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La prise en charge des comas fébriles chez les enfants de moins de 5 ans admis au service de pédiatrie de l'hôpital général de référence de Kindu pendant la période du 1 janvier 2020 au 31 décembre 2020


par Joel OSEYATOKO
Université de Kindu - Docteur en médecine 2019
  

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CHAPITRE QUATRIEME: DISCUSSIONS

· La fréquence :

Dans notre série d'étude, nous avons observé une fréquence générale de coma fébrile de 10,3 % ; ce qui correspond aux données de NYEMBO M, dans son étude sur la prise en charge de comas aigues fébriles chez les enfants de moins de 5 ans admis à l'HGR/INDU, avait observé une fréquence de 10,2% de cas pendant la période de son étude. [23]

Par contre dans la série de SABITI SAKINA, dans son étude clinique du coma chez les enfants âgés de 1 à 5 ans admis et soignés aux soins intensifs pédiatrique de l'HGR/KINDU avait trouvé une fréquence assez élevé de 20% de coma dans nos milieux. [27]

Et pour LISAMBOLA M, en 2010 dans son étude menée à l'hôpitalCELPA/MAKISO à Kisangani sur les aspects épidémiologiques et thérapeutiquesdes enfants comateux en neurochirurgie âgés de 1 à 15ans a eu un taux de 5,9% de cas de comas fébriles une fréquence de moins que la nôtre.[21]

· La Saison :

Il ressort de notre étude que 64 cas, soit 67,4% sont admis pendant la saison humide. Cette fréquence était également observée dans l'étude de NYEMBO M, pour lesquels 55% de comas fébriles ont été observés pendant la saison pluvieuse. [23]

Et aussi dans l'étude de SABITI S, 58% de comas fébriles ont été observés pendant la saison de pluies soit de septembre jusqu'au mois de mars. [27]

Cela s'expliquerait par une forte endémicité palustre, car l'humidité étant parmi l'un de facteurs favorisant la multiplication des moustiques.

· L'âge :

Dans notre analyse du tableau n°2, les enfants âgés de moins de 12 mois représentent 28,4% de cas de comas fébriles dans la population des enfants âgés de moins de 5ans.

Pour SAKINA S, qui avait conclu que la tranche d'âge variant entre 12 à 23 mois est plus concernée avec 35,7%.[27]

Cette prédominance était observé aussi dans l'étude de NYEMBO M, qui avait trouvé 53,7% de coma aigue fébrile étaient observés chez les enfants dont la tranche d'âge variait entre 13-24 mois avec 28,5% suivie de la tranche d'âge entre 37-48mois avec 26,06%. [23]

La vulnérabilité de cette tranche d'âge pourrait être expliquée par la diminution des anticorps d'origine maternelle et par un système immunitaire encore fragile.

· Le sexe :

Dans notre étude, nous notons une prédominance de sexe masculin avec 55 garçons (57,9%) et le sexe féminin avait un pourcentage de 42,1% avec un ratio de 1,38.

Cette prédominance masculine a été constaté dans plusieurs études notamment dans celle SABITI S. Dans sa série les deux sexes sont concernés avec une légère prédominance de sexe masculin avec 51,7% par rapport au sexe féminin.[27]

De même pour LISAMBOLA M ; avait trouvé que le sexe masculin avait une prédominance par rapport au sexe féminin avec une sex-ratio de 1,27. [21] Mais pour NYEMBO M, dans son étude avait trouvé que 53,7% de coma fébrile étaient observés chez le sexe féminin et 46,3% chez les masculins avec une sex-ratio de 1,5. [23]

· La provenance :

Dans notre série d'étude, les cas de comas fébriles proviennent de toutes les localités. Toutefois, la commune de KASUKU était très représentée avec respectivement 57,9%.

Cette prévalence reste relativement élevée par rapport à SABITI S, a observé plus de la moitié des enfants avec coma provenaient de la commune KASUKU. 51,55%[27]

Et dans la série de NYEMBO M, avait trouvé une prévalence plus supérieure à la nôtre dont sa conclusion était que les enfants présentant les comas fébriles sont majoritairement venus de la commune de KASUKU avec 66,9%. [23]

Cela est justifiable par le fait de la proximité de cette population à accéder à l'HGR/Kindu et aussi que cet hôpital est implanté dans cette même commune.

· L'itinéraire :

La majorité de nos patients soit 65,3% ont été référés à partir des différentes structures de la pyramide sanitaire.

Nos résultats sont semblables aux études de BALAKA B et coll. Qui dans leur étude avaient trouvé aussi que plus de la moitié était référée d'une autre structure sanitaire avec 62,3%. [19]

Dans la série de M BOUYAHYAOU, les malades d'origines urbaines ont représenté les 2/3 des cas touchés par les troubles de consciences (66,7%). [24]

Dans la série de YOUSSOUF C, plus de la moitié des comateux provenaient d'une autre structure sanitaire avec 57,1%. [26]

Cela s'expliquerait par la mauvaise prise en charge, ce qui serait responsable de l'aggravation de l'état de nos patients, ils sont référés tardivement quand il y a déjà de complications

· La température à l'admission :

Dans notre étude, 73,7% des enfants comateux étaient fébriles à leur admission

Cette prédominance a été observée aussi dans l'étude de M BOUYAHYAOU, ou 62,7% des enfants étaient fébriles, [24]

Et aussi dans l'étude de YOUSSOUF C que la totalité des malades avaient présenté une fièvre et un trouble de la fréquence cardiaque. [26]

Cela est justifiable par le fait que, le coma non traumatique aurait comme étiologie infectieuse.

Cette différence serait liée dans notre échantillon s'explique par le fait que notre étude était essentiellement constituée des enfants qui ont présenté un état fébrile ou il y a eu notion de la fièvre durant l'évolution de sa maladie.

· Les Motifs de consultations :

La convulsion et l'inconscience ont été les motifs de consultations ressenties les plus avec respectivement 43,2 et 38,9% de cas.

Nos résultats corroborent avec celui de NYEMBO M, dont 82,9% des enfants ont présenté les convulsions associées à la fièvre constituant la plainte principale la plus fréquemment rencontrée.[23]

Mais se différent à celui de SABITI S, dont la majorité des enfants avaient présenté à leur admission un état comateux au stade I avec 38,9%. [27]

Une telle variable des signes cliniques nous incite à sensibiliser tous les parents ainsi que les médecins à ne pas banaliser les symptômes et à connaitre la gravité du coma et surtout les reconnaitre plus précocement et non à un stade tardif de complications.

· Les Signes associés :

Dans notre analyse du tableau n°10 ; 51,6% de cas ont été non déterminés, suivi des pâleurs avec 36,8%.

Les comas fébriles pédiatriques ont des étiologies très variées, ainsi plusieurs signes pourraient être pris en compte mais les cliniciens n'ont pas pu déceler, et la pâleur serait la cause d'un paludisme grave compliqué d'une anémie (une anémie hémolytique).

· La durée-malade :

Selon notre étude, sur les 95 patients constituants notre échantillon, 58 patients avaient un début brutal soit 61,1%.

Nos résultats corroborent aux résultats de NYEMBO M, 57,3% avaient l'intervalle entre le début des signes et l'admission pendant moins de 72H. [23]

Et pour SABITI S, avait trouvé que 66% des cas reçus avaient comme intervalle de délai de plus de 5 jours. [27]

· La couverture vaccinale :

L'analyse du tableau n°11 rapporte que la majorité de patients, soit 68,4% ont complètement suivi leur couverture vaccinale.

Les principaux germes retrouvés pour le cas d'une méningite bactérienne étant concerné dans notre calendrier de PEV, et ceci expliquerait cette fréquence surtout à ces âges et aussi la population étant suffisamment informée dans nos milieux pour le PEV.

· Les antécédents de convulsions :

Dans notre série d'étude, La majorité des patients soit 80% avaient des antécédents des convulsions.

Ces résultats s'opposent aux résultats de NYEMBO M, qui avait trouvé que 66,7% n'avaient pas d'antécédents antérieurs de convulsions contre 33,3% qui l'avaient. [23]

Et s'opposent aussi aux résultats de M BOUYAHYAOU, les malades présentant des antécédents de convulsions représentaient 16% dont 10,6% de cas sont connus épileptiques sous traitement anticonvulsif et 5,4% des cas présentaient un retard mental.[24]

· Les nombres de convulsions :

Le tableau n°13 montre que 50,5% de cas avaient 2 à 4 nombres de convulsions durant leurs périodes de maladie, suivi du groupe qui avait moins de 2 crises de convulsions avec une prévalence de 26,3%.

Parmi les signes inquiétants pour les parents, et traduisant une souffrance cérébrale, pour le cas de paludisme, on assiste à des crises convulsives répétitives selon certaines littératures, et devant toute convulsion on doit faire un examen de LCR pour exclure une méningite.

· La réanimation à la naissance :

Il ressort dans notre étude que 71 cas, soit 74,7% n'avaient pas été réanimé à la naissance.

Nos résultats se rapprochent de ceux de NYEMBO M, qui a trouvé que 47,2% des comas fébriles ont bénéficié d'une réanimation à la naissance contre 52% qui n'avaient pas été relevés.[23]

Et aux résultats d'ADAMA B, dans son étude avait trouvé que 4,76% de cas de comas avaient un antécédent de réanimation à la naissance. [1]

· Le stade de coma :

L'analyse du tableau n° XVI montre que le coma stade 1 et stade 2 ont été les plus fréquents avec respectivement 37,9 et 33,7% de cas.

Nos résultats sont semblables aux résultats de M BOUYAHYAOU, plus de la moitié des malades avaient un coma léger avec 61,3%, coma stade I ; suivi de coma stade IV avec 23,2%. [24]

Et aussi aux résultats de SABITI S, la majorité des enfants avaient présenté un coma stade I avec 38,94% ; suivi du stade IV avec 35,78%. [27]

De même que pour la série de NYEMBO M, 47,2% des malades ont présenté un coma fébrile stade II suivis de ceux du stade III avec (28,5%). [23]

Mais l'étude d'ADAMA B, a montré que 57,1% des malades avaient développé un coma stade II et 14,3% des cas un coma stade IV. [1]

· L'existence de déficit moteur :

Le tableau n° XVII rapporte que la majorité des enfants n'avaient pas d'existence de déficit moteur avec 87 cas soit 91,6%.

· Les types d'haleine :

Ce tableau renseigne que 89 cas, soit 93,7% leurs types d'haleine n'étaient pas déterminés, suivi de l'haleine fruitée et urémique avec respectueusement 3,2% et 2,1%.

Ce résultat s'expliquerait par une mauvaise tenue du dossier médical car les prestataires n'ont pas fait allusion à ce paramètre.

· Les hypothèses :

Le paludisme grave associé à la méningo-encéphalite a été le diagnostic retenu dans 49,5% de cas, suivi de paludisme grave avec 13,7% et de méningo-encéphalite avec 10,5% de cas.

Nos résultats se rapprochent de ceux de NYEMBO M, 52% des enfants avec comas fébriles avaient présenté le paludisme grave et la méningo-encéphalite contre 25,2% des autres cas. [23]

Mais, qui s'oppose aux résultats de BAKALA B et coll, l'infection (72,35%) a été la principale cause de comas, représentée principalement par le paludisme cérébral (31,8%), la méningite bactérienne (25,6%) et la septicémie (7,23%). [19]

Par contre M BOUYAHYAOU, dans son étude avait remarqué que les infections neuro-méningées constituées l'étiologie infectieuse la plus fréquente avec 42,7% de cas. [24]

Aucune preuve bactériologique n'était retrouvée dans notre série d'étude, alors qu'au Maroc et à Togo, le diagnostic final retenu était par des preuves biologiques.

· Données para cliniques :

Selon l'analyse de ce tableau, nous remarquons que dans 48,4% de cas, la GE était négative, et dans 48,4% de cas, le TDR/Palu était aussi négatif, pour le LCR, 37,9% de cas étaient positifs et enfin dans 80% de cas l'hémoculture n'était pas réalisée. Ces examens sont facilement réalisables dans notre laboratoire.

Nos résultats se rapprochent aux résultats de ADAMA B, dont l'analyse du LCR était positive (c'est-à-dire contenant plus de 10 leucocytes et 0 hématies) dans 36,84% des cas, 81 malades avaient réalisé la goutte épaisse, 38 malades l'hémoculture et 5 malades le scanner.[1]

Et aussi aux résultats de M BOUYAHYAOU, l'étude de LRC était positive chez 34,7% de malades, 20% de malades avaient une glycémie supérieure à 1,3g/l et 8% des malades ayant une glycémie inférieure à 0,4g/l. la CRP était supérieure à 20 chez 57,3% des malades ; toujours dans son étude, 26,7% des malades avaient des anomalies scannographiques et 16% des anomalies à l'EEG. [24]

· Thérapie d'urgence :

Au vu de ce tableau, nous remarquons que la majorité des patients soit 71,6% n'ont pas reçu l'oxygénothérapie, puis 82,1% des patients ont reçu dans leur traitement le dextrose et 93,7% de nos patients n'ont pas bénéficié du bicarbonate de sodium dans leur traitement, 52,6% de nos patients ont reçu une réhydratation et enfin, 60% de nos patients ont bénéficié d'une corticothérapie.

Nos résultats s'opposent aux résultats de YOUSSOUF C, l'ensemble de ses patients (100%) avaient été réhydratés, oxygénés, alimentés et ont bénéficié du nursing et les antipaludéens ont été le traitement étiologique le plus utilisé (78,57%). [26]

· Le traitement étiologique :

L'analyse du tableau n° XXII rapporte que la majorité de nos patients soit 69,5% ont reçu un traitement étiologique fait des antipaludéens, des antibiotiques, des anticonvulsifs.

Nos résultats corroborent avec celui de NYEMBO M, dans les 97,7% des cas des enfants avaient reçu un traitement fait d'antibiotique, suivi de 91,7% des antipaludiques (avec 77,2% de l'artesunate injectable contre 13,0% de la quinine injectable).[23]

Les résultats de SABITI S, 100% des comateux ont bénéficié les antipaludiques, suivis de 70,3% de malades ont reçu l'antibiothérapie.[27]

· Le délai d'éveil :

L'analyse du tableau n°29 montre que La majorité de nos patients avaient un délai d'éveil inférieur à 1 jour avec 43,2%.

Nos résultats se rapprochent aux résultats de NYEMBO M, qui avait trouvé 38,2% des cas avaient une durée de réveil inférieure à 3 jours et 35,8% entre 3 à 5 jours. [23]

Et aux résultats de M BOUYAHYAOU, dont le délai de réveil moyen était de 14,31% pour le moins de 72H. Néanmoins, 25,3% des malades étaient réveillés dans les 24 premières heures ayant suivi l'installation du coma et 5,3% au-delà de 72H.[24]

Ceci serait correct avec la littérature qui dit que la réversibilité du coma devant un cas du paludisme serait en rapport avec la charge parasitaire et la prise des antipaludiques.[7]

· Durée d'hospitalisation :

Il ressort du tableau n°30 que 34 patients soit 35,8% avaient une durée-maladie de 3 et 7 jours.

Ces résultats s'opposent aux résultats de NYEMBO M, dont 38,2% de cas avaient une durée d'hospitalisation inférieure à 10 jours et 39,8% entre 10 à 20 jours. [23]

Pour ADAMA B, nous a fait voir dans son étude que les malades ayant séjourné plus de 15 jours à l'hôpital représentaient 9,52% de cas.[1]

Et dans l'étude de M BUYAHYAOU, la majorité des malades (38,67%) avaient séjourné à l'hôpital pendant une période allant de 6 à 10 jours. Une durée d'hospitalisation au-delà de 20 jours était observée chez 71,6% des cas.[24]

· L'existence de séquelles :

Ce tableau montre que 88,4% de patients n'ont pas présenté de séquelles. Nos résultats sont similaires aux résultats de NYEMBO M, qui avait trouvé que 69,9% des enfants étaient guéris sans séquelles contre 6,6% avec séquelles.[23]

Et ADAMA B, dans son étude a révélé que 75% des patients étaient guéris sans séquelles contre 8,33% avec séquelles. [1]

Une prise en charge rapide et correcte réduit le risque de développer des séquelles.

· L'évolution :

Il ressort de ce tableau que 65,3% de patients étaient guéris contre 33,7% des décès.

Nos résultats sont semblables aux résultats de SABITI S, qui avait trouvé dans sa série que 54,8% d'enfants comateux sont sortis guéris et avait reporté une mortalité non négligeable de 20%. [27]

Pour NYEMBO M, 69,9% des enfants étaient guéris sans séquelles contre 23,6% des enfants étaient décédés. [23]

ADAMA B, dans son étude a révélé que les malades décédés dans les comas représentaient 16,67% de cas. Le taux de guérison était de 73,33% dont 75% sans séquelles et 8,33% avec séquelles.[1]

Plus le malade est vu tôt, plus il y a de chance de guérison tôt sans séquelles, cet avis a été partage par plusieurs auteurs. (19, 20, 21, 23, 27, 29, 31)

ANALYSES BIVARIEES

· Les résultats ou il n'y a pas un lien de dépendance entre les variables sont :

o Age et évolution

o Itinéraire et Evolution

o Durée-malade et évolution

o Nombre de convulsions et évolution

o Stade de coma et déficit moteur

o Hypothèses diagnostiques et évolution

Vu que le chi² calculé (corrigé de YATES ou de PEARSON) étant inférieur au chi² tabulaire, nous a permis de conclure qu'il n'y a pas un lien de dépendance entre les deux variables.

· Les résultats ou il y a un lien de dépendance entre les variables sont :

o Saison et évolution

Ceci s'explique par le fait que pendant la saison de pluie, il y a plus de décès dû au paludisme et pendant la saison sèche, il y a plus décès dû à la méningite.

o Stade de coma et évolution

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