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Capital humain et croissance économique en RDC de 1970-2021


par Abdallah Botendi
Université de Kinshasa - Licence en économie mathématique  2021
  

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c) Théories de la croissance

Tous les pays du monde aspirent à la croissance économique. L'importance de cette dernière au développement a envoyé les économistes en quête de ses déterminants, lesquels ils ont cherché à mieux comprendre à travers les théories diverses dont nous allons discuter ci-dessous de quelques-unes les plus exploitées.

1. Modèle de Solow

Le modèle de Solow (1956) constitue un modèle de référence dans l'analyse de la croissanceéconomique. Il est d'inspiration néoclassique, Solow fonde le modèle sur une fonction de production à deux facteurs (la capital K et le travail L).

Où Y désigne la production, K : facteur capital, L : facteur travail et A : facteur technologique exogène.

a) Hypothèses du modèle

· H1 : la concurrence est pure et parfaite : les agents sont pricetackers

· H2 : les pays ne produisent et ne consomment qu'un seul bien, et utilisent deux facteurs de production (K et L). ce qui suppose qu'il n y a pas de commerce international, car les membres des différents pays n'ont pas d'intérêt à échanger les biens identiques. L'économie étant fermée, la production est égale à la quantité consommée et investie. Y= C+I

· H3 : il y a équilibre sur le marché des capitaux : I=S. Les décisions d'épargne et d'investissement coïncident. Le problème de coordination des agents privés est d'emblée résolu et le plein emploi des facteurs de production obtenu.

· H4 : le taux d'épargne est exogène : S = sY. Le taux d'épargne est constant au cours du temps. En économie fermée, l'investissement est par définition la fraction du non consommée de la production (c'est-à-dire l'épargne).

· H5 : l'investissement permet d'accroitre au fil du temps le stock du capital. I implique K=. A long terme, le capital s'use et donc son stock se déprécie au taux (amortissement). Ainsi, l'accroissement net du capital est : . Et comme il y a équilibre sur le marché des capitaux, on obtient (en économie fermée) la relation :

· H6 : la population croit à un taux exogène constant

· H7 : le progrès technique est neutre au sens de Harrod. C'est-à-dire qu'il augmente l'efficacité du travail: F (K, AL). Cela implique que le travail et le progrès technique jouent un rôle similaire. Et comme l'augmentation du progrès technique implique l'augmentation implicite de nombre de travailleurs.

b) Enseignements du modèle

Avec toutes les hypothèses qui respectent le courant néoclassique, Solow aboutit à 3 conclusions dans son modèle qui sont :

v Il prédit la convergence des économies dans une situation de concurrence pure et parfaite, vers le niveau de long terme. En d'autres termes, les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent de ce fait des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production plus forte que dans les pays riches.

v Augmenter la quantité du capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance économique : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité. Ainsi, lorsque le capital est petit, l'écart entre l'investissement et le déclassement est positif et donc le capital augmente (parce qu'il est plus rentable d'investir). Par contre, lorsque le capital est grand (c'est-à-dire supérieur à son niveau d'équilibre de long terme), l'investissement inférieur au déclassement et le capital décroît. Il y a donc convergence des économies vers le niveau du capital de long terme, qui permet le rattrapage des économies développées par les économies en développement. Et cela parce qu'une économie qui dispose d'un capital par tête va converger vers l'état régulier k*, en accumulant du capital.

v L'économie finira par atteindre un état stationnaire de plus en plus on accumule le capital. C'est-à-dire un point où l'augmentation des facteurs de production n'engendre plus l'augmentation de la production. Cela en vertu de la loi des rendements marginaux décroissants.

Le modèle de Solow souffre toutefois de plusieurs limites : Il suppose que l'épargne est favorable à la croissance. Or, à court terme, comme le soulignent les keynésiens, une hausse de l'épargne (donc une baisse des dépenses) est susceptible de faire basculer l'économie dans la récession et d'entraîner une hausse du chômage. Selon la logique keynésienne, c'est au contraire la perspective d'une forte demande qui incite les entreprises à investir. Le modèle de Solow met en évidence l'importance du progrès technique pour la croissance à long terme, mais il ne parvient pas à expliquer celui-ci. Le progrès technique est « exogène » dans son modèle, c'est-à-dire indépendant du comportement des agents. Paradoxalement, selon Solow, la croissance dépend de quelque chose dont il ne connaît pas l'origine. Le progrès technique apparaît comme une « manne » dans son modèle : il « tombe du ciel ». Il faut donc que de nouvelles théories parviennent à expliquer d'où provient le progrès technique (chose que feront les théories de la croissance endogène dans les années quatre-vingt).

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