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Dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC


par Yvan Nathanaël NOUBISSI
Université Yaoundé 2 Soa - Master 2 en science politique 2019
  

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PARAGRAPHE2 : LES TRACASSERIES POLICIERES ET DOUANIERES COMME FACTEURS DEVALORISANT DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION.

Par là nous voulons dire que l'intégration socioculturelle est entravée sur le plan économique par la pratique aggravée de corruption (A) mais également par les méthodes de restrictions inégalitaire (B)

A- LA PRATIQUE AGGRAVEE DE CORRUPTION

La corruption est un concept confus insaisissable et en réalité difficile à cerner non seulement en raison de la diversité d'action et ou des transactions concernés170(*), mais également du fait de son caractère occulte et secret171(*). Ainsi que la pluralité de ses facettes et la difficulté à tracer ses frontières172(*). Ce fléau qui gangrène pratiquement toute l'Afrique à plus d'ampleur dans l'espace CEMAC dont les pays membres taillent la part du lion selon le classement de l'indice de perception de la corruption avec les pays au perpétuel173(*) conflictualité comme le démontre le baromètre mondial de la corruption publié en juin 2009 de transparencyinterationale selon cette enquête menée au sein de 69 pays au prêt de plus de 73000 personnes, suivant le classement Africain, le Gabon occupe la 14ème place (97ème mondial), arrive en tête de la sous-région. Ensuit le Cameroun (32ème Africain)174(*). La RCA (34èmeafricain), le Burundi (37ème Africain), la guinée Conakry, le Soudan, somalie la guinée équatoriale (44ème africain) le Tchad (45ème africain) et la RDC (43ème africain)175(*). Par ailleurs les actes de corruptions se manifestent à plusieurs niveaux aux postes de contrôles. Surtout ceux situés aux frontières des pays membres de la communauté. C'est notamment le cas des villes comme kyé-ossi, bitam, Ebebiyin ou Ambam, pour un Equato guinéen ou un gabonais qui veut se rendre chez soi doit débourser une somme d'argent à chaque poste de contrôle ( gendarmerie, douane) minimum 2000 fcfa même si ce dernier dispose de ses pièces complète (passeport ou visa). Ainsi les voyageurs sont le plus souvent victime du raquetage des autorités qui exigent à chaque poste de contrôle de l'argent. Pour ce qui est de la frontière Equato guinéenne le montant est classique 2000 mais le plus souvent lorsqu'on a des bagages ou des colis les prix varient. Tel migrants en règle sont victimes de ses pratiques tel les voyageurs clandestins en sont également les principales cibles lors des déplacements. La pratiques aggravées et récurrente de corruption ternissent l'intégration parce que réduisent le taux de déplacement intra-communautaire.

B- LES TRACASSERIES DOUANIERES COMME ENTRAVE AUX ECHANGES ENTRE PAYS DE LA COMMUNAUTE

Par là nous voulons mettre en évidence la sur taxation des produits de transit et les tracasseries douanières comme entrave l'intégration socioculturelle. En effet la zone des trois frontières ou espaces transfrontalier est réputé pour être le lieu des échanges commerciaux. Ainsi les produits, venant pour la plus par de l'intérieur du Cameroun plus précisément de l'ouest et sud-ouest sont stockés dans les marchés de kyé-ossi et Abangminko'o pour être transporté au Gabon et en guinée équatoriale. Lors du transport des produits, les commerçants sont le plus souvent exposés et même victime de plusieurs abus dans le sens ou ceux-ci sont taxés en principe à la douane en fonction du poids et même du chargement mais dans la plus par du temps ils sont surtaxés en effet ils peuvent payer jusqu'à plus de 50000 par chargement. Cette situation est allé jusqu'à ralentir le rythme de transaction ou d'opération commerciales qui s'opéraient du côté d'AbangMinko'o dans le sens ou les commerçants se plaignaient de l'excessif contrôle et de la très forte présence des postes de polices. Ayant donc décidé de changer d'itinéraire en allant désormais effectuer leurs achats à kyé-ossi, ceux rencontre désormais les mêmes difficultés en témoigne ce propos recueillie lors de nos enquêtes de terrain dans le marché de kyé-ossi ou un transporteur nous dit ceci : « ils sont entrain de vouloir nous apporter le système d'Abang-Minko'o ! Parce que comme vous voyez le chargement ci, on aura au moins deux contrôle avant d'entré au Gabon et au moins trois contrôle avant Libreville ou nous sommes sensé décharger. A chaque contrôle ils nous demandent de l'argent. Vraiment ça devient très compliqué à cette allure176(*) » Ce qui explique le fait qu'à l'observation les produits cemac sont plus couteux au Gabon et en Guinée équatoriale177(*) ce n'est pas toujours du au pouvoir d'achat ou à l'indice de parité prix, c'est également parce que le cout de l'acheminement des biens périssables est élevé. Cette situation réduit de ce fait le taux d'échange intra-communautaire. Ainsi, entre les années 2016 et 2017 les échanges intra-communautaires dans la zone cemac oscillaient entre 5 pourcent et 1,8 pourcent du commerce total des Etats178(*) alors que dans le même temps les pays membres de la CEDEAO ou encore de la COMESA réalisaient des échanges intra-communautaires de prêt de 22 pourcent.

* 170 Bresson JC, « corruption économique et démocratie », in problème économique, n°42, 1995. P.24

* 171Meny .Y, la corruption de la république, fayard, paris, 1992, p.24

* 172 Hyacinthe Sawadogo appréhende la corruption un phénomène qui comporte cinq principaux aspects à savoir la corruption proprement dite, des infractions apparentées à la corruption : le trafic d'influence, l'ingérence et la concussion ; les infractions assimilées à celle-ci : le détournement des derniers publiques et les destructions des pièces par les fonctionnaires. Sawadogo cité par Emagna M, bonne moralité et corruption en Afrique, CURRAP les bonnes moeurs, PUF, paris, 1994

* 173 Indice publié chaque année dans un rapport nommé baromètre mondial de la corruption par ONG (allemande) transparency internationale sur des avis recueillis auprès des populations.

* 174 Après avoir été classé 1er mondial en 1998 et 1999,2014 il occupe le 136ème rang mondial. C'est donc dire que les actions du chef de l'Etat à lutter contre ce phénomène commencent à atteindre les objectifs fixés. Parmi les mesures prises pour faire face à ce phénomène on peut énumérer entre autres la mise sur pied d'une commission nationale Anti- corruption entrée en vigueur par le décret présidentiel de 2006. L'opération épervier pilotée par l'ex-vice premier ministre chargé de la justice Amadou Ali a permis de mettre la main sur des intouchables notamment ex-SG de la présidence titusEdzoa, Atanganathierry ex- DG de la CNPS, P.DesiréAngo ex- DG SCDP Nguini Effa tous ont été incarcérés pour des questions de malversations financières et de détournement des deniers publics, le chef de l'Etat mettait en garde ceux qui s'enrichissent de la fortune publique en ces termes : « ceux qui se sont enrichis au dépens de la fortune publique doivent rendre gorge » aussi, il déclarait : « des sanctions sévères ont été prises au cours des derniers mois » extrait du discours du 3 congrès extraordinaire du RDPC tenu le 21/07/2006. Bien plus, lors de son dernier discours adressé à la nation le 31/12/2013, il envisage ne pas s'arrêter à mi-chemin pour lutter contre la corruption engagée depuis fort longtemps.

Dans la même foulée, l'institution sous-régionale a également mis sur pied un dispositif de lutte contre la corruption en l'occurrence le groupement d'Action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale(GABAC) crée le 14/04/2002, sa logique est de lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent.

* 175 Source : http://www.gaboneco.com/showarticlephp?IDActu 15579.

* 176 Entretien avec un transporteur de vivres cameroun-gabon au marché de kyé-ossi le 16 octobre 2018

* 177 Achille sommo, « l'intégration sous-régionale en cemac à l'épreuve de la libre circulation des biens et des personnes », université catholique d'Afrique centrale, mémoire master2, 2010.p.

* 178 Rapport du bureau régional CEA-ONU-2017

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