Hypothèses de travail
1 Si nous partons du principe que les archives de radio et de
télévision portent la mémoire et l'histoire d'un peuple,
les sauvegarder, conserver et protéger reviendrait à sauver une
grande partie du patrimoine national.
2 Si la politique de promotion et d'utilisation à des
fins culturels des archives est réussie, elle peut stimuler une
politique durable de conservation et de sauvegarde du patrimoine audiovisuel au
Bénin. Plus clairement si l'accès permanent est le but de la
conservation,
garantir le contact entre le public et les documents d'archives
permettrait de mettre en
oeuvre des opérations de préservation et de
sauvegarde.
3. Au constat que ces archives revêtent
une grande importance pour les pays développés, y font l'objet
d'une préoccupation constante et constituent des points d'appui au
développement, la sérieuse conservation, la protection et la
sauvegarde des archives pourraient donner au Bénin des arguments pour
son développement.
Objectifs
Objectif général
Notre travail soutenu par le stage professionnel vise
principalement à sortir le patrimoine audiovisuel au Bénin-
notamment les archives de radio et de télévision publiques - de
l'ornière en le mettant au coeur des préoccupations d'ordre
culturel.
Objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif principal nous partirons des
objectifs spécifiques :
¾ Faire le point sur la situation générale
des archives de radio et de télévision au Bénin
¾ Amener le secteur du patrimoine audiovisuel à
profiter de la révolution technologique qui s'organise autour du
numérique.
¾ Permettre de réunir les éléments
qui feront naître au Bénin une culture professionnelle de
conservation et de sauvegarde des archives audiovisuelles.
¾ Pouvoir convaincre la communauté nationale dans
ses composantes sur les différents enjeux rattachés aux archives
audiovisuelles
¾ Garantir l'accès du plus large public aux
archives audiovisuelles
Justification du choix du sujet
Plusieurs raisons nous ont amené à porter la
réflexion sur ce type de sujet. Ces raisons sont aussi pertinentes les
unes que les autres.
D'abord, notre démarche nous est suggérée
par une insuffisance de travail sur la question des archives de l'audiovisuel
au Bénin. Pis encore, on en rencontre très peu qui
présentent l'enjeu de promotion culturelle de ces archives de radio et
de télévision. De ce point de vue, nous pensons combler un grand
fossé en fléchant selon notre vision des pistes de sortie.
Ensuite, le constat laisse apparaître que les archives
audiovisuelles renferment une mine importante d'informations et que
paradoxalement, elles restent à l'écart du public. La question de
l'accès du public aux archives n'est pas encore une
réalité au Bénin.
Par ailleurs, notre double casquette de communicateur et de
futur gestionnaire du patrimoine culturel, nous renvoie à ce devoir de
conscience vis-à-vis des archives. En effet en tant que professionnel
des médias, elles revêtent pour nous un intérêt de
poids et sont constamment sollicitées à plusieurs étapes
de nos activités. L'importance de ces archives est si forte qu'à
défaut d'en avoir sur place, concernant le plus souvent notre propre
histoire, le Bénin est parfois obligé de faire la quête
auprès d'autres institutions comme l'INA (Institut national de
l'audiovisuel) qui les conservent mieux. Aujourd'hui, il est plus que jamais
nécessaire d'inverser la tendance en trouvant les méthodes pour
conserver nos propres archives et en nous mettant dans une position centrale
face à des exploitants de toutes natures. Notre conscience de futur
gestionnaire du patrimoine culturel recommande que l'on pense d'ores et
déjà à imaginer des actions de promotion culturelle de ces
documents. Les archives pour servir la société qui les a
produites doivent, entre autres, faire l'objet d'une communication culturelle
qui vient en appui à des actions culturelles concrètes si elle ne
les complète pas.
En outre, nous avons choisi de camper l'analyse sur les
archives audiovisuelles des chaînes nationales publiques parce
qu'à côté des chaînes privées de radio et de
télévision, elles sont incontestablement au Bénin les
seules à disposer dans leurs magasins des archives très
anciennes. Très grossièrement, les archives « les plus
significatives » du Bénin sont détenues par elles. Les
chaînes libres ayant vu le jour après 1997, suite à la
libéralisation de l'espace audiovisuel, n'ont en leur possession que des
documents récents. Le recul temporel qu'exige l'appréhension du
patrimoine culturel nous oblige de ce point de vue à nous appuyer sur
les archives publiques. D'un autre côté, les archives
audiovisuelles de ces chaînes sont perçues comme une
propriété publique. Compris ainsi, la démarche d'une
valorisation des archives audiovisuelles des chaînes privées se
révélera moins facile que dans le cadre des chaînes
publiques (comme le démontre notre projet de création d'un Centre
Culturel des Archives Audiovisuelles plus loin) et fera appel dans le premier
cas à des procédures de droit assez bien compliquées que
nous avons voulu éviter. Ceci n'exclut en revanche pas les chaînes
privées de l'ensemble de la problématique
de l'archivage audiovisuel. Les principes de conservation et de
mise en valeur avancés dans ce travail sont
également applicables à ces médias
alternatifs. Enfin, nous pensons qu'un tel sujet peut servir de déclic
au niveau des décideurs afin qu'ils aident à
faire de la question de l'archivage audiovisuel une
préoccupation nationale à travers l'édiction de
politiques
claires à l'instar de celles concernant les autres
aspects de la vie nationale.
Tous ces éléments vont justifier les choix
contenus dans cette étude qui sera un écot au débat sur
le
développement national au Bénin.
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