverture du risque de transaction Elle se fait par des opérations symétriques d'achat/vente au comptant ou à terme des devises concernées. Ainsi, au comptant ou à terme on: - achètera la devise en défaut en cas de position courte - vendra la devise en cas de position longue - procèdera à des swaps cambistes, des swaps de change et autres options de change - financera par des emprunts dans la même devise, les positions de change portant sur les titres étrangers, libellés en devises, et dites positions structurelles 4.2.2.2/- La couverture du risque de traduction Pour ce type de risque par contre, l'établissement fera périodiquement deux (2) types d'opérations : - achats de devises si l'on fait des pertes en devises - ventes de devises en cas de gains. Il est important de signaler que, ces opérations doivent être égales en montant au résultat (gain ou perte) constitué sur la période. 4.3/- La Limitation Des Risques Ou Seuils D'interventionComme l'on peut s'en apercevoir au vu de ce qui précède, les techniques de mesure et de gestion des risques sont diverses. Outre les pistes qu'elles offrent au gestionnaire de risque, il est souhaitable, pour plus de commodité, que la hiérarchie bancaire à travers le Comité ALM se fixe d'autres règles de gestion des risques. En général, il s'agit de limites ou seuils d'intervention au-delà desquels la banque doit déclencher des actions de couverture de ses risques de taux d'intérêt et/ou de change. Ces seuils peuvent concerner des éléments tels que la marge d'intérêt, les fonds propres, l'assiette du risque, le volume des encours, les positions en devises ou encore les provisions stop-loss qui sont des provisions destinées à couvrir les excédents de pertes. Par exemple, une banque pourrait juger supportable toute dégradation de sa marge de transformation inférieure à 2% suite à une variation néfaste des taux d'intérêt. Rien ne sera alors initié pour couvrir son risque de taux d'intérêt. Par contre au-delà de ce seuil, elle déclenchera les mesures de couverture idoines pour ne pas détériorer davantage sa situation.
La première partie de ce document, après avoir présenté la BOAD, nous a dressé le cadre conceptuel de l'ALM, des risques et de leurs techniques de mesure et de gestion. Il est souvent dit, à tord ou à raison, qu'entre la théorie et la pratique se trouve un gap. Dans la seconde partie de notre travail, nous nous appesantirons sur la pratique de l'ALM à la BOAD. Cela nous permettra d'apprécier l'ampleur du gap entre ce qui est fait à la BOAD et ce qu'on peut lire dans la littérature bancaire. * 89 Denis Dupré et Mohamed El Babsiri, op,.cité, p.133 |
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