Le 07 avril 2006, à son bureau, au service
communication de la mairie de Villepinte
Durée de l'entretien: 25 minutes
L.M: Leila Mokeddem: Depuis quand le Villepinte
Magazine existe-t-il?
G.H: Guillaume Huet: La nouvelle formule
existe depuis janvier 2003. Mais la création du journal en
lui-même remonte aux années 80. L'ancienne formule est assez
ressemblante de la nouvelle, à la seule différence que l'ancienne
était un peu moins structurée. Le nom du journal a aussi
changé: le premier journal était connu sous le nom du "Villepinte
Avenir", puis le "Villepinte Info" jusqu'en 2003, et aujourd'hui le "Villepinte
Magazine"
L.M: Quelles sont les personnes qui travaillent au
service communication?
G.H: Le service communication est
composé de deux infographistes qui travaillent sur PAO, d'un
rédacteur et d'un rédacteur en chef (moi-même). Nous
n'avons pas de photographes nous faisons les photos nous-même. Si besoin
est, nous pouvons faire appel à des photographes prestataires pour
certains événements, pour des commémorations ou des
soirées spéciales. Cela reste très rare, c'est seulement
quand nous ne pouvons pas nous déplacer par manque de temps. Depuis que
nous sommes équipés en matériel numérique, cela
nous a facilité le travail et raccourci les délais. Il y a
également une attachée de communication qui récolte des
informations pour les articles et elle prend aussi les photographies. Enfin, il
y a la directrice de la publication en la personne du maire.
lL.M: Comment faites-vous si vous avez besoin de
publier une photographie extérieure protégée?
G.H: Le service PAO est doté d'un fond
important de cd-rom libres de droits, nous n'avons pas encore fait appel
à des sociétés extérieures pour obtenir une
photographie.
L.M: Comment se passe l'impression du
journal?
G.H: Nous travaillons avec une imprimerie
extérieure (donc prestataire), qui travaille avec nous depuis quelques
années déjà et tout se passe bien. Le journal nous est
remis en temps et en heure, et la qualité de l'impression est tout
à fait satisfaisante.
L.M: Quelles sont les différentes étapes
pour la réalisation du journal au sein du service
communication?
G.H: Au début du mois, je fais une
proposition au cabinet du maire, sur l'ensemble du journal à venir.
C'est à ce moment-là que je fais des ajustements, et ensuite je
passe à la rédaction et je prends les photographies
nécessaires. A partir de là, nous procédons à une
première sortie imprimante que l'on peaufine et que l'on remet à
la directrice de la publication (Madame le maire). Celle-ci effectue une
relecture et procède éventuellement à des corrections,
notamment sur des sujets sensibles. Le bouclage a généralement
lieu la quinzaine qui précède la parution, ce n'est jamais
très fixe et la date peut changer en fonction des difficultés
rencontrées.
L.M: Pourquoi le choix d'un journal
bimestriel?
G.H: Le journal paraît depuis toujours
en bimestriel. Nous avons continué sur la lancée du
marché, mais je pense que c'est un journal qui va évoluer.
L.M: A combien d'exemplaires le Villepinte Magazine
paraît-il?
G.H: Le journal paraît à 14 000
exemplaires qui sont distribués dans les boîtes aux lettres des
habitants par un distributeur privé et non plus par La Poste avec qui la
distribution n'était pas satisfaisante (tous les journaux
n'étaient pas forcément distribués). Il y a une
quantité d'exemplaires qui est réservée aux accueils des
différentes structures de la ville (associations, centres
aérés,etc.) et aux salles d'attentes.
L.M: Quel doit-être, selon vous, le rôle
d'un journal municipal?
G.H: Un journal municipal doit permettre de
répondre aux attentes des habitants. Il y a plusieurs types de demandes:
loisirs, politiques, etc. Le journal doit informer, et rendre visible les
points importants de l'actualité de la ville.
L.M: Est-ce le cas avec le Villepinte
Magazine?
G.H: Oui je pense que le Villepinte Magazine
répond à bon nombre d'attentes des habitants, enfin du moins je
l'espère. Notre journal est assez complet et il traite de tous types
d'informations. Nous recueillons les opinions des habitants à travers
certains sujets, nous diffusons des informations à venir
(réunions, manifestations culturelles, etc.) et nous rendons compte de
ce qu'il s'est passé durant le mois et demi passé.
L.M:Quel est le rôle du maire dans à la
parution du journal?
G.H: Madame le maire est la directrice de la
publication, elle est responsable de la parution. Elle a toujours son accord
à donner avant la parution, on ne fait rien paraître sans qu'elle
soit consultée. Il y a forcément une influence politique qui se
retrouve dans le journal. Cette influence est bien sûr voulue par le
maire, lorsque les actions municipales sont mises en avant par exemple. Selon
moi, son intervention dans le journal est bien dosée, elle n'intervient
ni trop, ni pas assez. Ses interventions évoluent en fonction des
périodes, ou en fonction des projets en cours.
L.M: Ce rôle était-il le semblable pour
le maire précédent?
G.H: Je ne sais pas, je suis arrivée
il y a trois ans juste après son élection. Tout était
nouveau: le maire et son équipe, ainsi que le journal qui a
changé de format à ce moment.
L.M: D'un point de vue du budget, des recettes
publicitaires...
G.H: Il n'y a pas de recettes publicitaires,
mais là aussi cela va évoluer. Concernant le budget, je ne suis
pas sûr que l'on puisse vous le communiquer. Tout ce que je peux vous
dire c'est le coût d'un numéro: 5 300 TTC avec distribution, et
mise sous blister comprise.
Résumé et analyse de
l'entretien:
Il nous est apparu intéressant de questionner le
rédacteur en chef du Villepinte Magazine pour qu'il puisse nous
renseigner sur la réalisation et sur le fonctionnement du journal.
Pour Guillaume Huet, le rôle du journal municipal est
d'informer les habitants sur les événements, sur les travaux, et
sur les projets de la ville.
Quant au rôle du maire dans le journal, Guillaume Huet
pense que celui-ci est important: le maire émet son accord, ou son
désaccord sur les sujets et sur la façon de les traiter. Selon
lui, elle intervient de façon raisonnable lors des différentes
étapes de la réalisation du journal, ni trop, ni pas assez.
En ce qui concerne les chiffres, le rédacteur en chef
ne souhaite pas communiquer dessus. Il ne souhaite pas non plus diffuser la
maquette du journal, selon lui le maire et la politique de communication voulue
au sein de la ville est peu ne sont pas pour une coopération et une
divulgation de leurs informations (pourtant pas secrètes) sur le
Villepinte Magazine.
4/ L'image du maire de Villepinte
Le maire de Villepinte est également très
regardant en ce qui concerne son image dans le Villepinte Magazine.
L'éditorial du maire avec la photographie, et les grandes lignes
à suivre qui sont parfois un peu caricaturales en fin de texte: "Nous
sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".
Elle est assez directrice dans les choix de la publication des
sujets en général, et dans le choix de la publication la
concernant directement (photos, citations, apparitions en public). Elle
souhaite conserver une image sobre mais toutefois efficace. Contrairement au
maire de Tremblay-en-France, Martine Valleton se donne une image un peu plus
distante vis-à-vis de ses apparitions dans le journal, bien que sa
communication externe soit bien établie via internet, et même les
sms. Dans le Villepinte Magazine, elle apparaît comme un maire dynamique,
sérieux, et soucieux de sa ville et de ses habitants. Elle y
apparaît sympathique, et détendue, mais pas autant que M.
Asensi.
Elle est souvent citée, mais en terne d'image
photographique elle n'apparaît que deux à trois fois dans chacun
des numéros. Nous constatons qu'elle souhaite parfois garder un certaine
distance. Elle répond régulièrement dans le Villepinte
Magazine à trois questions:
Trois questions à Martine
Valleton
Villepinte Magazine : Pourquoi mettre en place un
nouveau Conseil ?
Martine Valleton : Il faut bien
reconnaître que les Conseils Communaux de Prévention de la
Délinquance (CCPD), étaient souvent « virtuels » car
ils s'accordaient mal, coordonnaient difficilement avec les instances de suivi
du Contrat Local de Sécurité. En ce sens, la création des
CLSPD peut représenter un réel progrès. Une seule instance
pourra coordonner, adapter et faire évoluer les actions de l'ensemble
des partenaires participant aux politiques de prévention et de
sécurité.
Villepinte Magazine : Pourquoi le CLSPD est-il
présidé par le Maire ?
Martine Valleton : Le fait
que ce Conseil soit placé sous la responsabilité du Maire est une
bonne chose : la présidence unique permet une meilleure
réactivité et une plus grande efficacité. Il y a
légitimité à ce qu'un élu local porteur et garant
des projets sur un territoire communal ou intercommunal, soit en mesure de
piloter les actions liées à ces problématiques en lien
avec tous les autres processus dans lesquels nous sommes engagés. Je
pense à la politique de la ville dont j'ai confié la conduite
à Dalila Oudia, Maire-adjoint chargé de la politique de la ville
et des anciens combattants, aux contrats enfance, jeunesse, sport, aux contrats
éducatifs locaux...
Villepinte Magazine : quelles seront les autres
priorités du CLSPD ?
Martine Valleton : La
prévention et la sécurité routière sont des axes
sur lesquels nous pouvons avancer pour modifier des comportements, sensibiliser
les usagers au respect des règles et bien entendu éviter des
morts et des blessés. Enfin, je crois que nous devrons prendre en compte
l'accès aux droits, le traitement des violences conjugales, et plus
globalement l'aide aux victimes.
Nous voyons bien ici que le maire instaure un climat de
sérieux, et un contexte préétabli à travers ces
trois questions. Cette rubrique lui permet de s'exprimer sur des sujets
importants qui concernent la ville, et elle lui permet aussi de formater ses
réponses de manière réfléchie et
conventionnelle.
Elle adopte très certainement ce type de rubrique en
vue de véhiculer une image rassurante.
Les points forts de son image:
- une femme politique sérieuse
- " " rassurante
- " " présente dans sa
ville et pour ses habitants
- " " réfléchie et
rationnelle dans ses propos
Tout comme pour le journal de Tremblay, la ligne
éditoriale du magazine de Villepinte joue un rôle majeur pour
l'image du maire. Le maire de Villepinte utilise les mêmes "ruses" que
celui de Tremblay en ce qui concerne l'usage de l'éditorial. Dans le
journal de Villepinte, l'éditorial paraît sous le nom de "Edito de
votre maire", le maire donne ici son avis sur l'actualité de la ville et
de la France (exemple lors du CPE). Martine Valleton s'exprime de
manière plus distante avec ses lecteurs, elle établit conne une
sorte de hiérarchie entre elle et les habitants. En effet, elle utilise
le pronom "Nous" de façon moins systématique que pour le maire de
Tremblay. Elle plante le décor généralement avec des
phrases telles que "Votre journal municipal vous présente dans son
dossier..."; elle se place comme un maire paternaliste avec des expressions
comme "Nous sommes là pour vous garantir un avenir meilleur".
La ligne éditorial du Villepinte Magazine:
Le Villepinte Magazine répond à un besoin
d'informations variées et utiles aux habitants, à travers:
- Des rubriques axées sur la diversité des
informations de la ville.
- Des sujets qui répondent aux attentes des habitants,
qui portent notamment sur la sécurité et sur la famille.
- Journal au style rigoureux et au ton sérieux.