Dégradation des routes de desserte agricole et production agricole dans la chefferie des Bafuliiru en territoire d'Uvirapar Yohana Patience MIRUHO Mutayubara Institut Supérieur de Développement Rural d'Uvira - Licence en Relations Internationales 0000 |
2.4. Incompétence et manque de volonté des autorités localesLa Chefferie des Bafuliiru est une entité territoriale décentralisée, qui perçoit plusieurs taxes parmi lesquelles la taxe journalière, qui est obligatoire dans la chefferie des Bafuliiru pour promouvoir le fonctionnement et contribuer à la satisfaction des besoins ménagers des autorités de la chefferie. Elle est payée sur chaque achat et vente d'une marchandise). Il y a aussi la taxe unique instituée par le Décret-loi n°089 du 10 juillet 1998 portant fixation de la nomenclature des taxes, autorisées aux entités administratives décentralisées, des recettes administratives d'intérêt commun et des recettes fiscales cédées par l'Etat aux entités. REVUE DE L'IRSA NUMERO 25, JUIN 2019 179 Bien que cette Chefferie, comme toutes autres entités, souffre de problèmes de la modicité du budget alloué par l'Etat au secteur routier, (la non-exécution des crédits alloués à ce secteur, les mauvaises affectations des ressources suite aux mauvais diagnostics dans les travaux des routes, l'existence de la hausse généralisée des prix entrainant la perte du pouvoir d'achat des crédits prévus, les décaissements irréguliers pour les dotations en matériels, les influences politiques dans la gestion de la chose publique, la mauvaise gestion et détournements des fonds alloués dans ce secteur suite au manque de contrôle d'évaluation et de la présence des protections de familles politiques), la charge d'exécution du budget de la chefferie des Bafuliiru revient premièrement aux autorités locales. En ce qui concerne la gestion financière de recettes locales, les citoyens ne sont pas satisfaits de la manière dont les finances publiques sont gérées. Non seulement la rétrocession de 18 000 dollars accordée à cette Chefferie ne participe pas à la réalisation des ouvrages publics, mais aussi, il y a lieu de s'accorder sur le fait que les prévisions en termes de rétrocession de la Province à la Chefferie (dont le montant ne nous a pas été révélé) sont gérées de manière discrétionnaire au détriment de la satisfaction de la population. A ce niveau, il s'observe un écart entre les prévisions et les réalisations de l'ordre de 234 543 762 00 FC.11 Par rapport à cette gestion, il ressort de nos entretiens avec la population, que les allocations financières accordées à la Chefferie sont inférieures aux recettes collectées par cette entité à travers les marchés et les autres services générateurs des recettes oeuvrant au niveau de la chefferie. Dans cette entité, tout en étant considérée comme poumon du Territoire d'Uvira en termes de recettes, les services générateurs des recettes sont négligés. Il s'agit principalement des marchés de Runingu et Rubanga où l'on ne parvient pas à mobiliser et à canaliser les recettes faute de contrôle. S'agissant de la production agricole, tout en soulignant la quasi-inexistence des routes de desserte agricole, la production pourrit au niveau local faute d'atteindre le milieu de consommation. Malgré la rétrocession accordée chaque année à la Chefferie de Bafuliiru évaluée à 18 000 dollars, la réalisation des programmes de la chefferie est critiquée par les habitants. En effet, les fonds rétrocédés sont destinés à la construction et à la réhabilitation des centres de santé, des écoles, des routes, des marchés. Mais, il se fait remarquer que la population est victime de l'absence de volonté politique étant donné que la Chefferie des Bafuliiru n'a pas réalisé son programme dans différents domaines pour son développement. Il sied de signaler quelques réalisations, notamment : ? l'achat de fournitures de bureau pour l'administration de la Chefferie (ordinateurs, imprimantes), et de quarante chaises plastiques, qui n'existaient pas suite à la mauvaise gestion et les conflits de pouvoir après la mort de Mwami NdareSimba ; 11http// www.budget.gouv.fr/2009. REVUE DE L'IRSA NUMERO 25, JUIN 2019 180
Cependant, la Chefferie de Bafuliiru n'a pas d'infrastructures adéquates pouvant faciliter le commerce ou l'échange des biens avec d'autres Chefferies du Territoire d'Uvira, en particulier et avec d'autres territoires de la République démocratique du Congo, en général. Ce qui fait que la rétrocession accordée à cette entité ne soit pas perçue par la population ou les habitants du milieu comme la solution aux problèmes qui entravent son développement. |
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