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Dégradation des routes de desserte agricole et production agricole dans la chefferie des Bafuliiru en territoire d'Uvira


par Yohana Patience MIRUHO Mutayubara
Institut Supérieur de Développement Rural d'Uvira - Licence en Relations Internationales 0000
  

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3. Conséquences de la dégradation des routes de desserte agricole sur la production agricole

Six axes ont orienté notre recherche pour mesurer les conséquences : la satisfaction relativeà la production, la destination de la production, l'écoulement de la production, l'organisation de ventes, l'existence des marchés d'écoulement dans les milieux et l'arrivée des véhicules dans ces marchés. Ci-après, le tableau 3 qui présente le sentiment des enquêtés par rapport à la production locale.

Tableau 3 : Sentiment des enquêtés par rapport à la production

Réponses

f

%

Satisfaits

60

59,40

Non satisfaits

41

40,59

Total

101

100

Dans l'ensemble, 59,4% de nos enquêtés sont satisfaits de la production. Ceci s'explique par l'introduction des nouvelles variétés des boutures et semences qui résistent aux maladies. Il sied de signaler que la fertilité du sol surtout dans les villages proches des hauts plateaux et dans les hauts plateaux eux-mêmes est à la base de cette satisfaction. Les images qui suivent illustrent la diversité de la production dans notre milieu d'étude.

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Quelques produits agricoles vendus dans le marché de Kawizi

Néanmoins, dans certains endroits les cultures sont attaquées par diverses maladies. La population étant incapable d'utiliser les produits phytosanitaires, produit moins. Raison pour laquelle certains de nos enquêtés (40,59%) ont exprimé leur sentiment d'insatisfaction par la production. Le tableau qui suit montre comment les paysans utilisent leur production.

Tableau 4 : Utilisation de la production

 
 

Réponses

f

%

Alimentation

38

37,63

Vente

36

35,64

Semences

27

26,73

Total

101

100

De la totalité de la production, 37,63% d'agriculteurs alimentent leurs familles, mais aussi ils vendent une autre partie pour subvenir à d'autres besoins sociaux (35,64%), tout en réservant une quantité aux semences pour la saison culturale suivante (26,73%) du fait qu'il n'y a pas de marché de semences. Quant au moyen de transport pour la recherche de débouché, le tableau ci-après nous fournit des précisions.

REVUE DE L'IRSA NUMERO 25, JUIN 2019 182

Tableau 5 : Moyen de transport pour l'écoulement des produits agricoles

Réponses Effectifs %

La tête ou le dos 93 92,07

Pas de transport 5 4,95

Le vélo 3 2,97

Total 101 100

Pour écouler les produits agricoles, les agriculteurs éprouvent beaucoup de difficultés liées au transport dans la mesure où la majorité des enquêtés transportent leurs produits sur la tête et/ou au dos (92,07%), moins nombreux sont ceux qui utilisent les vélos (2,97%) et les autres ne supportent pas de transport, car ils vendent à la maison.

Il existe des marchés d'écoulement des produits agricoles qui sont parfois éloignés des centres de production. Ils sont inégalement répartis dans les groupements au point que certains villages de la Chefferie n'ont pas de marché. Ceci étant, les agriculteurs éprouvent d'énormes difficultés pour écouler leurs produits agricoles. Certains font trois heures de marche à pieds pour atteindre certains marchés qu'ils disent proches d'eux, d'autres marchent pendant cinq heures pour les marchés dits éloignés. C'est le cas d'un agriculteur de la Localité de Mulenge qui parcoure avec peine quarante kilomètres à pieds en aller et quarante kilomètres au retour pour aller vendre ses produits agricoles dans le marché de Rubanga. Il en est de même pour un agriculteur de Namuziba/Ndolera qui est contraint de parcourir vingt-cinq kilomètres à pieds avec ses produits sur la tête pour les écouler au marché de Mirungu/Luvungi, comme en témoignent les images suivantes:

Figure 2.Images des paysans dont trois femmes originaires de la localité de Mugutu transportant les paniers de maniocs aux dos. Ils font six heures de marche pour atteindre ce marché de Kawizi.

Fig 3 Arrivée des paysans au marché deKawizi

 

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La plupart des marchés de la Chefferie des Bafuliiru ne sont pas accessibles par véhicules, situation qui crée des difficultés à l'écoulement des produits agricoles. Chacun de ces dix-huit marchés est opérationnel une fois par semaine.

Toutefois, la majorité de nos enquêtés manifestent l'insatisfaction de la manière dont les ventes sont organisées sur les marchés. Les prix des produits agricoles ne sont pas fixes. Ils varient d'un marché à l'autre. Ils évoquent le fait qu'il n'y a pas d'instrument de mesure appropriés et souvent, ce sont les acheteurs qui viennent imposer leurs prix sur le marché. N'ayant pas de choix, les agriculteurs décident de vendre aux mêmes prix qui leur sont imposés par les acheteurs de peur qu'ils ne rentrent pas mains vides ou bien que leurs produits ne pourrissent.

L'état des routes nous a préoccupé, le tableau 6 ci-après présente les avis des enquêtés sur l'entretien de ces routes.

Tableau 6 : Existence de travaux communautaires d'entretien des routes

Réponses

f

%

Oui

9

8,91

Non

92

91,08

Total

101

100

La quasi-totalité des enquêtés de la Chefferie des Bafuliiru confirment l'existence de travaux communautaires d'entretien routier. Pour désenclaver cette Collectivité, les enquêtés ont proposé quelques pistes consignées dans le tableau 7.

Tableau 7 : Stratégies à mettre en place pour promouvoir la production agricole

Réponses Effectifs Pourcentages

Réhabiliter les routes existantes et créer d'autres 31 30,69

Créer de nouveaux marchés 26 25,74

Organiser les ventes des produits agricoles sur le marché 44 43,56

Total 101 100

Nos enquêtés ont proposé la réhabilitation des routes existantes (30,69%), la création de nouveaux marchés (25,74%) et l'organisation des ventes de produits agricoles sur le marché (43,56%) comme stratégies à mettre en place pour promouvoir la production agricole dans la Chefferie des Bafuliiru. En fait, il est question de financer la Direction des voies de desserte agricole (DVDA) par le FONER en vue de matérialiser ces stratégies.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe