CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, il s'agira de présenter le cadre
théorique et l'approcheméthodologique. Les bases
théoriques de cette recherche seront examinées puis suivra la
méthodologie ayant servi de soubassement à ce travail.
1.1- Cadre théorique
Dans cette partie, il est question
de faire le point des connaissances au sujet des enjeux environnementaux de
l'exploitation des logements sociaux à Ouèdo. Ensuite la
clarification de quelques concepts sera suivie de la problématique.
1.1.1- Point des
connaissances
Plusieurs travaux de recherche ont porté sur les enjeux
environnementaux de l'exploitation des habitats. Il est à noter d'abord
que l'importance de ces enjeux se justifie par le nombre important de logements
construits de nos jours du fait de la croissance de la population dans les pays
du sud autant que les pays riches.
En effet, on note cette croissance démographique dans
la plupart de nos villes et milieu périurbain. Selon S.Mamadou
(2021 ; p.6) ; la population de la ville de Porto-Novo s'accroit
régulièrement depuis la période coloniale. L'effectif de
la population au premier recensement de la population duBénin en 1979
est 133.168 habitants puis passe à 264.320 habitants au recensement
de la population en 2013. Cette croissance démographique engendre des
problèmes de saturation de la ville. Il se trouve aussi que la demande
de logement ne croit pas au même rythme que le nombre de construction des
habitations. Dans le même sens, M.E. Ayohouan(2022 ; p.6) informe
que l'arrondissementd'Akassato connait une évolution
démographique galopante et une augmentation de la demande de logement.
Elle précise que l'effectif de la population d'Akassatoest passé
de 7728 habitants en 1979 à 61262 habitants en 2013.
Plusieurs impacts environnementaux ont été
recensés dans beaucoup de milieux et dans le temps.La construction de
logements dans la ville de Natitingou a participé à
l'amélioration du cadre de vie des acquéreurs de logement d'une
part, la perte et la perturbation de l'habitat de la faune et du couvert
végétal , la modification du paysage habituel et de la structure
du sol (A.P. Tcheke,2021 ; p.9) .L'auteur a proposé l'organisation
de la procédure de dédommagement des présumés
propriétaires terriens avant le démarrage des travaux, la
restauration des carrières et des sites d' emprunt après
l'exploitation, l'accessibilité des logements sociaux à la
population de Natitingou , information éducation et communication
envers le personnel de chantier et les populations riveraines sur les risques
de IST/SIDA , la construction des voiries , la protection et la
préservation des espèces menacées et les
écosystèmes sensibles .
Les premiers logements sociaux de OUEDO sont en partie
déjà habités et le deuxième lot de logements de
l'Etat est en voie d'être habité. Selon la société
SIMAU, pour bénéficier de ces logements il faut :
· Être de nationalité béninoise
· Appartenir à la cible définie,
· Justifier d'un revenu mensuel inférieur ou
égales à 300000 francs CFA avec possibilité de prise en
compte des revenus du ménage.
B. Comlan(2022 ; p.7) a ressorti la baisse de la
population agricole au détriment de l'occupation spatiale. Il ressort de
son travail que les mouvements naturels, les mouvements migratoires, la
régression des activités agricoles, la mise en place des
processus de lotissement dans l'arrondissement sont des facteurs ayant
contribué à la croissance rapide de la population mettant ainsi
l'arrondissement sous l'effet de la périurbanisation. En 2002,
Ouèdo comptait 10067 habitants mais en 2013, sa population est
passée à 27522 habitants ; par contre durant la même
période sa population agricole était passée de 7067 en
2002 à 4716 en 2013 ; soit une diminution de 33,35% de la population
agricole de 2002.
A.B. Malomon (2021 ; p.9) a exploré l'effet de la
construction des logements sur l'espace agricole exploité et le
rendement agricole. Son travail dans la commune d'Abomey-Calavi, a conduit
à plusieurs remarques : Les résultats d'enquête ont
montré que l'urbanisation entraîne dans la commune d'Abomey
-Calavi et surtout dans sa périphérie, la perte de terres
cultivables au profit de l'habitat.
Il explique que l'espace urbanisé entre 1990 et 2020 a
connu une augmentation de superficie assez importante dans la commune
d'Abomey-Calavi.Favorisée par plusieurs facteurs dont les conditions
d'accueil et l'influence de la ville de Cotonou, cette dynamique urbaine se
déploie au détriment de l'espace agricole situé notamment
à la périphérie de la ville d'Abomey-Calavi.
Destiné en grande partie à l'agriculture, cet espace
périphérique est marqué depuis plus de deux
décennies par des dynamiques démographiques et spatiales
particulièrement intenses. Entre 1990 et 2020, la superficie des
mosaïques de cultures et jachères a connu une diminution en passant
de 26470,2 ha à 18049,2 ha alors que celle des agglomérations a
été multipliée par 46 durant la même période
passant de 245,864 ha à 11326,4 ha. Ainsi, les terres jadis agricoles
constituent aujourd'hui un objet de convoitise de la part des revendeurs qui
proposent des prix captieux pour leur cession. Les modes d'accès au
foncier ont alors changé et les grands propriétaires terriens ne
sont plus nécessairement des autochtones. A l'exception de Kpanroun, la
location est le mode d'accès à la terre agricole le plus dominant
avec 89,47 % à Akassato, 86,36 %à Hêvié, 85,71 %
à Togba, 80 % à Ouedo, 75 % à Glo-Djigbé, 57,5 %
à Zinvé et 31,11 % à Kpanroun. La moyenne des parcelles
objet de transaction est d'environ 2849 par an de 1995 à 2020 (A.B.
Malomon, 2021 ; p.174).
En 30 ans, les espaces agricoles ont connu une diminution
d'environ 68,18 % de leur
Superficie (8421 ha) soit 280,7 ha par an 92% des
acquéreurs dans les sept arrondissements parcourus n'ont aucun ou peu
d'antécédent fonctionnel dans l'agriculture(A.B. Malomon, 2021 ;
p.286).
Outre la réduction des espaces agricoles, cette
mauvaise gouvernance du foncier agricole a pour corollaire, la chute des
superficies emblavées, la baisse des rendements agricoles, l'existence
des conflits domaniaux, etc. Les principaux facteurs explicatifs de cette
mutation sont la faible mise en oeuvre des outils de planification de l'espace,
le laxisme des autorités dans l'application des textes, l'occupation
anarchique des terres agricoles, la fraude foncière.
Les enjeux environnementaux de l'exploitation deslogements
constituent des défis et posent véritablement des
problèmes pertinents au regard des difficultés de
développement dans la commune d'Abomey-Calavi. Le cas spécifique
des logements sociaux de l'arrondissement de Ouèdo concerne cette
étude.
|