CONCLUSION PARTIELLE
Aux termes de ce chapitre, nous avons procédé
à la présentation des méthodes et techniques que nous
avons utilisées dans notre travail. A savoir, ces méthodes sont
distinctes d'autant que chacune sert à un objectif précis
cependant, certaines nous ont aidé à collecter les données
et les autres au traitement de ces dernières et à
l'interprétation de nos résultats de recherche.
En outre, ce chapitre nous a permis de présenter notre
champ d'investigation qui est la ville de Lubumbashi. Elle est une ville
mettant les IMF au centre de ses préoccupations par la création
des richesses et l'amélioration des conditions de vie de sa population
et cela dans le but de satisfaire cette dernière. Sa structure
organisationnelle est établie d'après les standards
internationaux. Ce faisant, elle a des missions, valeurs, vision qui font
d'elle une meilleure parmi tant d'autres villes de la RDC.
~ 40 ~
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES DONNEES ET
DISCUSION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
Dans cette partie, nous présentons les résultats
de notre étude selon les deux approches : approche quantitative et
approche qualitative.
Les résultats quantitatifs sont présentés
en lien avec les propositions de recherche que nous avons
élaborées dans notre cadre théorique. Il s'agit de
propositions liées à l'ensemble de résultats obtenus en
analysant les bases des données des organismes de microcrédit +
enquête par questionnaire susceptibles d'influencer l'activité
entrepreneuriale des entrepreneurs bénéficiaires des
microcrédits à Lubumbashi de notre échantillon. Quant aux
résultats qualitatifs, nous présentons ceux des interviews
réalisées auprès de deux catégories de personnes
:
§ Les entrepreneurs en activité ;
§ Les entrepreneurs qui sont en arrêt
d'activité et ;
SECTION 1 : PROFIL SOCIO - DEMOGRAPHIQUE DES
ENTREPRENEURS BENEFICIAIRES DES MICROCREDITS A
LUBUMBASHI
Notre échantillon de départ était de 104
entrepreneurs bénéficiaires des microcrédits. Après
exclusion des entrepreneurs n'ayant pas répondu, 60 ont répondu
à notre questionnaire.
Disposer d'une meilleure connaissance des entrepreneurs
bénéficiaires des microcrédits permettrait aux acteurs de
la microfinance de rapprocher l'offre et la demande de microcrédit. Cela
permettrait également de rendre plus efficaces les politiques
impulsées en faveur du microcrédit.
Dans une perspective intersectorielle, la diversité de
l'échantillonnage en fonction de l'âge, du niveau d'instruction,
de la situation matrimoniale, du montant du microcrédit obtenu, de la
nature d'activité, ... donne un aperçu intéressant de la
diversité des entrepreneures rencontrées.
Nous mettons en évidence les caractéristiques
les plus importantes de ces entrepreneurs en répondant aux questions
suivantes : Qui sont-elles ? Existe-t-il un profil type de
bénéficiaire du microcrédit ? L'objectif est de comprendre
les raisons profondes de la chute spectaculaire du nombre des entrepreneurs
bénéficiaires de microcrédits.
3.2.1. Identification des entrepreneurs selon
l'âge
La répartition des entrepreneurs selon l'âge est
presque invariable en fonction des IMF que nous avons approchées. Les
entrepreneurs dont il est question dans cette recherche sont des personnes
âgées. L'analyse des données nous dévoile que 42% de
ces entrepreneurs sont âgées de 46 ans et plus, 28% dont
l'âge varie entre 36 et 45 ans, 18% des entrepreneurs dont l'âge
est compris entre 31 et 35 ans, 3 % sont âgées de 26 à 30
ans et 9% dont l'âge varie entre 20 et 25 ans. Naturellement, le groupe
d'âge le plus jeune est le moins représenté et au fur
" 41 "
et à mesure que l'on avance en âge, les
proportions augmentent sensiblement dans l'ensemble. Le groupe d'âge 46
ans et plus est le plus représenté.
3.2.2. Identification des entrepreneurs selon le niveau
d'études
Le niveau d'études des entrepreneures
bénéficiaires de microcrédit à Lubumbashi varie,
mais une forte décroissance de celles moins instruites a
été observée. Nous trouvons que 59% de ces entrepreneurs
sont moins instruites. Cependant, elles savent lire et compter. La proportion
des entrepreneurs sans instruction est suivie de celle des entrepreneurs ayant
un niveau primaire (31%). Il y a quelques exceptions de entrepreneurs ayant
fait les études secondaires (27%).
Pour compenser ce déficit, aux programmes de
microfinance sont associés très souvent, des modules de
formations à la gestion des affaires. Ces formations nécessitent
quand même une certaine capacité intellectuelle. L'idée est
de leur permettre de mieux profiter des opportunités qu'offrent des
IMF.
3.2.3. Identification des entrepreneurs selon les
expériences professionnelles antérieures
Les entrepreneures bénéficiaires des
microcrédits dans la ville de Lubumbashi ont dans leur très
grande majorité une expérience professionnelle antérieure.
Pour la période qui sépare le nombre d'années d'exercice
des activités, de l'année de l'obtention de microcrédits,
presque 82% des entrepreneurs ont déclaré qu'elles ont
déjà travaillé et acquis de l'expérience de plus de
5 ans avant l'accès aux prêts. 7% de ces entrepreneurs
exerçaient leurs activités dans une période comprise entre
5 ans et plus avant d'obtenir de microcrédits, suivis de celles ayant
commencé dans un temps compris entre 3 et 5 ans soit 7%, alors que 4%
dans un intervalle compris entre 1 mois à plus d'une année avant
d'obtenir de microcrédits.
3.2.4. Identification des entrepreneurs selon la
situation matrimoniale
Contrairement aux résultats de l'étude de NGOY
BANZA (2014) les entrepreneurs célibataires sont plus nombreux parmi les
bénéficiaires des microcrédits, nos répondantes
sont dans leur majorité mariées (72%). On y trouve quelques
divorcées (3%). Par contre, les entrepreneurs célibataires
représentent 14%, alors que 11% sont des veuves.
3.2.5. Identification des entrepreneurs selon la taille
de ménage
La variable taille de ménage met en évidence
l'importance des enfants pour la population étudiée. Il se
dégage dans la ville de Lubumbashi, que la charge de famille moyenne des
ménages des entrepreneures bénéficiaires des
microcrédits est de 6 personnes. Les entrepreneurs
bénéficiaires des microcrédits ont en charge chacune une
famille nombreuse. Cela représente une population importante à
charge et traduit l'importance de divers besoins à satisfaire
(alimentation, éducation, santé, hygiène, logement,
etc.).
" 42 "
3.2.7. Identification des entrepreneurs selon le volume
de crédit obtenu
Parallèlement à la taille du crédit, on
observe que 6% des entrepreneurs ont bénéficié de
crédit de 250$, 70% de la population enquêtée ont obtenu le
microcrédit dont le montant est de 200$, 2% des entrepreneurs ont obtenu
le microcrédit de 180$, 4% ont bénéficié de 150$,
18% ont reçu 100$.
Globalement, les montants des microcrédits
sollicités recouvrent des spécificités susceptibles de
défendre de l'entrepreneuriat en RDC en général et dans la
ville de Lubumbashi en particulier.
3.2.8. Identification des entrepreneurs selon la nature
de l'activité
Concernant la nature de l'activité, l'analyse nous
dévoile qu'une forte majorité des entrepreneurs ont
créé leur activité dans le secteur de commerce de
l'alimentation (61%), 22% ont créé leur activité dans le
commerce des souliers et habits usagés ; la commerçante de
légume n'a accaparé que 12% des entrepreneurs. Par contre, le
commerce des radios représente une minorité dans notre
échantillon avec un taux de 5%. Le petit commerce prédomine dans
une large mesure, car il est très pris en considération par les
entrepreneurs congolais en général.
3.2.9. Identification des entrepreneurs selon
l'utilisation du crédit obtenu
L'examen de la variable utilisation du microcrédit
obtenu nous révèle que 64% des entrepreneurs l'ont utilisé
pour une seule activité. Par contre, 36% de la population
enquêtée l'ont utilisé dans l'exercice de plusieurs
activités.
3.2.10. Identification des entrepreneurs selon
l'appartenance à un entourage entrepreneurial
En termes d'entourage entrepreneurial, on constate que 40% de
la population enquêtée évoluent dans un entourage où
il y a des entrepreneurs. Par contre, 60% des entrepreneurs de notre
échantillon n'ont pas un entourage entrepreneurial.
3.3. L 'ANALYSE DE L'IMPACT DES IMF DANS LES PETITS
COMMERCES LUSHOIS
Nous voulons voir l'importance de la micro finance dans le
petit commerce congolais et Lushois en particulier. C'est pourquoi, nous avons
tablé nos études sur trois (3) marchés Lushois à
savoir : le marché Mzée, le marché de Radem et le
marché Express. De manière à dégager le dynamisme
de chaque secteur précité chose qui sera étudié
dans notre première partie, aussi à évaluer l'impact
financier des IMF à terme de l'évolution de capitale chose qui
sera étudié dans la seconde section.
" 43 "
3.3.1. L'apport des IMF dans les trois marchés
Lushois (Mzée, Radem, Express)
D'après l'étude faite dans quelque secteur de
commerce dans la ville de Lubumbashi, nous avons pu constater qu'il y a eu
augmentation de capital avec l'appui du secteur de la micro finance et il y a
eu un impact positif dans le développement de petit commerce Lushois. A
Lubumbashi, nous avons ciblé trois secteurs commerciaux entre autre le
marché de Mzée, de Radem et celui d'Express, dans chacun de ce
dernier, nous avons interrogés vingt (20) personnes soit au total
soixante (60) personnes. C'est ainsi que le calcul ci-dessous nous montrera de
quelle manière l'apport de la micro finance a été
positif.
SECTION 2. PRESENTATION DES DONNEES
Tableau 3:Les caractéristiques
socio-économiques des entrepreneures bénéficiaires de
microcrédits à Lubumbashi
Caractéristiques
socio-économiques
|
Fréquence
|
%
|
§ Âge
|
20-25
|
4
|
6,6
|
|
26-30
|
9
|
15
|
|
31-35
|
16
|
26,6
|
|
36-40
|
11
|
18,3
|
|
41-45
|
20
|
33,5
|
|
46 et plus
|
0
|
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Niveau d'études
|
Sans instruction
|
27
|
45
|
|
Niveau primaire
|
19
|
31,7
|
|
Niveau secondaire
|
14
|
23,3
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Nombre d'années
|
1-5
|
4
|
6,7
|
d'exercice avant
|
6-10
|
11
|
18,3
|
l'obtention de
|
11-15
|
19
|
31,7
|
micro crédit
|
15 et plus
|
26
|
43,3
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Situation
|
Mariées avec enfants
|
28
|
46,7
|
matrimoniale
|
Divorcées avec enfants
|
5
|
8,3
|
|
Veuves avec enfants
|
18
|
30
|
|
Célibataires avec enfants
|
9
|
15
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Situation familiale
|
1 à 3
|
11
|
18,3
|
|
4 à 6
|
19
|
31,7
|
|
7 et plus
|
30
|
50
|
|
Total
|
60
|
100%
|
|
~ 44 ~
§ Motivation entrepreneuriale
|
Goût d'entreprendre Conjoint sans emploi Mère
monoparentale Exemple de l'entourage
|
11
16
27
6
|
18,3 26,7 45 10
|
|
60
|
100%
|
§ Taille du crédit
|
100
|
17
|
28,3
|
|
150
|
4
|
6,7
|
|
180
|
7
|
11,7
|
|
200
|
29
|
48,3
|
|
250
|
3
|
5
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Nature de l'activité
|
Vente d'assiettes
|
13
|
21,7
|
|
Vente souliers et habits
|
17
|
28,3
|
|
usagés
|
|
50
|
|
Vente alimentation
|
30
|
|
|
Total
|
60
|
100%
|
§ Utilisation du crédit
|
Une seule activité
|
21
|
35
|
|
Différentes activités
|
39
|
65
|
|
Total
|
60
|
100%
|
|
Source : par nos soins sur la base des interviews
Cette partie nous a permis de déterminer les
principales caractéristiques des entrepreneures
bénéficiaires des microcrédits dans la ville de
Lubumbashi, et les facteurs susceptibles d'expliquer l'entrepreneuriat. Cette
étude s'est basée sur une enquête de 60 entrepreneures
Lushoises bénéficiant de microcrédits, pour la
période allant de 2020 à 2022.
Dans la section suivante, nous présentons les
résultats quantitatifs. Cette section présente les facteurs
déterminants de l'entrepreneuriat.
Tableau 4:Régression Logit - Facteurs de
succès des activités microfinancées
Variable modalités effectifs %
|
Y
|
NA
|
23
|
38,3
|
|
37
|
61,7
|
|
Les résultats confirment qu'il y a 61,7% de chances
pour qu'un entrepreneur qui accède au microcrédit soit dans
l'entrepreneuriat et 38,3% qu'il soit en arrêt d'activité. Ce
résultat vient confirmer l'intuition émise plus tôt quant
au rôle positif de ce service microfinancier sur l'entrepreneuriat.
Nous avons appuyé nos résultats descriptifs par
le test de validité par la régression logistique au niveau global
du modèle et individuel de chaque variable comme le montre le table
n°4
" 45 "
3.4. RÉSULTATS QUANTITATIFS
Tableau 5:RESULTATS QUANTITATIFS
Dependent Variable: ENTREPRENEURIAT
Method: ML - Binary Logit (Newton-Raphson
/ Marquardt steps)
Date: 10/13/23 Time: 22:37
Sample: 1 60
Included observations: 60
Convergence achieved after 5 iterations
Coefficient covariance computed using observed
Hessian
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error z-Statistic
|
Prob.
|
C GENRE SEMAINTENIR TAILLE_CREDIT DIFFICULTE UTILISATION NIV_ETUDE SOUTIENT
|
-1.869481 1.778120 -0.255549 1.043644 -1.827872 -1.757464
0.461866 0.206175
0.261468 0.490301 1.349907 1.733870 1.500096 79.88069
20.88626
|
2.737201 -0.682990
0.963753 1.844994
1.782402 -0.143374
0.420850 2.479849
1.184602 -1.543026
0.788314 -2.229398
0.434249 1.063598
1.646867 0.125192
|
|
AGE
NBREANNEE
MOTIVATION
|
0.005973
-0.300332
-0.030370
23
|
0.289470 0.020634
0.413431 -0.726439
0.391513 -0.077571
|
|
|
McFadden R-squared
S.D. dependent var
Akaike info criterion
0.021901
Mean dependent var
S.E. of regression
Sum squared resid
37
Source : analyse des données par le logiciel
Eviews
0.4946
0.0650
0.8860
0.0131
0.1228
0.0258
0.2875
0.9004
0.9835
0.4676
0.9382
Schwarz criterion
Hannan-Quinn criter.
Restr. deviance
LR statistic
Prob(LR statistic)
Log likelihood
Deviance
Restr. log likelihood
Avg. log likelihood
0.616667
0.454067
10.10267
-29.49721
58.99443
-39.94034
-0.491620
Obs with Dep=0
Obs with Dep=1
Total obs
60
Nous avons retenu les tests de vraisemblance et de coefficient
de détermination
pour expliquer notre variable endogène qui est
l'entrepreneuriat, (R2=0,26 soit 26 %
d'explication de la variable endogène par les variables
exogènes).
Commentaire : ce tableau nous montre qu'il
existe une corrélation entre les
Institutions de microfinance et l'entrepreneuriat, car
l'augmentation d'un CDF de la taille de
crédit nous procure 1,78 CDF de l'entrepreneuriat sur le
genre, 1,04 sur la taille de crédit, ce
qui nous pousse à conclure que notre modèle est
linéaire sachant que la probabilité critique de
ces charges est égale à 0,03 soit inférieure
à notre marge d'erreur de 0,05, c'est-à-dire que les
Institutions de microfinance et l'entrepreneuriat vont dans le
même sens. Dans notre cas, le
coefficient de l'estimateur du modèle est de
1,78Genre-0,255549SA+1,043644TC-
1,827872DF-1,757464UT+0,461866NE+0,206175ST+0,005973Age-0,300332NA-
0,030370MT et notre constante est de -1,869481CDF. Cependant,
nous aboutissons à un
modèle d'estimation tel que : entrepreneuriat ?? ^ =
1,78Genre-0,255549SA+1,043644TC-
1,827872DF-1,757464UT+0,461866NE+0,206175ST+0,005973Age-0,300332NA-
0,030370MT -1,869481+ ????
" 46 "
TEST DE NORMALITE
Il s'agira dans cette partie de tester si notre modèle
suit la loi normale, ce qui nous dira si on a eu raison d'employer les mesures
statistiques à des fins d'inférence statistique. Pour ce faire,
nous allons utiliser le T est formel de Jarque-Berra. Ce Test voudrait que la
probabilité critique de Jarque-Berra soit supérieure à
notre marge d'erreur ou soit que le coefficient d'asymétrie soit
égal à -0 nonobstant, notre modèle suit la loi normale de
Gauss ce qui voudra dire que nos variables sont observées sans
erreurs.
Figure 2: TEST DE NORMALITE
Series: Standardized Residuals
Sample 1 60
Observations 60
Mean 0.008564
Median 0.181356
Maximum 2.222407
Minimum -2.117068
Std. Dev. 0.928851
Skewness -0.430956
Kurtosis 2.746257
Jarque-Bera 2.018193
Probability 0.364548
10
Source : le logiciel Eviews 9 à partir du tableau
n°3
Commentaire : les résultats issus du
Test de Jarque-Berra nous montrent que la Probabilité critique de
Jarque-Berra est supérieure à notre marge d'erreur soit
0,36>0,05, c'est-à-dire que nos variables sont observées sans
erreur et suivent une loi normale et par conséquent, nous avons raison
d'employer les mesures statistiques à des fins d'inférence
statistique, car il y a normalité des résidus.
3.5. DISCUSSION DES RESULTATS ET VERIFICATION
D'HYPOTHESE
Aux termes de nos résultats après traitement,
nous avons constatés que le capital avant IMF se dirigent dans le
même sens avec le capital après IMF. Ceci ne constitue pas pour
autant une preuve irréfutable en ce qui concerne leur causalité
mais on peut se dire qu'il existe une forte corrélation entre ces deux
variables puisque comme nous venons de le voir, la relation entre le capital
avant IMF et le capital après IMF suit une loi normale en ce sens que le
modèle construit nous conduit à une voie que nous affirmons ayant
une tendance linéaire.
Cependant, les Tests auxquels nous avons
procédé nous conduisant à la validation de notre
modèle montrent clairement une forte dépendance du Cap
après IMF de Cap avant IMF et cela durant, notamment le période
de recherche que nous nous étions fixés pour expérimenter
notre phénomène. Apres analyse, nous sommes à même
d'affirmer que le Cap avant IMF ont impactés positivement à 95 %
le Cap après IMF. Autrement dit, la variation du Cap avant IMF explique
l'amélioration du Cap après IMF à 95 % ce qui nous conduit
à une forte dépendance du Cap après IMF de Cap avant IMF,
c'est-à-dire que l'augmentation de 1
Des rencontres avec les 23 entrepreneures qui sont en
arrêt se dégagent un certain nombre d'observations qualitatives
riches d'enseignements. Le plus souvent en phase avec les
" 47 "
franc congolais du Cap avant IMF rapporte au Cap après
IMF 1,30 francs Congolais supplémentaires en termes de Cap après
IM.
Nos résultats confirment notre hypothèse qui
stipulait que le Cap avec IMF impacte positivement le Cap avant IMF.
Nous concluons et affirmons notre hypothèse par
rapport à nos résultats se conciliant avec ceux de Milord MBELO
(2011), dans son mémoire intitulé « Impact des IMF dans le
développement de petit commerce Kinois (cas de la ville province de
Kinshasa) cherchait à montrer l'impact des IMF sur le
développement de petits commerces. A l'issue de ses recherches, il a
conclu que les IMF ont un impact positif en termes de l'évolution du
capital ainsi que son importance dans les petits commerces Kinois en
particulier ont eu 46,61% de variation avec une évolution lente du
chiffre d'affaires à concurrence de 17% durant sa période
d'étude soit un coefficient de corrélation de 0,98.
Selon Milord, la réalisation du profit reste
l'objectif que poursuit toute entreprise. Cependant, il se remarque que les
entrepreneurs se heurte souvent et de façon inattendue à une rude
concurrence d'autres acteurs qui veulent aussi avoir une emprise sur le
marché. C'est ainsi que les stratégies efficaces pour faire face
à ces exigences du marché se doivent d'être mises en place
par l'entreprise concernée pour parvenir à garder une forte
clientèle faute de quoi, celle-ci se tournera vers ceux qui lui offrent
les conditions qu'elle juge attractives.
Le secteur IMF ne reste pas indifférent face à
cette réalité avec tout ce que l'on constate actuellement du fait
de la prolifération des IMF en Républiques Démocratique du
Congo.
C'est dans cet ordre d'idées que Milord a était
parvenu à chercher à savoir l'apport des IMF dans le
développement des petits commerces, à savoir également la
manière par laquelle les IMF mènent leurs politiques pour attirer
et conserver les entrepreneurs dans cet environnement sensiblement ouvert
à la concurrence. De ce fait, son hypothèse a consisté
à montrer que les IMF ont un impact positif dans les petits commerces.
C'est ainsi qu'il avait conclu après analyse que le financement de PME
(entrepreneur) a un impact très positif sur le développement des
entrepreneurs tel que montré ci-haut.
3.6. CONTRAINTES QUI EXPLIQUENT L'ARRÊT
D'ACTIVITÉ DES ENTREPRENEURES BÉNÉFICIAIRES DE
MICROCRÉDITS
Pour définir dans quelle mesure l'approche
quantitative n'est pas qu'un simple débat théorique, celle
qualitative tente de comprendre les contraintes auxquelles les entrepreneures
bénéficiaires des microcrédits dans la ville de Lubumbashi
ont été confrontées notamment : le faible niveau
d'instruction, la mauvaise utilisation du crédit obtenu, l'absence de
demande, la faiblesse du montant de crédit obtenu, le taux
d'intérêt élevé, les taxes à payer, l'absence
du soutien du conjoint (e), les raisons familiales, la non affiliation aux
réseaux sociaux, etc.
~ 48 ~
observations faites en d'autres lieux et rapportées
par la littérature, certains traits originaux apparaissent
néanmoins. Les raisons données par les unes et les autres pour
expliquer l'échec sont compréhensibles qu'elles n'appellent aucun
commentaire supplémentaire à bien de choses.
§ Faible niveau d'études
La première contrainte concerne le faible niveau
d'études des entrepreneures bénéficiaires de
microcrédit à Lubumbashi. Cependant, la conduite d'une entreprise
doit toujours tendre vers plus d'efficacité. Cette faiblesse du niveau
d'instruction est perçue par les entrepreneures comme une contrainte
majeure dans le développement de leurs activités.
§ Utilisation du crédit obtenu
La deuxième contrainte concerne l'utilisation du
crédit obtenu. Ainsi, les entrepreneures interrogées dans le
cadre de cette recherche pensent que les utilisations les plus importantes sont
: « assurer l'avenir de ses enfants », « assurer la
sécurité et le bien-être de la famille ». Une large
partie des microcrédits est utilisée pour la consommation comme
le témoignent ces entrepreneures :
« Mes enfants ont été chassés de
l'école pour n'avoir pas payé les frais scolaires. Quand les
enfants sont à l'âge scolaire...c'est difficile. » (Romain,
38 ans, marié, 7 enfants, vendeur des produits de l'alimentation)
».
« Je suis une femme âgée de cinquante-trois
ans. Je me suis mariée à un homme avec qui j'ai eu cinq enfants.
En effet le microcrédit obtenu m'avait servi à soutenir plusieurs
dépenses comme l'achat des vêtements, les frais scolaires de mes
enfants et la restauration au quotidien. Cela m'a conduit à une
faillite, car le crédit obtenu fut mal orienté ».
§ Absence de demande
La troisième contrainte concerne la similitude des
activités pratiquées par les entrepreneures, qui mène
à une rapide saturation du marché. Cette saturation de l'offre
par rapport à la demande et aux besoins au niveau local se traduit par
des marges de profit très faibles et une concurrence
omniprésente. La forte concurrence est la raison avancée par les
entrepreneures interviewées exerçant le petit commerce de
l'alimentation.
Nous soulignons qu'au-delà de l'utilisation non
rationnelle du crédit obtenu, la difficulté à garder les
clients a été signalée par quelques entrepreneures de
notre échantillon :
« Je ne me suis pas beaucoup investie, car mes
activités n'allaient pas bien. Mais le souci, c'est que je n'arrive pas
à réaliser des profits à cause de la concurrence...J'ai
essayé de garder les clients, mais je n'ai pas réussi. »
(Nicole, 41 ans, mariée, 6 enfants, vendeuse des produits
alimentaires)
« Pendant 15 ans, je vends les produits agricoles, avec
un point de vente. Je vendais tout. Mais depuis 2014, les activités ne
tournent pas bien. J'ai arrêté, car je voulais avoir une autre
activité rentable, que je gagne ma vie, et que je la gagne bien. Je
propose aux IMF d'instaurer un système de formation qui pourrait nous
aider à avoir une connaissance des réalités du
marché
~ 49 ~
rempli des entrepreneures qui vendent les mêmes
articles et des tracasseries » (Pascale, 47 ans, marié, 5 enfants,
vendeur des produits alimentaires)
§ Faiblesse du montant de crédit
obtenu
Bien que les entrepreneures lushois trouvent auprès
des IMF une importante source de financement, celle-ci semble très
insuffisante et constitue sûrement un obstacle pour le
développement efficient de leurs activités.
« Le plus compliqué est de trouver une IMF qui
accorde un montant pouvant permettre de faire de bonnes affaires. Je suis
parfois obligée de recourir auprès des amis qui croient en mon
projet. » (KANONGE, 36 ans, en concubinage, 3 enfants, vendeur des
chaussures usagées)
« Pour financer mes activités, je n'ai pas
seulement sollicité le microcrédit, car, le montant est trop
faible et aussi j'avais mes épargnes personnelles qui me suffisaient
pour démarrer. » (Felix, 45 ans, marié, 6 enfants, vendeur
alimentation)
§ Taux d'intérêt
Nous soulignons qu'au-delà de la faiblesse du montant
du crédit, la hauteur des taux d'intérêt a
été signalée.
« Le taux d'intérêt fixé par les IMF
est trop élevé. C'est décourageant...Chaque fois que je
sollicite le crédit, je rembourse difficilement et quand j'en parle
à mes amies, elles essayent de me décourager. Elles me disent que
c'est trop, etc. » (MWAMBUYI, 44 ans, divorcée, 4 enfants, vendeuse
des habits usagés)
« Pour un petit montant, le microcrédit avec un
taux d'intérêt élevé est très risqué,
car, en affaires, rien n'est sûr ; aujourd'hui ça peut marcher,
demain non. » (Rosalie, 40 ans, mariée, 5 enfants, vendeuse des
produits alimentaires)
§ Taxes à payer
Le motif « les difficultés à payer les
taxes ». Pour ces entrepreneures, la multiplicité des taxes
à payer réduit la marge bénéficiaire. Cela tient au
fait que les taxes constituent pour les entrepreneures une charge qui vient
diminuer son profit, alors qu'elle est fondée sur le mobile de
maximisation du profit.
« Je suis une femme âgée de quarante-huit
ans, divorcée avec sept enfants. Pendant 3 ans, je paye de
différentes taxes. Celles-ci réduisent sensiblement les marges
bénéficiaires. Je n'arrive pas à réaliser de bonnes
affaires, alors j'ai jugé bon d'arrêter avec les activités
en attendant que ma situation financière s'améliore »
(MWAMBUYI Fora, 47 ans, 5 enfants, vendeuse des chaussures usagées)
§ Absence de soutien du conjoint
Outre les contraintes mentionnées, d'autres obstacles
empêchent ou freinent l'activité entrepreneuriale. Il s'agit de
manque de soutien de leur conjoint (e). Ces entrepreneures étaient
obligées d'abandonner ou de négliger leurs activités en
vue de préserver leur mariage et le statut
" 50 "
social qu'il leur confère. Des entretiens
réalisés mettent en évidence la tension permanente au sein
des foyers :
« Avant les activités prenaient 100% de mon temps
et de ma vie. Aujourd'hui mon mari en a marre parfois et cela, malgré
des aménagements d'emploi du temps. Pour lui, je dois passer davantage
de temps auprès des enfants. » (Huguette, 31 ans, mariée, 2
enfants, vendeuse des habits usagés)
« Il aurait fallu avoir une conjointe qui me soutienne.
Ma conjointe s'oppose à l'exercice de mes activités
entrepreneuriales. Pour elle, je ne joue plus correctement mon rôle en
tant que père (...). Donc, il fallait que j'arrête. »
(Déphao, 42 ans, mariée, 5 enfants, vendeur des habits
usagés)
« Je suis mère de famille et avais de longues
absences de la maison du fait de mes activités. Pour mon mari, cela
n'est pas évident. Du coup, je me dis que ce n'est pas la peine de
continuer. » (Adèle, 38 ans, 4 enfants, vendeuse des habits
usagés)
Les témoignages des entrepreneures
bénéficiaires des microcrédits de notre échantillon
s'accordent à affirmer l'importance du soutien du conjoint ou de la
conjointe au niveau du développement de leurs activités.
|