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Le Docteur Bendjelloul: l'opposition loyale à  la colonisation ? (1930-1962)


par Hélène Koning
Sciences Po Paris - Master 2024
  

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B - L'accusation de nationalisme

On l'a vu, Bendjelloul revendique une plus grande présence de la France dans le quotidien des colonisés, afin que ceux-ci aient à terme un niveau de vie et des droits égaux à ceux des Français. Les partisans de l'ordre colonial ont raison de voir ces revendications de Bendjelloul comme une menace pour l'empire français, mais formulent à tort cette menace comme étant « nationaliste », se montrant incapables de reconnaître la francophilie motivant les revendications des assimilationnistes. Ainsi, un document de six pages interne au service de surveillance politique des Indigènes de la Préfecture de Constantine, non daté et non signé, décrit Bendjelloul en « héros National », autour duquel se serait formé « une sorte de Front Commun » enthousiaste et « prêt à obéir à tous ses mots d'ordre » 2.

Un dossier de surveillance de la préfecture de Constantine sur la Fédération des Elus contient une traduction d'un article paru dans le troisième numéro du journal arabophone El Midane le 11 juillet 1937.3 Cet article contient une photographie de l'Emir Khaled, mis en scène en train de parler depuis le paradis à la nation algérienne pour l'appeler à l'unité. L'article contient également une photographie de Bendjelloul, qui appelle lui aussi à l'unité. Bendjelloul

1 Ibid.

2 Préfecture de Constantine, « Dossier Bendjelloul (1934-1940) - Surveillance politique des indigènes », doc. cit.

3 « Traduction du troisième numéro d'EL MIDANE du 11 juillet 1937 », Constantine, 13 juillet 1937. In Préfecture de Constantine, « Dossier sur l'action de la FEM - Journaux, rapports de surveillance et divers », doc. cit.

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est ainsi visuellement et discursivement associé à l'émir Khaled, descendant d'Abdelkader, et est placé comme leur héritier. Il est appelé

le valeureux leader de la cause algérienne, le Docteur BENDJELLOUL qui combat les instigateurs de désordre, l'élu indépendant qui défend le peuple musulman algérien lésé dans ses droits, humilié dans sa dignité1.

Un journal, publié dans les milieux proches de la FEM, est saisi en ce même été 1937 par les services de surveillance de l'activité politique des indigènes. Le journal publie dans son premier numéro un appel au peuple algérien à sortir de sa torpeur et à voir les Français comme des ennemis desquels se libérer. Les éléments rhétoriques empruntent à un vocabulaire nationaliste, invoquant le sang des ancêtres, maudissant les « traîtres ». Le Gouverneur Général de l'Algérie prend connaissance de ce texte « d'une particulière violence » et demande au préfet de Constantine d' « inviter » Hacène El-Ouarezgui, le rédacteur du journal, « à observer plus de modération et l'informer que [le Gouverneur Général n'hésitera] pas à provoquer contre le journal toutes mesures utiles »2 en cas de récidive. Le 28 juillet, le préfet de Constantine répond au Gouverneur Général que suite à ces mises en garde, « l'intéressé » a professé son loyalisme et affirmé que « les faits signalés ne se renouvelleraient pas »3.

L'article en question contenait également une photographie de Bendjelloul, avec en légende le texte suivant :

1 Ibid.

2 Le Gouverneur Général de l'Algérie à Monsieur le Préfet de Constantine (Affaires Indigènes). Courrier n° 6643 E.S. du 17 juillet 1937 « Politique Indigène - Journal "El Midane" ». In Préfecture de Constantine, « Dossier Article du journal El Maidane du 27 juin 1937 et traduction en français par la préfecture », 93 B3 280, ANOM, Aix-En-Provence.

3 Le Préfet du Département de Constantine à Monsieur le Gouverneur Général de l'Algérie (Cabinet). Courrier n° 3828 : « Politique indigène - Journal "El Midane" » du 28 juillet 1937. In Ibid.

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Figure 2 Portrait du Docteur Bendjelloul dans le journal El Midane du 27 juin 19371

Ce portrait est l'empreinte du courage qui ne peut être égalé, du caractère ferme et audacieux. - Le Docteur BENDJELLOUL, Président de la Fédération des Elus Musulmans du Département de CONSTANTINE, dirigeant du mouvement politique algérien. 2 (traduction de l'administration du Gouverneur Général)

Ainsi, sans que les discours de Bendjelloul ne soient antifrançais ou nationalistes, sa personne suscite l'admiration et l'espoir de la fin de la domination française3. Il faut cependant

1 Ibid.

2 Ibid. p. 5.

3 Préfecture de Constantine, « Dossier Article du journal El Maidane du 27 juin 1937 et traduction en français par la préfecture », doc. cit.

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relever que cet article émerge dans un milieu proche de la FEM, et que le journal est domicilié à la même adresse que l'Entente. Bendjelloul était-il au courant voire en accord avec le contenu de ce journal ? L'article nationaliste ne reprend pourtant pas les thèmes et les revendications assimilationnistes de la FEM. Pour savoir si Bendjelloul jouait double jeu entre la presse francophone de la FEM et la presse arabophone, une recherche plus approfondie sur Hacène El-Ouarezgui et sur les sociabilités politiques à Constantine serait nécessaire.

Au-delà d'idées nationalistes, il est certain que Bendjelloul a entretenu tout au long des années 1930 une rhétorique accusatrice et parfois violente envers ses adversaires défenseurs de la colonisation traditionnelle, et a fréquemment lancé des accusations de traîtrise et employé une rhétorique religieuse à des fins politiques, bien avant que le FLN ne retourne ces ressorts rhétoriques contre les assimilationnistes tels que lui. Bendjelloul a souvent employé les mêmes stratégies de diabolisation manichéenne des élus « Béni Oui-Oui » passifs face aux Français pour promouvoir son programme politique, de la même manière que les nationalistes ont par la suite diabolisé son action.

Quoi qu'il en soi, tout au long de la décennie 1930, l'activité politique des Elus est accusée d'être source d'agitation sociale. Dans un rassemblement public le 17 mai 1936, les Elus affirment devant leurs électeurs s'être abstenus de faire des meetings pendant plus d'un an en réponse à « un désir exprimé par M. Régnier » pour « dissiper le malaise algérien »1, euphémisme désignant dans les années 1930 l'animosité montante entre colonisés revendiquant des réformes et colons défendant aveuglément leurs intérêts. Ce « désir exprimé par M. Régnier » est en fait un décret de répression de l'expression politique des Algériens colonisés, dénoncé avec vigueur dans d'autres contextes par Bendjelloul et les élus comme une violation des valeurs de la France et des libertés des Algériens musulmans au même titre que le code de l'indigénat.

Le projet politique porté par Bendjelloul et la FEM s'oppose au statu quo colonial, et les garants de cet ordre des choses perçoivent le danger que représentent leurs revendications. Une des fiches de surveillance des archives de la préfecture de Constantine est intitulée « Renseignements sur la moralité, les antécédents et les tendances politiques des nouveaux Elus

1 A. Debabeche, « Nos élus engagent une vive Action », L'Entente franco-musulmane, 28 mai 1936, n°29.

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aux dernières Elections aux Délégations Financières » et reprend les thèmes majeurs des autres documents produits sur le sujet par les services de surveillance de la préfecture. Cette fiche nous renseigne sur la perception de Bendjelloul par l'administration dans les années 1930 :

En résumé, le Docteur BENDJELLOUL est un adversaire dangereux de l'Autorité contre laquelle il s'est ouvertement dressé. Son caractère autoritaire, son tempérament violent, sa nature orgueilleuse, son ambition, sa moralité qui n'a pas été à l'abri de tout soupçon, font que, bien que sa valeur intellectuelle soit, au demeurant, assez moyenne, cette personnalité n'abandonnera la lutte que de vive force.

Je crois devoir, par ailleurs, mettre en garde la Haute Administration contre le peu de foi que l'on pourrait accorder aux promesses que le Docteur BENDJELLOUL pourrait faire ultérieurement.

A l'heure actuelle, il est en tout état de cause, le véritable responsable de la situation troublée et inquiétante que j'ai eu l'honneur de vous signaler. J'estime, en conclusion, qu'il constitue un danger public 1.

L'auteur de cette source présente Bendjelloul comme un ennemi déclaré de l'administration, luttant « sournoisement » contre elle. Les actes « d'hostilité ouverte contre elle » détaillés dans le document sont en fait des actes de résistance aux pressions ou d'expression d'un désaccord, comme dans cet exemple l'abstention de voter la confiance au Gouverneur Général :

A partir de ce moment, il a agi avec persévérance, tenu en haleine ses partisans et entamé sournoisement la lutte contre l'Administration.

Son premier acte d'hostilité ouverte a été de ne pas voter la mention de confiance proposée par le Conseil Général à l'adresse de Monsieur le Gouverneur Général CARDE.

1 Préfecture de Constantine, « Dossier Bendjelloul (1934-1940) - Surveillance politique des indigènes », doc. cit., p. 17.

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Il a agité le premier, le projet d'une Délégation d'Elus Indigènes à PARIS. La légitime résistance de la Haute Administration lui a donné l'idée de provoquer les démissions collectives de 1933 1.

Ces extraits montrent comment l'assimilationnisme, dénoncé par la suite par les nationalistes comme une attitude passive voire une collaboration avec le système colonial, est en réalité perçu comme un défi à l'ordre colonial par les colonisateurs.

Cette source est d'une malhonnêteté évidente : elle est formulée de manière à passer rapidement sur les succès de Bendjelloul, voire à les ignorer. Par exemple, son élection n'est pas attribuée à sa campagne électorale organisée au contact des populations et dans la presse, mais est présentée comme le fruit de manigances et de manipulation de la population. Le succès électoral n'est pas explicitement mentionné, l'auteur se contentant de décrire Bendjelloul comme un ambitieux intriguant « dès que les circonstances le lui ont permis », c'est-à-dire dès son large succès électoral et populaire, pour briguer et obtenir la Présidence de la Fédération des Elus Musulmans. Ce rapport se déroule sans la moindre mention de son programme politique, comme si son seul mobile était l'influence personnelle. De plus, ses alliés sont appelés « le parti Bendjelloul », évitant ainsi à l'auteur de devoir développer sur leurs idées politiques et présentant au contraire comme une mafia ou un çoff, un groupe d'influence visant l'intérêt personnel du groupe et de sa figure de proue. Le terme « agitation » est employé en lieu et place de campagne électorale ou mobilisation politique. Le terme d'agitation montre que l'auteur de cette source considère Bendjelloul comme un ennemi qui cherche à causer du trouble, sans direction politique claire. Il insiste sur son caractère et ses écarts moraux et ne mentionne aucune de ses revendications politiques, ni de discours ou d'antécédents politiques, aux Jeunes Algériens par exemple. On sait pourtant par le reste des sources disponibles que Bendjelloul tenait des réunions et publiait des articles présentant sa stratégie d'opposition légale et ses revendications sociales et civiques pour les Algériens musulmans.

1 « RENSEIGNEMENTS sur la moralité, les antécédents et les tendances politiques des nouveaux Elus aux dernières Elections aux DELEGATIONS FINANCIèRES », s. d. In Dossier Bendjelloul de 1934 à 1940 ; Préfecture de Constantine, « Dossier Bendjelloul entre 1934 et 1940 - Surveillance politique des indigènes », 93 10 115, ANOM, Aix-En-Provence.

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III - Popularité de Bendjelloul : figure de proue d'un mouvement d'ampleur dans toute l'Algérie

Bien que les sous-entendus alarmistes des rapports de surveillance relèvent largement d'un aveuglement idéologique, il est indéniable que durant une bonne partie de la décennie 1930, la stratégie et la rhétorique de la FEM a reposé sur une sorte de culte de la personnalité envers Bendjelloul. On l'observe dans les tracts électoraux des candidats FEM, avec des expressions comme « En votant Saadane, vous votez Bendjelloul ! » ou « votre grand et dévoué serviteur Bendjelloul » 1. Cette personnalisation de la politique de la Fédération ne signifie pas pour autant l'absence de programme politique. Bendjelloul est plutôt présenté comme le champion de cet assimilationnisme revendicatif, l'incarnation du politicien colonisé audacieux et passionné. C'est peut-être sa personne qui captive les foules, mais cette popularité a bien un but politique et ne sert pas uniquement l'intérêt personnel de Bendjelloul.

A - La rhétorique musulmane, marqueur d'une identité spécifiquement algérienne

Dans l'un des dossiers de surveillance de la préfecture de Constantine consacrés aux Elus Musulmans se trouve un tract publié en réaction à une attaque perpétrée sur la voiture du candidat FEM par les partisans des candidats administratifs. Ce texte loue la réaction calme des foules et, dans la droite ligne des idéaux de légalité des réformistes assimilationnistes, les enjoint à prendre leur revanche dans une victoire électorale, en votant massivement pour Chérif Saadane2. Cette réaction calme et digne est qualifiée de « profondément islamique ». Le parti de Bendjelloul se présente comme « les défenseurs de votre foi, de votre honneur et de vos intérêts » 3, et la fin du tract finit par la triple exclamation : « Vive la France ! Vive l'Algérie ! Vive l'Islam ! ».

1 Préfecture de Constantine, « Dossier Fédération des Elus Musulmans - Tracts et divers », octobre 1934, 93 B3 277, ANOM, Aix-En-Provence.

2 « Tract bilingue adressé aux «Electeurs musulmans de la 4me Circonscription», Arrivé à la préfecture de Constantine le 12 octobre 1934 ». In Préfecture de Constantine, « Dossier Fédération des Elus Musulmans - Tracts et divers », doc. cit.

3 « Tract bilingue adressé aux «Electeurs musulmans de la 4me Circonscription», Arrivé à la préfecture de Constantine le 12 octobre 1934 », doc. cit.

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Le recours à la religion est un élément récurrent de la rhétorique politique de Bendjelloul. Dans sa préface au livre de Kessous, Bendjelloul défend l'Islam dans un discours adressé aux Français1. Ici il emploie une rhétorique islamique dans ses discours adressés aux Algériens musulmans. Par-là, il se rapproche des intérêts et de la vision du monde de ses électeurs. Ces références à la religion des électeurs, religion qui désignait également leur statut civique de Français musulmans, apparaissent dans des discours clairement en faveur de la France et de ses valeurs.

En votant en masse pour le Docteur SAADANE :

Vous votez pour BENDJELLOUL et tous ceux qui vous défendent.

Vous votez pour le respect de votre foi, de votre dignité et pour l'aboutissement de vos justes revendications.

Vous montrez que vous êtes de vrais musulmans, ayant conscience de votre dignité d'hommes, de vos devoirs et de vos droits.

Vous montrez au noble et généreux peuple de France que vous êtes dignes de sa confiance2.

De plus, les tracts de la FEM affichent le même texte en arabe et en français, souvent sur la même page. Cela montre leur ambition d'inclure dans le champ politique algérien les différents éléments de la société, les notables éduqués en français aussi bien que les arabophones3.

Certaines sources de surveillance emploient aussi un langage religieux pour parler de la popularité de Bendjelloul, mais plutôt pour dévaloriser la signification politique de l'engouement revendicatif des Algériens colonisés à partir de cette époque. Ce genre de dépolitisation orientalisante des revendications des colonisés est un fait observé dans d'autres contextes d'oppression coloniale : dans les années 1950 par exemple, la répression d'une société secrète fantasmée par autorités anglaises en actuelle Tanzanie provoquera la révolte dite

1 Voir supra, I.A-La préface de 1935, une profession d'assimilationnisme.

2 Tract bilingue adressé aux « électeurs musulmans de la 4e circonscription » du département de Constantine, In Préfecture de Constantine, « Dossier Fédération des Elus Musulmans - Tracts et divers », doc. cit.

3 Ibid.

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des Mau Mau et sa brutale répression1. Dans le dossier Bendjelloul de la préfecture de Constantine, un document interne au service de surveillance politique des indigènes emploie librement le champ lexical de la religion pour parler de la popularité de Bendjelloul dans la population musulmane algérienne : il prétend qu'on « fait croire » au peuple que Bendjelloul « a reçu une Inspiration Divine (sic) », il compare les représentants de la FEM à des « Aèdes (sic) [...] chantant la Gloire (sic) de [Bendjelloul] » et conclut en affirmant que « dans toutes les couches de la Société (sic) BENDJELLOUL apparaît comme une sorte de prophète »2. Un tel langage religieux était-il réellement employé à des fins politiques par les Elus, voire par les Algériens du peuple eux-mêmes ? De telles sources témoignent en tout cas de l'inquiétude des services de l'ordre colonial face à la très grande popularité de Bendjelloul chez ses auditeurs, qui soutiennent en masse et avec enthousiasme son action.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard