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Microfinance et entrepreneuriat persistant a Lubumbashi


par Douglas MUTOMBO KABULO
Université de Lubumbashi - Licence en Économie, Gestion Financière 2023
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Aux termes de ce chapitre, nous avons procédé à la présentation des méthodes et techniques que nous avons utilisées dans notre travail. A savoir, ces méthodes sont distinctes d'autant que chacune sert à un objectif précis cependant, certaines nous ont aidé à collecter les données et les autres au traitement de ces dernières et à l'interprétation de nos résultats de recherche.

En outre, ce chapitre nous a permis de présenter notre champ d'investigation qui est la ville de Lubumbashi. Elle est une ville mettant les IMF au centre de ses préoccupations par la création des richesses et l'amélioration des conditions de vie de sa population et cela dans le but de satisfaire cette dernière. Sa structure organisationnelle est établie d'après les standards internationaux. Ce faisant, elle a des missions, valeurs, vision qui font d'elle une meilleure parmi tant d'autres villes de la RDC.

~ 40 ~

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES DONNEES ET DISCUSION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE

Dans cette partie, nous présentons les résultats de notre étude selon les deux approches : approche quantitative et approche qualitative.

Les résultats quantitatifs sont présentés en lien avec les propositions de recherche que nous avons élaborées dans notre cadre théorique. Il s'agit de propositions liées à l'ensemble de résultats obtenus en analysant les bases des données des organismes de microcrédit + enquête par questionnaire susceptibles d'influencer l'activité entrepreneuriale des entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits à Lubumbashi de notre échantillon. Quant aux résultats qualitatifs, nous présentons ceux des interviews réalisées auprès de deux catégories de personnes :

§ Les entrepreneurs en activité ;

§ Les entrepreneurs qui sont en arrêt d'activité et ;

SECTION 1 : PROFIL SOCIO - DEMOGRAPHIQUE DES ENTREPRENEURS BENEFICIAIRES DES MICROCREDITS A

LUBUMBASHI

Notre échantillon de départ était de 104 entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits. Après exclusion des entrepreneurs n'ayant pas répondu, 60 ont répondu à notre questionnaire.

Disposer d'une meilleure connaissance des entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits permettrait aux acteurs de la microfinance de rapprocher l'offre et la demande de microcrédit. Cela permettrait également de rendre plus efficaces les politiques impulsées en faveur du microcrédit.

Dans une perspective intersectorielle, la diversité de l'échantillonnage en fonction de l'âge, du niveau d'instruction, de la situation matrimoniale, du montant du microcrédit obtenu, de la nature d'activité, ... donne un aperçu intéressant de la diversité des entrepreneures rencontrées.

Nous mettons en évidence les caractéristiques les plus importantes de ces entrepreneurs en répondant aux questions suivantes : Qui sont-elles ? Existe-t-il un profil type de bénéficiaire du microcrédit ? L'objectif est de comprendre les raisons profondes de la chute spectaculaire du nombre des entrepreneurs bénéficiaires de microcrédits.

3.2.1. Identification des entrepreneurs selon l'âge

La répartition des entrepreneurs selon l'âge est presque invariable en fonction des IMF que nous avons approchées. Les entrepreneurs dont il est question dans cette recherche sont des personnes âgées. L'analyse des données nous dévoile que 42% de ces entrepreneurs sont âgées de 46 ans et plus, 28% dont l'âge varie entre 36 et 45 ans, 18% des entrepreneurs dont l'âge est compris entre 31 et 35 ans, 3 % sont âgées de 26 à 30 ans et 9% dont l'âge varie entre 20 et 25 ans. Naturellement, le groupe d'âge le plus jeune est le moins représenté et au fur

" 41 "

et à mesure que l'on avance en âge, les proportions augmentent sensiblement dans l'ensemble. Le groupe d'âge 46 ans et plus est le plus représenté.

3.2.2. Identification des entrepreneurs selon le niveau d'études

Le niveau d'études des entrepreneures bénéficiaires de microcrédit à Lubumbashi varie, mais une forte décroissance de celles moins instruites a été observée. Nous trouvons que 59% de ces entrepreneurs sont moins instruites. Cependant, elles savent lire et compter. La proportion des entrepreneurs sans instruction est suivie de celle des entrepreneurs ayant un niveau primaire (31%). Il y a quelques exceptions de entrepreneurs ayant fait les études secondaires (27%).

Pour compenser ce déficit, aux programmes de microfinance sont associés très souvent, des modules de formations à la gestion des affaires. Ces formations nécessitent quand même une certaine capacité intellectuelle. L'idée est de leur permettre de mieux profiter des opportunités qu'offrent des IMF.

3.2.3. Identification des entrepreneurs selon les expériences professionnelles antérieures

Les entrepreneures bénéficiaires des microcrédits dans la ville de Lubumbashi ont dans leur très grande majorité une expérience professionnelle antérieure. Pour la période qui sépare le nombre d'années d'exercice des activités, de l'année de l'obtention de microcrédits, presque 82% des entrepreneurs ont déclaré qu'elles ont déjà travaillé et acquis de l'expérience de plus de 5 ans avant l'accès aux prêts. 7% de ces entrepreneurs exerçaient leurs activités dans une période comprise entre 5 ans et plus avant d'obtenir de microcrédits, suivis de celles ayant commencé dans un temps compris entre 3 et 5 ans soit 7%, alors que 4% dans un intervalle compris entre 1 mois à plus d'une année avant d'obtenir de microcrédits.

3.2.4. Identification des entrepreneurs selon la situation matrimoniale

Contrairement aux résultats de l'étude de NGOY BANZA (2014) les entrepreneurs célibataires sont plus nombreux parmi les bénéficiaires des microcrédits, nos répondantes sont dans leur majorité mariées (72%). On y trouve quelques divorcées (3%). Par contre, les entrepreneurs célibataires représentent 14%, alors que 11% sont des veuves.

3.2.5. Identification des entrepreneurs selon la taille de ménage

La variable taille de ménage met en évidence l'importance des enfants pour la population étudiée. Il se dégage dans la ville de Lubumbashi, que la charge de famille moyenne des ménages des entrepreneures bénéficiaires des microcrédits est de 6 personnes. Les entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits ont en charge chacune une famille nombreuse. Cela représente une population importante à charge et traduit l'importance de divers besoins à satisfaire (alimentation, éducation, santé, hygiène, logement, etc.).

" 42 "

3.2.7. Identification des entrepreneurs selon le volume de crédit obtenu

Parallèlement à la taille du crédit, on observe que 6% des entrepreneurs ont bénéficié de crédit de 250$, 70% de la population enquêtée ont obtenu le microcrédit dont le montant est de 200$, 2% des entrepreneurs ont obtenu le microcrédit de 180$, 4% ont bénéficié de 150$, 18% ont reçu 100$.

Globalement, les montants des microcrédits sollicités recouvrent des spécificités susceptibles de défendre de l'entrepreneuriat en RDC en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier.

3.2.8. Identification des entrepreneurs selon la nature de l'activité

Concernant la nature de l'activité, l'analyse nous dévoile qu'une forte majorité des entrepreneurs ont créé leur activité dans le secteur de commerce de l'alimentation (61%), 22% ont créé leur activité dans le commerce des souliers et habits usagés ; la commerçante de légume n'a accaparé que 12% des entrepreneurs. Par contre, le commerce des radios représente une minorité dans notre échantillon avec un taux de 5%. Le petit commerce prédomine dans une large mesure, car il est très pris en considération par les entrepreneurs congolais en général.

3.2.9. Identification des entrepreneurs selon l'utilisation du crédit obtenu

L'examen de la variable utilisation du microcrédit obtenu nous révèle que 64% des entrepreneurs l'ont utilisé pour une seule activité. Par contre, 36% de la population enquêtée l'ont utilisé dans l'exercice de plusieurs activités.

3.2.10. Identification des entrepreneurs selon l'appartenance à un entourage entrepreneurial

En termes d'entourage entrepreneurial, on constate que 40% de la population enquêtée évoluent dans un entourage où il y a des entrepreneurs. Par contre, 60% des entrepreneurs de notre échantillon n'ont pas un entourage entrepreneurial.

3.3. L 'ANALYSE DE L'IMPACT DES IMF DANS LES PETITS COMMERCES LUSHOIS

Nous voulons voir l'importance de la micro finance dans le petit commerce congolais et Lushois en particulier. C'est pourquoi, nous avons tablé nos études sur trois (3) marchés Lushois à savoir : le marché Mzée, le marché de Radem et le marché Express. De manière à dégager le dynamisme de chaque secteur précité chose qui sera étudié dans notre première partie, aussi à évaluer l'impact financier des IMF à terme de l'évolution de capitale chose qui sera étudié dans la seconde section.

" 43 "

3.3.1. L'apport des IMF dans les trois marchés Lushois (Mzée, Radem, Express)

D'après l'étude faite dans quelque secteur de commerce dans la ville de Lubumbashi, nous avons pu constater qu'il y a eu augmentation de capital avec l'appui du secteur de la micro finance et il y a eu un impact positif dans le développement de petit commerce Lushois. A Lubumbashi, nous avons ciblé trois secteurs commerciaux entre autre le marché de Mzée, de Radem et celui d'Express, dans chacun de ce dernier, nous avons interrogés vingt (20) personnes soit au total soixante (60) personnes. C'est ainsi que le calcul ci-dessous nous montrera de quelle manière l'apport de la micro finance a été positif.

SECTION 2. PRESENTATION DES DONNEES

Tableau 3:Les caractéristiques socio-économiques des entrepreneures bénéficiaires de microcrédits à Lubumbashi

Caractéristiques socio-économiques

Fréquence

%

§ Âge

20-25

4

6,6

 

26-30

9

15

 

31-35

16

26,6

 

36-40

11

18,3

 

41-45

20

33,5

 

46 et plus

0

 
 

Total

60

100%

§ Niveau d'études

Sans instruction

27

45

 

Niveau primaire

19

31,7

 

Niveau secondaire

14

23,3

 

Total

60

100%

§ Nombre d'années

1-5

4

6,7

d'exercice avant

6-10

11

18,3

l'obtention de

11-15

19

31,7

micro crédit

15 et plus

26

43,3

 

Total

60

100%

§ Situation

Mariées avec enfants

28

46,7

matrimoniale

Divorcées avec enfants

5

8,3

 

Veuves avec enfants

18

30

 

Célibataires avec enfants

9

15

 

Total

60

100%

§ Situation familiale

1 à 3

11

18,3

 

4 à 6

19

31,7

 

7 et plus

30

50

 

Total

60

100%

 

~ 44 ~

§ Motivation entrepreneuriale

Goût d'entreprendre Conjoint sans emploi Mère monoparentale Exemple de l'entourage

11

16

27

6

18,3 26,7 45 10

 

60

100%

§ Taille du crédit

100

17

28,3

 

150

4

6,7

 

180

7

11,7

 

200

29

48,3

 

250

3

5

 

Total

60

100%

§ Nature de l'activité

Vente d'assiettes

13

21,7

 

Vente souliers et habits

17

28,3

 

usagés

 

50

 

Vente alimentation

30

 
 

Total

60

100%

§ Utilisation du crédit

Une seule activité

21

35

 

Différentes activités

39

65

 

Total

60

100%

 

Source : par nos soins sur la base des interviews

Cette partie nous a permis de déterminer les principales caractéristiques des entrepreneures bénéficiaires des microcrédits dans la ville de Lubumbashi, et les facteurs susceptibles d'expliquer l'entrepreneuriat. Cette étude s'est basée sur une enquête de 60 entrepreneures Lushoises bénéficiant de microcrédits, pour la période allant de 2020 à 2022.

Dans la section suivante, nous présentons les résultats quantitatifs. Cette section présente les facteurs déterminants de l'entrepreneuriat.

Tableau 4:Régression Logit - Facteurs de succès des activités microfinancées

Variable modalités effectifs %

Y

NA

23

38,3

 

37

61,7

 

Les résultats confirment qu'il y a 61,7% de chances pour qu'un entrepreneur qui accède au microcrédit soit dans l'entrepreneuriat et 38,3% qu'il soit en arrêt d'activité. Ce résultat vient confirmer l'intuition émise plus tôt quant au rôle positif de ce service microfinancier sur l'entrepreneuriat.

Nous avons appuyé nos résultats descriptifs par le test de validité par la régression logistique au niveau global du modèle et individuel de chaque variable comme le montre le table n°4

" 45 "

3.4. RÉSULTATS QUANTITATIFS

Tableau 5:RESULTATS QUANTITATIFS

Dependent Variable: ENTREPRENEURIAT

Method: ML - Binary Logit (Newton-Raphson / Marquardt steps)

Date: 10/13/23 Time: 22:37

Sample: 1 60

Included observations: 60

Convergence achieved after 5 iterations

Coefficient covariance computed using observed Hessian

 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error z-Statistic

Prob.

C
GENRE
SEMAINTENIR
TAILLE_CREDIT
DIFFICULTE
UTILISATION
NIV_ETUDE
SOUTIENT

-1.869481 1.778120 -0.255549 1.043644 -1.827872 -1.757464 0.461866 0.206175

0.261468 0.490301 1.349907 1.733870 1.500096 79.88069 20.88626

2.737201 -0.682990

0.963753 1.844994

1.782402 -0.143374

0.420850 2.479849

1.184602 -1.543026

0.788314 -2.229398

0.434249 1.063598

1.646867 0.125192

 

AGE

NBREANNEE

MOTIVATION

0.005973

-0.300332

-0.030370

23

0.289470 0.020634

0.413431 -0.726439

0.391513 -0.077571

 
 

McFadden R-squared

S.D. dependent var

Akaike info criterion

0.021901

Mean dependent var

S.E. of regression

Sum squared resid

37

Source : analyse des données par le logiciel Eviews

0.4946

0.0650

0.8860

0.0131

0.1228

0.0258

0.2875

0.9004

0.9835

0.4676

0.9382

Schwarz criterion

Hannan-Quinn criter.

Restr. deviance

LR statistic

Prob(LR statistic)

Log likelihood

Deviance

Restr. log likelihood

Avg. log likelihood

0.616667

0.454067

10.10267

-29.49721

58.99443

-39.94034

-0.491620

Obs with Dep=0

Obs with Dep=1

Total obs

60

Nous avons retenu les tests de vraisemblance et de coefficient de détermination

pour expliquer notre variable endogène qui est l'entrepreneuriat, (R2=0,26 soit 26 %

d'explication de la variable endogène par les variables exogènes).

Commentaire : ce tableau nous montre qu'il existe une corrélation entre les

Institutions de microfinance et l'entrepreneuriat, car l'augmentation d'un CDF de la taille de

crédit nous procure 1,78 CDF de l'entrepreneuriat sur le genre, 1,04 sur la taille de crédit, ce

qui nous pousse à conclure que notre modèle est linéaire sachant que la probabilité critique de

ces charges est égale à 0,03 soit inférieure à notre marge d'erreur de 0,05, c'est-à-dire que les

Institutions de microfinance et l'entrepreneuriat vont dans le même sens. Dans notre cas, le

coefficient de l'estimateur du modèle est de 1,78Genre-0,255549SA+1,043644TC-

1,827872DF-1,757464UT+0,461866NE+0,206175ST+0,005973Age-0,300332NA-

0,030370MT et notre constante est de -1,869481CDF. Cependant, nous aboutissons à un

modèle d'estimation tel que : entrepreneuriat ?? ^ = 1,78Genre-0,255549SA+1,043644TC-

1,827872DF-1,757464UT+0,461866NE+0,206175ST+0,005973Age-0,300332NA-

0,030370MT -1,869481+ ????

" 46 "

TEST DE NORMALITE

Il s'agira dans cette partie de tester si notre modèle suit la loi normale, ce qui nous dira si on a eu raison d'employer les mesures statistiques à des fins d'inférence statistique. Pour ce faire, nous allons utiliser le T est formel de Jarque-Berra. Ce Test voudrait que la probabilité critique de Jarque-Berra soit supérieure à notre marge d'erreur ou soit que le coefficient d'asymétrie soit égal à -0 nonobstant, notre modèle suit la loi normale de Gauss ce qui voudra dire que nos variables sont observées sans erreurs.

Figure 2: TEST DE NORMALITE

Series: Standardized Residuals

Sample 1 60

Observations 60

Mean 0.008564

Median 0.181356

Maximum 2.222407

Minimum -2.117068

Std. Dev. 0.928851

Skewness -0.430956

Kurtosis 2.746257

Jarque-Bera 2.018193

Probability 0.364548

10

8 6 4 2 0

 
 
 

Source : le logiciel Eviews 9 à partir du tableau n°3

Commentaire : les résultats issus du Test de Jarque-Berra nous montrent que la Probabilité critique de Jarque-Berra est supérieure à notre marge d'erreur soit 0,36>0,05, c'est-à-dire que nos variables sont observées sans erreur et suivent une loi normale et par conséquent, nous avons raison d'employer les mesures statistiques à des fins d'inférence statistique, car il y a normalité des résidus.

3.5. DISCUSSION DES RESULTATS ET VERIFICATION D'HYPOTHESE

Aux termes de nos résultats après traitement, nous avons constatés que le capital avant IMF se dirigent dans le même sens avec le capital après IMF. Ceci ne constitue pas pour autant une preuve irréfutable en ce qui concerne leur causalité mais on peut se dire qu'il existe une forte corrélation entre ces deux variables puisque comme nous venons de le voir, la relation entre le capital avant IMF et le capital après IMF suit une loi normale en ce sens que le modèle construit nous conduit à une voie que nous affirmons ayant une tendance linéaire.

Cependant, les Tests auxquels nous avons procédé nous conduisant à la validation de notre modèle montrent clairement une forte dépendance du Cap après IMF de Cap avant IMF et cela durant, notamment le période de recherche que nous nous étions fixés pour expérimenter notre phénomène. Apres analyse, nous sommes à même d'affirmer que le Cap avant IMF ont impactés positivement à 95 % le Cap après IMF. Autrement dit, la variation du Cap avant IMF explique l'amélioration du Cap après IMF à 95 % ce qui nous conduit à une forte dépendance du Cap après IMF de Cap avant IMF, c'est-à-dire que l'augmentation de 1

Des rencontres avec les 23 entrepreneures qui sont en arrêt se dégagent un certain nombre d'observations qualitatives riches d'enseignements. Le plus souvent en phase avec les

" 47 "

franc congolais du Cap avant IMF rapporte au Cap après IMF 1,30 francs Congolais supplémentaires en termes de Cap après IM.

Nos résultats confirment notre hypothèse qui stipulait que le Cap avec IMF impacte positivement le Cap avant IMF.

Nous concluons et affirmons notre hypothèse par rapport à nos résultats se conciliant avec ceux de Milord MBELO (2011), dans son mémoire intitulé « Impact des IMF dans le développement de petit commerce Kinois (cas de la ville province de Kinshasa) cherchait à montrer l'impact des IMF sur le développement de petits commerces. A l'issue de ses recherches, il a conclu que les IMF ont un impact positif en termes de l'évolution du capital ainsi que son importance dans les petits commerces Kinois en particulier ont eu 46,61% de variation avec une évolution lente du chiffre d'affaires à concurrence de 17% durant sa période d'étude soit un coefficient de corrélation de 0,98.

Selon Milord, la réalisation du profit reste l'objectif que poursuit toute entreprise. Cependant, il se remarque que les entrepreneurs se heurte souvent et de façon inattendue à une rude concurrence d'autres acteurs qui veulent aussi avoir une emprise sur le marché. C'est ainsi que les stratégies efficaces pour faire face à ces exigences du marché se doivent d'être mises en place par l'entreprise concernée pour parvenir à garder une forte clientèle faute de quoi, celle-ci se tournera vers ceux qui lui offrent les conditions qu'elle juge attractives.

Le secteur IMF ne reste pas indifférent face à cette réalité avec tout ce que l'on constate actuellement du fait de la prolifération des IMF en Républiques Démocratique du Congo.

C'est dans cet ordre d'idées que Milord a était parvenu à chercher à savoir l'apport des IMF dans le développement des petits commerces, à savoir également la manière par laquelle les IMF mènent leurs politiques pour attirer et conserver les entrepreneurs dans cet environnement sensiblement ouvert à la concurrence. De ce fait, son hypothèse a consisté à montrer que les IMF ont un impact positif dans les petits commerces. C'est ainsi qu'il avait conclu après analyse que le financement de PME (entrepreneur) a un impact très positif sur le développement des entrepreneurs tel que montré ci-haut.

3.6. CONTRAINTES QUI EXPLIQUENT L'ARRÊT D'ACTIVITÉ DES ENTREPRENEURES BÉNÉFICIAIRES DE MICROCRÉDITS

Pour définir dans quelle mesure l'approche quantitative n'est pas qu'un simple débat théorique, celle qualitative tente de comprendre les contraintes auxquelles les entrepreneures bénéficiaires des microcrédits dans la ville de Lubumbashi ont été confrontées notamment : le faible niveau d'instruction, la mauvaise utilisation du crédit obtenu, l'absence de demande, la faiblesse du montant de crédit obtenu, le taux d'intérêt élevé, les taxes à payer, l'absence du soutien du conjoint (e), les raisons familiales, la non affiliation aux réseaux sociaux, etc.

~ 48 ~

observations faites en d'autres lieux et rapportées par la littérature, certains traits originaux apparaissent néanmoins. Les raisons données par les unes et les autres pour expliquer l'échec sont compréhensibles qu'elles n'appellent aucun commentaire supplémentaire à bien de choses.

§ Faible niveau d'études

La première contrainte concerne le faible niveau d'études des entrepreneures bénéficiaires de microcrédit à Lubumbashi. Cependant, la conduite d'une entreprise doit toujours tendre vers plus d'efficacité. Cette faiblesse du niveau d'instruction est perçue par les entrepreneures comme une contrainte majeure dans le développement de leurs activités.

§ Utilisation du crédit obtenu

La deuxième contrainte concerne l'utilisation du crédit obtenu. Ainsi, les entrepreneures interrogées dans le cadre de cette recherche pensent que les utilisations les plus importantes sont : « assurer l'avenir de ses enfants », « assurer la sécurité et le bien-être de la famille ». Une large partie des microcrédits est utilisée pour la consommation comme le témoignent ces entrepreneures :

« Mes enfants ont été chassés de l'école pour n'avoir pas payé les frais scolaires. Quand les enfants sont à l'âge scolaire...c'est difficile. » (Romain, 38 ans, marié, 7 enfants, vendeur des produits de l'alimentation) ».

« Je suis une femme âgée de cinquante-trois ans. Je me suis mariée à un homme avec qui j'ai eu cinq enfants. En effet le microcrédit obtenu m'avait servi à soutenir plusieurs dépenses comme l'achat des vêtements, les frais scolaires de mes enfants et la restauration au quotidien. Cela m'a conduit à une faillite, car le crédit obtenu fut mal orienté ».

§ Absence de demande

La troisième contrainte concerne la similitude des activités pratiquées par les entrepreneures, qui mène à une rapide saturation du marché. Cette saturation de l'offre par rapport à la demande et aux besoins au niveau local se traduit par des marges de profit très faibles et une concurrence omniprésente. La forte concurrence est la raison avancée par les entrepreneures interviewées exerçant le petit commerce de l'alimentation.

Nous soulignons qu'au-delà de l'utilisation non rationnelle du crédit obtenu, la difficulté à garder les clients a été signalée par quelques entrepreneures de notre échantillon :

« Je ne me suis pas beaucoup investie, car mes activités n'allaient pas bien. Mais le souci, c'est que je n'arrive pas à réaliser des profits à cause de la concurrence...J'ai essayé de garder les clients, mais je n'ai pas réussi. » (Nicole, 41 ans, mariée, 6 enfants, vendeuse des produits alimentaires)

« Pendant 15 ans, je vends les produits agricoles, avec un point de vente. Je vendais tout. Mais depuis 2014, les activités ne tournent pas bien. J'ai arrêté, car je voulais avoir une autre activité rentable, que je gagne ma vie, et que je la gagne bien. Je propose aux IMF d'instaurer un système de formation qui pourrait nous aider à avoir une connaissance des réalités du marché

~ 49 ~

rempli des entrepreneures qui vendent les mêmes articles et des tracasseries » (Pascale, 47 ans, marié, 5 enfants, vendeur des produits alimentaires)

§ Faiblesse du montant de crédit obtenu

Bien que les entrepreneures lushois trouvent auprès des IMF une importante source de financement, celle-ci semble très insuffisante et constitue sûrement un obstacle pour le développement efficient de leurs activités.

« Le plus compliqué est de trouver une IMF qui accorde un montant pouvant permettre de faire de bonnes affaires. Je suis parfois obligée de recourir auprès des amis qui croient en mon projet. » (KANONGE, 36 ans, en concubinage, 3 enfants, vendeur des chaussures usagées)

« Pour financer mes activités, je n'ai pas seulement sollicité le microcrédit, car, le montant est trop faible et aussi j'avais mes épargnes personnelles qui me suffisaient pour démarrer. » (Felix, 45 ans, marié, 6 enfants, vendeur alimentation)

§ Taux d'intérêt

Nous soulignons qu'au-delà de la faiblesse du montant du crédit, la hauteur des taux d'intérêt a été signalée.

« Le taux d'intérêt fixé par les IMF est trop élevé. C'est décourageant...Chaque fois que je sollicite le crédit, je rembourse difficilement et quand j'en parle à mes amies, elles essayent de me décourager. Elles me disent que c'est trop, etc. » (MWAMBUYI, 44 ans, divorcée, 4 enfants, vendeuse des habits usagés)

« Pour un petit montant, le microcrédit avec un taux d'intérêt élevé est très risqué, car, en affaires, rien n'est sûr ; aujourd'hui ça peut marcher, demain non. » (Rosalie, 40 ans, mariée, 5 enfants, vendeuse des produits alimentaires)

§ Taxes à payer

Le motif « les difficultés à payer les taxes ». Pour ces entrepreneures, la multiplicité des taxes à payer réduit la marge bénéficiaire. Cela tient au fait que les taxes constituent pour les entrepreneures une charge qui vient diminuer son profit, alors qu'elle est fondée sur le mobile de maximisation du profit.

« Je suis une femme âgée de quarante-huit ans, divorcée avec sept enfants. Pendant 3 ans, je paye de différentes taxes. Celles-ci réduisent sensiblement les marges bénéficiaires. Je n'arrive pas à réaliser de bonnes affaires, alors j'ai jugé bon d'arrêter avec les activités en attendant que ma situation financière s'améliore » (MWAMBUYI Fora, 47 ans, 5 enfants, vendeuse des chaussures usagées)

§ Absence de soutien du conjoint

Outre les contraintes mentionnées, d'autres obstacles empêchent ou freinent l'activité entrepreneuriale. Il s'agit de manque de soutien de leur conjoint (e). Ces entrepreneures étaient obligées d'abandonner ou de négliger leurs activités en vue de préserver leur mariage et le statut

" 50 "

social qu'il leur confère. Des entretiens réalisés mettent en évidence la tension permanente au sein des foyers :

« Avant les activités prenaient 100% de mon temps et de ma vie. Aujourd'hui mon mari en a marre parfois et cela, malgré des aménagements d'emploi du temps. Pour lui, je dois passer davantage de temps auprès des enfants. » (Huguette, 31 ans, mariée, 2 enfants, vendeuse des habits usagés)

« Il aurait fallu avoir une conjointe qui me soutienne. Ma conjointe s'oppose à l'exercice de mes activités entrepreneuriales. Pour elle, je ne joue plus correctement mon rôle en tant que père (...). Donc, il fallait que j'arrête. » (Déphao, 42 ans, mariée, 5 enfants, vendeur des habits usagés)

« Je suis mère de famille et avais de longues absences de la maison du fait de mes activités. Pour mon mari, cela n'est pas évident. Du coup, je me dis que ce n'est pas la peine de continuer. » (Adèle, 38 ans, 4 enfants, vendeuse des habits usagés)

Les témoignages des entrepreneures bénéficiaires des microcrédits de notre échantillon s'accordent à affirmer l'importance du soutien du conjoint ou de la conjointe au niveau du développement de leurs activités.

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