2. PROBLEMATIQUE
Malgré ces progrès de la médecine et
l'amélioration des conditions de vie, on assiste aujourd'hui à la
propagation des maladies non transmissibles (MNT), tels que les maladies
cardiovasculaires, les cancers, le diabète..., qui deviennent de plus en
plus problématiques dans de nombreux pays. Une de ces pathologies non
transmissibles est le diabète sucré, qui, selon l'OMS, est une
épidémie silencieuse à cause de son augmentation sensible
en termes de prévalence et d'incidence. Le diabète constitue un
problème de santé public majeur. On assiste au cours des
dernières décennies à une augmentation constante du nombre
de cas de diabète et de la prévalence de la maladie. Le
diabète pourrait devenir la 7 ème cause de décès
dans le monde d'ici 2030.
Le diabète sucré est une maladie chronique,
invalidante et coûteuse qui s'accompagne de graves complications. L'une
des quatre maladies non transmissibles (MNT) prioritaires identifiées
par l'OMS, reconnue comme épidémie mondiale, le diabète
inflige aujourd'hui un lourd fardeau aux systèmes de santé,
déjà fort dépourvus, de pays à bas et moyens
revenus.
A' L'échelle mondiale, on estime que 425 millions
d'adultes vivaient avec le diabète en 2018 (dont en moyenne, 10% vivent
avec un diabète de type1et 90% avec le diabète de type 2)
comparé à 108 millions en 1980(4.7 %). Ce premier rapport
mondiale de L'OMS sur le diabète souligne l'énorme ampleur du
problème de diabète ainsi que la possibilité d'inverser
les tendances actuelles (OMS 2014).
La France fait partir des pays où le taux de
diabète est assez bas. Mais en seulement 10 ans, le nombre des personnes
diabétiques est passé de 1,6 à 2,9 millions, dont 600.000
diabétiques qui s'ignorent. La prévalence actuelle de
diabète gestationnel y est estimée entre 2 et 6%. Elle est en
augmentation constante. (Passeport santé.net, Out brain 2016). Selon le
bulletin épidémiologique hebdomadaire 2009, environ 34000
décès y était liés au diabète ou à
ses complications (INVS, 2016). Actuellement, on y compte environ 3,5 millions
de diabétiques soit près de 5,3% de la population
(Santé-médecine. Journal des femmes.fr, 2018).
Au Canada on estime que près de 7% de la population est
atteinte d'une forme ou l'autre de diabète dont 10% des
diabétiques de type 1 et 90% des diabétiques de type 2. Le
diabète gestationnel touche de 6 à 8% des femmes enceintes. Dans
90% des cas, il disparait peu de temps après l'accouchement mais, dans
plus de 50% des cas, la femme ayant connu un épisode de diabète
gestationnel développera le diabète de type 2 quelques
années plus tard (Fédération canadienne chargée de
diabète 2020).
En Chine, une augmentation de 104% est prévue, le Canada
devrait connaitre la deuxième augmentation la plus importante des pays
analysés, avec 77%, même s'il ne comptait que deux millions de
diabétiques en 2000 (OMS, 2015).
En Afrique, la prévalence du diabète semble varier
entre 1% à l'Ouest et 3% au Maghreb. Ces chiffres restent
inférieurs à ceux de l'Europe et de l'Amérique du Nord qui
se situent entre 2-3%, mais des chiffres fiables manquent pour l'Afrique noire,
mais dans les villes, la prévalence est certainement supérieure
à 2% (SAUVENET, 2019).
Le continent Africain « doit faire de la prise en charge du
diabète, une priorité de santé publique au même
titre que le SIDA, la tuberculose et le paludisme » comme dans les pays
riches, le nombre des personnes avec surpoids ou obèses explose de sept
millions en 2003 à 15 millions en 2005 (OMS, 2016). Le diabète
sucré (insuline dépendant et non insuline dépendant ou
type 1 et type 2) constitue une source d'inquiétude grandissante pour
les pays en développement. Il faut l'évaluation de la
qualité de soins en vue d'améliorer de façon continue les
soins de santé dispensés aux diabétiques (SAUVENET,
2016).
La R.D.C compte environ 800000 diabétiques, soit 7
à 8% de sa population, selon les statistiques du programme national de
lutte contre le diabète. Le responsable de cette structure Dr MPOYI
Muteba parle de deux sortes de diabètes : celui du type1, qui
essentiellement héréditaire dû, précise le
médecin, à la destruction pancréas ; et celui du
type2, qu'on peut éviter dans 80% des cas, et qui est causé par
une mauvaise alimentation. C'est ce type qui est prédominant en
République démocratique du Congo 85% contre 15% pour le type
1.
En R.D.C, la prévalence du diabète sucré est
de 35.5% et le taux de mortalité en milieu hospitalier rural est de 12%.
En effet, la R.D.C est un pays post-conflit où la
dégradation du tissu socio-économique ne permet pas une prise en
charge correcte de cette maladie très couteuse en termes de soins.
D'autre part, selon la Banquier Africaine de Développement la R.D.C,
malgré ses immenses potentialités reste un des pays les plus
pauvres du monde. En province Orientale, la ville de Kinshasa ne font pas
exception, la grande partie de la population n'a pas accès aux soins
dans les hôpitaux. Les données disponibles en rapport avec la
morbi-mortalité soient peu connues.
Dans la province du Haut-Katanga, plus précisément
dans la ville de Lubumbashi, on estime la prévenance hospitalière
est de 5% et un taux de mortalité de 27,5%. Dans la ville de Lubumbashi,
le niveau de dépistage du diabète sucré s'est
avéré plutôt faible. Quant à la prise en charge des
malades, le problème se pose pour les facteurs de risque comme
l'obésité, hypertension, les antécédents familiaux
et le vieillissement. Tous ces facteurs sont associés au diabète
de type 2 (Marcellin bugeme, 2014).
3. QUESTION DE RECHERCHE
Partant de ces constants, la présente étude se
propose de répondre à la question suivante :
ü Quelles seraient les caractéristiques
socio-sanitaires associées au diabète de type II au Centre de
Diabétologie Mellitus/CEDIA de Lubumbashi ?
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