III.3.1. Revenu du
cordonnier
Nous avons calculé le revenu mensuel de la cordonnerie
en fonction du revenu hebdomadaire que l'on a délibérément
extrapolé à un mois, ensuite nous avons retranché de cette
somme, les frais lié aux charges du personnel, loyers, taxes et
impôts, aux achats d'intrants, transports lié à
l'activité et autres charges, il en est ressorti que le revenu minimum
perçu est de 20$, le maximum est de 100$, le revenu moyen est
évalué à 48,7$ par mois.
Dans notre étude nous avons considéré les
différents apports de la conjointe et des apports externes de
l'entreprise de la cordonnerie et il en est découlé une
élévation du revenu pour certaines catégories.
Il a été vu plus hautque les pondérations
des personnes situées dans la classe de revenu compris entre 20 et 40 $
diminuent de 7,5% lorsqu'il y a considération des différents
apports de la famille au-delà du revenu de l'entreprise. Nous remarquons
également la baisse de taux de personnes situées dans la
catégorie de revenu mensuel compris entre 41 et 60$ de 6,3% en
considérant toujours les apports externe à l'entreprise. Ceux qui
est à remarquer est le fait que le pourcentage des personnes situant
leur revenu entre 81 et 100$ passe de 1,3% à 26,3% et une nouvelle
classe s'observe lorsqu'on calcule le revenu du ménage en tenant compte
des apports hors l'entreprise, c'est celle du revenu allant à plus de
100$ et cela sur une pondération de 10%.
Nous avons remarqué que 73,8% de nos répondants
jugent de leurs revenus générés par la cordonnerie comme
étant inférieures aux dépenses de leur ménage et
que dans leur grande majorité n'a aucune autre source de revenu à
part la cordonnerie. Ceci s'explique par le fait que les ressources
générées ne donnent pas la possibilité
d'épargner ou d'investir dans une autre activité, car elles sont
inférieures dans sa grande majorité aux dépenses
quotidiennes de la famille. Par ailleurs ceux qui postulent sur le fait que les
ressources générées par la cordonnerie couvrent exactement
les dépenses, nous montrent sur 15% de cas qu'ils oeuvrent pour leur
grande majorité dans le secteur de petit commerce
« boutique » pour suppléer aux revenus
générés par la cordonnerie. Il est à remarquer
également que ceux qui ont un bus ou une moto, se plaignent d'avoir des
revenus inférieurs aux dépenses de leurs ménages. Ceci
nous amène à comprendre dans notre cas, que la
multiplicité des ressources peut aussi renseigner sur la
multiplicité des dépenses et dans sa grande majorité nous
pensons que les gros des dépenses sont axés aux dépenses
ménagères. Cf. tableau n°11
Ceci se confirme en effet par le fait que lors de notre
enquête nous avons remarqué que les grandes portions des
dépenses mensuelles domestiques reviennent au payement du loyer et cela
nous a été révélé sur une pondération
de 43% de cas observé. Ceux qui pensent que c'est d'abord l'alimentation
qui prend le plus gros paquet du revenu mensuel ont une
représentativité de 36,3%.Cf. tableau n°14.
Ces observations viennent compléter celles faites par
Musavuli qui dans son étude estime que le métier de cordonnier
serait exercé par des personnes avec de lourdes responsabilités
dans leurs ménages avec un revenu moyen mensuel de 61,8 dollars
américains et qui serait directement affecté aux besoins
primaires de leurs ménages. Ce revenu étant bas, cela
justifierait leur comportement de consommation privilégiant les biens
alimentaires. Face à cette faiblesse de revenu, ces ménages
mèneraient d'autres activités pour subvenir à leurs
besoins.
Eu égard de ce qui précède, les
informations fournies nous permettent de confirmer l'hypothèse
émise au début de notre travail qui stipule que les cordonniers
de la ville de Goma constitueraient un ensemble de paniers de consommation sur
lesquels ils pourraient manifester une échelle de
préférence et affecteraient la plupart de leur revenu pour la
satisfaction de leurs besoins prioritaires comme les soins médicaux, la
scolarisation et les biens alimentaires.
III.3.2. Besoins et satisfaction
Notre analyse nous renseigne que les
personnes qui pensent que le revenu de la cordonnerie sont inférieurs
aux dépenses de leur ménage ont une grande
représentativité de 73,8%. Ceci expliquant le fait que les
dépenses allouées pour combler les besoins primaires.
Selon Augustin SIBAYIRWANDEKE dans son cours de
l'économie politique I, la satisfaction des besoins, quels
qu'ils soient, nécessite un investissement personnel de l'individu en
termes de temps, de réflexion et d'argent. Pour ce faire, nous avons
remarqué que sur 80 personnes enquêtés 28 personnes soit
35% ont eu un investissement considérable. Le tableau n° 20, nous
révèle diverses raisons qui poussent le répondant à
s'aligner dans cette observation, et il en découle que 32,1% de cas
observés nous affirment l'achat d'une parcelle ; ceux qui
s'accordent sur la construction d'une maison ont une
représentativité de 28,6%, la même pondération est
attribuée à ceux qui s'accordent à l'achat d'une voiture,
moto ou vélo. Ceux qui ont une boutique ont une
représentativité de 10,7%.
Nous avons vu plus haut qu'il est difficile de parler du
bien-être et bonheur dans un pays de grande pauvreté, quand les
besoins primaires ne sont pas couverts, comme la santé, logement,
loisir, éducation, la qualité d'emploi, mais aussi les structures
familiales cette relation entre revenu et bien-être est loin d'être
si mécanique car la corrélation entre le bien-être
subjectif et le revenu monétaire est positive et significative,
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