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L'adaptation cinématographique d'une Å“uvre littéraire: le cas du roman le pain nu de Mohamed Choukri


par Hamza Mangla
Université Chouaib Doukkali d'El Jadida - Licence 2023
  

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Introduction

La première partie de notre étude portera sur les aspects théoriques visant à saisir les principaux concepts que nous allons aborder tout au long de ce travail ; Dans le premier chapitre, nous allons aborder les définitions des concepts, à savoir le roman comme étant une oeuvre littéraire, puis le cinéma, le film et enfin le scénario. Dans le chapitre suivant, nous présenterons les concepts clés suivants : l'adaptation cinématographique, ensuite les différents types de l'adaptation cinématographique suivie des enjeux rencontrés lors du processus d'adaptation.

Chapitre 1. Définition des concepts de base

Avant d'entamer notre étude, nous proposons les définitions des concepts clés liés à notre thème de recherche :

1. 1. Définition de l'oeuvre littéraire

Tout d'abord le terme « oeuvre » dans son sens large est connu comme une chose produite par l'homme. À cet égard, il s'agit peut-être d'un produit intellectuel, littéraire, artistique (poème, chanson...) ou d'un objet matériel (les bâtiments ...). L'oeuvre, est définie dans le dictionnaire le Mini Robert comme étant : « un ensemble des réalisations d'un artiste ou d'un auteur3 ».

Quant au mot « littéraire » vient du latin « littératures », c'est un adjectif qui renvoie à ce qui appartient à la littérature4.

En somme, une oeuvre littéraire est donc une création intellectuelle d'un auteur qui vise à exprimer une intention esthétique. Ces oeuvres racontent souvent une histoire, que ce soit à la première ou à la troisième personne. Ainsi, l'oeuvre littéraire peut appartenir à différents genres, tels que le récit, le drame et l'épique.

3 Le mini robert, Dictionnaire de français, Paris, Seuil, 2003, pp. 55-56.

4 https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/litteraire (consulté le 9/11/23)

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1. 2. Définition du roman

Le roman est définit à l'origine dans le dictionnaire du français Larousse comme étant une « OEuvre d'imagination en prose dont l'intérêt réside dans la narration d'aventures, l'étude de moeurs ou de caractères, l'analyse de sentiments ou de passions5. »

Formellement, il s'agit d'une unité de réflexion narrative, un savoir-faire ou une production textuelle d'un auteur (romancier) « Le romancier;[...] est la seule forme d'art qui cherche à nous faire croire qu'elle donne un rapport complet et véridique ; de la vie d'une personne réelle. 6»

Ainsi, le roman ne peut être qu'une histoire; défini selon Henri Colet comme étant :

« Ce qu'on appelle proprement romans sont des histoires feintes d'aventures amoureuses, écrites en prose avec art, pour le plaisir et l'instruction des lecteurs. Je dis des histoires feintes pour les distinguer des histoires vraies ; j'ajoute aventures amoureuses parce que l'amour doit être le principale sujet. Il faut qu'elles soient écrites en prose pour être conformes à l'usage de ce siècle ; il faut qu'elles soient écrites avec art et sous certaines règles, autrement ce sera un amas confus sans ordre ni beauté. 7»

Au cours des siècles, le roman a connu plusieurs formes et avait occupé différents statuts et profils. Aujourd'hui, le roman est la forme littéraire écrite la plus dominante. Qui a du succès par rapport à la poésie, car il se caractérise par sa diversité en technique, longueur et structure ; d'ailleurs l'écrivain est libre d'appliquer la structure qui convient à son sujet choisi.

1. 3. Définition du cinéma

Le septième art est une autre appellation du cinéma. Le moyen d'expression qui touche un public plus vaste, ses amateurs sont innombrables, passant une grande partie de leur temps devant le grand écran en regardant des films.

5 Larousse: Dictionnaire de français, Paris, SA, 2003

6 Etude littéraire. Disponible sur http://citations.webescence.com. Consulté le 13/10/2023

7 Henri Colet, Idée sur le roman, Yves Stallone, Dictionnaire du roman, Armand Colin, 2012, pp. 257-258.

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A son apparition, il se définit comme : « Dès ses débuts, le cinéma a été considéré comme une entreprise prioritairement commerciale : pour Edison, il s'agissait surtout de faire payer des droits à tous les producteurs et réalisateurs de films qui utilisaient les nouveaux procédés techniques mis sur le marché (pellicule, caméra, projecteur.8 »

Ainsi, le cinéma est appelé aussi « le septième art ». Cette expression a été forgée par un critique franco-italien, Ricciotto Canado, qui avait publié, en 1923, le manifeste des sept arts. Il défendait alors l'idée que le cinématographe, récemment inventé, n'était pas seulement une industrie et qu'il s'ajoutait aux six arts majeurs.

Selon Akira Kurosawa : « Le cinéma ressemble tellement aux autres arts ; s'il y a des caractéristiques éminemment littéraires, il y a aussi des caractéristiques théâtrales, un aspect philosophique, des attributs empruntés à la peinture, à la sculpture, à la musique.9 »

Enfin, le cinéma est une forme de divertissement populaire dans le monde entier qui consiste à regarder des films dans des salles obscures.

1. 4. Définition du film et du réalisateur

Le film signifie la pellicule vierge sur laquelle l'oeuvre cinématographique est enregistrée, cette dernière est entièrement réalisée par le réalisateur, celui qui réalise le film avec la participation du scénariste, qui imagine les scènes et dirige l`ensemble des acteurs.

Le film peut appartenir à différents genres : film fantastique, aventure, historique, science- fiction et romantique.

1. 5. Définition du scénario

Étymologiquement, le scénario est un terme d'origine italienne, qui vient de l'italien, scena qui signifie scène ; dans son premier sens, il désigne la scène du théâtre.

8 Anne-Marie, L'adaptation du roman le comte de monte- crist, thèse de Doctorat, Université du Québec à Montréal, 2010, pp. 16-17.

9 https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/14779 consulté le 13/10/2023

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Au sens moderne, on peut le définir comme « un texte narrât-descriptif écrit en vue d'être filmé [...]. Le scénario est le modèle du film à faire, il est à la fois figuration et schéma directeur du fil.10 »

A partir de cette définition, on peut dire que le scénario est un passage de l'écrit vers l'oral, un texte écrit destiné à être lu à haut voix au moment du tournage du film. Il est la base de ce dernier parce qu'il doit être imaginé, vu et lu.

Le scénario ne peut pas être réalisé sans scénariste, celui qui écrit l'histoire du film en rédigeant les dialogues, et en décrivant les situations et les décors.

Chapitre 2 : Phénomène de l'adaptation cinématographique 2. 1 : Définition de l'adaptation cinématographique

Cette section traitera la définition de l'adaptation d'une manière générale pour arriver à la définition de l'adaptation littéraire au cinéma, ou en d'autres termes l'adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire.

Diverses définitions peuvent être apportées à l'adaptation. Nous avons opté pour quelques-unes recueillies de sources différentes.

La première définition est celle tirée du dictionnaire Vocabulaire technique du cinéma, qui définit le terme « adaptation » comme étant une préparation, un travail littéraire préparatoire effectué à partir d'une oeuvre préexistante (roman, nouvelles, pièce) ou d'un sujet original pour assurer sa transformation en terme cinématographique [adaptation] synonyme de traitement. L'adaptation constitue la première étape du travail de présentation, elle précède la mise au point de la continuité dialoguée et du découpage. 11

Le terme « adaptation » est aussi défini par Gérard-Denis FARCY comme étant la réécriture d'une oeuvre à partir de sa forme originelle vers une nouvelle forme, sans,

10 VANOY Francis, modèles de scénarios, Paris, Nathan, 1991, pp. 13-14.

11 PINEL V, Vocabulaire technique du cinéma, Paris, éd. Nathan-Université, 1996, 200 p.

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en principe, que la structure de cette oeuvre, les personnages, les lieux soient modifiés fondamentalement.12

Enfin, nous arrivons à la définition de l'adaptation dans le domaine du cinéma du texte littéraire, qui est l'objet de notre étude, c'est-à-dire, la définition de l'adaptation cinématographique des oeuvres littéraires qui permet à un roman d'accéder au grand écran avec des outils propres au cinéma, le mot adaptation selon Francis Vanoy désigne « toute à la fois un ensemble d'opérations complexes visant à transformer un objet littéraire en objet cinématographique et le produit de ces opérations, à savoir le film. 13»

L'adaptation des oeuvres littéraires au cinéma se définit selon Michel Serceau comme la suite :

« Lecture de l'oeuvre littéraire, aspect de sa fortune et de son influence, elle en est une autre forme de sémiotisation, où s'inscrit et se structure une part non négligeable de l'imaginaire de l'homme d'aujourd'hui. [...] lieu d'une transformation et d'une réinterprétation constantes des interrogations véhiculées et cristallisées par les oeuvres littéraires, preuve de la prégnance de la littérature, preuve que [...] le cinéma ne se nourrit pas de lui-même, qu'il n'est ni un art pur ni une symbiose des

arts.14»

Alors, il s'agit de transposer les mots du texte en images, un transfert du texte littéraire d'un mode d'expression (les mots en littérature) à un autre (les images au cinéma). C'est une réécriture d'un texte préexistant faite par le scénariste en devenant un film à partir de sa transposition en grand écran par le réalisateur.

Parmi les exemples d'adaptations cinématographiques d'oeuvres distinguées ou historiquement importantes, citons : Twelve Years a Slave de Steve McQueen (Oscar du meilleur film 2014), basé sur les mémoires de l'abolitionniste Salomon, Jane Eyre de Cary Fukuyama en 2011 , basée sur le roman de Charlotte Brontë, Forrest Dump de

12 FARCY G-D, L'adaptation dans tous ses états, Poétique, 1993, Paris, Seuil, 387 p.

13 VANOYE Francis, L'adaptation littéraire au cinéma, Paris, Armand Colin, 2011, 101 p.

14 SERCEAU Michel, L'Adaptation cinématographique des textes littéraires, Liège, Céfal, 1999. pp. 10-12.

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Robert Zemeckis (1994), une adaptation primée du roman de Winston Groom, et The Great Gatsby de Baz Lehmann en 2014, basé sur F. Scott Fitzgerald.

2.2 : Les types de l'adaptation cinématographique

L'adaptation d'une oeuvre littéraire au cinéma ne signifie pas que le résultat sur l'écran soit une copie conforme du livre, ce qui paraît impossible. À ce propos, certains adaptateurs choisissent d'adapter en restant fidèles à l'oeuvre source ; en revanche, d'autres préfèrent interpréter librement, ce qui implique des dépassements par l'ajout ou la suppression d'actions, de personnages.

De ce fait, l'adaptation cinématographique d'une oeuvre littéraire se pose la double question : la fidélité et la trahison à l'égard d'une oeuvre originale.

Alors, pour identifier le degré de fidélité du film par rapport au roman adapté, on distingue trois types d'adaptation : l'adaptation passive appelée aussi fidèle ou soumise, l'adaptation amplificatrice et l'adaptation libre.

2. 2. 1. L'adaptation fidèle

L'adaptation stricte ou passive se définit comme étant une illustration caractérisée par un très haut degré d'obéissance à l'oeuvre littéraire. Ainsi ; nombreux sont les scénaristes qui se réclament d'une certaine fidélité, François Baby affirme que « L'adaptation stricte est caractérisée par un haut niveau de fidélité par rapport à l'oeuvre originale. On ne retrouvera dans le produit final que les modifications imposées par le changement de médium et par l'observance des contraintes que ce changement entraîne. 15»

Ce type consiste à respecter le contexte de l'action, le cadre historique et temporel, les caractéristiques des personnages du roman et leurs fonctions dans l'histoire ; où le scénariste poursuit une démarche plus littérale, loin de créativité. Nous pouvons dire qu'il n'y a pas un film totalement fidèle au roman, et il est impossible qu'un réalisateur puisse adapter le texte d'inspiration tel qu'il est, malgré tous ses efforts pour être fidèle pour les raisons suivantes : La première raison est que le langage des images ne reflète pas le langage des mots.

15 François Baby cité par TCHEUYAP. Alexeï. pp. 20-22.

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La deuxième raison, c'est qu'un film de deux heures ou plus ne peut pas reprendre précisément ou en détail tous les événements et les gestes d'un récit de 240 pages en une heure et trente minutes (le cas de notre corpus). Le cinéaste doit donc faire des choix. Opérer des choix semble être, de manière analogue, une façon qu'a le cinéaste de s'adapter aux problèmes que lui pause l'adaptation.

Enfin, la troisième raison est qu'en adaptant, le cinéaste propose sa lecture, sa vision de l'oeuvre, son interprétation. C'est d'ailleurs ce que disait Proust dans A La Recherche du temps perdu : « Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même.16 ». L'adaptation fidèle reste donc une mission impossible.

Germinal de Claude BERRI (1993) tiré de l'oeuvre éponyme de ZOLA (1885) est un exemple d'une adaptation assez fidèle où le cinéaste tenait à suivre au plus près le récit romanesque.

2. 2. 2. L'adaptation amplificatrice

La visée principale de ce type d'adaptation est de grossir, étoffer et amplifier les scènes du roman. Cette amplification est due à des exigences d'ordre esthétique ou technique concernant le travail de l'adaptation lui-même, que ce soit dans le but d'atteindre la durée minimale d'une heure et demie, sinon pour des raisons de rythme si nous nous trouvons face à une histoire dont l'intrigue manque de suspense. Le scénariste est obligé d'amplifier des scènes.

Soit il invente certains éléments qui réussissent à frapper l'esprit du spectateur et déclenchent sa curiosité afin de maintenir le contact avec lui.

Soit il ajoute des scènes complètes pour ne pas risquer que le spectateur s'ennuie à un moment de la diffusion du film. Alors c'est toute la structure générale de l'histoire qui va être modifiée. Cette modification s'interprète par l'aspect de prolongement.

Comme le scénario se découpe en trois phases, il convient donc de dégager les éléments les plus dramatiques du roman (tels que l'intrigue qui doit avoir un degré estimable de suspense, et un héros chargé d'une ambiguïté convenant à un avancement

16 Proust, Le Temps retrouvé - tome 2. [ fr.wikisource.org/Proust] (Consulté le 11/2/24)

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rythmique de l'histoire...). Dans le cas où certains éléments de base viennent à manquer, le scénariste se charge de les créer pour satisfaire les besoins de la production et assurer un rythme assez dynamique à l'avancement de l'histoire.

Les exemples qui reflètent le plus ce type d'adaptation dite amplificatrice seront :

Notre-Dame de Paris adapté par DIETERLE en 1939, Une partie de compagne, nouvelle de Guy de MAUPASSANT, adapté par Jean RENOIR et Le colonel Chabert adapté par René le HENAFF en 1943.

2. 2. 3. L'adaptation libre

C'est le type qui donne libre cours à la créativité du cinéaste, en lui permettant de développer les motifs qui lui tiennent à coeur, de couper les développements qu'il juge inutiles et de mettre l'accent sur tel élément au désavantage de tel autre.

L'adaptation libre est le type la moins fidèle à l'oeuvre littéraire. Donc le contraire de l'adaptation fidèle : « l'adaptation fidèle dans laquelle le scénariste tente de respecter l'oeuvre, l'adaptation libre, elle, permet au réalisateur de s'inspirer du livre tout en revendiquant le droit de le modifier17. »

C'est l'adaptation où l'original n'est plus qu'une source d'inspiration, la fidélité est une affinité de tempérament. Le film ne prétend plus se substituer au roman ; il se propose d'exister à côté.

En définitive, les meilleures adaptations ne sont pas forcément les plus fidèles. Ce qui convient à noter qu'un réalisateur ou un scénariste peut recouvrer toute sa liberté dans l'écriture de son scénario, et dans son interprétation de l'oeuvre selon sa vision, sa lecture et son interprétation de l'oeuvre originale ; ce qui rend la fidélité totale impossible. Ce qui est donc important est de rester fidèle à l'envie d'adapter, pas forcément au livre lui-même.

17 MOURONVAL Chloé, Du roman aux films : Les liaisons dangereuses, 2010. http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-Consulté le :( 25/11/ 2023)

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2. 3. Enjeux de l'adaptation Cinématographique

Depuis ses débuts, la pratique de l'adaptation a connu de nombreux problèmes dont certains se montre dépassés, d'autres par contre continuent.

TRUFFAUT, par exemple reconnaît, en citant qu'une adaptation honnête, qui respecte le texte d'origine, est une « trahison ».

Ainsi, la question d'adaptation en termes de morale, de fidélité à la lettre ou à l'esprit du texte source se retrouve aujourd'hui dépassée ou réglée. Quant aux problèmes qui continuent encore ; Les cinéastes se retrouvent face à différentes contraintes dans le travail de l'adaptation, parmi eux :

1. La question de la fidélité à l'oeuvre littéraire:

Le premier problème qui se pose chaque fois que l'on évoque le sujet de l'adaptation cinématographique des oeuvres littéraires est celle de sa fidélité à l'oeuvre originale, malgré que la question de la fidélité est un faux problème, en effet il n'y a pas une adaptation purement fidèle à l'oeuvre adaptée, puisque l'objectif de l'adaptation c'est redire autrement.

Truffaut affirme qu'il n'y a pas de problème dans le pacte d'adaptation, parce que la bonne adaptation dépend au talent de metteur en scène « le problème de l'adaptation est un faux problème. Nulle recette nulle formule magique. Seul compte la réussite du film, celle-ci lié exclusivement à la personnalité du metteur en scène (...) il n'y a donc ni bonne ni mauvaise adaptation. 18»

À travers cette citation, on conclure que la seul fidélité que l'on a le droit d'attendre du réalisateur est la fidélité à la lettre et à l'esprit.

Donc, le réalisateur doit rester fidèle tout en innovant. Il laisse libre court à son talent créatif en gardant la même cohérence que l'oeuvre retranscrite. Il ne doit donc pas spécialement tomber dans une adaptation trop libre car il risquerait de déplaire aux spectateurs.

18 Daniel Laroche, Du livre au film, disponible sur ( http://www.revues.be/le-carnet-et-les-instants/80-le-carnet-et-les-instants185/144-du-livre-au-film-dossier-litterature-cinema)

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2. Les problèmes techniques:

Adapter, ce n'est pas uniquement effectuer des choix du contenu, mais aussi travailler, modeler un récit en fonction des possibilités ou au contraire des impossibilités inhérentes au medium.

La transformation du roman au scénario, implique un changement sémiologique, il s'agit du passage d'un langage qui possède ses propres lois vers un autre, d'un seul signe (l'écrit) en quatre signes (verbal, visuel, auditif et gestuel).

Le roman se compose de paragraphes, de parties et de chapitres, Par contre le film est constitué des actes. Les actes du scénario ne sont pas directement extraits des chapitres, d'où la difficulté d'extraire une forme filmique qui requiert, de par sa dimension spectaculaire, une structure dramaturgique beaucoup plus rigoureuse que le roman.

La lecture du roman est séquentielle : le lecteur reconstruit par son imaginaire, mot après mot l'univers de son auteur. En revanche au cinéma, la lecture est simultanée. Le spectateur est comme surpris ou fasciné. Il est directement plongé dans le film.

Il faut également tenir compte que le cinéma est un art de discontinuité. Il est inutile de tout montrer ou tout dire. Le spectateur de lui-même reconstruit la continuité tant temporelle que spéciale de l'action représentée parce qu'en fait, montrer une image au cinéma c'est tout simplement sommer le spectateur d'imaginer ce qu'on ne lui montre pas.

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DEUXIEME PARTIE

Adaptation cinématographique du roman

Le Pain Nu

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