CONCLUSION PARTIELLE
Au cours de ce chapitre, il a été question de
montrer l'impact qu'à les IMF sur le développement des petits
commerces lesquelles l'entrepreneuriat est assis en vue d'améliorer sa
performance financière. En outre, nous avons cherché à
vérifier notre hypothèse avec l'analyse de nos données de
recherche issues des rapports des entrepreneurs
bénéficière du microcrédit.
Après nos analyses, nous sommes parvenus à
affirmer notre hypothèse qui stipulait que la réussite dans le
domaine entrepreneurial pourrait être expliquée par plusieurs
raisons : l'expérience, résilience, bonne gestion de fonds
obtenus, l'éducation entreprendre etc.
3.7. SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
En qualité de chercheur que nous sommes, nous
recommandons aux dirigeants des IMF de veiller à créer de la
valeur par un avantage concurrentiel en distinguant les activités
principales des activités de soutient tout en ayant des marges de
manoeuvre.
Pour ce faire, les managers doivent :
§ Créer une nouvelle source des valeurs par
l'innovation de nouveaux produits
§ Renforcer les activités ou les
éléments les moins exploités par les IMF
§ Exclure les éléments qui n'apportent pas de
la valeur.
" 51 "
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le but de cette recherche était d'examiner et
d'appréhender la situation des entrepreneures congolaises (lushois)
bénéficiaires de microcrédit en termes des facteurs
individuels, organisationnels et contextuels qui soutiennent l'entrepreneuriat
ainsi que les obstacles auxquels ils font face. Cette recherche a reposé
sur l'analyse de 60 entretiens semi directifs, menés auprès de
différents acteurs. Nous avons interviewé des entrepreneures
bénéficiaires des microcrédits qui sont encore en
activité (37) et celles qui sont en arrêt d'activité (23).
En complément de ce corpus principal d'interviews, nous avons
interviewé de différents intervenants dans le secteur de la
microfinance (2), ce qui nous a permis de bénéficier d'une vision
globale de l'objet de recherche, et de son environnement.
Afin de mieux comprendre leur situation, nous nous sommes
penchés, dans un premier temps, sur l'étude d'un ensemble
d'articles et de travaux sur les entrepreneures bénéficiaires de
microcrédit et d'autres sur l'entrepreneuriat afin d'établir une
idée plus précise sur le profil de cette catégorie
professionnelle ainsi qu'un ensemble d'indicateurs les concernant : leur
profil, les caractéristiques de leurs entreprises, l'environnement dans
lequel elles évoluent et les difficultés qu'elles rencontrent
dans leur aventure entrepreneuriale.
Dans notre étude, nous accordons un
intérêt tout particulier au concept entrepreneur. Ainsi, pour
saisir ce concept, nous conjuguons une perspective historique et une vision
dynamique qui mettent en relief son évolution dans les recherches
entrepreneuriales. Ainsi, différentes théories ont
été évoquées.
Dans un deuxième temps, nous avons examiné la
position qu'occupe l'entrepreneur au sein de la société
congolaise. La recension des écrits de diverses sources (recherches
académiques, rapports d'organisations internationales et nationales)
démontre l'existence d'un écart entre les progrès
récents réalisés au plan politico-juridique et la
persistance d'une vision sociale très traditionnelle du rôle des
entrepreneures dans la société congolaise.
Dans un troisième temps, nous avons mobilisé un
ensemble d'approches utilisées dans les travaux sur l'entrepreneuriat,
ce qui nous a permis d'élaborer nos différentes propositions de
recherches qui correspondent au contexte de notre étude.
A l'issue de notre analyse des données
récoltées sur le terrain, un ensemble de résultats a pu
être dégagé. Les résultats de notre étude
montrent qu'il y des particularités spécifiques à
l'entrepreneuriat congolais, selon le profil de chaque groupe de
entrepreneures. Cela témoigne de la réalité plurielle de
l'entrepreneuriat en RDC, qui peut susciter un intérêt
auprès des praticiens et des théoriciens de ce
phénomène. Malgré la diversité de la
réalité des entrepreneures interviewées, certains aspects
les rapprochent. Néanmoins, on observe une situation paradoxale : d'une
part, les entrepreneures ont été amenées à chercher
des suppléments en exerçant un certain nombre d'activités
génératrices de revenus en vue d'assurer l'essentiel de
l'approvisionnement familial, d'autre part, ils font face à des
difficultés.
~ 52 ~
Globalement, notre étude nous a permis de constater
l'existence d'une diversité de facteurs favorables et/ou
défavorables au développement de l'entrepreneuriat à
Lubumbashi.
Les récits des entrepreneures nous informent que
l'entrepreneuriat constitue une solution à leur bien-être, car il
préserve leur ménage de la misère, mais également,
il constitue une réponse sociale : équilibre au sein de la
famille, émancipation et stabilité sociale, satisfaction et
accomplissement personnel, etc. En revanche, cela ne crée pas vraiment
un véritable bouleversement dans les rapports sociaux de genre. Car les
entrepreneures interviewées inscrivent leur choix entrepreneurial dans
un parcours extrêmement lié à leurs vies personnelles et
familiales.
Le contexte dans lequel évoluent les entrepreneures
lushois constitue un obstacle de taille face à l'évolution de
leur aventure entrepreneuriale. Comme nous avons pu le constater, certaines
pratiques et comportements contribuent à maintenir une discrimination
vis-à-vis des entrepreneures.
Globalement, la diversité de situations familiales
(mariées, veuves, divorcées, célibataires ayant des
enfants en bas âge) nous a permis d'examiner la spécificité
du phénomène de l'entrepreneuriat en RDC en général
et à Lubumbashi en particulier. Si ces entrepreneures ne sont pas
représentatives de la population féminine dans sa
totalité, néanmoins elles expriment des modèles sociaux de
plus en plus visibles.
En bref, nous soulignons la bravoure des entrepreneures
rencontrées, dans ce contexte contraignant, à réussir leur
projet entrepreneurial et leurs vies. Ce travail nous a permis d'analyser les
articulations entre la vie familiale et celle professionnelle de ces
entrepreneures, en se basant sur leur profil socio démographique et sur
les stratégies déployées pour concilier leurs
différentes responsabilités. Leur modèle est
intéressant vu leur diversité sociale et celle de leurs
situations familiales.
De cette recherche, il ressort qu'au niveau des facteurs
individuels de l'entrepreneur, nous sommes parvenues à montrer que le
genre de l'entrepreneure qui bénéficie de microcrédit, sa
taille de crédit expliquent l'entrepreneuriat.
Au niveau des facteurs relatifs aux caractéristiques de
l'organisation, nous avons pu conclure que la taille du crédit obtenu,
et la nature des activités expliquent l'entrepreneuriat.
La problématique du microcrédit et
l'entrepreneuriat, a certes été débattue aussi bien par la
littérature théorique qu'empirique. Les facteurs individuels,
organisationnels et environnementaux apparaissent sous diverses formes dans la
plupart de recherches portant sur l'entrepreneuriat. La plupart des recherches
se sont limitées à des facteurs sommaires de l'entrepreneuriat.
Par contre, la prise en compte de tous ces facteurs est une dimension
très rare. Toutefois, l'originalité de ce mémoire
réside dans son aspect de prendre en compte un grand nombre de facteurs
susceptibles d'expliquer l'entrepreneuriat. Notre étude est l'une des
premières à tester simultanément plusieurs facteurs et
l'influence concomitante de ces derniers. Ceci pourrait contribuer à
situer sa pertinence dans une perspective d'entrepreneuriat.
~ 53 ~
LIMITES DE L'ÉTUDE
Celles-ci ouvrent en même temps de pistes pour la
conduite d'études complémentaires et d'approfondissements. La
plupart de ces limites sont liées à la nature de notre travail
empirique. Ces limites sont acceptables dans la mesure où cette base des
données représente les seules données disponibles sur les
entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits à
Lubumbashi permettant d'interpréter la question de l'entrepreneuriat. De
plus, le fait que cette base des données se concentre uniquement sur les
entrepreneures bénéficiaires des microcrédits à
Lubumbashi permet de prendre en compte et mettant en valeur la pertinence de
nos résultats.
Tout d'abord au niveau méthodologique, notre travail
est dans une large mesure mixte et chaque procédé comporte des
faiblesses, mais, heureusement, les déficiences de l'une sont rarement
celles de l'autre. En plus une variété d'imperfections de
méthodes permettent au chercheur d'associer leurs forces respectives et
aussi de compenser pour leurs faiblesses et limites particulières.
La première limite méthodologique de cette
recherche a trait au modèle de recueil de données et au terrain
d'application de l'étude. Sur le plan pratique nous ne pouvions couvrir
toutes les entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits
éparpillées sur toute la ville de Lubumbashi, ville sur laquelle
porte notre étude. Ces limites sont inhérentes à la
faiblesse de la taille de l'échantillon, les dirigeants des IMF ont pu
tenter de présenter leur organisation sous un bon angle, la
non-disponibilité et le refus de certaines entrepreneures de
coopérer avec nous malgré la garantie de confidentialité.
Le choix du terrain d'enquête peut paraitre discutable dans le sens
où les résultats demeurent contextualisés, et propres
à une entreprise ; au secteur particulier de la microfinance. Par
ailleurs, le questionnaire et les guides d'entretiens utilisés dans
cette étude sont perfectibles.
Une autre limite de ce travail tient à la
délimitation de la population des entrepreneures établies que
nous avons interrogées. Notre étude a porté sur des
entrepreneures bénéficiaires des microcrédits, de 2020
à 2022, principalement auprès des IMF Finca, Tujenge, qui
concentre l'essentiel de ces entrepreneures à Lubumbashi, cela pour des
raisons d'accès aux données, et de
représentativité. Compte tenu de cette restriction, notre
étude comporte certaines limites en termes de validité externe.
Par conséquent, les résultats ne peuvent être
généralisés à l'ensemble de la population
congolaise.
Une autre limite de ce travail réside dans la nature
des données de notre étude, qui sont limitées à une
ville congolaise (Lubumbashi). De ce fait, étant donné que chaque
ville de la RDC présente ses spécificités, il ne faut pas
ignorer les risques d'une généralisation des résultats sur
l'ensemble du pays.
Une autre limite concerne la non prise en compte de
l'influence d'autres facteurs qui ne sont pas expliqués dans notre
modèle et qui pourraient être pertinents pour expliquer
l'entrepreneuriat notamment : l'ethnie, la fréquence de crédit,
l'âge de l'organisation, le lieu d'emplacement, la religion, etc. Ces
facteurs peuvent devenir, par la suite, des pistes de recherches
ultérieures. Il conviendrait de dupliquer le modèle
proposé en y introduisant ces facteurs afin d'accroitre le pouvoir
explicatif de ce dernier.
~ 54 ~
L'étude gagnerait aussi à être
étendue à plusieurs IMF Lushoises afin d'accroitre sa
validité externe. Une autre limite tient au fait que cette étude
n'a pas la prétention d'offrir un panorama exhaustif de toutes les
dimensions de l'entrepreneuriat.
D'autres dimensions existent et peuvent avoir une influence
positive sur l'entrepreneuriat. La contribution de la présente
thèse de doctorat à l'amélioration des connaissances sur
les facteurs qui maintiennent l'entrepreneuriat des entrepreneures de
microcrédit et les obstacles auxquelles ils font face. La notion
d'entrepreneuriat permet de dégager des voies de recherche
intéressantes pour la recherche en entrepreneuriat.
LES PISTES POUR LES PROCHAINES RECHERCHENT
Compte tenu des limites qui viennent d'être
énumérées, les résultats de l'étude
permettent d'entrevoir de nouveaux champs de recherche utiles aux
entrepreneures bénéficiaires des microcrédits, aux
dirigeants des IMF, mais aussi aux pouvoirs publics pour remédier
à ces limites.
Les résultats obtenus de cette étude gagneraient
certainement en élargissant les interviews qualitatives auprès
d'autres entrepreneures ayant arrêté les activités
jusqu'à atteindre une représentativité théorique,
afin de construire un modèle définitif des obstacles à
l'entrepreneuriat à Lubumbashi.
L'étude pourrait être étendue à
d'autres villes congolaises. L'objectif serait de vérifier la
réalisabilité de nos résultats ou d'identifier d'autres
facteurs intervenant dans la relation entre l'accès des entrepreneures
au microcrédit et l'entrepreneuriat. Une telle démarche offre
l'avantage non seulement d'accroitre le pouvoir de généralisation
des résultats obtenus à partir de la ville de Lubumbashi, mais
également de formuler des conclusions fondées sur les analyses
comparatives.
Une dernière voie de recherche à propos du
caractère multifactoriel du phénomène entrepreneurial,
concerne l'intérêt d'effectuer une étude comparative avec
d'autres régions (environnements). Une telle étude consisterait
à confirmer nos résultats par un échantillon plus large et
fiable. Elle permettrait aussi de dégager les différences et les
ressemblances des facteurs influençant l'entrepreneuriat.
En définitive, ce mémoire a permis
d'éclairer, au moins en partie, la problématique des programmes
de microfinance sur l'entrepreneuriat. Nous espérons mettre à
jour certaines pistes permettant de prévenir les difficultés
d'adaptation de l'accès des entrepreneures au microcrédit
à la promotion de l'entrepreneuriat. Il s'avère clair que ce
champ d'investigation pourrait offrir des perspectives de recherches futures,
afin de pouvoir identifier le degré de corrélation entre les
programmes proposés par les IMF et les besoins des
bénéficiaires, pour tenter d'en atténuer, voire
éliminer les impacts négatifs.
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