Microfinance et entrepreneuriat persistant a Lubumbashipar Douglas MUTOMBO KABULO Université de Lubumbashi - Licence en Économie, Gestion Financière 2023 |
1.3. JUSTIFICATION DE LA RECHERCHELes actions de financement constituent un préalable à la lutte contre la pauvreté, la création des richesses, à la croissance de la production et au PIB, à la réalisation de la rentabilité d'un bien ou d'un service. Pour notre part, nous nous limiterons à analyser l'impact que pourrait apporter le financement des petites et moyennes entreprises et l'entrepreneuriat car, l'entrepreneuriat n'oeuvre pas pour lui-même. Il est lié à d'autres domaines tels que la finance, la création d'entreprises, etc. c'est pour cette raison que nous voulons à tout prix mener cette étude afin de démontrer l'avantage d'une bonne stratégie de financement sur la situation entrepreneuriale précisément dans la ville de Lubumbashi. Parfois, l'augmentation de l'entrepreneuriat d'une ville requiert des bonnes actions ou mauvaises actions marketing menées par l'entité elle-même. Cependant, la croissance est l'un des objectifs les plus visés par toute entreprise. Ce sujet nous a motivé dans le souci de vouloir comprendre et démontrer les effets qui requièrent d'une augmentation des financements pour les actions entrepreneuriale menées par les institutions de microfinance de cette dernière, savoir si l'augmentation de ses financements crée un impact positif ou négatif sur sa situation financière des PME et ainsi aider les responsables d'un grand nombre d'entrepreneurs à bien mener des stratégies marketing afin de favoriser la croissance et l'évolution de leurs activités. ~ 12 ~ 1.4. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLEDu point de vue spatial, notre étude se focalisera particulièrement sur l'impact de financement des petites et moyennes entreprises et entrepreneuriat dans la ville de Lubumbashi. Du point de vue temporel, nous fixerons notre regard sur l'intervalle qui part de l'année 2020 jusqu'en 2022. Et cela totalisera 3 ans dans lesquels le phénomène observé fut sans limite. Notre choix a porté sur 2020 parce qu'en cette période nous avons constatés une augmentation moyenne de 16,2% avec une épargne estimée à 162.288.984$, le nombre de comptes a été revu à la hausse atteignant le nombre de 1.471.464 soit une progression de 39,9% à la même année et voilà pourquoi l'année 2020 a attiré notre attention du fait que nous cherchons à monter l'impact que pourrait avoir les instituts des microfinances pour promouvoir l'essor de l'entrepreneuriat. 1.5. FONDEMENT SUR LA MICROFINANCE1.5.1. Essai de définition de la micro finance La micro finance est la mise en place d'une offre durable de services financiers larges et pérennes (crédits, épargne, gestion de transferts d'argent, assurance) aux populations qui n'ont pas accès aux services financiers classiques ce qui représente 80 à 90% de la population. Elle s'est développée en réaction aux échecs d'un certain nombre de banques de développement dans leur offre de crédit à taux très faible. Elle ne touche pas spécifiquement les pauvres. Le Goret a travaillé avec une institution en Birmanie et a montré qu'il n'était pas possible de cibler, dans un milieu rural, les plus pauvres comme l'auraient souhaité les bailleurs de fonds. Cette définition a un certain nombre d'implication sur le fonctionnement de la micro finance aujourd'hui. Tout d'abord, la micro finance recouvre des structures qui ont des formes juridiques et de gouvernance extrêmement variées. Les services financiers offerts sont très variés et les montants des crédits en général faibles. Par exemple au Cambodge, une famille rurale à un revenu moyen annuel de 200$ et le montant moyen des crédits servis qui dessert 90 000 clients est de 30$. - La micro finance ne doit pas être confondu avec les systèmes endogènes mis en place par les populations (tontines, caisses de solidarité multiples). Elle est complémentaire de ces systèmes. - La micro finance est un secteur intermédiaire entre ce système endogène et le secteur bancaire classique, les populations utilisant souvent les deux systèmes. - Le principal critère : en général des transactions aux montants sont très faibles (inférieures à 1000$). 1.5.2. Fondements de la microfinance La notion des institutions de microfinance est plus expliquée sur ces services financiers tels que la micro finance ou micro crédit, l'épargne, etc. la micro finance recouvre une grande diversité de réalité, aucune définition n'a permis jusqu'ici de donner une représentation de cette réalité complexe. En effet, pour la cerner il est nécessaire de voir le concept de la microfinance en tant que offre de services financiers aux agents économique (ou ~ 13 ~ aux particuliers) qui sont petit par rapport à leur taille et leur importance sur le plan économique. Ceci pourrait mieux orienter notre tentative d'explication des réalités entre les PME et les IMF. 1. 5.2.1. Les Institutions de Microfinance et PME Les PME éprouvent des besoins généralement similaires à des niveaux plus importants : un besoin de financer son implantation, un besoin de financer des marchés spécifiques et un besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance de démarrage. Le niveau de ce besoin d'antres de trois types : les crédits d'investissement, les crédits à court terme, les engagements par signature. La recherche de la satisfaction des besoins financiers de PME a conduit à la mise en place d'un important dispositif d'appui comprenant : des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et de certains SFD; Des projets de financement direct (maintenant abandonnés compte tenu de leurs mauvaises performances et de leur effet négatif sur le secteur financier) ? Des fonds de contrepartie apportant généralement des ressources à des intermédiaires financiers de proximité pour accroître leurs fonds de crédit (prêts) et améliorer leurs capacités techniques (subventions); Des fonds de garantie qui sont des mesures incitatives en direction des intermédiaires financiers pour prendre en charge une part ou moins importante des impayés sur les crédits octroyés. Malgré les initiatives mises en place par les pouvoirs publics pour drainer des ressources financières importantes en direction des PME, ce secteur est encore très peu desservi. L'évolution récente du secteur financier, avec l'émergence et le formidable développement au cours de ces 15 dernières années de nouveaux intermédiaires financiers de proximité (appelés systèmes financiers décentralisés ou encore institutions de micro finance), a déjà pris en charge une bonne partie des besoins des Micro et petites entreprises (MPE) et commence timidement à s'intéresser à la PME. Ce sous-secteur financier pourrait ainsi constituer, sinon une alternative, du moins un complément de poids pour améliorer les flux financiers en direction de la PME. 1.5.2.2. Les défis et contraintes des Institutions de Microfinance face aux besoins de financement de petites et moyennes entreprises Les moyens mis à disposition sont trop modestes au regard des besoins colossaux qui existent. Le second défi est le refinancement permettant le développement des réseaux et la mise en oeuvre d'outils permettant une bonne gouvernance et la pérennité laquelle n'est jamais définitivement acquise. Enfin, pour demain, la concurrence avec les établissements commerciaux risque de s'exacerber compte tenu du poids pris par les réseaux de la micro finance, ce qui risque d'entraîner une dégradation des relations entre les deux secteurs. Il y a par ailleurs des besoins de refinancement pour des institutions matures qui ne représentent que 1 à 2% des institutions. Mais le besoin de subventions sur la durée est indispensable aux premiers cycles de développements des institutions afin qu'elles puissent répondre aux besoins d'innovation. Cependant, les bailleurs de fonds sont de moins en moins prêt à intervenir sur la durée. Il est important de faire ressortir l'impact pédagogique de ces systèmes qui apprennent aux gens à devenir des citoyens et des responsables. Peu de programmes sont capables d'arriver à ce résultat. ~ 14 ~ 1.5.3. Dualisme financier et besoins de financement des micros entrepreneurs La littérature en microfinance nous renseigne que l'accès aux services financiers permet d'améliorer les conditions de vie des populations démunies (ALLEMAND, 2011). Pourtant dans la plupart des pays en développement, seule une minorité de la population accède à ces services financiers (N.U, 2006; LELART, 2006). Le fait de ne pouvoir accéder à des services bancaires, pour GLOUKOVIEZOFF (2004), ces individus sont dits exclus du secteur financier. Cette situation d'exclusion constitue un obstacle auquel sont confrontés les ménages pauvres ainsi que les micro-entrepreneurs qui constituent le segment le plus énergique des sociétés en développement et qui produisent un effet dynamique sur l'ensemble de la population. 1.5.4. Contraintes du secteur bancaire : exclusion des petits emprunteurs Les causes de cette exclusion sont nombreuses (OJO, 2009). Le coût reste la principale raison invoquée par les institutions financières pour justifier leur absence sur ce marché. Consacrer du temps aux personnes ayant de faibles revenus avec un risque élevé de non-remboursement, représente un coût à court terme que très peu d'établissements financiers sont prêts à supporter. De plus, il est coûteux de sanctionner un emprunteur, car, cette situation engendrerait des coûts plus importants que la valeur réelle du prêt. Il faut pour cela minorer les risques de défaillance du client, mais également les coûts qu'il engendre. L'absence ou le non fonctionnement des centrales de risque capables d'informer sur le comportement de petites et moyennes entreprises dans leurs antécédents avec les institutions de crédit locales vient renforcer l'imprécision dans l'appréciation des risques. Les services bancaires sont incontournables au sein de la société parvenue à un certain degré et à certaines formes de développement économique et social. Ainsi, plus l'accès aux services bancaires est important, plus les conséquences sociales sont fortes pour ceux qui en sont privés. Le refus d'intégrer les populations à faibles revenus conduit souvent celles-ci à des situations aggravées (NAJIM, HOFMANN & MARIUS, 2003). Cette exclusion a pour conséquence d'entraver les pratiques financières des personnes concernées. Outre les conséquences de nature financière, l'exclusion bancaire a pour conséquence de restreindre la consommation dont le rôle social n'est plus à démontrer. Mais, elle peut également la restreindre en décourageant le vendeur (GLOUKOVIEZOFF, 2004). L'accès au logement peut également être compromis. D'une part, l'exclusion bancaire nuit à l'élaboration des projets en inscrivant les personnes dans le court terme ; et d'autre part, elle agit comme un signal négatif qui complique encore davantage les démarches à entreprendre. En plus, les conséquences de l'exclusion bancaire sur la vie quotidienne contribuent au développement de la pauvreté, en grevant des budgets limités et mettent en péril l'estime de soi. Non seulement l'exclusion bancaire entrave le dynamisme économique, certaines entreprises ne se créent pas faute de financement ; bon nombre de celles qui se créent sont obligées de fermer leurs portes par la faute d'accès à un financement adapté. Le crédit est un multiplicateur de richesses. Celui qui n'a pas accès au crédit est d'office condamné à la pauvreté (DSCRP, 2006). ~ 15 ~ Les banques commerciales, principale source de services financiers de détail, ne s'adressent pas à cette clientèle (N.U, 2006). Pendant ce temps, les populations locales opérant souvent dans le secteur informel de l'économie manquent d'argent pour développer leurs activités qui sont génératrices des revenus. Ainsi, suite à l'incapacité du secteur formel et face à l'absence d'une offre adaptée à leurs besoins, les populations démunies et les micro-entrepreneurs ont eu recours à certaines pratiques financières informelles à savoir : la finance informelle (LELART, 2006) dont les taux d'intérêt sont faramineux et découragent à la longue. Ainsi, les limites de cette finance conduisent à une remise en cause de cette approche, à un changement. Ainsi, une telle situation illustre bien la nécessité d'autres interventions. Ce recours limité aux services financiers dans les pays en développement est devenu une préoccupation majeure pour la croissance, l'industrialisation de ces pays en matière de politique internationale (N.U, 2006). Rendre les services financiers accessibles à tous, a le pouvoir d'améliorer les conditions de vie des populations pauvres (N.U, 2006) et d'éliminer les effets négatifs de la discrimination en matière de bancarisation. L'accès au service financier offre aux populations exclues, la possibilité d'obtenir un revenu et en conséquence d'améliorer leurs conditions de vie. L'idée que rendre les services financiers accessibles à tous, a le pouvoir d'améliorer les conditions de vie des populations pauvres et repose sur l'hypothèse selon laquelle les femmes investissent plus que les hommes dans leurs familles et leurs ménages. Pour souligner l'importance de l'accès au financement, l'étude de Bene AYOU (2012), montre que l'accès au financement permet d'augmenter de quelques points le taux de pérennité à 3 ans des entreprises dont le propriétaire souffre d'une exclusion bancaire sévère. C'est dans cette même veine que (GUERIN, 2002) trouve que le vide laissé par les banques commerciales pourrait être comblé par l'intervention d'autres acteurs financiers à l'instar des IMF (Institutions de Microfinance). On parle aujourd'hui « d'Institutions de Microfinance » pour désigner les institutions bancaires offrant des services financiers à des personnes à revenus relativement faibles et qui n'ont pas ou difficilement accès au secteur financier formel (NZUZI, 2014; 2016). C'est pour pallier à ces imperfections de marché que le secteur de la microfinance a vu le jour. Ce « nouveau » secteur financier qu'on retrouve dans la plupart des pays, essentiellement dans les pays en développement (PED) devient porteur d'espoir pour les exclus du système bancaire classique. 1.5.5. Secteur de la microfinance Se heurtant aux exigences que demandent les banques classiques, les plus démunis se trouvent exclus du système financier traditionnel (MUHAMMAD, 1997). En effet, plusieurs raisons sont généralement évoquées pour justifier cette exclusion, notamment dans les pays en développement. Selon MAYOUX (2007), la grande majorité de ces micro-entrepreneurs n'ont pas de garanties suffisantes, ce qui rend l'obtention des prêts impossible auprès des banques traditionnelles. Ce problème d'accès au financement vient du fait que les acteurs bancaires " 16 " considèrent ces structures trop risquées (manque de visibilité sur les projets, absence d'informations stratégiques et financières, niveau des fonds propres insuffisant, dépendance à l'égard des clients ou des fournisseurs les plus importants...). De plus, la gestion de crédits de montant peu élevé se révèle coûteuse pour les banques. Ce faible pourcentage s'explique aussi par le fait que les banques traditionnelles demandent un grand nombre de documentations légales afin de procéder à un prêt. De plus les banques, exigent des collatéraux, ce que les pauvres ne peuvent fournir comme l'explique (MUHAMMAD, 1997). Cet auteur mentionne aussi la lenteur du processus bancaire qui ne répond pas aux exigences des plus pauvres qui ont souvent besoin d'un prêt rapidement pour assurer leur consommation de biens essentiellement immédiats. Alors qu'en économie, le crédit est considéré comme une forme de monnaie servant de levier au développement et à la croissance, pour les personnes ayant peu de ressources (NOWAK, 2005). Le non-accès au crédit handicape sérieusement leurs aptitudes à investir dans les activités génératrices d'emplois et de revenus et les confronte à une situation de précarité sociale. 1.5.5.1. Du microcrédit à la microfinance Le fait que 2005 ait été désignée l'Année internationale du microcrédit a contribué à sensibiliser la communauté internationale concernant le rôle clé des services financiers plus accessibles dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (N.U, 2006). Pour HUGON (1996), la défaillance des systèmes officiels et l'insuffisance de l'informel ont favorisé l'émergence de la microfinance et constituent des moyens de réduire les coûts de transaction et d'intermédiation dans des prêts à petite échelle. Pour LELART (2002), l'émergence de la microfinance est une manifestation de la vitalité de la finance informelle, et elle s'est enracinée dans trois évolutions : le financement extérieur auquel on a préféré le financement local, le secteur public auquel on a préféré le secteur privé, l'épargne à laquelle on a préféré le crédit. Alors que la finance informelle recouvre traditionnellement un ensemble de pratiques mettant en présence des personnes, deux ou un plus grand nombre, la microfinance s'est institutionnalisée (LABIE, 1998). On parle aujourd'hui "d'Institutions de Microfinance" en sigle IMF pour désigner les institutions bancaires offrant des services de microfinance. En termes simples, une IMF est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus et qui n'ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier formel (banques classiques). LABIE (1998), De BRIEY (2003) et NSABIMANA (2002) nous parlent d'un secteur financier intermédiaire, qui s'interpose entre le moderne constitué par les banques classiques, et l'informel dominé par les pratiques traditionnelles (tontines, usuriers, prêts familiaux...). Les IMF fondent leur pertinence sur les réponses qu'elles doivent apporter, d'une part aux contraintes imposées par les banques classiques aux agents économiques à faible revenu et, d'autre part, aux abus que ceux-ci doivent subir auprès des `'banquiers informels. " 17 " D'après certains auteurs (HUGON, 1996), la microfinance signifie la finance de petite taille. Elle représente l'intermédiation financière en faveur des pauvres qui disposent de revenus faibles et sont généralement exclus du système bancaire classique. C'est pourquoi la plupart des pays africains ont développé, dans leur Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), des actions impliquant la microfinance. La définition qui rend le mieux compte est celle qui la présente comme étant « l'ensemble de services financiers qui sont proposés à des catégories socioprofessionnelles habituellement délaissées par le secteur traditionnel ». Traditionnellement l'épargne précède le crédit : il faut avoir épargné pendant un certain temps pour pouvoir accéder au crédit. Vu l'urgence pour le développement la majorité des IMF ont inversé la proposition et commencent à faire un crédit sans épargne préalable. Ceci a pour objectif de lancer les activités génératrices des revenus. Ensuite les bénéficiaires rembourseront leurs crédits chaque semaine ou chaque mois. Ce n'est qu'en cours de remboursement du prêt que l'IMF propose à l'emprunteur de constituer une épargne avec l'argent gagné par l'activité créée (LABIE, 1998). C'est ce constat qui a donné naissance à ce que l'on appelle aujourd'hui la microfinance (LABIE, 1998) dont le microcrédit est l'aspect le plus connu. 1.5..5.1.1. Microcrédit Au départ, la microfinance désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits (micro crédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises (LABIE, 1998). Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent, etc.) et une clientèle plus étendue également (LABIE, 1998). Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédits aux très pauvres, mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système classique ou formel. Ce système selon HUGON (1996) ne concerne que les grandes organisations et les agents les plus solvables. Si chaque auteur est tenté de définir le microcrédit à sa façon, on peut admettre un certain nombre de caractéristiques, dont la première est une question de taille, comme le nom lui-même l'indique. Il s'agit d'un petit crédit d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque dans un pays donné (LABIE, 1998). La littérature distingue deux types de crédits : le crédit productif et le crédit non productif. Les crédits productifs sont des services financiers orientés vers les catégories pauvres qui investissent dans les micro-entreprises. Les crédits non productifs sont destinés aux groupes marginaux qui sont davantage préoccupés par la satisfaction des besoins de base tels que les aliments, les médicaments, le logement, l'éducation, etc. Ce montant peut varier dans le portefeuille d'une même institution (CONGO, 2003). " 18 " On peut maintenant commencer à définir ce nouveau concept. À vrai dire, nous sommes plutôt en présence du microcrédit, c'est-à-dire d'un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement bas. Il est le plus souvent sollicité pour « développer une activité génératrice de revenus », qu'il s'agisse d'une ancienne activité que l'on voudrait étendre ou d'une nouvelle que l'on voudrait créer (MPANZU, 2005). Enfin l'emprunteur ne dispose d'aucune garantie à offrir, car, il possède peu de choses et n'est sans doute propriétaire ni du logement qu'il occupe ni de la terre qu'il cultive. La seule garantie qu'il puisse offrir est de nature sociale : avec d'autres candidats au crédit de son quartier ou de son village, il peut constituer un petit groupe dont tous les membres se connaissent et peuvent s'engager solidairement (CONGO, 2003). Les IMF utilisent souvent les deux méthodes pour servir sa clientèle (De BRIEY, 2003) : le crédit individuel et celui de groupe.
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